Les journées nationales de concertation qui se sont déroulées du 25 au 30 Octobre 2005 constituent un de ces points de référence absolue pour le peuple mauritanien dans sa marche irrésistible vers le progrès. Pour souligner le caractère inédit de telles journées, certains des participants ont parlé de « véritable révolution culturelle » que le peuple mauritanien aurait opéré à travers ces journées.
Pour ma part, je n’emprunterai pas une telle métaphore pour caractériser ce qui s’est passé chez nous puisqu’elle a été utilisée dans un cadre autre que le nôtre mais également la différence de nature entre ce que nous avons fait et ce que les propriétaires du concept de révolution culturelle ont accompli justifie l’inadéquation de l’utilisation de ce modèle pour caractériser ce qui s’est passé chez nous.
Notre objectif dans ces journées n’a pas été le renversement de je ne sais quelle bourgeoisie au profit de la classe prolétarienne ou paysanne comme ailleurs.
Mais notre objectif a été de réunir toutes les composantes de la nation mauritanienne à travers la diversité des appartenances politiques, des catégories socio-professionnelles comme les syndicats, les représentants de la presse, les organisations de la société civile et de les amener à s’asseoir sur une même table et à discuter ensemble des problèmes de la nation et de tous les problèmes de la nation.
Si le concept de « révolution culturelle » est inadéquat pour décrire un tel phénomène, je retiens toutefois que son utilisation s’inscrit dans la perspective pédagogique de montrer qu’avec ces journées, quelque chose d’absolument nouveau venait de se passer.
Que quelque chose d’absolument nouveau venait de se passer à travers ces journées nationales de concertation relève d’une certitude absolue si l’on sait que depuis vingt ans les mouvements progressistes du pays n’ont cessé de demander à l’ex-dictateur d’ouvrir en vain les chantiers du dialogue et de la concertation. Ce que l’ex-dictateur n’a jamais osé donner au peuple mauritanien, c’est le CMJD qui le lui a offert courageusement et lucidement :
■ courageusement, parce qu’il fallait vaincre la peur de prendre la responsabilité de convoquer à une même table de discussion ces diversités d’opinions et de croyances,
■ lucidement, parce qu’il fallait venir avec de grandes orientations qui, sans imposer quoique ce soit, peuvent servir de cadre aux débats.
C’est l’articulation de cette double exigence qui, entre autres, explique le succès éclatant de ces journées nationales.
Ces journées ont fourni la démonstration que les mauritaniens, au delà de leurs divergences d’opinions, de la diversité de leurs cultures, de leurs origines sociales, sont capables de discuter sur l’ensemble de leurs problèmes et de s’entendre sur l’essentiel. L’essentiel ici c’est d’arriver par le dialogue et la concertation à neutraliser l’ensemble des foyers de tension et arriver à asseoir le pays sur des institutions qui suscitent l’adhésion de tout le monde.
Le succès éclatant de ces journées ne tient pas au fait qu’elles ont réussi à régler instantanément tous les problèmes de la nation mais à mettre le pays dans la possibilité de principe de les régler dans l’avenir. C’est en cela réside l’espoir que ces journées ont créé pour l’ensemble des mauritaniens. Le caractère inédit et novateur de ces journées marque également une rupture radicale par rapport à l’ancien régime mais aussi une coupure par rapport à l’histoire de notre pays. L’intervention de cette rupture dans le processus de notre histoire nous fera découvrir dans les jours et les années à venir de nouveaux continents où prévalent la paix, la sécurité, la fraternité, l’entente et la concorde nationale même si chacun d’entre nous sera naturellement appelé à continuer à défendre ses options et orientations politiques dans le contexte d’une démocratie normale et apaisée.
Le CMJD, pour avoir réussi à ce stade de notre histoire, à créer un consensus national sur la transition démocratique, la bonne gouvernance et la réforme de la justice, est entrain d’inscrire petit à petit son nom en lettres d’or dans la grande Histoire de notre pays qui est en définitive une histoire de la conquête de la liberté pour l’homme mauritanien.
Nouakchott, le 2 Novembre 2005
Dr. Diallo Alpha
- Professeur de Philosophie à l’Université de Nouakchott
- Chargé de Missions de l’AJD
- Secrétaire Général du Bloc des Partis pour le Changement (BPC)
Diallo Alpha
Pour ma part, je n’emprunterai pas une telle métaphore pour caractériser ce qui s’est passé chez nous puisqu’elle a été utilisée dans un cadre autre que le nôtre mais également la différence de nature entre ce que nous avons fait et ce que les propriétaires du concept de révolution culturelle ont accompli justifie l’inadéquation de l’utilisation de ce modèle pour caractériser ce qui s’est passé chez nous.
Notre objectif dans ces journées n’a pas été le renversement de je ne sais quelle bourgeoisie au profit de la classe prolétarienne ou paysanne comme ailleurs.
Mais notre objectif a été de réunir toutes les composantes de la nation mauritanienne à travers la diversité des appartenances politiques, des catégories socio-professionnelles comme les syndicats, les représentants de la presse, les organisations de la société civile et de les amener à s’asseoir sur une même table et à discuter ensemble des problèmes de la nation et de tous les problèmes de la nation.
Si le concept de « révolution culturelle » est inadéquat pour décrire un tel phénomène, je retiens toutefois que son utilisation s’inscrit dans la perspective pédagogique de montrer qu’avec ces journées, quelque chose d’absolument nouveau venait de se passer.
Que quelque chose d’absolument nouveau venait de se passer à travers ces journées nationales de concertation relève d’une certitude absolue si l’on sait que depuis vingt ans les mouvements progressistes du pays n’ont cessé de demander à l’ex-dictateur d’ouvrir en vain les chantiers du dialogue et de la concertation. Ce que l’ex-dictateur n’a jamais osé donner au peuple mauritanien, c’est le CMJD qui le lui a offert courageusement et lucidement :
■ courageusement, parce qu’il fallait vaincre la peur de prendre la responsabilité de convoquer à une même table de discussion ces diversités d’opinions et de croyances,
■ lucidement, parce qu’il fallait venir avec de grandes orientations qui, sans imposer quoique ce soit, peuvent servir de cadre aux débats.
C’est l’articulation de cette double exigence qui, entre autres, explique le succès éclatant de ces journées nationales.
Ces journées ont fourni la démonstration que les mauritaniens, au delà de leurs divergences d’opinions, de la diversité de leurs cultures, de leurs origines sociales, sont capables de discuter sur l’ensemble de leurs problèmes et de s’entendre sur l’essentiel. L’essentiel ici c’est d’arriver par le dialogue et la concertation à neutraliser l’ensemble des foyers de tension et arriver à asseoir le pays sur des institutions qui suscitent l’adhésion de tout le monde.
Le succès éclatant de ces journées ne tient pas au fait qu’elles ont réussi à régler instantanément tous les problèmes de la nation mais à mettre le pays dans la possibilité de principe de les régler dans l’avenir. C’est en cela réside l’espoir que ces journées ont créé pour l’ensemble des mauritaniens. Le caractère inédit et novateur de ces journées marque également une rupture radicale par rapport à l’ancien régime mais aussi une coupure par rapport à l’histoire de notre pays. L’intervention de cette rupture dans le processus de notre histoire nous fera découvrir dans les jours et les années à venir de nouveaux continents où prévalent la paix, la sécurité, la fraternité, l’entente et la concorde nationale même si chacun d’entre nous sera naturellement appelé à continuer à défendre ses options et orientations politiques dans le contexte d’une démocratie normale et apaisée.
Le CMJD, pour avoir réussi à ce stade de notre histoire, à créer un consensus national sur la transition démocratique, la bonne gouvernance et la réforme de la justice, est entrain d’inscrire petit à petit son nom en lettres d’or dans la grande Histoire de notre pays qui est en définitive une histoire de la conquête de la liberté pour l’homme mauritanien.
Nouakchott, le 2 Novembre 2005
Dr. Diallo Alpha
- Professeur de Philosophie à l’Université de Nouakchott
- Chargé de Missions de l’AJD
- Secrétaire Général du Bloc des Partis pour le Changement (BPC)
Diallo Alpha