Quelques jours après l’opération test lancée par le Haut Commissariat aux Réfugiés en collaboration avec les gouvernements mauritanien et sénégalais dans le cadre du rapatriement de milliers de personnes victimes des événements de 1989, le doute commence à gagner les camps.
Et la suite du processus risque de prendre un sérieux coup. Pour cause, le HCR semble agir dans la précipitation, alors que les conditions ne sont pas réunies pour assurer un retour digne et organisé dans le pays de réfugiés vivant depuis 19 ans dans des habitations précaires.
Dés la fin des journées de concertation sur le retour des réfugiés et du passif humanitaire en novembre dernier, le HCR a multiplié les déclarations pour préparer à sa manière ce qu’il a qualifié de retour test. Les autorités nationales en charge du dossier de rapatriement avaient – on se rappelle- émis des réserves sur la date décrétée par le HCR.
Et cela juste titre ! Car la Mauritanie n'a jusque là mobilisé aucun fond substantiel pour prendre en charge les opérations d’indemnisation et d’insertion des revenants dans la vie active. Lors de la dernière rencontre tripartite de Dakar, le Comité Interministériel chargé de piloter le dossier avait adressé quelques griefs au HCR, lui demandant de corriger des irrégularités sur son fichier technique relatif à l’identification des candidats au retour.
Quelques jours après, le représentant de cette organisation en Mauritanie, annonce une date butoir de retour des premiers contingents mauritaniens. Les tractations dans les camps des réfugiés prennent des allures de chantage. Les représentants de certaines organisations défendant la cause des réfugiés, crient au scandale. Mais la détermination du HCR à accentuer la pression, a fini par l’emporter sur toute autre volonté d’appliquer à la lettre les conclusions et recommandations des journées nationales de concertation.
Attacher les charrues avant les bœufs
Au moment où en Mauritanie on a commencé à peine à mettre en place les structures opérationnelles de rapatriement des réfugiés et où l’agence chargée de la réinsertion vient d’être créée, le HCR mobilise ses camions de vivres et de tentes pour inaugurer les opérations.
A la ville du retour de 102 personnes, se tenait au Ministère de l’Intérieur mauritanien une séance spéciale consacrée à la mise en œuvre des commissions nationales d’identification et de vérification. Quelques jours au préalable des représentants d’associations des réfugiés ont envoyé sur le terrain de émissaires pour faire un état des lieux des sites d’accueil des revenants au Trarza.
« Rien n’augure d’un bon retour »…ont-ils souligné à leurs concitoyens dans les camps. Et la première vague des revenants accepta les propositions avancées par le HCR de prendre en charge pendant trois mois les vivres et les abris en attendant que la Mauritanie se prépare à reprendre la relève. Les familles déjà revenues commencent à douter de la sincérité des engagements du HCR et du gouvernement mauritanien.
La désillusion risque de freiner cet élan de retour vers le pays au moment où des étapes importantes avaient été franchies. Si tel est le cas, la Mauritanie doit réviser sa copie et ne pas céder aux pressions du HCR qui joue la carte de a précipitation pour sauver ses financements auprès de ses partenaires.
Cheikh Tidiane Dia
source: Le Rénovateur Quotidien
Et la suite du processus risque de prendre un sérieux coup. Pour cause, le HCR semble agir dans la précipitation, alors que les conditions ne sont pas réunies pour assurer un retour digne et organisé dans le pays de réfugiés vivant depuis 19 ans dans des habitations précaires.
Dés la fin des journées de concertation sur le retour des réfugiés et du passif humanitaire en novembre dernier, le HCR a multiplié les déclarations pour préparer à sa manière ce qu’il a qualifié de retour test. Les autorités nationales en charge du dossier de rapatriement avaient – on se rappelle- émis des réserves sur la date décrétée par le HCR.
Et cela juste titre ! Car la Mauritanie n'a jusque là mobilisé aucun fond substantiel pour prendre en charge les opérations d’indemnisation et d’insertion des revenants dans la vie active. Lors de la dernière rencontre tripartite de Dakar, le Comité Interministériel chargé de piloter le dossier avait adressé quelques griefs au HCR, lui demandant de corriger des irrégularités sur son fichier technique relatif à l’identification des candidats au retour.
Quelques jours après, le représentant de cette organisation en Mauritanie, annonce une date butoir de retour des premiers contingents mauritaniens. Les tractations dans les camps des réfugiés prennent des allures de chantage. Les représentants de certaines organisations défendant la cause des réfugiés, crient au scandale. Mais la détermination du HCR à accentuer la pression, a fini par l’emporter sur toute autre volonté d’appliquer à la lettre les conclusions et recommandations des journées nationales de concertation.
Attacher les charrues avant les bœufs
Au moment où en Mauritanie on a commencé à peine à mettre en place les structures opérationnelles de rapatriement des réfugiés et où l’agence chargée de la réinsertion vient d’être créée, le HCR mobilise ses camions de vivres et de tentes pour inaugurer les opérations.
A la ville du retour de 102 personnes, se tenait au Ministère de l’Intérieur mauritanien une séance spéciale consacrée à la mise en œuvre des commissions nationales d’identification et de vérification. Quelques jours au préalable des représentants d’associations des réfugiés ont envoyé sur le terrain de émissaires pour faire un état des lieux des sites d’accueil des revenants au Trarza.
« Rien n’augure d’un bon retour »…ont-ils souligné à leurs concitoyens dans les camps. Et la première vague des revenants accepta les propositions avancées par le HCR de prendre en charge pendant trois mois les vivres et les abris en attendant que la Mauritanie se prépare à reprendre la relève. Les familles déjà revenues commencent à douter de la sincérité des engagements du HCR et du gouvernement mauritanien.
La désillusion risque de freiner cet élan de retour vers le pays au moment où des étapes importantes avaient été franchies. Si tel est le cas, la Mauritanie doit réviser sa copie et ne pas céder aux pressions du HCR qui joue la carte de a précipitation pour sauver ses financements auprès de ses partenaires.
Cheikh Tidiane Dia
source: Le Rénovateur Quotidien