Des chiffres publiés à l’occasion de la Journée internationale des migrants démontent quelques clichés brandis en Europe.
Au moment où les minorités législatives françaises se chamaillent autour d’un projet de loi « immigration » et que les populismes européens dénoncent un « grand remplacement » conçu au sein du continent du Sud, des statistiques remettent les pendules à l’heure. Quelques données ont été dévoilées par les organismes spécialisés, ce 18 décembre, à l’occasion de la Journée internationale des migrants.
Idées reçues
Un « migrant international » étant entendu comme un individu qui réside dans un pays qui n’est pas son pays de naissance, il y a davantage de migrants européens que de migrants africains, à la fois en valeur absolue et par rapport au poids démographique de chacune des zones.
Certes – et ce sont bien les tendances que les militants d’extrême-droite aiment dénoncer –, le nombre de migrants africains a augmenté de 30 % depuis 2010. Mais, à l’échelle mondiale, l’Afrique représente aujourd’hui 14 % des migrants, tandis que l’Europe pèse près de 24 % de la migration internationale. Or le continent africain constitue 16 % de la population mondiale, contre 10% pour l’Europe.
Autre idée reçue des populistes européens battue en brèche : contrairement à ce qu’ils affirment, les 40 millions de migrants africains actuels migrent avant tout vers le reste de l’Afrique. L’Institut de recherche pour le développement prend l’exemple de l’ouest du continent : 70 % des migrants ouest-africains restent en Afrique, la grande majorité dans un pays de la sous-région.
Seulement 15 % vont en Europe, dans des pays où ils compensent souvent des pénuries de personnel qui posent problème à l’économie des nations d’accueil. S’il est vrai que les immigrés africains – migration économique à plus de 80 % – envoient de plus en plus de fonds à leurs pays d’origine, depuis 2021, les sommes atteintes corrigent la baisse des investissements étrangers en Afrique.
Évalués à 50 milliards de dollars par an, les transferts financiers des diasporas africaines représentent 1,5 fois les investissements étrangers vers leur continent…
Dernier cliché ébranlé par la réalité des chiffres : le migrant qui navigue sur une « coquille de noix » est proportionnellement rare, même si plus de 27 000 personnes sont décédées ou portées disparues en mer depuis dix ans. Les clandestins en Europe le sont principalement devenus par impossibilité de renouveler un visa acquis bien légalement.
Damien Glez
Source : Jeune Afrique
Au moment où les minorités législatives françaises se chamaillent autour d’un projet de loi « immigration » et que les populismes européens dénoncent un « grand remplacement » conçu au sein du continent du Sud, des statistiques remettent les pendules à l’heure. Quelques données ont été dévoilées par les organismes spécialisés, ce 18 décembre, à l’occasion de la Journée internationale des migrants.
Idées reçues
Un « migrant international » étant entendu comme un individu qui réside dans un pays qui n’est pas son pays de naissance, il y a davantage de migrants européens que de migrants africains, à la fois en valeur absolue et par rapport au poids démographique de chacune des zones.
Certes – et ce sont bien les tendances que les militants d’extrême-droite aiment dénoncer –, le nombre de migrants africains a augmenté de 30 % depuis 2010. Mais, à l’échelle mondiale, l’Afrique représente aujourd’hui 14 % des migrants, tandis que l’Europe pèse près de 24 % de la migration internationale. Or le continent africain constitue 16 % de la population mondiale, contre 10% pour l’Europe.
Autre idée reçue des populistes européens battue en brèche : contrairement à ce qu’ils affirment, les 40 millions de migrants africains actuels migrent avant tout vers le reste de l’Afrique. L’Institut de recherche pour le développement prend l’exemple de l’ouest du continent : 70 % des migrants ouest-africains restent en Afrique, la grande majorité dans un pays de la sous-région.
Seulement 15 % vont en Europe, dans des pays où ils compensent souvent des pénuries de personnel qui posent problème à l’économie des nations d’accueil. S’il est vrai que les immigrés africains – migration économique à plus de 80 % – envoient de plus en plus de fonds à leurs pays d’origine, depuis 2021, les sommes atteintes corrigent la baisse des investissements étrangers en Afrique.
Évalués à 50 milliards de dollars par an, les transferts financiers des diasporas africaines représentent 1,5 fois les investissements étrangers vers leur continent…
Dernier cliché ébranlé par la réalité des chiffres : le migrant qui navigue sur une « coquille de noix » est proportionnellement rare, même si plus de 27 000 personnes sont décédées ou portées disparues en mer depuis dix ans. Les clandestins en Europe le sont principalement devenus par impossibilité de renouveler un visa acquis bien légalement.
Damien Glez
Source : Jeune Afrique