Près de deux mille ressortissants mauritaniens ont manifesté, samedi dernier, pour dénoncer le recensement en cours dans leur pays. Après deux manifestations, ils comptent ainsi maintenir la pression sur leurs autorités afin que celles-ci mettent fin à cette opération qu'ils jugent ‘raciste’, parce que laissant, selon eux, sur la touche une partie des Négro-mauritaniens qui risquent de se retrouver sans papiers d'identification.
(Correspondant permanent à Paris) - La communauté mauritanienne de France a encore manifesté, ce week-end, à Paris. Elle compte ainsi maintenir la pression sur les autorités qu'elle accuse d'organisation de recensement ‘raciste’ dans la population. Pour ces ressortissants mauritaniens, leurs autorités excluent certains Négro-mauritaniens dans cette opération. ‘C’est une manière de nous exclure’, tranche Ousmane Sarr, ancien président de l'Association des victimes militaires mauritaniens (Avomm). Pour lui, ce recensement a un relent ‘raciste et d'exclusion’.
Ousmane Sarr estime qu'en refusant à certains Mauritaniens d'être recensés pour avoir leur pièce d'identité, c'est une manière de les exclure des prochaines élections. Il estime que ce seront des voix de moins dans l'opposition du régime actuel. ‘Mais nous n'allons pas nous laisser faire. Nous nous battrons jusqu'à ce que nos autorités reconnaissent nos droits qui sont inaliénables. Nous sommes des Mauritaniens qui ont des droits et des devoirs. Nous accomplissons nos devoirs. Donc il faut qu'on respecte nos droits. Et le premier d'entre ces droits, c'est notre identification comme Mauritaniens’, soutient M. Sarr.
Dans une déclaration remise à la presse, les manifestants n'ont pas été tendre avec leurs autorités de Nouakchott. ‘La Mauritanie dont on sait qu’elle est depuis ses origines un carrefour de civilisations, née en tant qu’Etat souverain le 28 novembre 1960, revendiquait sa dimension multiculturelle, africaine et arabe, expression de sa grandeur et de sa fierté. A cette période d’utopie pour une Mauritanie unie et grande par sa diversité culturelle, s’est progressivement substituée de façon méthodique et programmée, une Mauritanie aux idéologies identitaires, principalement chauvines et racistes dont les évènements de 1989 traduisent le caractère épuratoire sans précédent : assassinats et déportation de milliers de mauritaniens Négro-africains’, lit-on dans le texte.
Pour eux, ‘cette période marque la naissance d’une autre Mauritanie, la ‘vraie fausse Mauritanie’, celle débarrassée de sa composante négro-mauritanienne et Haratine, créant une présomption de Mauritanité pour certains et, à l’inverse, une présomption d’étranger pour d’autres, principalement pour les Négro-mauritaniens’. Le texte, signé par treize associations mauritaniennes, dénonce ‘un système politico-administratif qui réduit une partie de la population en état d’esclavage, et alors même que les évènements de 1989 restent encore présents dans les consciences blessées et bafouées, que le recensement à vocation d’état civil est adopté comme nouvelle méthode dans le processus d’épuration pour parachever les dispositifs multiformes d’un système dominateur, arrogant et désormais tentaculaire et son cortège d’humiliations’.
Présenté par le pouvoir comme un instrument permettant de doter le pays d’un fichier d’état civil fiable dans le prolongement du Ranvec (1998), ce recensement, selon les signataires, se révèle être ‘un acte de trahison de l’Etat et un moyen d’épuration identitaire spécialement contre les populations négro-mauritaniennes et Haratine, mais également contre certaines tribus du Nord dont la Mauritanité est remise en cause comme en 1976, et contre certaines populations du Tagant et de l’Assaba’.
‘Dans les Centres d’accueil citoyen, l’opération de simple substitution de pièces nouvelles aux pièces anciennes d’état civil se transforme en interrogatoires menés par les nervis du système spécialement désignés à cet effet, sur l’identité profonde de paisibles citoyens dont la Mauritanité est souvent bien antérieure à la ‘Mauritanie officielle’ mais désormais douteuse même s’ils sont en possession de pièces d’état civil établies par leur Administration nationale ou Locale’, s'insurge le texte déclaratif.
Moustapha BARRY
Source: Walf Fadjri
(Correspondant permanent à Paris) - La communauté mauritanienne de France a encore manifesté, ce week-end, à Paris. Elle compte ainsi maintenir la pression sur les autorités qu'elle accuse d'organisation de recensement ‘raciste’ dans la population. Pour ces ressortissants mauritaniens, leurs autorités excluent certains Négro-mauritaniens dans cette opération. ‘C’est une manière de nous exclure’, tranche Ousmane Sarr, ancien président de l'Association des victimes militaires mauritaniens (Avomm). Pour lui, ce recensement a un relent ‘raciste et d'exclusion’.
Ousmane Sarr estime qu'en refusant à certains Mauritaniens d'être recensés pour avoir leur pièce d'identité, c'est une manière de les exclure des prochaines élections. Il estime que ce seront des voix de moins dans l'opposition du régime actuel. ‘Mais nous n'allons pas nous laisser faire. Nous nous battrons jusqu'à ce que nos autorités reconnaissent nos droits qui sont inaliénables. Nous sommes des Mauritaniens qui ont des droits et des devoirs. Nous accomplissons nos devoirs. Donc il faut qu'on respecte nos droits. Et le premier d'entre ces droits, c'est notre identification comme Mauritaniens’, soutient M. Sarr.
Dans une déclaration remise à la presse, les manifestants n'ont pas été tendre avec leurs autorités de Nouakchott. ‘La Mauritanie dont on sait qu’elle est depuis ses origines un carrefour de civilisations, née en tant qu’Etat souverain le 28 novembre 1960, revendiquait sa dimension multiculturelle, africaine et arabe, expression de sa grandeur et de sa fierté. A cette période d’utopie pour une Mauritanie unie et grande par sa diversité culturelle, s’est progressivement substituée de façon méthodique et programmée, une Mauritanie aux idéologies identitaires, principalement chauvines et racistes dont les évènements de 1989 traduisent le caractère épuratoire sans précédent : assassinats et déportation de milliers de mauritaniens Négro-africains’, lit-on dans le texte.
Pour eux, ‘cette période marque la naissance d’une autre Mauritanie, la ‘vraie fausse Mauritanie’, celle débarrassée de sa composante négro-mauritanienne et Haratine, créant une présomption de Mauritanité pour certains et, à l’inverse, une présomption d’étranger pour d’autres, principalement pour les Négro-mauritaniens’. Le texte, signé par treize associations mauritaniennes, dénonce ‘un système politico-administratif qui réduit une partie de la population en état d’esclavage, et alors même que les évènements de 1989 restent encore présents dans les consciences blessées et bafouées, que le recensement à vocation d’état civil est adopté comme nouvelle méthode dans le processus d’épuration pour parachever les dispositifs multiformes d’un système dominateur, arrogant et désormais tentaculaire et son cortège d’humiliations’.
Présenté par le pouvoir comme un instrument permettant de doter le pays d’un fichier d’état civil fiable dans le prolongement du Ranvec (1998), ce recensement, selon les signataires, se révèle être ‘un acte de trahison de l’Etat et un moyen d’épuration identitaire spécialement contre les populations négro-mauritaniennes et Haratine, mais également contre certaines tribus du Nord dont la Mauritanité est remise en cause comme en 1976, et contre certaines populations du Tagant et de l’Assaba’.
‘Dans les Centres d’accueil citoyen, l’opération de simple substitution de pièces nouvelles aux pièces anciennes d’état civil se transforme en interrogatoires menés par les nervis du système spécialement désignés à cet effet, sur l’identité profonde de paisibles citoyens dont la Mauritanité est souvent bien antérieure à la ‘Mauritanie officielle’ mais désormais douteuse même s’ils sont en possession de pièces d’état civil établies par leur Administration nationale ou Locale’, s'insurge le texte déclaratif.
Moustapha BARRY
Source: Walf Fadjri