Près de 170 migrants sont bloqués depuis le 24 août à bord d'un patrouilleur de la Garde civile espagnole, en face du port mauritanien de Nouadhibou. Alors que la situation dans le navire se dégrade, le bras de fer entre Madrid et Nouakchott se prolonge. La Mauritanie refuse de laisser débarquer ces exilés, partis du Sénégal voisin, et l'Espagne n'entend pas les accueillir sur son sol.
Quatre jours entassés sur le pont d’un navire de la Garde civile espagnole, dans des conditions précaires à la merci des intempéries, et où les mesures d’hygiène et de sécurité ne sont pas réunies.
C’est ce que vivent 168 migrants interceptés par un bateau espagnol à environ 150 km des côtes mauritaniennes. Les exilés, partis du Sénégal, cherchaient à rejoindre l’archipel des Canaries, distants d’environ 1 700 km.
Mais depuis jeudi 24 août, ils sont bloqués en pleine mer, en face du port mauritanien de Nouadhibou. Nouakchott refuse d’accueillir ces migrants sur son sol, ni même de laisser le patrouilleur espagnol accoster dans un de ses ports. Des négociations entre la Mauritanie et l’Espagne étaient toujours en cours lundi, mais aucune solution n’a pour l’heure était trouvée.
Grève de la faim
Sur le navire, le Rio Tajo, les conditions de vie sont sommaires. Pour se protéger du soleil brûlant, des auvents ont été improvisés. Les exilés n’ont pas accès à des toilettes ou des douches. Pour faire leurs besoins, ils sont contraints de se servir d’un sceau ou de le faire par-dessus bord. En ce qui concerne la nourriture, l’équipage cuisine du riz aux migrants.
Ce quotidien, fait d’incertitude et d’angoisse, s'accompagne inévitablement de tensions. Samedi, des membres de l’équipage ont tiré en l’air pour tenter de réprimer d’éventuelles émeutes. Des exilés avaient entamé une grève de la faim un peu plus tôt dans la matinée pour protester contre leurs conditions de vie.
Mais des dissensions ont éclaté dans le groupe, quelques migrants décidant de manger malgré tout. L’un d’eux a été agressé par des grévistes, selon la presse espagnole qui cite une source policière.
Cet incident a amené les autorités espagnoles a renforcé la sécurité du patrouilleur : 16 agents, armés, du service maritime espagnol sont venus épauler les 20 personnes de la Garde civile.
Les heures suivantes ont été plus calmes, la grève de la faim a pris fin et les exilés ont passé une nouvelle nuit sur le pont du navire, long d’environ 50 mètres.
Le journaliste espagnol Txema Santana affirme sur X (ex-Twitter) qu’un médecin a pu monter à bord pour soigner les migrants blessés et que certains ont pu donner des nouvelles à leurs proches. Néanmoins, "la santé mentale et physique" des naufragés se "détériore", à mesure que les jours passent.
Le syndicat de la Garde civile, la Justice pour la Garde civile (Jucil), a de son côté demandé aux autorités de prendre "des décisions fortes face aux épisodes d’émeutes dans lesquels l’intégrité de l’équipage a été mise en danger".
"La Garde civile est une force de police qui a, parmi ses missions principales, le contrôle de l’immigration clandestine. Elle ne peut pas être utilisée comme une ONG" de sauvetage en mer, insiste la Jucil sur X (ex-Twitter).
Source : NadarInfo (Saint-Louis) - Sénégal
Quatre jours entassés sur le pont d’un navire de la Garde civile espagnole, dans des conditions précaires à la merci des intempéries, et où les mesures d’hygiène et de sécurité ne sont pas réunies.
C’est ce que vivent 168 migrants interceptés par un bateau espagnol à environ 150 km des côtes mauritaniennes. Les exilés, partis du Sénégal, cherchaient à rejoindre l’archipel des Canaries, distants d’environ 1 700 km.
Mais depuis jeudi 24 août, ils sont bloqués en pleine mer, en face du port mauritanien de Nouadhibou. Nouakchott refuse d’accueillir ces migrants sur son sol, ni même de laisser le patrouilleur espagnol accoster dans un de ses ports. Des négociations entre la Mauritanie et l’Espagne étaient toujours en cours lundi, mais aucune solution n’a pour l’heure était trouvée.
Grève de la faim
Sur le navire, le Rio Tajo, les conditions de vie sont sommaires. Pour se protéger du soleil brûlant, des auvents ont été improvisés. Les exilés n’ont pas accès à des toilettes ou des douches. Pour faire leurs besoins, ils sont contraints de se servir d’un sceau ou de le faire par-dessus bord. En ce qui concerne la nourriture, l’équipage cuisine du riz aux migrants.
Ce quotidien, fait d’incertitude et d’angoisse, s'accompagne inévitablement de tensions. Samedi, des membres de l’équipage ont tiré en l’air pour tenter de réprimer d’éventuelles émeutes. Des exilés avaient entamé une grève de la faim un peu plus tôt dans la matinée pour protester contre leurs conditions de vie.
Mais des dissensions ont éclaté dans le groupe, quelques migrants décidant de manger malgré tout. L’un d’eux a été agressé par des grévistes, selon la presse espagnole qui cite une source policière.
Cet incident a amené les autorités espagnoles a renforcé la sécurité du patrouilleur : 16 agents, armés, du service maritime espagnol sont venus épauler les 20 personnes de la Garde civile.
Les heures suivantes ont été plus calmes, la grève de la faim a pris fin et les exilés ont passé une nouvelle nuit sur le pont du navire, long d’environ 50 mètres.
Le journaliste espagnol Txema Santana affirme sur X (ex-Twitter) qu’un médecin a pu monter à bord pour soigner les migrants blessés et que certains ont pu donner des nouvelles à leurs proches. Néanmoins, "la santé mentale et physique" des naufragés se "détériore", à mesure que les jours passent.
Le syndicat de la Garde civile, la Justice pour la Garde civile (Jucil), a de son côté demandé aux autorités de prendre "des décisions fortes face aux épisodes d’émeutes dans lesquels l’intégrité de l’équipage a été mise en danger".
"La Garde civile est une force de police qui a, parmi ses missions principales, le contrôle de l’immigration clandestine. Elle ne peut pas être utilisée comme une ONG" de sauvetage en mer, insiste la Jucil sur X (ex-Twitter).
Source : NadarInfo (Saint-Louis) - Sénégal