Vendredi 30 septembre 2022, une série de sit-in a été organisée dans plusieurs localités à l’intérieur du pays et à Nouakchott par OLAN.
Le sit-in prévu à Nouakchott, Place de liberté, a été violemment empêché par les forces de l’ordre, contraignant les organisateurs du rassemblement et les participants, bousculés, agressés, blessés, mais déterminés et combatifs, à marcher pour demander l’officialisation des langues pulaar, soninké wolof, et exhorter le président de la République à surseoir à la promulgation de loi d’orientation sur l’éducation.
Dans un chaos généralisé, et à quelques jours de la rentrée scolaire, ce rassemblement s’est distingué par son originalité et son caractère subversif dans le contexte mauritanien.
Sur la forme d’abord, les participants arboraient un bandeau rouge recouvrant leur bouche, ceci afin de figurer le Grand silence que tente de leur imposer la loi d’orientation sur l’éducation. Un silence imposé à leurs langues, leurs identités sociales et culturelles, et qu’on leur demande pourtant d’accepter, mutiques et impassibles.
Au milieu des banderoles et pancartes chargées de messages auxquels le grand public s’est habitué au fil des mois, circulait un cercueil dévolu à l’accueil plus ou moins vraisemblable des dépouilles mortelles de langues méthodiquement évincées par des années d’une politique linguistique scélérate. Si tout dans la forme évoquait l’assassinat et la mort, rien cependant dans les intentions et motivations des organisateurs, autrement dit dans le fond, ne signifiait la disparition et le silence des cimetières.
Bien au contraire, c’est d’une résistance et d’une lutte sans cesse renouvelée pour la vie de leurs langues et de leurs patrimoines culturels que les participants à cette marche sont venus témoigner.
Les brèves prises de parole programmées des organisateurs vont nettement exprimer cette volonté, et porter en triomphe les langues nationales pulaar, soninké et wolof. Au travers de cette démonstration, il s’agissait donc de se tenir debout, refuser le fait accompli et le diktat d’une loi qui, en son article 65, procède à une hiérarchisation si ce n’est une exclusion à peine voilée des langues nationales.
Portant en elle la promesse macabre d’une institutionnalisation des inégalités entre les populations arabophones et non arabophones, la loi d’orientation sur l’éducation entérine constitutionnellement le principe d’une rupture d’égalité de traitement de langues que les Mauritaniens ont en partage. Elle érige par ailleurs des murs qui sont autant d’obstacles pour les populations non arabophones dans le droit qui est le leur d’accéder sans discrimination aucune à l’éducation, les concours, l’emploi, l’administration publique.
Durant ce sit-in, en soutien au combat de l’Organisation pour l’officialisation des langues nationales, le député Biram Dah, s’est joint au rassemblement. Dans la mesure où seules les prises de parole programmées avaient été décidées par l’organisation, il lui a été expliqué dès son arrivée le sens du « grand silence » et un bandeau rouge lui a été donné par un membre de l’organisation. Vraisemblablement sollicité par des personnes croyant bien faire, le député Biram Dah a rompu le silence et le sens dont celui-ci était habité.
L’intervention d’un des visages connus d’OLAN, Dieynaba N’diom, qui avait la lourde tâche d’expliquer le concept du jour aux participant(e)s, demandant l’interruption du discours du député Dah, n’a obéi, contrairement à ce qui a été hâtivement défendu, à aucun agenda caché ou personnel. Tous les participants, chefs de partis politiques ou non, ont été logés à la même enseigne.
Seule la consigne, collégialement définie par des organisateurs venus de tous les horizons et groupes sociaux, a prévalu. C’est donc ici le lieu de redire qu’OLAN se veut une organisation transpartisane, apolitique au sens de participation au jeu politique, et dont l’unique objectif est l’officialisation des langues nationales.
Convaincue que l’agrégation de tous les efforts et des énergies est la condition du succès de toute action collective, OLAN réaffirme son engagement en faveur de la défense du Pulaar, du Soninké, du Wolof, et sa volonté d’agir de concert avec tous les acteurs individuels et collectifs éclairés de la scène politique mauritanienne.
Organisation pour l’officialisation des langues nationales (OLAN)
Nouakchott, le 05 octobre 2022
Source : OLAN
Le sit-in prévu à Nouakchott, Place de liberté, a été violemment empêché par les forces de l’ordre, contraignant les organisateurs du rassemblement et les participants, bousculés, agressés, blessés, mais déterminés et combatifs, à marcher pour demander l’officialisation des langues pulaar, soninké wolof, et exhorter le président de la République à surseoir à la promulgation de loi d’orientation sur l’éducation.
Dans un chaos généralisé, et à quelques jours de la rentrée scolaire, ce rassemblement s’est distingué par son originalité et son caractère subversif dans le contexte mauritanien.
Sur la forme d’abord, les participants arboraient un bandeau rouge recouvrant leur bouche, ceci afin de figurer le Grand silence que tente de leur imposer la loi d’orientation sur l’éducation. Un silence imposé à leurs langues, leurs identités sociales et culturelles, et qu’on leur demande pourtant d’accepter, mutiques et impassibles.
Au milieu des banderoles et pancartes chargées de messages auxquels le grand public s’est habitué au fil des mois, circulait un cercueil dévolu à l’accueil plus ou moins vraisemblable des dépouilles mortelles de langues méthodiquement évincées par des années d’une politique linguistique scélérate. Si tout dans la forme évoquait l’assassinat et la mort, rien cependant dans les intentions et motivations des organisateurs, autrement dit dans le fond, ne signifiait la disparition et le silence des cimetières.
Bien au contraire, c’est d’une résistance et d’une lutte sans cesse renouvelée pour la vie de leurs langues et de leurs patrimoines culturels que les participants à cette marche sont venus témoigner.
Les brèves prises de parole programmées des organisateurs vont nettement exprimer cette volonté, et porter en triomphe les langues nationales pulaar, soninké et wolof. Au travers de cette démonstration, il s’agissait donc de se tenir debout, refuser le fait accompli et le diktat d’une loi qui, en son article 65, procède à une hiérarchisation si ce n’est une exclusion à peine voilée des langues nationales.
Portant en elle la promesse macabre d’une institutionnalisation des inégalités entre les populations arabophones et non arabophones, la loi d’orientation sur l’éducation entérine constitutionnellement le principe d’une rupture d’égalité de traitement de langues que les Mauritaniens ont en partage. Elle érige par ailleurs des murs qui sont autant d’obstacles pour les populations non arabophones dans le droit qui est le leur d’accéder sans discrimination aucune à l’éducation, les concours, l’emploi, l’administration publique.
Durant ce sit-in, en soutien au combat de l’Organisation pour l’officialisation des langues nationales, le député Biram Dah, s’est joint au rassemblement. Dans la mesure où seules les prises de parole programmées avaient été décidées par l’organisation, il lui a été expliqué dès son arrivée le sens du « grand silence » et un bandeau rouge lui a été donné par un membre de l’organisation. Vraisemblablement sollicité par des personnes croyant bien faire, le député Biram Dah a rompu le silence et le sens dont celui-ci était habité.
L’intervention d’un des visages connus d’OLAN, Dieynaba N’diom, qui avait la lourde tâche d’expliquer le concept du jour aux participant(e)s, demandant l’interruption du discours du député Dah, n’a obéi, contrairement à ce qui a été hâtivement défendu, à aucun agenda caché ou personnel. Tous les participants, chefs de partis politiques ou non, ont été logés à la même enseigne.
Seule la consigne, collégialement définie par des organisateurs venus de tous les horizons et groupes sociaux, a prévalu. C’est donc ici le lieu de redire qu’OLAN se veut une organisation transpartisane, apolitique au sens de participation au jeu politique, et dont l’unique objectif est l’officialisation des langues nationales.
Convaincue que l’agrégation de tous les efforts et des énergies est la condition du succès de toute action collective, OLAN réaffirme son engagement en faveur de la défense du Pulaar, du Soninké, du Wolof, et sa volonté d’agir de concert avec tous les acteurs individuels et collectifs éclairés de la scène politique mauritanienne.
Organisation pour l’officialisation des langues nationales (OLAN)
Nouakchott, le 05 octobre 2022
Source : OLAN