Ici Wane M et Mr Traoré Mamadou du CAREMS
1. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Instituteur de formation, déporté à partir de la région du Tagant Tdijkja, en exil depuis 89, je suis le porte-parole du Comite directeur de la communauté des refugies mauritaniens au Sénégal
2. Comment s’organisent les déportés pour leur retour au Pays ?
Au niveau du Comité, seule structure légitime élue par l’écrasante majorité des chefs de sites de la vallée. Nous essayons de faire ce qui est possible pour mettre le processus sur les rails ...Ce qui ne peut se faire que de concert et en harmonie avec le HCR…
Si globalement nous pouvons nous féliciter de la coopération avec cette Organisme, nous devons avouer qu’il existe des ratés.
D’abord le Hcr ne semble pas comprendre que nous sommes leurs seuls interlocuteurs, légitimes, dans ce dossier. Sur ce point je crois que la journée de concertation que nous avions organisée en partenariat avec le WARIPNET A Ndioum ont remis les pendules à l’heure. Ensuite, il ne semble pas respecter scrupuleusement les étapes initiales, définies, du retour ; Il s’agissait d’abord de recenser tous les refugiés sans considération de leur choix de rentrer ou rester. Alors que cette étape est loin d’être achevée, voilà que le Hcr saute à la 2eme étape : recenser les candidats au retour. Là également alors que rien n’est terminé, il se précipite pour photographier quelques familles –échantillon-dont il envoie les listes à Nouakchott.
Avouez que tout ceci donne l’impression de précipitation, qui n’est pas sans conséquences dans la réussite de l’opération retour. Il faut espérer que le Hcr se rattrapera.
En ce qui nous concerne, nous du Comité directeur, nous continuons à informer les réfugiés, à les sensibiliser pour le retour, mais un geste fort de la part du Président Sidy Ould Cheikh Abdallah sur les questions sensibles des villages et des terres rassurerait davantage, et nous renforceraient ...
3. Comment évolue le dossier des déportés mauritaniens au Sénégal et au Mali.
Je crois avoir partiellement répondu pour le dossier du Sénégal.
Pour nos compatriotes du Mali, il faut dire qu’ils ne sont même pas à la première étape, à savoir la signature d’un accord tripartite entre le Hcr, les Gouvernements Malien et mauritanien, pour leur reconnaissance et rapatriement.
Ils sont, eux aussi confrontés au même problème, dans leur relation avec le Hcr local. En effet ces compatriotes réfugiés, comme nous, ont mis en place un Comité de refugiés élu par l’ensemble des sites, et cela sous l’autorité du Chef d’arrondissement de Aourou. Mais que se passa-t-il aux JNC de Nouakchott ? L’ambassadeur de Mauritanie a Bamako et le Ministère de l’intérieur font venir des gens qui ne représentent que leurs têtes, comme j’ai dit plus haut, ignorant les représentants élus des refugiés au mali.
Nous espérons que dans le futur, afin de mieux réussir le processus de rapatriement, ces disfonctionnements seront corrigés.
4. Quels sont, selon vous, les enseignements des journées de concertation ?
Je crois qu’on peut en retenir au moins deux : qu’il n’y a plus de problèmes tabous, et que les mauritaniens peuvent se parler, et qu’ils sont, apparemment, animés de la volonté de tourner cette page douloureuse, enfin.
5. On parle de 24000 déportés mauritaniens candidats au retour. Un chiffre très en deçà par rapport à ceux revendiqués par les organisations concernant nos compatriotes vivant au Sénégal et au Mali. Comment expliquez-vous ce décalage ?
La réalité du chiffre, au dernier recensement du Hcr, se situait autour de 55.000. Au Mali on parlait de 12.000.Mais pour le Sénégal le Hcr peut lever cette confusion de chiffres, il suffit de mener la première phase a son terme, c’est tout.
6. Quelle solution préconisez-vous pour le règlement du passif humanitaire?
Sur cette question il faut dire que je partage intégralement la position de mon organisation politique, les fLAM : toute solution de ce problème devra reposer sur trois dimensions : Trouver un équilibre entre le refus de l’impunité, les exigences de vérité et de réparations, et la nécessité du pardon.
On ne peut punir tout le monde, tout comme on ne peut, non plus, absoudre tout le monde si l’on veut réussir la réconciliation. Et comme cela a été dit lors des JNC, impliquer les représentants des associations des victimes pour une solution juste et équitable.
Propos recueillis par Camara Seydi Moussa
Nouvelle Expression
Instituteur de formation, déporté à partir de la région du Tagant Tdijkja, en exil depuis 89, je suis le porte-parole du Comite directeur de la communauté des refugies mauritaniens au Sénégal
2. Comment s’organisent les déportés pour leur retour au Pays ?
Au niveau du Comité, seule structure légitime élue par l’écrasante majorité des chefs de sites de la vallée. Nous essayons de faire ce qui est possible pour mettre le processus sur les rails ...Ce qui ne peut se faire que de concert et en harmonie avec le HCR…
Si globalement nous pouvons nous féliciter de la coopération avec cette Organisme, nous devons avouer qu’il existe des ratés.
D’abord le Hcr ne semble pas comprendre que nous sommes leurs seuls interlocuteurs, légitimes, dans ce dossier. Sur ce point je crois que la journée de concertation que nous avions organisée en partenariat avec le WARIPNET A Ndioum ont remis les pendules à l’heure. Ensuite, il ne semble pas respecter scrupuleusement les étapes initiales, définies, du retour ; Il s’agissait d’abord de recenser tous les refugiés sans considération de leur choix de rentrer ou rester. Alors que cette étape est loin d’être achevée, voilà que le Hcr saute à la 2eme étape : recenser les candidats au retour. Là également alors que rien n’est terminé, il se précipite pour photographier quelques familles –échantillon-dont il envoie les listes à Nouakchott.
Avouez que tout ceci donne l’impression de précipitation, qui n’est pas sans conséquences dans la réussite de l’opération retour. Il faut espérer que le Hcr se rattrapera.
En ce qui nous concerne, nous du Comité directeur, nous continuons à informer les réfugiés, à les sensibiliser pour le retour, mais un geste fort de la part du Président Sidy Ould Cheikh Abdallah sur les questions sensibles des villages et des terres rassurerait davantage, et nous renforceraient ...
3. Comment évolue le dossier des déportés mauritaniens au Sénégal et au Mali.
Je crois avoir partiellement répondu pour le dossier du Sénégal.
Pour nos compatriotes du Mali, il faut dire qu’ils ne sont même pas à la première étape, à savoir la signature d’un accord tripartite entre le Hcr, les Gouvernements Malien et mauritanien, pour leur reconnaissance et rapatriement.
Ils sont, eux aussi confrontés au même problème, dans leur relation avec le Hcr local. En effet ces compatriotes réfugiés, comme nous, ont mis en place un Comité de refugiés élu par l’ensemble des sites, et cela sous l’autorité du Chef d’arrondissement de Aourou. Mais que se passa-t-il aux JNC de Nouakchott ? L’ambassadeur de Mauritanie a Bamako et le Ministère de l’intérieur font venir des gens qui ne représentent que leurs têtes, comme j’ai dit plus haut, ignorant les représentants élus des refugiés au mali.
Nous espérons que dans le futur, afin de mieux réussir le processus de rapatriement, ces disfonctionnements seront corrigés.
4. Quels sont, selon vous, les enseignements des journées de concertation ?
Je crois qu’on peut en retenir au moins deux : qu’il n’y a plus de problèmes tabous, et que les mauritaniens peuvent se parler, et qu’ils sont, apparemment, animés de la volonté de tourner cette page douloureuse, enfin.
5. On parle de 24000 déportés mauritaniens candidats au retour. Un chiffre très en deçà par rapport à ceux revendiqués par les organisations concernant nos compatriotes vivant au Sénégal et au Mali. Comment expliquez-vous ce décalage ?
La réalité du chiffre, au dernier recensement du Hcr, se situait autour de 55.000. Au Mali on parlait de 12.000.Mais pour le Sénégal le Hcr peut lever cette confusion de chiffres, il suffit de mener la première phase a son terme, c’est tout.
6. Quelle solution préconisez-vous pour le règlement du passif humanitaire?
Sur cette question il faut dire que je partage intégralement la position de mon organisation politique, les fLAM : toute solution de ce problème devra reposer sur trois dimensions : Trouver un équilibre entre le refus de l’impunité, les exigences de vérité et de réparations, et la nécessité du pardon.
On ne peut punir tout le monde, tout comme on ne peut, non plus, absoudre tout le monde si l’on veut réussir la réconciliation. Et comme cela a été dit lors des JNC, impliquer les représentants des associations des victimes pour une solution juste et équitable.
Propos recueillis par Camara Seydi Moussa
Nouvelle Expression