- Tu n’as rien dit du tout, tout ce que tu as dit, on le savait déjà.
- Je ne sais rien d’autre.
C’est ce que nous allons voir. Attache-lui les mains, ajoute-t-il à l’attention du chef de poste. Puis,comme pour la première fois, il m’enroule le ceinturon autour du cou, tend un bout au soldat. Chacun d’eux pose un pied sur mes côtes pour s’en servir comme appui et ils se mettent à tirer si fort que le ceinturon casse en deux. Ely se met à me taper sauvagement comme si j'étais responsable de la détérioration du ceinturon, il est devenu complètement hystérique. Il enlève son hawli, turbanen langue maure. Il le plie en quatre et recommence plusieurs fois l’opération. Il s’acharne chaque fois jusqu'à ce que je perde connaissance. Au bout d’unmoment, il s’arrête et me dit :
- Tu sais combien de fois je t'ai étranglé ?
- Non, je n'ai pas compté.
- Sept fois, et il m'en reste une dernière, mais ce sera après le repas. Je te laisse un petit répit.
- Je voudrais savoir pourquoi toute cette violence, est-ce que j'ai eu à te faire du mal par le passé ? Personnellement, je ne m'en souviens pas.
- Le plus grand mal que tu m'as fait et que tu me fais encore, est d'exister. Il y a longtemps qu'on aurait dû se débarrasser de vous tous.
Comme je m'apprête à répondre, il me décoche une gifle du revers de lamain.
- Silence "vreikh" (bâtard). Tu parles seulement quand on te le demande. De toute façon, tu ne parleras plus longtemps. Il est actuellement 13 heures, je reviens à 15 heures pour t’étrangler une dernière fois et ce sera pour de bon. Sur ce, il me jure trois fois sur le Coran et réitère sa promesse.
- Profite bien de ces deux heures, ce sont les dernières de ta vie. Il a beaucoup de chance celui qui va reprendre ta femme, car en plusd’être belle elle fait bien la cuisine…
… Avant de franchir la porte, Ely se retourne et ajoute "vreikh, à tout à l'heure". Il revient vers moi pour me donner encore un coup de pied. Plus tard, j’aperçois le lieutenant Yézid à travers les interstices de la porte et l'appelle. Il demande à Oumar d'ouvrir. Mais comme j'hésite à parler, il dit au soldat de sortir, je me fais là un nouvel ennemi, en la personne du chef de poste. Je le mets au courant des menaces de mort d’Ely. Il me dit que ce dernier ne m’emmerdera pas. Je ne peux pas savoir qu’Ely est déjà loind’Inal. Quand il m’a quitté, un message du colonel Boïlil est arrivé à Inal, ordonnant d’arrêter un officier peulh qui commande un peloton à 37 kilomètres d’Inal, dans une position appelée Doueïra. Le même message précise qu’il faut envoyer un officier maure le relever dans son commandement. Etant le plus jeune des officiers, cette mission échoit au sous-lieutenant Ely. Comme l'arrestation de cet officier semble imminente, Ely a à peine le temps de faire donc ses bagages et de quitter Inal avant 15 heures… »
Extrait de « l’enfer d’Inal »
Mahamadou SY
Secrétaire général de l’OCVIDH
Source : OCVIDH
- Je ne sais rien d’autre.
C’est ce que nous allons voir. Attache-lui les mains, ajoute-t-il à l’attention du chef de poste. Puis,comme pour la première fois, il m’enroule le ceinturon autour du cou, tend un bout au soldat. Chacun d’eux pose un pied sur mes côtes pour s’en servir comme appui et ils se mettent à tirer si fort que le ceinturon casse en deux. Ely se met à me taper sauvagement comme si j'étais responsable de la détérioration du ceinturon, il est devenu complètement hystérique. Il enlève son hawli, turbanen langue maure. Il le plie en quatre et recommence plusieurs fois l’opération. Il s’acharne chaque fois jusqu'à ce que je perde connaissance. Au bout d’unmoment, il s’arrête et me dit :
- Tu sais combien de fois je t'ai étranglé ?
- Non, je n'ai pas compté.
- Sept fois, et il m'en reste une dernière, mais ce sera après le repas. Je te laisse un petit répit.
- Je voudrais savoir pourquoi toute cette violence, est-ce que j'ai eu à te faire du mal par le passé ? Personnellement, je ne m'en souviens pas.
- Le plus grand mal que tu m'as fait et que tu me fais encore, est d'exister. Il y a longtemps qu'on aurait dû se débarrasser de vous tous.
Comme je m'apprête à répondre, il me décoche une gifle du revers de lamain.
- Silence "vreikh" (bâtard). Tu parles seulement quand on te le demande. De toute façon, tu ne parleras plus longtemps. Il est actuellement 13 heures, je reviens à 15 heures pour t’étrangler une dernière fois et ce sera pour de bon. Sur ce, il me jure trois fois sur le Coran et réitère sa promesse.
- Profite bien de ces deux heures, ce sont les dernières de ta vie. Il a beaucoup de chance celui qui va reprendre ta femme, car en plusd’être belle elle fait bien la cuisine…
… Avant de franchir la porte, Ely se retourne et ajoute "vreikh, à tout à l'heure". Il revient vers moi pour me donner encore un coup de pied. Plus tard, j’aperçois le lieutenant Yézid à travers les interstices de la porte et l'appelle. Il demande à Oumar d'ouvrir. Mais comme j'hésite à parler, il dit au soldat de sortir, je me fais là un nouvel ennemi, en la personne du chef de poste. Je le mets au courant des menaces de mort d’Ely. Il me dit que ce dernier ne m’emmerdera pas. Je ne peux pas savoir qu’Ely est déjà loind’Inal. Quand il m’a quitté, un message du colonel Boïlil est arrivé à Inal, ordonnant d’arrêter un officier peulh qui commande un peloton à 37 kilomètres d’Inal, dans une position appelée Doueïra. Le même message précise qu’il faut envoyer un officier maure le relever dans son commandement. Etant le plus jeune des officiers, cette mission échoit au sous-lieutenant Ely. Comme l'arrestation de cet officier semble imminente, Ely a à peine le temps de faire donc ses bagages et de quitter Inal avant 15 heures… »
Extrait de « l’enfer d’Inal »
Mahamadou SY
Secrétaire général de l’OCVIDH
Source : OCVIDH