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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Non, je n’ai jamais rien oublié par Mahamadou SY

« …Le lendemain, 17 novembre, vers midi, je pense encore à Sall et à son triste sort, " i[il est mort entre nos mains]i". Je n'arrive pas à sortir cette phrase de ma tête. "Tiens bon et bon courage", en prononçant ces paroles, Sall avait-il pressenti ce qui allait lui arriver ?J'en suis là avec mes pensées quand la porte s’ouvre sur le sous-lieutenant Ely. Il appelle le chef de poste, le soldat de première classe Oumar, détache le ceinturon de ce dernier et s’approche de moi : "roud" - raconte. Je lui dis que j’ai déjà dit au lieutenant Yézid tout ce que j’avais à dire....


Non, je n’ai jamais rien oublié par Mahamadou SY
- Tu n’as rien dit du tout, tout ce que tu as dit, on le savait déjà.

- Je ne sais rien d’autre.


C’est ce que nous allons voir. Attache-lui les mains, ajoute-t-il à l’attention du chef de poste. Puis,comme pour la première fois, il m’enroule le ceinturon autour du cou, tend un bout au soldat. Chacun d’eux pose un pied sur mes côtes pour s’en servir comme appui et ils se mettent à tirer si fort que le ceinturon casse en deux. Ely se met à me taper sauvagement comme si j'étais responsable de la détérioration du ceinturon, il est devenu complètement hystérique. Il enlève son hawli, turbanen langue maure. Il le plie en quatre et recommence plusieurs fois l’opération. Il s’acharne chaque fois jusqu'à ce que je perde connaissance. Au bout d’unmoment, il s’arrête et me dit :

- Tu sais combien de fois je t'ai étranglé ?

- Non, je n'ai pas compté.

- Sept fois, et il m'en reste une dernière, mais ce sera après le repas. Je te laisse un petit répit.

- Je voudrais savoir pourquoi toute cette violence, est-ce que j'ai eu à te faire du mal par le passé ? Personnellement, je ne m'en souviens pas.

- Le plus grand mal que tu m'as fait et que tu me fais encore, est d'exister. Il y a longtemps qu'on aurait dû se débarrasser de vous tous.

Comme je m'apprête à répondre, il me décoche une gifle du revers de lamain.

- Silence "vreikh" (bâtard). Tu parles seulement quand on te le demande. De toute façon, tu ne parleras plus longtemps. Il est actuellement 13 heures, je reviens à 15 heures pour t’étrangler une dernière fois et ce sera pour de bon. Sur ce, il me jure trois fois sur le Coran et réitère sa promesse.

- Profite bien de ces deux heures, ce sont les dernières de ta vie. Il a beaucoup de chance celui qui va reprendre ta femme, car en plusd’être belle elle fait bien la cuisine…

… Avant de franchir la porte, Ely se retourne et ajoute "vreikh, à tout à l'heure". Il revient vers moi pour me donner encore un coup de pied. Plus tard, j’aperçois le lieutenant Yézid à travers les interstices de la porte et l'appelle. Il demande à Oumar d'ouvrir. Mais comme j'hésite à parler, il dit au soldat de sortir, je me fais là un nouvel ennemi, en la personne du chef de poste. Je le mets au courant des menaces de mort d’Ely. Il me dit que ce dernier ne m’emmerdera pas. Je ne peux pas savoir qu’Ely est déjà loind’Inal. Quand il m’a quitté, un message du colonel Boïlil est arrivé à Inal, ordonnant d’arrêter un officier peulh qui commande un peloton à 37 kilomètres d’Inal, dans une position appelée Doueïra. Le même message précise qu’il faut envoyer un officier maure le relever dans son commandement. Etant le plus jeune des officiers, cette mission échoit au sous-lieutenant Ely. Comme l'arrestation de cet officier semble imminente, Ely a à peine le temps de faire donc ses bagages et de quitter Inal avant 15 heures… »

Extrait de « l’enfer d’Inal »

Mahamadou SY
Secrétaire général de l’OCVIDH



Source : OCVIDH
Samedi 17 Septembre 2011 - 13:13
Samedi 17 Septembre 2011 - 13:14
INFOS AVOMM
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1.Posté par Mireille le 18/11/2009 17:51
Mahamadou, merci d'être toujours Vivant. Ton coeur, cicatrisé, témoigne généreusement. Il vit pour l'égalité, la justice, l'équité, la vérité pour notre chère Mauritanie.

Mahamadou, je te souhaite que du bonheur pour panser ces blessures qui ne vont jamais disparaître. Courage pour tout Mahamadou.

Merci encore ami, camarade.

Cordialement,

Mireille

2.Posté par hamadou deh le 18/11/2009 19:47
en lisant ces passges sinon tout le livre, on ne peut pas retenir ses larmes. Nous sommes des êtres humains, on peut se demander comment des personnes saines psychologiquement peuvent être si mechantes contre des personnes aussi innocentes.
Avec cette horreur, la mauritanie se definit comme pays des musulmans.
Sincèrement, ces gens qui ont commis ces atrocités sont elles lucides et je me demande
avec du recule, comment vivent elles en revoyant leurs actes ignobles.
Par ailleurs, cela n'est il pas une leçon pour arreter "l'animosité" que nous cultivons entre nous qui avons subi directement ou indirectement ce racisme qui depasse l'entendement!
Nous n'avons qu'un seul ennemi ceux la qui nous ont tué, maltraité,.... Bref ces racistes qui ont commis ces crimes ignobles.

Unissons nous pour que la justice se fasse. Nous devons avoir le même objectif et oublier nos querelles qui ne renforcent que nos ennemis et annihulent nos efforts pour recouvrer notre dignité dans ce pays où les maures, les peulhs, les soninkés et les wolofs doivent vivrent en symbiose

3.Posté par abdoulaye djibril le 19/11/2009 13:14
Moi abdoulaye deh, je suis très déçu de nos militaire rescapés qui n'ont fait qu'aggraver nos amertumes, quant je les vois airer à travers des grandes places de damiers au lieu de sortir de ce pays au moins pour faire peur à leurs bourreaux.
Ils sont là à ne rien faire que de marcher chaque jours avec leurs ennemis à travers les rues de Nouakchott alors qu'ils pouvaient même ici à l'intérieur faire un sursaut de bravoure étant sorti des bonnes écoles de guerre et de meilleur formation à l'instar de mutinerie de Côte d'Ivoire et d'autres.
Mais le faites de ne partager la rue qu'avec Civils et Mendiants me donne l'impression que ces rescapés en question, sont soient anesthésies ou plus peureux que leur homologues des autres pays, « Yobataa diminna » donc ne feront pas Polka Gammé fuyant au dos de sa Mère, revenant sur le dos d’un Char.
En conséquence, ils doivent être doré déjà, vigilants et que si Ould abdel Aziz ne règle pas nos problème, qu'ils optes l’hostilité jusqu'à obtenir la satisfaction ou de s'autodétruire car ces mépris et humiliations que nous avons subi, ne sont pas supportable à moins qu'il ait la justice pour nous soulager.

4.Posté par debe le 19/11/2009 13:42
Triste anniversaire, eh oui. Cela s'appelle de l'animosité et on découvre à travers ce témoignage de M. SY jusqu'où peut mener la haine de l'autre.

Et dire que malgré tout du côté de Nouakchott la nouvelle équipe dirigeante veut faire croire que tout est fini. Comme s'il suffisait de le décréter. Cela s'appelle de l'hypocrisie.

C'est pourquoi il faut que la mobilisation continue pour que la vérité soit die sur ce qui s'est passé et que justice soit faite.


5.Posté par Boul le 17/09/2011 17:12
Comment peut-on vivre toutes ces atrocités, cette humiliation et rester sans rien faire??? Je ne comprends pas pourquoi nous noir de Mauritanie sommes pas en mesure de nous organiser et mener une révolution ‘a l’instar d’autres peuples opprimés pour retrouver notre dignité et le sens de notre existence. Où sont nos leaders ??? Unissez-vous et faites nous rêver bon Dieu !!!

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