Quand l’agir politique ne se fonde pas sur les repères fondamentaux, le vivre ensemble sera toujours soumis aux aléas de l’arbitraire que viennent légitimer les abonnés à l’opportunisme, promoteurs de l’attentisme et du défaitisme de la quête médiocre de sièges à occuper.
Les temps sont révolus où cette idéologie de la légitimation peut apporter un gain par la nomination ou par des rétributions occultes liées à l’accomplissement de missions de l’indignité et de la mesquinerie. Ce qui constitue la règle d’or de l’action politique, quand la conjoncture est misérable, c’est l’affirmation des principes, la proclamation des idéaux et l’expression forte des convictions. Aujourd’hui, plus que jamais, notre paysage politique est divisé en partisans de l’ordre injuste et arbitraire, (celui des usurpateurs de la légitimité constitutionnelle), et en partisans de la résistance contre le coup de force (celui des forces démocratiques et du monde libre).
On peut chercher à brouiller les pistes, à entretenir l’amalgame et à semer la confusion, mais on ne peut pas convertir le faux en vrai, l’illusion en réalité, le vice en vertu au point de justifier que la démocratie peut être supplantée par quelque chose de meilleur et qui s’appelle coup d’Etat militaire.
Il est des agissements qui dénotent, non seulement le ridicule, mais la bassesse d’ambitions perverses, en ce sens que ces agissements sont porteurs de périls pour leurs auteurs. Nul n’est obligé de mettre l’éthique en avant ou l’héroïsme de l’attachement à la dignité et à la liberté, mais il est important de savoir raison gardée devant le peuple et l’histoire. Si, le défi a un sens, il importe de défier le camp de l’injustice et de l’arbitraire, au lieu de s’en prendre aux valeurs qui fondent l’organisation de la société sur l’agir politique démocratique.
En s’inscrivant sur le registre des fossoyeurs de la démocratie, qu’est-ce qu’on veut prouver ou montrer devant l’exigence universelle du retour à la situation politique antérieure au 06 août 08 ? Comment prétendre respecter le sens de la justice et soutenir sans gêne un coup d’Etat ? Qui peut démontrer que la défense des idéaux démocratiques peut s’accommoder de l’acceptation du coup de force qui, par essence, est un acte qui résulte du déni du droit ? Le bon sens le plus élémentaire ne saurait se prononcer en faveur du régime de non-droit, source des malheurs de tout un continent ? Comment comprendre que la Mauritanie soit l’exception où l’arbitraire peut tenir force de loi ? Quelle conception idéologique, politique et morale peut-elle inspirer des actions de légitimation de la remise en cause de l’expression légitime du suffrage universel ? Quelles sont les attentes des voix qui s’élèvent contre le concert de condamnation du coup d’Etat sur le plan national et international et contre la résistance qui s’organise au niveau intérieur et extérieur ? Les principes sont-ils monnayables ? A quel prix ? La souffrance et les espoirs d’un peuple peuvent-ils être soumis à un chantage ?
Si l’action politique a un sens, il y a un moment où, il est important de réfléchir avant d’agir. Le temps de la fin du règne de l’arbitraire a fait son entrée en scène. Les fauteurs de troubles doivent faire attention à des manœuvres qui leur porteront préjudice à vie. La trahison ne s’efface pas du jour au lendemain, son empreinte est indélébile.
L’orchestration d’actions de sabotage n'est pas un jeu digne de ceux et de celles qui ont consenti de vrais sacrifices au service d’une cause noble. On peut entretenir les malentendus et les divergences, sans sacrifier le respect de la dignité, tout en préservant aussi le combat autour de l’essentiel. Il est des moments de la vie, à défaut de la lucidité dans l’action, le silence et la discrétion peuvent s’avérer plus efficaces. Car, on ne joue pas avec le sens de l’honneur et de la dignité. Rien ne vaut la préservation des chances de l’avenir, surtout en période de tentation forte de courber l’échine et de procéder à des génuflexions.
Il n’est pas sain de s’afficher partisan d’un événement porteur de honte, de haine et de régression pour tout un peuple. Quelle fierté peut-on tirer de la défense de l’indéfendable ? Il y a là une anomalie qui n’honore pas notre combat pour l’avènement d’une société juste et démocratique. Notre soif de liberté, de justice et d’égalité ne peut s’accommoder de la revendication d’une légitimité pour les auteurs du coup de force du 06 août 08, quand on sait que la légitimité ne peut être usurpée.
Notre peuple nous invite à contribuer à la mission de restauration de l’ordre de la légalité, condition d’une vie publique sereine et non de se mettre dans la posture de cautionner le coup de force. En ce moment précis de notre histoire, des erreurs fatales ne sont pas permises. Parce que nous avons compris que la seule voie possible pour sortir de l’impasse, c’est d’accepter et d’adhérer au principe démocratique. Il revient à l’élite d’accompagner et d’encadrer les aspirations légitimes du peuple à vivre dans une société en voie de démocratisation et, non dans une société où la rivalité s’organise autour des enjeux d’usurpation du pouvoir par la force et la violence. Ou bien on fait le choix de la civilisation, ou bien nous demeurons dans la barbarie ! Il n’y a pas d’alternative ou d’entre-deux. La Mauritanie qui veut évoluer ne peut pas être partisane du coup d’Etat.
Phénomène révélateur de la mentalité retardataire et de la culture de l’arbitraire, le coup d’Etat relève du choix du désordre et non de l’option exigeante pour la civilisation moderne. La démocratie est le fondement de la République où la raison est le vecteur de l’agir politique. Les auteurs du coup d’Etat sont grisés par l’émotion de leur égo et la pulsion démesurée de l’instinct. Ce sont des fous furieux sans projet, ni perspectives ; ils sont des aventuriers qui conduisent notre pays vers l’impasse génératrice de chaos. Ensemble, organisons-nous contre la politique du désespoir.
Il est clair que soutenir le coup de force et le proclamer publiquement, dans la rue, c’est proclamer une politique du désespoir. L’espoir est, pourtant permis. Espérer, c’est résister ici et maintenant, afin d’éviter la politique de l’absurde qui ne dessine pas l’horizon d’un avenir commun. Notre décision est de conjuguer le devoir de résistance et l’appel à la mobilisation de toutes les forces et les nations démocratiques du monde pour sauver notre volonté de vivre un destin meilleur que celui que veulent nous imposer les putschistes du 06 août 08.
Le sens de notre volonté politique est à l’aune de notre obéissance aux règles du droit qui constituent le fondement d’une société libre et démocratique où nous pourrons nous épanouir en tant que citoyens libres et égaux. Telle est l’aspiration commune à tout un peuple qui a tant souffert du tribalisme, de l’esclavage et du racisme. Seule la démocratie peut nous libérer de ces maux qui rongent notre société et inhibent toute perspective d’avenir et de construction d’une communauté nationale réconciliée avec elle-même.
Notre espoir ne doit pas être étouffé, par une action irréfléchie, dont le non-sens est à la hauteur des motivations strictement personnelles qui ont mis en mouvement les auteurs du coup de force du 06 août 2008, qui n’est autre qu’un coup d’arrêt irrecevable et inacceptable du processus démocratique amorcé en mars 2007.
SY Hamdou Rabby
Les temps sont révolus où cette idéologie de la légitimation peut apporter un gain par la nomination ou par des rétributions occultes liées à l’accomplissement de missions de l’indignité et de la mesquinerie. Ce qui constitue la règle d’or de l’action politique, quand la conjoncture est misérable, c’est l’affirmation des principes, la proclamation des idéaux et l’expression forte des convictions. Aujourd’hui, plus que jamais, notre paysage politique est divisé en partisans de l’ordre injuste et arbitraire, (celui des usurpateurs de la légitimité constitutionnelle), et en partisans de la résistance contre le coup de force (celui des forces démocratiques et du monde libre).
On peut chercher à brouiller les pistes, à entretenir l’amalgame et à semer la confusion, mais on ne peut pas convertir le faux en vrai, l’illusion en réalité, le vice en vertu au point de justifier que la démocratie peut être supplantée par quelque chose de meilleur et qui s’appelle coup d’Etat militaire.
Il est des agissements qui dénotent, non seulement le ridicule, mais la bassesse d’ambitions perverses, en ce sens que ces agissements sont porteurs de périls pour leurs auteurs. Nul n’est obligé de mettre l’éthique en avant ou l’héroïsme de l’attachement à la dignité et à la liberté, mais il est important de savoir raison gardée devant le peuple et l’histoire. Si, le défi a un sens, il importe de défier le camp de l’injustice et de l’arbitraire, au lieu de s’en prendre aux valeurs qui fondent l’organisation de la société sur l’agir politique démocratique.
En s’inscrivant sur le registre des fossoyeurs de la démocratie, qu’est-ce qu’on veut prouver ou montrer devant l’exigence universelle du retour à la situation politique antérieure au 06 août 08 ? Comment prétendre respecter le sens de la justice et soutenir sans gêne un coup d’Etat ? Qui peut démontrer que la défense des idéaux démocratiques peut s’accommoder de l’acceptation du coup de force qui, par essence, est un acte qui résulte du déni du droit ? Le bon sens le plus élémentaire ne saurait se prononcer en faveur du régime de non-droit, source des malheurs de tout un continent ? Comment comprendre que la Mauritanie soit l’exception où l’arbitraire peut tenir force de loi ? Quelle conception idéologique, politique et morale peut-elle inspirer des actions de légitimation de la remise en cause de l’expression légitime du suffrage universel ? Quelles sont les attentes des voix qui s’élèvent contre le concert de condamnation du coup d’Etat sur le plan national et international et contre la résistance qui s’organise au niveau intérieur et extérieur ? Les principes sont-ils monnayables ? A quel prix ? La souffrance et les espoirs d’un peuple peuvent-ils être soumis à un chantage ?
Si l’action politique a un sens, il y a un moment où, il est important de réfléchir avant d’agir. Le temps de la fin du règne de l’arbitraire a fait son entrée en scène. Les fauteurs de troubles doivent faire attention à des manœuvres qui leur porteront préjudice à vie. La trahison ne s’efface pas du jour au lendemain, son empreinte est indélébile.
L’orchestration d’actions de sabotage n'est pas un jeu digne de ceux et de celles qui ont consenti de vrais sacrifices au service d’une cause noble. On peut entretenir les malentendus et les divergences, sans sacrifier le respect de la dignité, tout en préservant aussi le combat autour de l’essentiel. Il est des moments de la vie, à défaut de la lucidité dans l’action, le silence et la discrétion peuvent s’avérer plus efficaces. Car, on ne joue pas avec le sens de l’honneur et de la dignité. Rien ne vaut la préservation des chances de l’avenir, surtout en période de tentation forte de courber l’échine et de procéder à des génuflexions.
Il n’est pas sain de s’afficher partisan d’un événement porteur de honte, de haine et de régression pour tout un peuple. Quelle fierté peut-on tirer de la défense de l’indéfendable ? Il y a là une anomalie qui n’honore pas notre combat pour l’avènement d’une société juste et démocratique. Notre soif de liberté, de justice et d’égalité ne peut s’accommoder de la revendication d’une légitimité pour les auteurs du coup de force du 06 août 08, quand on sait que la légitimité ne peut être usurpée.
Notre peuple nous invite à contribuer à la mission de restauration de l’ordre de la légalité, condition d’une vie publique sereine et non de se mettre dans la posture de cautionner le coup de force. En ce moment précis de notre histoire, des erreurs fatales ne sont pas permises. Parce que nous avons compris que la seule voie possible pour sortir de l’impasse, c’est d’accepter et d’adhérer au principe démocratique. Il revient à l’élite d’accompagner et d’encadrer les aspirations légitimes du peuple à vivre dans une société en voie de démocratisation et, non dans une société où la rivalité s’organise autour des enjeux d’usurpation du pouvoir par la force et la violence. Ou bien on fait le choix de la civilisation, ou bien nous demeurons dans la barbarie ! Il n’y a pas d’alternative ou d’entre-deux. La Mauritanie qui veut évoluer ne peut pas être partisane du coup d’Etat.
Phénomène révélateur de la mentalité retardataire et de la culture de l’arbitraire, le coup d’Etat relève du choix du désordre et non de l’option exigeante pour la civilisation moderne. La démocratie est le fondement de la République où la raison est le vecteur de l’agir politique. Les auteurs du coup d’Etat sont grisés par l’émotion de leur égo et la pulsion démesurée de l’instinct. Ce sont des fous furieux sans projet, ni perspectives ; ils sont des aventuriers qui conduisent notre pays vers l’impasse génératrice de chaos. Ensemble, organisons-nous contre la politique du désespoir.
Il est clair que soutenir le coup de force et le proclamer publiquement, dans la rue, c’est proclamer une politique du désespoir. L’espoir est, pourtant permis. Espérer, c’est résister ici et maintenant, afin d’éviter la politique de l’absurde qui ne dessine pas l’horizon d’un avenir commun. Notre décision est de conjuguer le devoir de résistance et l’appel à la mobilisation de toutes les forces et les nations démocratiques du monde pour sauver notre volonté de vivre un destin meilleur que celui que veulent nous imposer les putschistes du 06 août 08.
Le sens de notre volonté politique est à l’aune de notre obéissance aux règles du droit qui constituent le fondement d’une société libre et démocratique où nous pourrons nous épanouir en tant que citoyens libres et égaux. Telle est l’aspiration commune à tout un peuple qui a tant souffert du tribalisme, de l’esclavage et du racisme. Seule la démocratie peut nous libérer de ces maux qui rongent notre société et inhibent toute perspective d’avenir et de construction d’une communauté nationale réconciliée avec elle-même.
Notre espoir ne doit pas être étouffé, par une action irréfléchie, dont le non-sens est à la hauteur des motivations strictement personnelles qui ont mis en mouvement les auteurs du coup de force du 06 août 2008, qui n’est autre qu’un coup d’arrêt irrecevable et inacceptable du processus démocratique amorcé en mars 2007.
SY Hamdou Rabby