Les habitants de la ville mauritanienne de Néma échangent leurs idées sur la manière de promouvoir la paix par le biais de l'art et de la musique
Dans une ville mauritanienne encore marquée par l'attentat terroriste de l'an dernier, l'appel à la paix revêt une importance particulière. Des douzaines de jeunes se sont rassemblés la semaine dernière à Néma, au sud-est de Nouakchott, pour discuter du pouvoir de l'art et de la musique dans la lutte contre l'extrémisme.
Ce rassemblement du 7 octobre, organisé par le Club culturel des étudiants de Néma, s'est attaché à la dualité entre "terrorisme et paix", selon le journaliste Ould Oumar. Les participants ont présenté "de la musique folk et du hip-hop, des pièces de théâtre et des conférences consacrées aux dangers du terrorisme, de la déviance intellectuelle, de l'extrémisme religieux et de l'oisiveté des jeunes", a-t-il ajouté.
Néma est "soumise au risque de l'idéologie terroriste et des attaques par des éléments d'al-Qaida à tout moment", selon Sidati Ould Al-Arabi, l'organisateur de cet évènement.
En août dernier, un attentat suicide avait frappé une caserne de l'armée à Néma, créant une onde de choc dans toute la ville. Cet attentat avait créé des tensions parmi les habitants, et transformé la région en un centre des opérations militaires contre al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).
"La situation actuelle de tension et de peur au sein de la population exige de nous que nous considérions le terrorisme comme un acte déviant", a ajouté Ould Al-Arabi. "Nous tentons d'instiller une culture de la paix et de la tolérance dans l'esprit des habitants de la ville, notamment des jeunes, par des moyens non traditionnels comme des chansons enthousiastes et le folklore local."
La proximité de la ville avec la frontière malienne et le manque d'expérience de sa jeunesse rendent ces activités nécessaires, a expliqué Ould Al-Arabi, soulignant la nécessité de mettre en garde les jeunes contre "les aspects négatifs du terrorisme", en leur distribuant des publications et en organisant des rencontres qui traitent "des causes de ce phénomène d'un point de vue matériel et économique, ainsi que des problèmes auxquels se trouve confrontée la communauté, comme l'ignorance et l'illétrisme".
"Nous intensifions nos activités de sensibilisation en direction des habitants de Néma en début d'année scolaire", a expliqué Mohamed Ould Ahabib, responsable des médias du club. "L'objectif est d'orienter les jeunes vers des concepts qui ne sont normalement pas abordés à l'école, comme la paix sociale, la tolérance et la diffusion d'une culture de la paix entre les peuples."
"Notre rôle est d'inciter les gens à lutter contre l'extrémisme et de protéger les jeunes et les familles vulnérables par crainte de les voir attirés par des éléments d'al-Qaida qui leur offrent de l'argent ou de voir s'installer en leur sein des idées empoisonnées", a-t-il ajouté.
Les femmes en particulier ont un rôle spécifique à jouer dans cette éducation des habitants, selon la militante Berira Mint Bounenna.
"Les femmes ne doivent pas renoncer à leur rôle dans le combat contre le terrorisme, parce qu'elles possèdent des moyens que n'ont pas les hommes, à savoir la proximité avec leurs enfants et avec d'autres femmes", a-t-elle ajouté. "Elles sont toujours le maillon le plus faible de la société, ce qui nous a poussés à les sensibiliser aux dangers de l'extrémisme des enfants. Ainsi, au niveau de ce club culturel, nous avons éduqué de nombreuses mères d'enfants et de jeunes."
"Néma est devenue une ville meurtrie parce qu'elle a été frappée par un attentat terroriste l'an dernier, mais nous tentons de soigner ces blessures en montrant notre force dans le rejet et la lutte contre l'extrémisme et la capacité à lutter contre les tentations avec beaucoup de conviction", ajoute-t-elle.
Ce club culturel s'attache à un certain nombre de fléaux sociaux, notamment l'illétrisme, la pauvreté et l'abandon scolaire, a expliqué le jeune militant Mbary Ould Benessaa. Mais l'attentat de l'an dernier a poussé ses membres à renforcer leurs activités antiterroristes.
"Quant à nos méthodes, elles reposent sur la chanson, les conférences et le théâtre", ajoute-t-il, décrivant ce rassemblement comme un succès. "La plupart des habitants et des jeunes de Néma et de certains villages voisins étaient venus. Nous avons également reçu les encouragements d'instances administratives, qui nous ont fait l'honneur de leur présence."
Par Jemal Oumar pour Magharebia
Source: magharebia.com
Ce rassemblement du 7 octobre, organisé par le Club culturel des étudiants de Néma, s'est attaché à la dualité entre "terrorisme et paix", selon le journaliste Ould Oumar. Les participants ont présenté "de la musique folk et du hip-hop, des pièces de théâtre et des conférences consacrées aux dangers du terrorisme, de la déviance intellectuelle, de l'extrémisme religieux et de l'oisiveté des jeunes", a-t-il ajouté.
Néma est "soumise au risque de l'idéologie terroriste et des attaques par des éléments d'al-Qaida à tout moment", selon Sidati Ould Al-Arabi, l'organisateur de cet évènement.
En août dernier, un attentat suicide avait frappé une caserne de l'armée à Néma, créant une onde de choc dans toute la ville. Cet attentat avait créé des tensions parmi les habitants, et transformé la région en un centre des opérations militaires contre al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).
"La situation actuelle de tension et de peur au sein de la population exige de nous que nous considérions le terrorisme comme un acte déviant", a ajouté Ould Al-Arabi. "Nous tentons d'instiller une culture de la paix et de la tolérance dans l'esprit des habitants de la ville, notamment des jeunes, par des moyens non traditionnels comme des chansons enthousiastes et le folklore local."
La proximité de la ville avec la frontière malienne et le manque d'expérience de sa jeunesse rendent ces activités nécessaires, a expliqué Ould Al-Arabi, soulignant la nécessité de mettre en garde les jeunes contre "les aspects négatifs du terrorisme", en leur distribuant des publications et en organisant des rencontres qui traitent "des causes de ce phénomène d'un point de vue matériel et économique, ainsi que des problèmes auxquels se trouve confrontée la communauté, comme l'ignorance et l'illétrisme".
"Nous intensifions nos activités de sensibilisation en direction des habitants de Néma en début d'année scolaire", a expliqué Mohamed Ould Ahabib, responsable des médias du club. "L'objectif est d'orienter les jeunes vers des concepts qui ne sont normalement pas abordés à l'école, comme la paix sociale, la tolérance et la diffusion d'une culture de la paix entre les peuples."
"Notre rôle est d'inciter les gens à lutter contre l'extrémisme et de protéger les jeunes et les familles vulnérables par crainte de les voir attirés par des éléments d'al-Qaida qui leur offrent de l'argent ou de voir s'installer en leur sein des idées empoisonnées", a-t-il ajouté.
Les femmes en particulier ont un rôle spécifique à jouer dans cette éducation des habitants, selon la militante Berira Mint Bounenna.
"Les femmes ne doivent pas renoncer à leur rôle dans le combat contre le terrorisme, parce qu'elles possèdent des moyens que n'ont pas les hommes, à savoir la proximité avec leurs enfants et avec d'autres femmes", a-t-elle ajouté. "Elles sont toujours le maillon le plus faible de la société, ce qui nous a poussés à les sensibiliser aux dangers de l'extrémisme des enfants. Ainsi, au niveau de ce club culturel, nous avons éduqué de nombreuses mères d'enfants et de jeunes."
"Néma est devenue une ville meurtrie parce qu'elle a été frappée par un attentat terroriste l'an dernier, mais nous tentons de soigner ces blessures en montrant notre force dans le rejet et la lutte contre l'extrémisme et la capacité à lutter contre les tentations avec beaucoup de conviction", ajoute-t-elle.
Ce club culturel s'attache à un certain nombre de fléaux sociaux, notamment l'illétrisme, la pauvreté et l'abandon scolaire, a expliqué le jeune militant Mbary Ould Benessaa. Mais l'attentat de l'an dernier a poussé ses membres à renforcer leurs activités antiterroristes.
"Quant à nos méthodes, elles reposent sur la chanson, les conférences et le théâtre", ajoute-t-il, décrivant ce rassemblement comme un succès. "La plupart des habitants et des jeunes de Néma et de certains villages voisins étaient venus. Nous avons également reçu les encouragements d'instances administratives, qui nous ont fait l'honneur de leur présence."
Par Jemal Oumar pour Magharebia
Source: magharebia.com