Le système bancaire mauritanien vient de s’enrichir avec la naissance d’une banque de transactions exclusivement islamiques, « Al Wataniya », affiliée au groupe du richissime homme d’affaires mauritanien Mohamed Ould Noueiguedh.
Selon ses initiateurs, cette nouvelle banque, pionnière dans le secteur, devra attirer une bonne partie des capitaux en circulation dans le pays.
Environ 40% de l’argent en circulation en Mauritanie se trouve en dehors du circuit banquier, a indiqué à APA le directeur d’Al Wataniya, Mohamed Mahmoud Ould Bay.
Il a expliqué ce phénomène par le fait que bon nombre d’hommes d’affaires dans le pays considèrent comme illicites, aux yeux de l’Islam (haram), la plupart des opérations bancaires traditionnelles, surtout celles portant sur des prêts ou des visas avec intérêts.
Ould Bay a précisé que l’ensemble des transactions effectuées par son agence seront conformes aux prescriptions de la Charia (législation islamique), révélant que, dans ce cadre, elles devront être visées au préalable par l’érudit Cheikh Mohamed El Hassen Ould Deddew.
Parmi les formules de transactions proposées par la nouvelle banque figurent la Mourabaha, l’Idjar ou leasing, l’Istisna, la Mousharaka et la Moudharaba.
En ce qui concerne la Mourabaha, la banque achète au comptant les produits que le client commande contre l’engagement de celui-ci de les lui racheter et de les payer suivant un plan convenu à l’avance et assorti d’une charge financière négociable.
L’Idjar ou leasing consiste, lui, à ce que la banque achète les matériels et équipements nécessaires à la réalisation d’un projet pour les louer ensuite au promoteur durant une période fixée par la réglementation et l’étude de faisabilité. Au terme de cette période, le promoteur en devient propriétaire.
L’Istisna est une opération qui porte sur un contrat d’entreprise par lequel la banque finance un ouvrage (biens immobiliers ou mobiliers) pour le compte de son client et contre rémunération du service incluant le coût de la construction ou de la fabrication, majoré d’une charge financière.
L’exécution des travaux est confiée à une entreprise tierce, généralement choisie par le client. La banque procède au paiement contre pièces justificatives.
Quant à la Mousharaka, elle consiste en un financement généralement sous forme de participation au capital d’une entreprise existante ou à créer et pouvant être dégressive ou définitive. Elle est définitive si la banque est actionnaire et reçoit sa part de bénéfices proportionnellement à sa participation financière. Elle est dégressive si le promoteur peut utiliser sa part de bénéfice pour le rachat des actions de la banque.
La Moudharaba, elle, est un service qui porte sur la constitution du capital d’une entreprise dont le promoteur participe par son travail et son savoir faire.
Il existe en Mauritanie une douzaine de banques dont deux étrangères, Société Générale et Paribas.
D’autres tentatives d’ouverture de banques islamiques en Mauritanie avaient été menées par le passé mais n’ont pu être conduites à terme pour des raisons d’ordre structurel ou financier.
Source: APA
(M)