Symbole de la laïcité et de la libre pensée pour ses partisans, provocatrice selon ses détracteurs, l'ex-députée néerlandaise Ayaan Hirsi Ali, menacée de mort à cause de ses positions sur l'islam, entame à Paris une visite pour demander l'aide et la protection des Européens.
Des intellectuels français et plusieurs organes de presse organisent un meeting de solidarité dimanche soir pour attirer l'attention sur la situation de l'ancienne députée d'origine somalienne, qui doit aussi se rendre à Bruxelles pour rencontrer des députés européens.
"Je n'attendais rien. Mais avec le soutien que m'apportent, depuis des mois maintenant des intellectuels français, j'espère obtenir la naturalisation française parce que, sur le plan de la sécurité, ma situation personnelle est devenue de plus en plus périlleuse", explique Ayaan Hirsi Ali dans un entretien au Journal du Dimanche.
Dans une tribune publiée en octobre, les soutiens français de Mme Hirsi Ali, parmi lesquels le philosophe Bernard-Henri Lévy ou l'écrivain d'origine iranienne Chahdortt Djavann dénonçaient "la lâcheté inacceptable" du gouvernement néerlandais et demandaient à la France d'accorder une citoyenneté honorifique à la jeune femme.
Menacée de mort depuis sa participation à un film sur les femmes et l'islam dont le réalisateur, Theo Van Gogh, a été assassiné en 2004, Ayaan Hirsi Ali, vit depuis plusieurs années sous haute protection policière.
Elle est installée depuis mai 2006 aux Etats-Unis. Le gouvernement néerlandais a cessé en novembre de financer sa sécurité.
"Pour le moment, Ayaan assure sa protection en levant des fonds privés, mais la protection des esprits libres relève des Etats, non du privé", estime la journaliste Caroline Fourest, une des organisatrices de la mobilisation.
Pour les organisateurs de la soirée, Mme Hirsi Ali, qui défend le concept de laïcité à la française, incarne "la liberté d'expression et de conscience" menacée par les intégristes.
Née en Somalie en 1969, excisée à cinq ans, exilée avec sa famille au Kenya, Ayaan Hirsi Ali se réfugie aux Pays Bas en 1992 pour fuir un mariage forcé. Elle obtient l'asile politique puis la nationalité néerlandaise cinq ans plus tard, et devient députée du parti libéral (VVD) en 2002.
Un parcours emblématique pour celle qui explique avoir rompu avec l'islam le 11 septembre 2001, et qui s'est engagée depuis dans un combat pour la laïcité et l'émancipation des femmes musulmanes.
Elle entre avec fracas dans l'actualité néerlandaise en 2002 en qualifiant l'islam de "culture rétrograde", choque de nouveau en 2004 en parlant de Mahomet comme d'un "pervers" et un "tyran", assimile l'islam à un "nouveau fascisme" dans un récent entretien avec The Independent.
Son histoire prend un tour tragique avec l'assassinat en 2004 de son ami Théo Van Gogh, avec qui elle avait fait le film "Submission" sur l'islam et les femmes. Sur le corps du cinéaste et pamphlétaire, assassiné par un jeune islamiste néerlandais d'origine marocaine, une lettre de menaces la vise directement.
En mai 2006, elle décide de quitter les Pays-Bas après une polémique sur l'acquisition de sa nationalité --la jeune femme avait reconnu avoir menti sur son âge et son nom lors de sa demande d'asile-- et s'exile aux Etats-Unis où elle travaille pour une fondation proche des neoconservateurs, American Enterprise Institute.
Lors de son séjour parisien, Ayaan Hirsi Ali recevra le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes, également attribué à l'écrivain bangladaise Taslima Nasreen.
Elle se rendra jeudi à Bruxelles, alors qu'une soixantaine de députés européens tentent d'obtenir les 393 signatures nécessaires pour déposer un texte devant le Parlement européen visant à obtenir le financement de sa protection rapprochée.
Source: TV5
(M)
Des intellectuels français et plusieurs organes de presse organisent un meeting de solidarité dimanche soir pour attirer l'attention sur la situation de l'ancienne députée d'origine somalienne, qui doit aussi se rendre à Bruxelles pour rencontrer des députés européens.
"Je n'attendais rien. Mais avec le soutien que m'apportent, depuis des mois maintenant des intellectuels français, j'espère obtenir la naturalisation française parce que, sur le plan de la sécurité, ma situation personnelle est devenue de plus en plus périlleuse", explique Ayaan Hirsi Ali dans un entretien au Journal du Dimanche.
Dans une tribune publiée en octobre, les soutiens français de Mme Hirsi Ali, parmi lesquels le philosophe Bernard-Henri Lévy ou l'écrivain d'origine iranienne Chahdortt Djavann dénonçaient "la lâcheté inacceptable" du gouvernement néerlandais et demandaient à la France d'accorder une citoyenneté honorifique à la jeune femme.
Menacée de mort depuis sa participation à un film sur les femmes et l'islam dont le réalisateur, Theo Van Gogh, a été assassiné en 2004, Ayaan Hirsi Ali, vit depuis plusieurs années sous haute protection policière.
Elle est installée depuis mai 2006 aux Etats-Unis. Le gouvernement néerlandais a cessé en novembre de financer sa sécurité.
"Pour le moment, Ayaan assure sa protection en levant des fonds privés, mais la protection des esprits libres relève des Etats, non du privé", estime la journaliste Caroline Fourest, une des organisatrices de la mobilisation.
Pour les organisateurs de la soirée, Mme Hirsi Ali, qui défend le concept de laïcité à la française, incarne "la liberté d'expression et de conscience" menacée par les intégristes.
Née en Somalie en 1969, excisée à cinq ans, exilée avec sa famille au Kenya, Ayaan Hirsi Ali se réfugie aux Pays Bas en 1992 pour fuir un mariage forcé. Elle obtient l'asile politique puis la nationalité néerlandaise cinq ans plus tard, et devient députée du parti libéral (VVD) en 2002.
Un parcours emblématique pour celle qui explique avoir rompu avec l'islam le 11 septembre 2001, et qui s'est engagée depuis dans un combat pour la laïcité et l'émancipation des femmes musulmanes.
Elle entre avec fracas dans l'actualité néerlandaise en 2002 en qualifiant l'islam de "culture rétrograde", choque de nouveau en 2004 en parlant de Mahomet comme d'un "pervers" et un "tyran", assimile l'islam à un "nouveau fascisme" dans un récent entretien avec The Independent.
Son histoire prend un tour tragique avec l'assassinat en 2004 de son ami Théo Van Gogh, avec qui elle avait fait le film "Submission" sur l'islam et les femmes. Sur le corps du cinéaste et pamphlétaire, assassiné par un jeune islamiste néerlandais d'origine marocaine, une lettre de menaces la vise directement.
En mai 2006, elle décide de quitter les Pays-Bas après une polémique sur l'acquisition de sa nationalité --la jeune femme avait reconnu avoir menti sur son âge et son nom lors de sa demande d'asile-- et s'exile aux Etats-Unis où elle travaille pour une fondation proche des neoconservateurs, American Enterprise Institute.
Lors de son séjour parisien, Ayaan Hirsi Ali recevra le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes, également attribué à l'écrivain bangladaise Taslima Nasreen.
Elle se rendra jeudi à Bruxelles, alors qu'une soixantaine de députés européens tentent d'obtenir les 393 signatures nécessaires pour déposer un texte devant le Parlement européen visant à obtenir le financement de sa protection rapprochée.
Source: TV5
(M)