La question identitaire en Mauritanie reste d’une brûlante actualité. Les Négros-Mauritaniens et les arabophones sont certes couchés sur la même natte, mais n’ont aucunement les mêmes rêves. Ces deux communautés ne semblent plus s’ignorer seulement, elles s’affrontent, par petites touches faites de sauts d’humeur d’où fusent les pierres, les gaz lacrymogènes, des saccages et des incendies de véhicules.
Et pour taper sur du « négro », le pouvoir ne semble pas faire dans la dentelle Rien que lundi 10 octobre dernier, le tribunal correctionnel de Nouakchott condamnait 15 Négro-Mauritaniens accusés d’avoir participé à une manifestation organisée par le mouvement « touche pas à ma nationalité ».
Considérés déjà dans leur propre pays comme des citoyens de seconde zone, ils n’ont cessé de vouloir mettre un frein à cette « dérive des autorités de Nouakchott ». Et le casus belli aura été un recensement commandité par le pouvoir et que les Négros- Mauritaniens jugent discriminatoire à l’endroit de leur communauté. C’est pour cela qu’ils exigent l’arrêt de ce recensement, qui pourrait être un instrument pour mieux envelopper les prochaines consultations électorales du voile de l’opacité. Mais au-delà de tout cela, les Négro- Mauritaniens s’estiment considérés pour du beurre et ce, depuis bien longtemps.
On se souvient que, dès janvier 1966, le régime mauritanien appliquait la loi imposant l’enseignement secondaire en arabe, ce qui avait entraîné un mouvement de grève de lycéens avec à la clé, 6 morts et 70 blessés. Sous l’impulsion des extrémistes au pouvoir, cette politique atteindra son apogée dans les années 90 avec l’épuration ethnique dont ont été victimes les Noirs dans ce pays.
Etat multiethnique et multiculturel, s’y côtoient des arabophones et l’immense majorité, composée de fulbé, de wolof, de soninké et de harratine, qui forment ceux qu’on appelle les Négro-Mauritaniens. Après avoir introduit une arabisation forcée dans le système éducatif, les autorités inscriront clairement le pays dans le bloc du Maghreb. Et sous l’ère du président Ould Taya (victime depuis de coup d’Etat et qui vit au Qatar), le pouvoir se dépêcha de dénégrifier l’armée et d’en faire la chasse gardée des arabophones ; tout comme la haute administration. Autant dire que l’unité nationale est en panne dans ce pays, car loin d’être un mouvement d’humeur, ce qui s’y passe traduit un mal profond. Il faut sauver la Mauritanie.
Boureima Diallo
Source: L’Observateur Paalga
Et pour taper sur du « négro », le pouvoir ne semble pas faire dans la dentelle Rien que lundi 10 octobre dernier, le tribunal correctionnel de Nouakchott condamnait 15 Négro-Mauritaniens accusés d’avoir participé à une manifestation organisée par le mouvement « touche pas à ma nationalité ».
Considérés déjà dans leur propre pays comme des citoyens de seconde zone, ils n’ont cessé de vouloir mettre un frein à cette « dérive des autorités de Nouakchott ». Et le casus belli aura été un recensement commandité par le pouvoir et que les Négros- Mauritaniens jugent discriminatoire à l’endroit de leur communauté. C’est pour cela qu’ils exigent l’arrêt de ce recensement, qui pourrait être un instrument pour mieux envelopper les prochaines consultations électorales du voile de l’opacité. Mais au-delà de tout cela, les Négro- Mauritaniens s’estiment considérés pour du beurre et ce, depuis bien longtemps.
On se souvient que, dès janvier 1966, le régime mauritanien appliquait la loi imposant l’enseignement secondaire en arabe, ce qui avait entraîné un mouvement de grève de lycéens avec à la clé, 6 morts et 70 blessés. Sous l’impulsion des extrémistes au pouvoir, cette politique atteindra son apogée dans les années 90 avec l’épuration ethnique dont ont été victimes les Noirs dans ce pays.
Etat multiethnique et multiculturel, s’y côtoient des arabophones et l’immense majorité, composée de fulbé, de wolof, de soninké et de harratine, qui forment ceux qu’on appelle les Négro-Mauritaniens. Après avoir introduit une arabisation forcée dans le système éducatif, les autorités inscriront clairement le pays dans le bloc du Maghreb. Et sous l’ère du président Ould Taya (victime depuis de coup d’Etat et qui vit au Qatar), le pouvoir se dépêcha de dénégrifier l’armée et d’en faire la chasse gardée des arabophones ; tout comme la haute administration. Autant dire que l’unité nationale est en panne dans ce pays, car loin d’être un mouvement d’humeur, ce qui s’y passe traduit un mal profond. Il faut sauver la Mauritanie.
Boureima Diallo
Source: L’Observateur Paalga