Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner doit se rendre jeudi et vendredi en Mauritanie, un des rares pays de la Ligue arabe avec un régime démocratiquement élu mais qui est sous le choc de trois attaques de la mouvance d'Al-Qaïda depuis fin décembre.
Ces violences, dont la fréquence est exceptionnelle dans un pays relativement épargné jusqu'à présent par le terrorisme, ont fait sept morts - quatre touristes français le 24 décembre, trois militaires mauritaniens le 27 décembre- et quatre blessés, tous Français, dont trois le 1er février.
Attendu jeudi soir à Nouakchott, le chef de la diplomatie française apportera son soutien au processus démocratique lors d'un entretien vendredi avec le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier président démocratiquement élu (en mars 2007) depuis l'indépendance en 1960.
Il rencontrera son homologue des Affaires étrangères Mohamed Saleck Ould Mohamed Lemine pour aborder la coopération avec les deux pays, notamment après l'annulation en raison de menaces terroristes, à la dernière minute début janvier, du rallye Dakar 2008 dont 8 étapes étaient prévues en Mauritanie.
M. Kouchner devrait également s'adresser, lors d'une réception à l'ambassade, à une communauté française forte de quelque 2.200 personnes, particulièrement inquiète après l'assassinat de quatre touristes français près d'Aleg (sud) la veille de Noël.
L'attaque de l'ambassade d'Israël au coeur de la capitale par des hommes armés le 1er février a encore ravivé le sentiment d'insécurité. Trois Français se trouvant dans un restaurant voisin, notamment une jeune humanitaire récemment arrivée, ont été blessés, dont deux par des balles perdues.
Et mardi après-midi, le lycée français de Nouakchott, qui accueille près de 800 élèves, a été évacué à la suite d'une alerte à la bombe. Aucun objet suspect n'a été retrouvé après cette alerte déclenchée par un coup de téléphone anonyme.
"Ils ont annulé le (rallye) Dakar. Il paraît que c'est un pays dangereux", s'emporte une mère venue chercher sa fille, "mais nous, résidents, on n'a aucune consigne de sécurité. On a pourtant besoin de savoir ce qui se passe".
Depuis l'attaque du 24 décembre, le Quai d'Orsay "déconseille fortement à tous les Français de se rendre en Mauritanie quelque soit l'objet de leur déplacement (tourisme, évènement sportif...)", leur suggérant de "reporter ou de choisir une autre destination".
La décision d'annuler la Dakar 2008, à la suite de fortes pressions des autorités françaises, avait suscité un vif ressentiment en Mauritanie, qui s'était engagée à en garantir la sécurité et escomptait d'importantes retombées touristiques, notamment pour ses circuits dans le désert, en plein essor.
Mais "maintenant, on se rend compte qu'ils (les Français) avaient un peu raison d'avoir peur", a déclaré à l'AFP le directeur de publication de l'hebdomadaire indépendant La Tribune Mohamed Fall Ould Oumère.
"Le pouvoir doit maintenant interpeller M. Kouchner sur le devoir historique et moral de la France pour aider la Mauritanie à sortir de cette impasse (sécuritaire) en créant notamment une armée de métier, professionnelle, loin du champ politique".
Ancienne puissance coloniale, la France est le premier partenaire économique de la Mauritanie et le plus important contributeur en terme d'aides publiques au développement.
Source: TV5
(M)
Ces violences, dont la fréquence est exceptionnelle dans un pays relativement épargné jusqu'à présent par le terrorisme, ont fait sept morts - quatre touristes français le 24 décembre, trois militaires mauritaniens le 27 décembre- et quatre blessés, tous Français, dont trois le 1er février.
Attendu jeudi soir à Nouakchott, le chef de la diplomatie française apportera son soutien au processus démocratique lors d'un entretien vendredi avec le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier président démocratiquement élu (en mars 2007) depuis l'indépendance en 1960.
Il rencontrera son homologue des Affaires étrangères Mohamed Saleck Ould Mohamed Lemine pour aborder la coopération avec les deux pays, notamment après l'annulation en raison de menaces terroristes, à la dernière minute début janvier, du rallye Dakar 2008 dont 8 étapes étaient prévues en Mauritanie.
M. Kouchner devrait également s'adresser, lors d'une réception à l'ambassade, à une communauté française forte de quelque 2.200 personnes, particulièrement inquiète après l'assassinat de quatre touristes français près d'Aleg (sud) la veille de Noël.
L'attaque de l'ambassade d'Israël au coeur de la capitale par des hommes armés le 1er février a encore ravivé le sentiment d'insécurité. Trois Français se trouvant dans un restaurant voisin, notamment une jeune humanitaire récemment arrivée, ont été blessés, dont deux par des balles perdues.
Et mardi après-midi, le lycée français de Nouakchott, qui accueille près de 800 élèves, a été évacué à la suite d'une alerte à la bombe. Aucun objet suspect n'a été retrouvé après cette alerte déclenchée par un coup de téléphone anonyme.
"Ils ont annulé le (rallye) Dakar. Il paraît que c'est un pays dangereux", s'emporte une mère venue chercher sa fille, "mais nous, résidents, on n'a aucune consigne de sécurité. On a pourtant besoin de savoir ce qui se passe".
Depuis l'attaque du 24 décembre, le Quai d'Orsay "déconseille fortement à tous les Français de se rendre en Mauritanie quelque soit l'objet de leur déplacement (tourisme, évènement sportif...)", leur suggérant de "reporter ou de choisir une autre destination".
La décision d'annuler la Dakar 2008, à la suite de fortes pressions des autorités françaises, avait suscité un vif ressentiment en Mauritanie, qui s'était engagée à en garantir la sécurité et escomptait d'importantes retombées touristiques, notamment pour ses circuits dans le désert, en plein essor.
Mais "maintenant, on se rend compte qu'ils (les Français) avaient un peu raison d'avoir peur", a déclaré à l'AFP le directeur de publication de l'hebdomadaire indépendant La Tribune Mohamed Fall Ould Oumère.
"Le pouvoir doit maintenant interpeller M. Kouchner sur le devoir historique et moral de la France pour aider la Mauritanie à sortir de cette impasse (sécuritaire) en créant notamment une armée de métier, professionnelle, loin du champ politique".
Ancienne puissance coloniale, la France est le premier partenaire économique de la Mauritanie et le plus important contributeur en terme d'aides publiques au développement.
Source: TV5
(M)