Dans une déclaration intervenue lors d’une réunion, dans la ville de Kaédi, avec les autorités administratives des wilayas du Gorgol, du Brakna et du Guidimakha, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, a souligné la nécessité de redoubler d’efforts pour contribuer à obtenir le plus grand résultat d’enrôlement des citoyens, «en respectant le délai spécifié pour terminer l’enregistrement dans les registres d’état-civil».
Avec cette dernière phrase, le ministre confirme à demi-mots, que la date du 31 décembre serait la date buttoir pour se faire enrôler.
Une phrase qui suscite des interrogations au moment où des candidats à l’enrôlement continuent d’être confrontés à de nombreuses difficultés et entraves de la part de chefs de centres zélés qui n’en font, apparemment, qu’à leurs têtes et en fonction de la tête du client.
En effet, des milliers de ressortissants de la Vallée continuent à se faire balader pour des arguments parfois plus fallacieux les uns que les autres. Une situation particulièrement difficile pour les ressortissants des localités éloignées des centres d’enrôlement.
Imaginer des femmes avec des enfants parcourir des kilomètres, délaissant leurs activités quotidiennes de survie, passer toute une journée à faire la queue et se faire signifier en fin de journée qu’il n’y pas de réseau, par exemple, et qu’il faut revenir le lendemain.
Et c’est une scène qui peut se répéter plusieurs fois jusqu’au découragement des prétendants. Certains observateurs pensent qu’il y a quelque part une volonté de ralentir délibérément le processus pour enrôler le moins de personnes possibles – même ceux qui en ont le droit – sachant que la date limite va bientôt arriver.
Procédures toujours pas clarifiées… volontairement ?
En effet, il est difficile de comprendre qu’il n’y ait pas d’informations claires dans la conduite du processus. Il est doit pourtant être aisé d’afficher dans les Centres ou de communiquer par des canaux appropriés l’ensemble des critères et des conditions à remplir pour se faire enrôler. A ce niveau la responsabilité des élus locaux est engagée.
C’est à eux d’encadrer les populations dans ce processus pour que celui qui en a le droit se fasse enrôler et celui qui n’en a pas le droit reçoive des explications claires et convaincantes qui lui feront comprendre qu’il ne peut pas l’être.
Pourtant, il y a déjà quelques années, les autorités avaient mis en place une commission présidée par Thiam Diombar pour proposer des procédures simples et claires à tous ceux qui s’estimaient être lésés.
La première expérience en 2017 s’était terminée en queue de poisson. Un processus relancé en 2022 à l’occasion d’une visite à Kaédi du Président de la République au cours de laquelle il s’était engagé à «régler rapidement les problèmes d’accès à l’état-civil, en se mettant tout de suite au travail».
Cet engagement s’est rapidement traduit par la mise en place de nouvelles procédures qui devaient permettre même à ceux qui ne disposaient pas d’un dossier complet de se faire recenser sur simples témoignages.
En effet, dans chaque Centre, il est mis en place une commission composée d’un chef de village, de deux membres de chaque localité, deux membres du conseil municipal et un membre de l’administration locale.
Le Commissariat aux Droits de l’Homme avait même lancé, à cette occasion, en collaboration avec la Société Civile une grande campagne de sensibilisation pour inciter les citoyens à se rendre massivement dans les Centres d’enrôlement.
Volonté affichée en haut lieu, blocages et entraves au niveau des exécutants
Les obstacles devaient donc être aplanis. Mais en pratique, les choses sont toujours compliquées. Outre des «coupures» récurrentes – et opportunes ? – du réseau, il y a lieu de noter le doute quasi-permanent sur la citoyenneté de certains requérants entrainant le rejet parfois de dossiers bien ficelés, la jeunesse des chefs de Centre, leur manque d’expérience et surtout de courtoisie, le tout couronné par le peu – ou pas du tout – d’implication des maires et députés sur le terrain pour accompagner les opérations…
Conséquences, de très nombreux citoyens se trouvent dans la même situation qu’il y a quelques mois. Compte tenu de cette situation, on aurait pu s’attendre à ce que cette visite du ministre de l’Intérieur dans cette zone soit une occasion de donner des instructions allant dans le sens de faciliter les démarches pour les citoyens, dans le respect de la loi naturellement ; mais le ministre semble faire fi des nombreuses difficultés et entraves auxquelles sont confrontées les populations et se focalise plutôt sur le respect des délais.
Si le Président de la République semble accorder une grande importance à cette opération, comme il l’a d’ailleurs rappelé à l’occasion de sa récente rencontre avec la presse, on ne peut pas en dire autant pour ses principaux collaborateurs, encore moins les préposés aux Centres d’enrôlement. On peut donc affirmer, sans risque de se tromper, qu’à la date du 31 décembre 2023, les opérations d’enrôlement seront peut-être clôturées, mais que le dossier de l’enrôlement n’en sera pas pour autant clos.
Sikhousso
Source : L'Eveil Hebdo Via Cridem
Avec cette dernière phrase, le ministre confirme à demi-mots, que la date du 31 décembre serait la date buttoir pour se faire enrôler.
Une phrase qui suscite des interrogations au moment où des candidats à l’enrôlement continuent d’être confrontés à de nombreuses difficultés et entraves de la part de chefs de centres zélés qui n’en font, apparemment, qu’à leurs têtes et en fonction de la tête du client.
En effet, des milliers de ressortissants de la Vallée continuent à se faire balader pour des arguments parfois plus fallacieux les uns que les autres. Une situation particulièrement difficile pour les ressortissants des localités éloignées des centres d’enrôlement.
Imaginer des femmes avec des enfants parcourir des kilomètres, délaissant leurs activités quotidiennes de survie, passer toute une journée à faire la queue et se faire signifier en fin de journée qu’il n’y pas de réseau, par exemple, et qu’il faut revenir le lendemain.
Et c’est une scène qui peut se répéter plusieurs fois jusqu’au découragement des prétendants. Certains observateurs pensent qu’il y a quelque part une volonté de ralentir délibérément le processus pour enrôler le moins de personnes possibles – même ceux qui en ont le droit – sachant que la date limite va bientôt arriver.
Procédures toujours pas clarifiées… volontairement ?
En effet, il est difficile de comprendre qu’il n’y ait pas d’informations claires dans la conduite du processus. Il est doit pourtant être aisé d’afficher dans les Centres ou de communiquer par des canaux appropriés l’ensemble des critères et des conditions à remplir pour se faire enrôler. A ce niveau la responsabilité des élus locaux est engagée.
C’est à eux d’encadrer les populations dans ce processus pour que celui qui en a le droit se fasse enrôler et celui qui n’en a pas le droit reçoive des explications claires et convaincantes qui lui feront comprendre qu’il ne peut pas l’être.
Pourtant, il y a déjà quelques années, les autorités avaient mis en place une commission présidée par Thiam Diombar pour proposer des procédures simples et claires à tous ceux qui s’estimaient être lésés.
La première expérience en 2017 s’était terminée en queue de poisson. Un processus relancé en 2022 à l’occasion d’une visite à Kaédi du Président de la République au cours de laquelle il s’était engagé à «régler rapidement les problèmes d’accès à l’état-civil, en se mettant tout de suite au travail».
Cet engagement s’est rapidement traduit par la mise en place de nouvelles procédures qui devaient permettre même à ceux qui ne disposaient pas d’un dossier complet de se faire recenser sur simples témoignages.
En effet, dans chaque Centre, il est mis en place une commission composée d’un chef de village, de deux membres de chaque localité, deux membres du conseil municipal et un membre de l’administration locale.
Le Commissariat aux Droits de l’Homme avait même lancé, à cette occasion, en collaboration avec la Société Civile une grande campagne de sensibilisation pour inciter les citoyens à se rendre massivement dans les Centres d’enrôlement.
Volonté affichée en haut lieu, blocages et entraves au niveau des exécutants
Les obstacles devaient donc être aplanis. Mais en pratique, les choses sont toujours compliquées. Outre des «coupures» récurrentes – et opportunes ? – du réseau, il y a lieu de noter le doute quasi-permanent sur la citoyenneté de certains requérants entrainant le rejet parfois de dossiers bien ficelés, la jeunesse des chefs de Centre, leur manque d’expérience et surtout de courtoisie, le tout couronné par le peu – ou pas du tout – d’implication des maires et députés sur le terrain pour accompagner les opérations…
Conséquences, de très nombreux citoyens se trouvent dans la même situation qu’il y a quelques mois. Compte tenu de cette situation, on aurait pu s’attendre à ce que cette visite du ministre de l’Intérieur dans cette zone soit une occasion de donner des instructions allant dans le sens de faciliter les démarches pour les citoyens, dans le respect de la loi naturellement ; mais le ministre semble faire fi des nombreuses difficultés et entraves auxquelles sont confrontées les populations et se focalise plutôt sur le respect des délais.
Si le Président de la République semble accorder une grande importance à cette opération, comme il l’a d’ailleurs rappelé à l’occasion de sa récente rencontre avec la presse, on ne peut pas en dire autant pour ses principaux collaborateurs, encore moins les préposés aux Centres d’enrôlement. On peut donc affirmer, sans risque de se tromper, qu’à la date du 31 décembre 2023, les opérations d’enrôlement seront peut-être clôturées, mais que le dossier de l’enrôlement n’en sera pas pour autant clos.
Sikhousso
Source : L'Eveil Hebdo Via Cridem