«Dynamique, indéniablement» témoigne un ancien employeur. «Audacieuse, assurément» rajoute une amie. Ce sont les deux traits de caractère qui reviennent de manière récurrente dans les bouches de celles et ceux qui ont eu à côtoyer Malika Diagana, une jeune infographiste, engagée à sa manière, avec les images, dans le combat «sans interruption» en faveur de l'unité nationale.
«L'unité nationale, ça ne se décrète pas comme je l'entends à longueur de journée des bouches de nos politiques. Ça se travaille, tous ensemble, chacun à son niveau, avec les moyens en sa possession» argue la bientôt trentenaire.
Et pour cette passionnée d'infographie, qui en a fait son métier, «la force de l'image tient à son caractère permanent, qui s'inscrit, sans qu'on ne le sache, dans notre inconscient, et change de manière imperceptible notre façon de voir, sans qu'on ne s'en rende compte à court terme».
Elle a plongé dans le monde de l'infographie en 2003, avec une formation accélérée à Dakar. Elle revient à Nouakchott à la fin de cette formation en presse assistée par ordinateur (PAO), et commence à travailler pour différentes boîtes, dont Afrimedia, le centre culturel français à l'époque, et Butterfly, une société de communication, avant de se mettre à son propre compte, en freelance, jusqu'en 2009. «Je suis retourné à Dakar pour une formation en réalisation, qui était pour moi la continuation naturelle et en images, de la PAO» explique Malika, en fin d'étude de ce cursus cette année.
Partager son expérience
«la déliquescence morale du milieu politique mauritanien m'a rendu apolitique, et surtout pessimiste sur la volonté de ces gens de changer les choses. Mais des structures parallèles, rassemblant des éléments de la société civile, ou/et de la culture, peuvent et ont les moyens de changer ces choses, en s'investissant notamment dans les problèmes les plus essentiels, comme celui des enfants en échec scolaire, laissés à leur propre sort, ou celui de l'unité nationale» affirme enflammée la jeune infographiste, qui a choisi le chemin de l'engagement via sa structure d'infographie Artlinguere, pour qui le nom colle à sa personne: «Linguere» définissant une dame respectueuse d'autrui, discrète.
La mise en place de cette structure ne pouvait être possible qu'à Dakar, où «le milieu culturel sénégalais foisonne d'opportunités pour s'améliorer et se donner ses propres chance: des formations à titre gratuit, ou encore des structures d'initiation ou de mise à niveau toutes aussi gratuites. Un tel système peut être pensé pour la Mauritanie. Les investisseurs culturels en Mauritanie doivent commencer à voir la culture comme «bankable»» murmure la fondatrice d'Art Linguere.
Mais avant tout, il faut mobiliser les artistes dans leur diversité; les écrivains, les musiciens, les peintres, les photographes, et leur faire comprendre qu'il est «urgent et extrêmement important qu'ils aient une connaissance parfaite de droits liés à leurs propriétés intellectuelles. Sans cette conscience de leurs droits, ils ne pourront pas réellement vivre de leurs passions, et du coup, instiller un nouveau modèle économique dans le monde des arts mauritaniens» estime Malika Diagana, qui finit, parallèlement à ses études techniques, une formation en entrepreneuriat culturel et artistique.
C'est dans ce cadre qu'elle est devenue la manager du groupe saint-louisien de musique, entre soul et rap, Kaddu Gunz, dont elle s'occupait de la régie lumière lors d'un concert avant de se faire remarquer dans la soirée pour son sens de l'organisation. «Sa candidature s'est naturellement imposée» expliquent presqu'en chœur le trio musical, joint au téléphone. Et c'est toujours dans ce cadre qu'elle projette de promouvoir la sensibilisation du monde artistique mauritanien sur ces questions de propriétés intellectuelles, à travers des sessions de formations gratuites, à Nouakchott. «Là je suis en recherche de partenaires» lâche-t-elle timidement, et laconique.
La voie du métissage
Fille d'un soninké, et d'une cap-verdienne, Malika Diagana promeut la diversité culturelle et le métissage dans certaines de ses photos retouchées, où elle se met elle-même en scène (voir photo de Une). De ce fait, l'actualité liée au recensement la touche particulièrement. «On a une chance de faire partie d'un pays multiculturel. Il faut s'en rendre compte, s'en imprégner littéralement et façonner les générations à venir dans ce creuset du multiculturalisme et du métissage. C'est la seule voie de paix possible. Sinon l’abcès des tensions communautaires ne crèvera jamais» martèle l'infographiste en guise de conclusion.
Mamoudou Lamine Kane
Source: noorinfo
«L'unité nationale, ça ne se décrète pas comme je l'entends à longueur de journée des bouches de nos politiques. Ça se travaille, tous ensemble, chacun à son niveau, avec les moyens en sa possession» argue la bientôt trentenaire.
Et pour cette passionnée d'infographie, qui en a fait son métier, «la force de l'image tient à son caractère permanent, qui s'inscrit, sans qu'on ne le sache, dans notre inconscient, et change de manière imperceptible notre façon de voir, sans qu'on ne s'en rende compte à court terme».
Elle a plongé dans le monde de l'infographie en 2003, avec une formation accélérée à Dakar. Elle revient à Nouakchott à la fin de cette formation en presse assistée par ordinateur (PAO), et commence à travailler pour différentes boîtes, dont Afrimedia, le centre culturel français à l'époque, et Butterfly, une société de communication, avant de se mettre à son propre compte, en freelance, jusqu'en 2009. «Je suis retourné à Dakar pour une formation en réalisation, qui était pour moi la continuation naturelle et en images, de la PAO» explique Malika, en fin d'étude de ce cursus cette année.
Partager son expérience
«la déliquescence morale du milieu politique mauritanien m'a rendu apolitique, et surtout pessimiste sur la volonté de ces gens de changer les choses. Mais des structures parallèles, rassemblant des éléments de la société civile, ou/et de la culture, peuvent et ont les moyens de changer ces choses, en s'investissant notamment dans les problèmes les plus essentiels, comme celui des enfants en échec scolaire, laissés à leur propre sort, ou celui de l'unité nationale» affirme enflammée la jeune infographiste, qui a choisi le chemin de l'engagement via sa structure d'infographie Artlinguere, pour qui le nom colle à sa personne: «Linguere» définissant une dame respectueuse d'autrui, discrète.
La mise en place de cette structure ne pouvait être possible qu'à Dakar, où «le milieu culturel sénégalais foisonne d'opportunités pour s'améliorer et se donner ses propres chance: des formations à titre gratuit, ou encore des structures d'initiation ou de mise à niveau toutes aussi gratuites. Un tel système peut être pensé pour la Mauritanie. Les investisseurs culturels en Mauritanie doivent commencer à voir la culture comme «bankable»» murmure la fondatrice d'Art Linguere.
Mais avant tout, il faut mobiliser les artistes dans leur diversité; les écrivains, les musiciens, les peintres, les photographes, et leur faire comprendre qu'il est «urgent et extrêmement important qu'ils aient une connaissance parfaite de droits liés à leurs propriétés intellectuelles. Sans cette conscience de leurs droits, ils ne pourront pas réellement vivre de leurs passions, et du coup, instiller un nouveau modèle économique dans le monde des arts mauritaniens» estime Malika Diagana, qui finit, parallèlement à ses études techniques, une formation en entrepreneuriat culturel et artistique.
C'est dans ce cadre qu'elle est devenue la manager du groupe saint-louisien de musique, entre soul et rap, Kaddu Gunz, dont elle s'occupait de la régie lumière lors d'un concert avant de se faire remarquer dans la soirée pour son sens de l'organisation. «Sa candidature s'est naturellement imposée» expliquent presqu'en chœur le trio musical, joint au téléphone. Et c'est toujours dans ce cadre qu'elle projette de promouvoir la sensibilisation du monde artistique mauritanien sur ces questions de propriétés intellectuelles, à travers des sessions de formations gratuites, à Nouakchott. «Là je suis en recherche de partenaires» lâche-t-elle timidement, et laconique.
La voie du métissage
Fille d'un soninké, et d'une cap-verdienne, Malika Diagana promeut la diversité culturelle et le métissage dans certaines de ses photos retouchées, où elle se met elle-même en scène (voir photo de Une). De ce fait, l'actualité liée au recensement la touche particulièrement. «On a une chance de faire partie d'un pays multiculturel. Il faut s'en rendre compte, s'en imprégner littéralement et façonner les générations à venir dans ce creuset du multiculturalisme et du métissage. C'est la seule voie de paix possible. Sinon l’abcès des tensions communautaires ne crèvera jamais» martèle l'infographiste en guise de conclusion.
Mamoudou Lamine Kane
Source: noorinfo
Malika Diagana, "repeinte" des couleurs de la diversité, symbole de métissage