L'armée tchadienne, menée par le président Idriss Deby Itno, s'est déployée jeudi soir autour de N'Djamena après avoir tenté de contrer l'avancée d'une importante colonne rebelle qui dit être "aux portes" de la capitale.
Le commandant sur le terrain de la force européenne au Tchad et en Centrafrique (Eufor), le général français Jean-Philippe Ganascia, a assuré à N'Djamena que cette offensive ne perturberait pas le déploiement des 3.700 militaires de l'opération, dont 2.100 Français, qui vient de commencer.
Issus d'une alliance formée en décembre par les trois principaux groupes armés tchadiens, dirigés par Mahamat Nouri, Timan Erdimi et Abdelwahid Aboud Makaye, les rebelles sont entrés au Tchad lundi depuis le Soudan.
Depuis, leur colonne de 300 véhicules pick-up pouvant transporter dix à quinze hommes a traversé le pays, sur environ 700 km, évitant l'armée et l'affrontement direct.
"Nous sommes aux portes de N'Djamena", a déclaré jeudi en fin d'après-midi à l'AFP Timan Erdimi, la colonne "s'est divisée en plusieurs groupes autour de la ville".
l'Armée nationale tchadienne (ANT) était partie, depuis mercredi, en direction des positions rebelles à environ 250 km de N'Djamena, afin de les contrer. Le président Deby, arrivé au pouvoir par les armes en 1990, lui aussi depuis le Soudan, était à sa tête comme il le fait souvent, avant de regagner la ville jeudi après-midi.
"L'ANT a changé de stratégie, elle est revenue former une ceinture autour de la ville", a affirmé une source militaire, confirmant que les rebelles ont encore progressé et se sont scindés en plusieurs colonnes.
"Les rebelles sont à 150 km de N'Djamena", ont indiqué des sources militaires tchadiennes jeudi soir.
Timan Erdimi a adressé un ultimatum au président Deby.
"Si d'ici demain il n'y a pas de négociations, il y aura la guerre", a-t-il prévenu, réclamant le "partage du pouvoir" mais sans faire du départ du chef de l'Etat, dont il est un neveu, un préalable.
Il s'agit de la plus importante avancée rebelle vers N'Djamena depuis avril 2006, quand une colonne de moins d'une centaine de véhicules avait été repoussée aux portes de la ville.
Dans la capitale, constamment survolée par des hélicoptères, les rues se sont progressivement dépeuplées jeudi. Le lycée français est resté fermé, et l'ambassade de France a appelé ses 1.500 ressortissants à limiter leurs déplacements.
Présente au Tchad avec le dispositif Epervier, l'armée française continue de mener, comme par le passé, des missions de reconnaissance aérienne, et à fournir des renseignements aux autorités, ce que dénonce la rébellion.
Paris a assuré suivre "avec beaucoup d'attention" la situation au Tchad.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, le gouvernement avait confirmé l'avancée rebelle, tout en assurant contrôler la situation.
"Le Tchad s'attendait à une action de leur part, nous y étions préparés", a expliqué un conseiller de M. Deby.
Jusque-là incapables de s'unir, notamment en raison de leur appartenance à des ethnies antagonistes, les groupes armés se sont alliés à la mi-décembre sous la pression du Soudan voisin, d'après N'Djamena et des observateurs étrangers.
Comme par le passé, N'Djamena a accusé Khartoum d'avoir équipé les rebelles, affaiblis par les combats de la fin 2007.
"Il y a une fenêtre de tir avant le déploiement effectif de la force européenne, qui risque de figer les positions sur le terrain et dont les Soudanais ne veulent pas", estime un observateur étranger.
L'offensive coïncide avec le lancement de l'Eufor, censée protéger dans l'est du Tchad et le nord-est de la Centrafrique les réfugiés soudanais du Darfour voisin ainsi que les déplacés internes tchadiens et centrafricains, soit 450.000 personnes.
Evoquant un possible retard "de quelques jours" dans le déploiement en raison de l'avancée rebelle, le général Ganascia a assuré que ce type d'action militaire ne concernait pas la force européenne.
afp via ja
Le commandant sur le terrain de la force européenne au Tchad et en Centrafrique (Eufor), le général français Jean-Philippe Ganascia, a assuré à N'Djamena que cette offensive ne perturberait pas le déploiement des 3.700 militaires de l'opération, dont 2.100 Français, qui vient de commencer.
Issus d'une alliance formée en décembre par les trois principaux groupes armés tchadiens, dirigés par Mahamat Nouri, Timan Erdimi et Abdelwahid Aboud Makaye, les rebelles sont entrés au Tchad lundi depuis le Soudan.
Depuis, leur colonne de 300 véhicules pick-up pouvant transporter dix à quinze hommes a traversé le pays, sur environ 700 km, évitant l'armée et l'affrontement direct.
"Nous sommes aux portes de N'Djamena", a déclaré jeudi en fin d'après-midi à l'AFP Timan Erdimi, la colonne "s'est divisée en plusieurs groupes autour de la ville".
l'Armée nationale tchadienne (ANT) était partie, depuis mercredi, en direction des positions rebelles à environ 250 km de N'Djamena, afin de les contrer. Le président Deby, arrivé au pouvoir par les armes en 1990, lui aussi depuis le Soudan, était à sa tête comme il le fait souvent, avant de regagner la ville jeudi après-midi.
"L'ANT a changé de stratégie, elle est revenue former une ceinture autour de la ville", a affirmé une source militaire, confirmant que les rebelles ont encore progressé et se sont scindés en plusieurs colonnes.
"Les rebelles sont à 150 km de N'Djamena", ont indiqué des sources militaires tchadiennes jeudi soir.
Timan Erdimi a adressé un ultimatum au président Deby.
"Si d'ici demain il n'y a pas de négociations, il y aura la guerre", a-t-il prévenu, réclamant le "partage du pouvoir" mais sans faire du départ du chef de l'Etat, dont il est un neveu, un préalable.
Il s'agit de la plus importante avancée rebelle vers N'Djamena depuis avril 2006, quand une colonne de moins d'une centaine de véhicules avait été repoussée aux portes de la ville.
Dans la capitale, constamment survolée par des hélicoptères, les rues se sont progressivement dépeuplées jeudi. Le lycée français est resté fermé, et l'ambassade de France a appelé ses 1.500 ressortissants à limiter leurs déplacements.
Présente au Tchad avec le dispositif Epervier, l'armée française continue de mener, comme par le passé, des missions de reconnaissance aérienne, et à fournir des renseignements aux autorités, ce que dénonce la rébellion.
Paris a assuré suivre "avec beaucoup d'attention" la situation au Tchad.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, le gouvernement avait confirmé l'avancée rebelle, tout en assurant contrôler la situation.
"Le Tchad s'attendait à une action de leur part, nous y étions préparés", a expliqué un conseiller de M. Deby.
Jusque-là incapables de s'unir, notamment en raison de leur appartenance à des ethnies antagonistes, les groupes armés se sont alliés à la mi-décembre sous la pression du Soudan voisin, d'après N'Djamena et des observateurs étrangers.
Comme par le passé, N'Djamena a accusé Khartoum d'avoir équipé les rebelles, affaiblis par les combats de la fin 2007.
"Il y a une fenêtre de tir avant le déploiement effectif de la force européenne, qui risque de figer les positions sur le terrain et dont les Soudanais ne veulent pas", estime un observateur étranger.
L'offensive coïncide avec le lancement de l'Eufor, censée protéger dans l'est du Tchad et le nord-est de la Centrafrique les réfugiés soudanais du Darfour voisin ainsi que les déplacés internes tchadiens et centrafricains, soit 450.000 personnes.
Evoquant un possible retard "de quelques jours" dans le déploiement en raison de l'avancée rebelle, le général Ganascia a assuré que ce type d'action militaire ne concernait pas la force européenne.
afp via ja