"C’est de l’argent que l’Afrique ne peut se permettre de perdre", écrit la présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf dans l’introduction de l’étude publiée par l’ONG britannique Oxfam et deux groupes qui combattent la prolifération des armes à feu, Safeworld et l’International Action Network on Small Arms. "Ces sommes sont gigantesques : le prix que paie l’Afrique pourrait couvrir le coût de la résolution de la crise VIH-SIDA en Afrique ou fournir une éducation, de l’eau et de la prévention et des traitements contre la tuberculose et la malaria", écrit encore Mme Sirleaf. "Des milliers d’hôpitaux, d’écoles et de routes pourraient être construites." Selon le rapport, si l’on compare l’Afrique à d’autres régions pacifiées, les pays du continent ont "une mortalité infantile supérieure de 50%, 15% de personnes sous-alimentées en plus, une espérance de vie inférieure de cinq ans, 20% d’analphabètes en plus chez les adultes, 2,5 fois moins de médecins par patient et 12,4% de nourriture en moins par personne".
En moyenne, les économies des pays africains en proie aux conflits ont perdu 15 points de croissance pendant la période des combats, selon ce rapport, qui se base sur les prévisions de croissance qu’auraient eues ces pays hors conflit. Par exemple, pendant la guerre en Guinée-Bissau de 1989 à 1999, les prévisions tablaient sur un taux de croissance de 5%. En dix ans, l’économie de ce pays a pourtant enregistré un recul de 10%. "Cette méthodologie aboutit presque certainement à une sous-estimation", relèvent les Ong dans un communiqué conjoint. "Elle n’inclut pas l’impact économique sur les pays voisins, qui pourraient souffrir d’une insécurité politique ou d’un afflux soudain de réfugiés.
L’étude ne couvre que les périodes de véritables combats, mais certains coûts de la guerre, comme des dépenses militaires accrues et une économie mise à mal, persistent longtemps après la fin des combats". Le rapport ne traite pas du cas de la Somalie, pour laquelle aucune statistique n’est aujourd’hui disponible.
Entre 1990 et 2005, 23 pays africains ont été impliqués dans des conflits. Les auteurs du rapport évaluent le coût total de ces guerres à environ 300 milliards de dollars (214 milliards d’euros). "Il s’agit d’un énorme gachis, à peu près équivalent à l’aide internationale totale à l’Afrique des plus importants donateurs durant la même période", souligne le rapport.
Enfin, constatant qu’environ 95% des armes utilisées dans ces conflits sont importées, à commencer par l’omniprésente Kalashnikov, les ONG accusent les acteurs du commerce international de l’armement d’alimenter les violences. "Les causes originelles des conflits armés en Afrique, telles que la pauvreté, la mauvaise gouvernance et l’inégalité, doivent être prises en compte", plaident-elles, ajoutant ironiquement que "ces facteurs peuvent en effet conduire à une augmentation de la demande en armes".
(Ap)
En moyenne, les économies des pays africains en proie aux conflits ont perdu 15 points de croissance pendant la période des combats, selon ce rapport, qui se base sur les prévisions de croissance qu’auraient eues ces pays hors conflit. Par exemple, pendant la guerre en Guinée-Bissau de 1989 à 1999, les prévisions tablaient sur un taux de croissance de 5%. En dix ans, l’économie de ce pays a pourtant enregistré un recul de 10%. "Cette méthodologie aboutit presque certainement à une sous-estimation", relèvent les Ong dans un communiqué conjoint. "Elle n’inclut pas l’impact économique sur les pays voisins, qui pourraient souffrir d’une insécurité politique ou d’un afflux soudain de réfugiés.
L’étude ne couvre que les périodes de véritables combats, mais certains coûts de la guerre, comme des dépenses militaires accrues et une économie mise à mal, persistent longtemps après la fin des combats". Le rapport ne traite pas du cas de la Somalie, pour laquelle aucune statistique n’est aujourd’hui disponible.
Entre 1990 et 2005, 23 pays africains ont été impliqués dans des conflits. Les auteurs du rapport évaluent le coût total de ces guerres à environ 300 milliards de dollars (214 milliards d’euros). "Il s’agit d’un énorme gachis, à peu près équivalent à l’aide internationale totale à l’Afrique des plus importants donateurs durant la même période", souligne le rapport.
Enfin, constatant qu’environ 95% des armes utilisées dans ces conflits sont importées, à commencer par l’omniprésente Kalashnikov, les ONG accusent les acteurs du commerce international de l’armement d’alimenter les violences. "Les causes originelles des conflits armés en Afrique, telles que la pauvreté, la mauvaise gouvernance et l’inégalité, doivent être prises en compte", plaident-elles, ajoutant ironiquement que "ces facteurs peuvent en effet conduire à une augmentation de la demande en armes".
(Ap)