Environ 22% de la population mauritanienne souffre des effets du gavage, selon le sociologue Ould El Bekaye, citant l’enquête ‘’Santé et populations’’ de 2003. Péremptoire, il déclare : ‘’le gavage constitue une maladie due à un déséquilibre inhérent à l’usage excessif et volontaire de produits graisseux qui s’avère très dangereux pour les enfants’’.
Analysant les causes des effets néfastes du gavage, le sociologue indexe la nature des aliments bourrés de graisse, l’absence de la pratique sportive et d’autres facteurs psychologiques et héréditaires. A la faveur du gavage, le poids de la femme varie avec l’âge, par exemple une femme de 30 ans aura un poids variant entre 62 et 64 kg, de 40 ans (66-68 kg), de 50 ans (68-72 kg) et de 60 ans (72-75 kg).
‘’A tort ou à raison une bonne proportion de la société mauritanienne considère le gavage comme étant une valeur esthétique, un moyen de lutter contre le célibat et un indicateur du rang social de la famille, une femme mince’’, souligne le sociologue qui cite certaines œuvres littéraires où on trouve des poèmes faisant l’éloges de la femme qui dispose d’une charge pondérale au niveau des fesses et de la poitrine.
Mariem Mint Bah, écrivain journaliste impliquée dans les questions de société, confirme cela en reconnaissant que le gavage constitue un patrimoine culturel de la Mauritanie et que les hommes, indépendamment de leur niveau culturel et de leur rang social, optent généralement pour des grosses femmes.
Elle ajoute : ‘’Toute fille qui va se marier doit augmenter son poids par le principe du gavage de même que celle qui se rend, pour la première fois, dans la maison conjugale ou visiter les beaux-parents’’.
A la question de savoir quelle allure doit avoir une femme, quatre Mauritaniennes : Mahjouba, Mariem, Oumou, Djeina et Lalla, ont répondu d’une seule voix : ‘’la femme doit avoir un corps esthétique charmant, manger à sa faim pour grossir et susciter le désir des hommes. Se marier autant de fois qu’elle pourra, c’est là sa vocation et sa mission. Le reste c’est de la palabre et la perte du temps’’.
Et les hommes qu’en pensent-ils ? M. Thiam, sexagénaire et polygame, clame son désir pour des femmes de corpulence moyenne, ‘’ni obèses ni chétives’’.
D’un sourire malicieux, ce fonctionnaire se fait plus précis en soulignant qu’il parle d’’’une femme aux yeux doux, à la corpulence idéale, au corps fragile et moelleux. Bref, celle que décrivent les chanteurs de Lélé’’. Un célèbre genre musical du Fouta, une région du bord du fleuve Sénégal, à cheval entre la Mauritanie et le Sénégal.
Autant d’aveux qui montrent que le gavage a encore de beaux jours en Mauritanie, au grand dam des nutritionnistes qui évoquent certaines pathologies : les difficultés du fonctionnement du cœur (troubles cardiaques), les cas d’hypertension artérielle qui sont trois fois plus élevés chez les personnes présentant un excès de poids, le diabète et le disfonctionnement articulaire (genoux).
Les personnes obèses souffrent également de certaines infections dermatologiques liées au manque d’hygiène, selon les médecins. Pour se débarrasser du surpoids, le cardiologue Ba Mohamed Lemine conseille d’éviter la graisse, la viande rouge et de faire régulièrement du sport.
De l’avis de plusieurs spécialistes telle que Mariem Diallo, présidente d’une ONG opérant dans le domaine de la santé de la mère et de l’enfant, la disparition du gavage en Mauritanie nécessite plusieurs décennies de sensibilisation et de campagnes médiatiques impliquant les religieux, les élus, les médecins, les partenaires au développement et tous les autres segments de la société.
Par Mohamed Abderahmane
Source: APA
Analysant les causes des effets néfastes du gavage, le sociologue indexe la nature des aliments bourrés de graisse, l’absence de la pratique sportive et d’autres facteurs psychologiques et héréditaires. A la faveur du gavage, le poids de la femme varie avec l’âge, par exemple une femme de 30 ans aura un poids variant entre 62 et 64 kg, de 40 ans (66-68 kg), de 50 ans (68-72 kg) et de 60 ans (72-75 kg).
‘’A tort ou à raison une bonne proportion de la société mauritanienne considère le gavage comme étant une valeur esthétique, un moyen de lutter contre le célibat et un indicateur du rang social de la famille, une femme mince’’, souligne le sociologue qui cite certaines œuvres littéraires où on trouve des poèmes faisant l’éloges de la femme qui dispose d’une charge pondérale au niveau des fesses et de la poitrine.
Mariem Mint Bah, écrivain journaliste impliquée dans les questions de société, confirme cela en reconnaissant que le gavage constitue un patrimoine culturel de la Mauritanie et que les hommes, indépendamment de leur niveau culturel et de leur rang social, optent généralement pour des grosses femmes.
Elle ajoute : ‘’Toute fille qui va se marier doit augmenter son poids par le principe du gavage de même que celle qui se rend, pour la première fois, dans la maison conjugale ou visiter les beaux-parents’’.
A la question de savoir quelle allure doit avoir une femme, quatre Mauritaniennes : Mahjouba, Mariem, Oumou, Djeina et Lalla, ont répondu d’une seule voix : ‘’la femme doit avoir un corps esthétique charmant, manger à sa faim pour grossir et susciter le désir des hommes. Se marier autant de fois qu’elle pourra, c’est là sa vocation et sa mission. Le reste c’est de la palabre et la perte du temps’’.
Et les hommes qu’en pensent-ils ? M. Thiam, sexagénaire et polygame, clame son désir pour des femmes de corpulence moyenne, ‘’ni obèses ni chétives’’.
D’un sourire malicieux, ce fonctionnaire se fait plus précis en soulignant qu’il parle d’’’une femme aux yeux doux, à la corpulence idéale, au corps fragile et moelleux. Bref, celle que décrivent les chanteurs de Lélé’’. Un célèbre genre musical du Fouta, une région du bord du fleuve Sénégal, à cheval entre la Mauritanie et le Sénégal.
Autant d’aveux qui montrent que le gavage a encore de beaux jours en Mauritanie, au grand dam des nutritionnistes qui évoquent certaines pathologies : les difficultés du fonctionnement du cœur (troubles cardiaques), les cas d’hypertension artérielle qui sont trois fois plus élevés chez les personnes présentant un excès de poids, le diabète et le disfonctionnement articulaire (genoux).
Les personnes obèses souffrent également de certaines infections dermatologiques liées au manque d’hygiène, selon les médecins. Pour se débarrasser du surpoids, le cardiologue Ba Mohamed Lemine conseille d’éviter la graisse, la viande rouge et de faire régulièrement du sport.
De l’avis de plusieurs spécialistes telle que Mariem Diallo, présidente d’une ONG opérant dans le domaine de la santé de la mère et de l’enfant, la disparition du gavage en Mauritanie nécessite plusieurs décennies de sensibilisation et de campagnes médiatiques impliquant les religieux, les élus, les médecins, les partenaires au développement et tous les autres segments de la société.
Par Mohamed Abderahmane
Source: APA