Bouleversée, elle s'est sentie interpelée par ce délicat sujet
Bouleversée par un reportage télévisé portant sur les jeunes filles gavées de la Mauritanie, l'auteure Sylvie Brien s'est sentie directement interpelée, au point où elle en a fait le thème de son nouveau roman, intitulé Aziza, la gavée.
Le reportage en question est celui du journaliste Jean-François Bélanger, réalisé en 2004, et rediffusé à quelques occasions depuis. Pour le moins troublant, ce topo lui a valu le prix Judith Jasmin et une nomination aux prix Gémeaux de la télévision.
«J'ai vu son reportage il y a environ trois ans. J'en ai eu pour trois nuits à ne pas en dormir. Là-bas, les critères de beauté font qu'ils préfèrent les femmes obèses grabataires. Elles sont tellement grosses qu'elles ne peuvent pas marcher. Ils les gavent avec du couscous et du lait de chèvre pour les marier. Elles ont mal au cœur et souffrent beaucoup, ce sont des enfants martyrs. Ils ont de grosses pinces et si les jeunes filles ne mangent pas, ils leur écrasent une partie du corps. Il y en a qui meurent d'avoir trop mangé», explique l'auteure originaire d'Amos.
Dans la peau d'Aziza
Se sentant impuissante face à cette réalité qui touche des milliers de jeunes filles dans ce pays d'Afrique, Sylvie Brien a choisi de passer à l'action, en utilisant sa plume. «Il fallait que je fasse de quoi. J'ai obtenu une bourse du Conseil des arts du Canada pour réaliser ce projet. J'ai pris mon temps pour l'écrire. Je l'ai commencé il y a deux ans et demi. Je l'ai laissé dormir plusieurs fois, question de prendre un recul pour essayer de demeurer objective», précise-t-elle.
D'autant plus que pour ce roman, l'auteure a décidé de se mettre dans la peau de la petite Aziza, une jeune fille de 9 ans. «Je l'ai écrit au je. C'est Aziza qui raconte son histoire. Il m'a fallu faire abstraction de tous nos concepts occidentaux, qu'elle ne connaît pas. Je suis contente, je crois avoir réussi», confie-t-elle.
«C'est un roman dur, mais rempli d'espoir, poursuit-elle, en précisant qu'il s'adresse autant aux adolescents qu'aux adultes, comme Spirit Lake. Aziza souffre, mais elle est résiliente. Elle essaie toujours de trouver son bonheur. Des gens sont placés sur sa route pour l'aider. Je vais toujours vers l'espoir dans mes romans.»
D'esclave à gavée
Le cas d'Aziza est particulièrement intéressant. D'abord esclave d'une famille dans un pays que l'on devine être la Mauritanie, elle remporte un concours de récitation du Coran. Cela oblige la famille à l'intégrer. Elle qui mourait de faim comme esclave, elle était loin de s'attendre à ce qu'on la gave une fois «libérée» de sont statut d'esclave. Un régime qui durera trois ans avant qu'elle ne réussisse à s'en sortir et mener le combat pour toutes les autres jeunes filles dans sa position.
«Je ne sais pas comment ce roman sera reçu. Quand on dénonce quelque chose, on prend un risque. J'ai dû faire beaucoup de recherche pour bien comprendre cette réalité et la Mauritanie. Le voile, le Coran… j'ai lu des femmes arabes qui en parlaient. Ce sont des concepts que je ne connaissais pas», souligne Sylvie Brien qui dévoile à nouveau des vérités cachées qui dérangent.
«C'est correct, j'aime ça déranger», répond celle qui entend aborder ce délicat sujet lors de ses visites dans les écoles.
Premier éditeur
Pour ce 19e roman, qui sort tout juste en librairie, Sylvie Brien renoue avec son premier éditeur, les Éditions Porte-Bonheur, qui ont publié les sept tomes de sa série Pierrot et le village des fous ainsi que ses deux premiers romans pour adultes, Béryl et Gaïus.
En ce moment, l'auteure planche sur son quatrième roman adulte, qui devait être publié au printemps 2012. Une maison d'édition, Joey Cornu, rééditera dans un an ses romans Béryl et Gaïus, dont les tirages sont épuisés depuis un bon moment déjà. Quant au projet de film sur son roman Spirit Lake, on parle désormais d'une sortie en salle en 2013.
Sylvie Brien sera à Amos du 29 janvier au 2 février 2012 pour des visites dans certaines écoles et elle procédera à une séance de dédicaces de son nouveau livre.
Source: ABITIBI EXPRESS
Bouleversée par un reportage télévisé portant sur les jeunes filles gavées de la Mauritanie, l'auteure Sylvie Brien s'est sentie directement interpelée, au point où elle en a fait le thème de son nouveau roman, intitulé Aziza, la gavée.
Le reportage en question est celui du journaliste Jean-François Bélanger, réalisé en 2004, et rediffusé à quelques occasions depuis. Pour le moins troublant, ce topo lui a valu le prix Judith Jasmin et une nomination aux prix Gémeaux de la télévision.
«J'ai vu son reportage il y a environ trois ans. J'en ai eu pour trois nuits à ne pas en dormir. Là-bas, les critères de beauté font qu'ils préfèrent les femmes obèses grabataires. Elles sont tellement grosses qu'elles ne peuvent pas marcher. Ils les gavent avec du couscous et du lait de chèvre pour les marier. Elles ont mal au cœur et souffrent beaucoup, ce sont des enfants martyrs. Ils ont de grosses pinces et si les jeunes filles ne mangent pas, ils leur écrasent une partie du corps. Il y en a qui meurent d'avoir trop mangé», explique l'auteure originaire d'Amos.
Dans la peau d'Aziza
Se sentant impuissante face à cette réalité qui touche des milliers de jeunes filles dans ce pays d'Afrique, Sylvie Brien a choisi de passer à l'action, en utilisant sa plume. «Il fallait que je fasse de quoi. J'ai obtenu une bourse du Conseil des arts du Canada pour réaliser ce projet. J'ai pris mon temps pour l'écrire. Je l'ai commencé il y a deux ans et demi. Je l'ai laissé dormir plusieurs fois, question de prendre un recul pour essayer de demeurer objective», précise-t-elle.
D'autant plus que pour ce roman, l'auteure a décidé de se mettre dans la peau de la petite Aziza, une jeune fille de 9 ans. «Je l'ai écrit au je. C'est Aziza qui raconte son histoire. Il m'a fallu faire abstraction de tous nos concepts occidentaux, qu'elle ne connaît pas. Je suis contente, je crois avoir réussi», confie-t-elle.
«C'est un roman dur, mais rempli d'espoir, poursuit-elle, en précisant qu'il s'adresse autant aux adolescents qu'aux adultes, comme Spirit Lake. Aziza souffre, mais elle est résiliente. Elle essaie toujours de trouver son bonheur. Des gens sont placés sur sa route pour l'aider. Je vais toujours vers l'espoir dans mes romans.»
D'esclave à gavée
Le cas d'Aziza est particulièrement intéressant. D'abord esclave d'une famille dans un pays que l'on devine être la Mauritanie, elle remporte un concours de récitation du Coran. Cela oblige la famille à l'intégrer. Elle qui mourait de faim comme esclave, elle était loin de s'attendre à ce qu'on la gave une fois «libérée» de sont statut d'esclave. Un régime qui durera trois ans avant qu'elle ne réussisse à s'en sortir et mener le combat pour toutes les autres jeunes filles dans sa position.
«Je ne sais pas comment ce roman sera reçu. Quand on dénonce quelque chose, on prend un risque. J'ai dû faire beaucoup de recherche pour bien comprendre cette réalité et la Mauritanie. Le voile, le Coran… j'ai lu des femmes arabes qui en parlaient. Ce sont des concepts que je ne connaissais pas», souligne Sylvie Brien qui dévoile à nouveau des vérités cachées qui dérangent.
«C'est correct, j'aime ça déranger», répond celle qui entend aborder ce délicat sujet lors de ses visites dans les écoles.
Premier éditeur
Pour ce 19e roman, qui sort tout juste en librairie, Sylvie Brien renoue avec son premier éditeur, les Éditions Porte-Bonheur, qui ont publié les sept tomes de sa série Pierrot et le village des fous ainsi que ses deux premiers romans pour adultes, Béryl et Gaïus.
En ce moment, l'auteure planche sur son quatrième roman adulte, qui devait être publié au printemps 2012. Une maison d'édition, Joey Cornu, rééditera dans un an ses romans Béryl et Gaïus, dont les tirages sont épuisés depuis un bon moment déjà. Quant au projet de film sur son roman Spirit Lake, on parle désormais d'une sortie en salle en 2013.
Sylvie Brien sera à Amos du 29 janvier au 2 février 2012 pour des visites dans certaines écoles et elle procédera à une séance de dédicaces de son nouveau livre.
Source: ABITIBI EXPRESS