Le Comité inter Etats de lutte contre la désertification (Cilss) célèbre demain, mercredi, 12 septembre sa 22eme journée sous le thème "Investir dans la lutte contre la désertification dans les zones arides".
A cette occasion, le président de la République, Monsieur Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi, président en exercice du CILSS a prononcé un discours dont voici le texte intégral :
" Sahéliennes, Sahéliens,
Le 12 septembre de chaque année, la communauté sahélienne marque un temps de réflexion à l'occasion de la date anniversaire de la création de son organisation sous-régionale, le Cilss. Le comité permanent inter Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel a été créé le 12 septembre 1973 pour faire face à la sécheresse et à la désertification qui menacent la survie de plus de 50 millions d'habitants peuplant le Sahel sur un espace allant du Tchad au Cap-Vert.
La 22ème journée du Cilss que nous commémorons cette année est placée sous le thèmes :"Investir dans la lutte contre la désertification dans les zones arides".
Sahéliennes, Sahéliens,
La dégradation des terres, communément désignée sous le terme "désertification" est devenue un phénomène mondial, mais elle touche plus particulièrement l'Afrique. On estime qu'il y a environ 40 millions de personnes menacées par la désertification en Afrique; ce chiffre doublera dans 25 ans, si la population continue à croître à son rythme actuel et si aucune action vigoureuse n'est entreprise pour freiner ce processus.
De plus, cette tendance devrait être accentuée sous l'effet conjugué, des migration, des fluctuations des prix agricoles et, surtout, des changements climatiques.
Au Sahel, la désertification se traduit essentiellement par un appauvrissement et une dégradation continue, parfois irréversible, du potentiel biologique productif. Ailleurs, dans les zones plus humides se sont les déboisements, la savanisation des forêts et la salinisation des zones irriguées qui prédominent.
Pourtant, les économies sahéliennes reposent principalement sur l'exploitation des ressources naturelles. L'activité des hommes (production agricole et alimentaire, satisfaction des besoins énergétiques) et parfois même leur survie, dépendent en très grandes partie des réserves en ressources naturelles.
Chez nous au Sahel, par exemple dans le milieu rural, 95% des populations exploitent des terres vulnérables à la désertification et parmi elles, 62%, soit plus de 27 millions de personnes, vivent en dessous du seuil de pauvreté. Cela a eu pour conséquence que la pauvreté et la dégradation des ressources naturelles forment dans cette zone un cercle vicieux.
Sahéliennes, Sahéliens,
La dégradation des terres a un coût économique de près de 42 milliards de dollars par an et par pays, c'est-à-dire de l'ordre de 1% à 9% par an du produit intérieur brut agricole. Quant à son coût social, il se manifeste par la pauvreté rurale, l'insécurité, les conflits et l'émigration de nos jeunes vers des horizons hypothétiques aux périls de leurs vies.
La gestion durable des ressources naturelles et de l'environnement s'impose comme la seule voie possible pour les pays du Sahel, tant les atteintes à l'environnement aggravent la pauvreté et l'insécurité alimentaire, exacerbent les conflits d'accès et d'usage des ressources et alimentent l'instabilité sociale, politique et économique.
C'est pourquoi, prévenir la dégradation des terres et restaurer le capital naturel dégradé devraient figurer parmi les priorités nationales et internationales dans le contexte de la poursuite des objectifs du millénaire pour le développement.
Sahéliennes, Sahéliens;
Il me plait toutefois de rappeler que, malgré les plus sombres prévisions faites au moment des sécheresses des années 70 et 80 au Sahel, il n'y a pas eu l'effondrement écologique prédit, même si les écosystèmes en Afrique de l'ouest et, en particulier, au Sahel demeurent fragiles.
En effet, face à cette crise, les pays du Sahel et leurs partenaires techniques et financiers ont initié d'importants programmes et projets de réhabilitation des terres dégradées. En outre, la plupart des pays ont entrepris des réformes réglementaires qui ont influencé les décisions en matière d'investissement dans la gestion des ressources naturelles.
Aujourd'hui, nous avons la preuve que les efforts consentis par nos gouvernements, nos partenaires au développement et nos populations dans la récupération des terres dégradées au cours des trois dernières décennies sont à l'origine de changements positifs tant du point de vue de la sauvegarde de l'environnement que des conditions socio-économiques des populations.
Ces résultats montrent qu'il est écologiquement, économiquement et socialement rentable d'investir dans les terres arides et confortent notre conviction qu'il est possible de vaincre la désertification. Aussi pouvons-nous avec raison modérer notre discours pessimiste qui occulte tous les importants acquis dans la lutte contre la désertification au Sahel.
Ces expériences réussies dans la lutte contre la désertification doivent être vulgarisées et portées à la connaissance des décideurs, des bailleurs de fonds et des populations pour encourager ceux-ci à poursuivre les efforts d'investissement.
Sahélienne, Sahéliens,
Je ne saurais terminer mon propos sans exhorter vivement nos Etats, la société civile, le secteur privé et les partenaires au développement à continuer de supporter les populations sahéliennes dans leurs efforts de gestion durable des terres et de récupération des terres dégradées, condition sine qua non pour améliorer durablement la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté rurale au Sahel.
Je voudrais, enfin, remercier, au nom de toutes les sahéliennes et de tous les sahéliens, la communauté internationale pour le soutien multiforme et constant qu'elle ne cesse d'apporter au CILSS et à ses Etats membres.
Vive le CILSS,
Vive la solidarité Sahélienne
Vive la solidarité internationale
Je vous remercie".
Source: AMI
(M)
A cette occasion, le président de la République, Monsieur Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi, président en exercice du CILSS a prononcé un discours dont voici le texte intégral :
" Sahéliennes, Sahéliens,
Le 12 septembre de chaque année, la communauté sahélienne marque un temps de réflexion à l'occasion de la date anniversaire de la création de son organisation sous-régionale, le Cilss. Le comité permanent inter Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel a été créé le 12 septembre 1973 pour faire face à la sécheresse et à la désertification qui menacent la survie de plus de 50 millions d'habitants peuplant le Sahel sur un espace allant du Tchad au Cap-Vert.
La 22ème journée du Cilss que nous commémorons cette année est placée sous le thèmes :"Investir dans la lutte contre la désertification dans les zones arides".
Sahéliennes, Sahéliens,
La dégradation des terres, communément désignée sous le terme "désertification" est devenue un phénomène mondial, mais elle touche plus particulièrement l'Afrique. On estime qu'il y a environ 40 millions de personnes menacées par la désertification en Afrique; ce chiffre doublera dans 25 ans, si la population continue à croître à son rythme actuel et si aucune action vigoureuse n'est entreprise pour freiner ce processus.
De plus, cette tendance devrait être accentuée sous l'effet conjugué, des migration, des fluctuations des prix agricoles et, surtout, des changements climatiques.
Au Sahel, la désertification se traduit essentiellement par un appauvrissement et une dégradation continue, parfois irréversible, du potentiel biologique productif. Ailleurs, dans les zones plus humides se sont les déboisements, la savanisation des forêts et la salinisation des zones irriguées qui prédominent.
Pourtant, les économies sahéliennes reposent principalement sur l'exploitation des ressources naturelles. L'activité des hommes (production agricole et alimentaire, satisfaction des besoins énergétiques) et parfois même leur survie, dépendent en très grandes partie des réserves en ressources naturelles.
Chez nous au Sahel, par exemple dans le milieu rural, 95% des populations exploitent des terres vulnérables à la désertification et parmi elles, 62%, soit plus de 27 millions de personnes, vivent en dessous du seuil de pauvreté. Cela a eu pour conséquence que la pauvreté et la dégradation des ressources naturelles forment dans cette zone un cercle vicieux.
Sahéliennes, Sahéliens,
La dégradation des terres a un coût économique de près de 42 milliards de dollars par an et par pays, c'est-à-dire de l'ordre de 1% à 9% par an du produit intérieur brut agricole. Quant à son coût social, il se manifeste par la pauvreté rurale, l'insécurité, les conflits et l'émigration de nos jeunes vers des horizons hypothétiques aux périls de leurs vies.
La gestion durable des ressources naturelles et de l'environnement s'impose comme la seule voie possible pour les pays du Sahel, tant les atteintes à l'environnement aggravent la pauvreté et l'insécurité alimentaire, exacerbent les conflits d'accès et d'usage des ressources et alimentent l'instabilité sociale, politique et économique.
C'est pourquoi, prévenir la dégradation des terres et restaurer le capital naturel dégradé devraient figurer parmi les priorités nationales et internationales dans le contexte de la poursuite des objectifs du millénaire pour le développement.
Sahéliennes, Sahéliens;
Il me plait toutefois de rappeler que, malgré les plus sombres prévisions faites au moment des sécheresses des années 70 et 80 au Sahel, il n'y a pas eu l'effondrement écologique prédit, même si les écosystèmes en Afrique de l'ouest et, en particulier, au Sahel demeurent fragiles.
En effet, face à cette crise, les pays du Sahel et leurs partenaires techniques et financiers ont initié d'importants programmes et projets de réhabilitation des terres dégradées. En outre, la plupart des pays ont entrepris des réformes réglementaires qui ont influencé les décisions en matière d'investissement dans la gestion des ressources naturelles.
Aujourd'hui, nous avons la preuve que les efforts consentis par nos gouvernements, nos partenaires au développement et nos populations dans la récupération des terres dégradées au cours des trois dernières décennies sont à l'origine de changements positifs tant du point de vue de la sauvegarde de l'environnement que des conditions socio-économiques des populations.
Ces résultats montrent qu'il est écologiquement, économiquement et socialement rentable d'investir dans les terres arides et confortent notre conviction qu'il est possible de vaincre la désertification. Aussi pouvons-nous avec raison modérer notre discours pessimiste qui occulte tous les importants acquis dans la lutte contre la désertification au Sahel.
Ces expériences réussies dans la lutte contre la désertification doivent être vulgarisées et portées à la connaissance des décideurs, des bailleurs de fonds et des populations pour encourager ceux-ci à poursuivre les efforts d'investissement.
Sahélienne, Sahéliens,
Je ne saurais terminer mon propos sans exhorter vivement nos Etats, la société civile, le secteur privé et les partenaires au développement à continuer de supporter les populations sahéliennes dans leurs efforts de gestion durable des terres et de récupération des terres dégradées, condition sine qua non pour améliorer durablement la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté rurale au Sahel.
Je voudrais, enfin, remercier, au nom de toutes les sahéliennes et de tous les sahéliens, la communauté internationale pour le soutien multiforme et constant qu'elle ne cesse d'apporter au CILSS et à ses Etats membres.
Vive le CILSS,
Vive la solidarité Sahélienne
Vive la solidarité internationale
Je vous remercie".
Source: AMI
(M)