Des femmes dans un centre de santé familial à Niamey, le 22 novembre 2007
"Un enfant si je veux et quand je veux!", lit-on à l'entrée du Centre de santé familiale à Niamey où des dizaines de femmes nigériennes se ruent chaque matin pour recevoir gratuitement des contraceptifs.
Zahratou Amadou, 38 ans et mère de dix enfants, raconte à l'AFP: "Je prenais la pilule à l'insu de mon mari. Quand il l'a découvert il m'a répudiée".
Son histoire résume celle des autres femmes de ce pays sahélien en proie à la pauvreté, à la domination masculine et, souvent, au prosélytisme islamiste.
"Planifier vos naissances car ce sont vos vies qui sont en danger, pas celles de vos maris", insiste auprès de ces femmes Mme Zada Bawa, une sage-femme du Centre de santé familiale, tout en expliquant la nécessité de la planification familiale dans un pays pauvre.
Sous peine de voir sa population s'appauvrir perpétuellement, le Niger a adopté en février une politique volontariste qui vise à inverser une courbe démographique en perpétuelle ascension, en fait la plus forte du monde à 3,3% par an, soit 7,1 enfants en moyenne par femme.
Ce pays parmi les plus pauvres du monde détient aussi le record du plus faible taux de contraception avec 5%, en raison notamment du refus des hommes de laisser à leurs épouses la liberté d'espacer les naissances.
Conséquence de ce "baby boom": la population nigérienne a bondi de 3 millions en 1980 à 13 millions en 2006, et elle atteindrait 56 millions en 2050, selon des projections officielles.
"Le nombre d'enfants est tellement impressionnant dans certains quartiers que nous les avions surnommés +China town+ ou +Ghetto+", s'amuse Abdou Issa, un chauffeur de taxi de Niamey.
Plus gravement, un démographe-économiste du ministère de la population, Bassirou Garba, explique que l'objectif de la nouvelle politique de population est de réduire d'ici 2015 l'indice de fécondité à 5 enfants par femme, par une hausse du taux de contraception de 5% à 11%.
Obstacle de taille sur la route d'un planning familial maîtrisé: les mariages précoces qui représentent 59% des unions célébrées au Niger selon M. Garba. L'objectif, loin d'être gagné en zones rurales, est de ramener ces mariages précoces à 11%.
Ensemble, toutes ces mesures devraient permettre selon lui de faire tomber la croissance démographique annuelle à 2,2%.
Mais pour gagner le pari, les autorités doivent s'attaquer résolument aux préjugés véhiculés par des islamistes sur les contraceptifs ainsi qu'à la tradition des mariages précoces, soulignent les Nations unies.
Avec le soutien financier de la Banque mondiale et des Nations unies, des missions conjointes de chefs coutumiers, de religieux, de démographes, d'économistes et de dirigeantes d'associations féminines parcourent le pays pour tenter de sensibiliser les habitants sur le danger de cette "bombe démographique".
Dans les villes et villages, les habitants sont conviés à des réunions pour les inciter à "changer de mentalité et de comportements" en matière de natalité.
Parallèlement, des spots radiotélévisés et des affiches invitent les populations à planifier les naissances.
Tout cela est très nouveau dans ce pays, musulman à quasi 100%, où des religieux radicaux livrent une campagne de sape contre les programmes officiels de contraception, les assimilant à "une oeuvre satanique de l'Occident".
Pour combattre la pauvreté au Niger, il ne sert à rien de financer des projets à coût de milliards, mais il faut avant tout établir "une adéquation" entre la courbe démographique et la croissance économique qui est en moyenne 3,1% par an, souligne un expert des Nations unies.
Source: TV5
(M)
Zahratou Amadou, 38 ans et mère de dix enfants, raconte à l'AFP: "Je prenais la pilule à l'insu de mon mari. Quand il l'a découvert il m'a répudiée".
Son histoire résume celle des autres femmes de ce pays sahélien en proie à la pauvreté, à la domination masculine et, souvent, au prosélytisme islamiste.
"Planifier vos naissances car ce sont vos vies qui sont en danger, pas celles de vos maris", insiste auprès de ces femmes Mme Zada Bawa, une sage-femme du Centre de santé familiale, tout en expliquant la nécessité de la planification familiale dans un pays pauvre.
Sous peine de voir sa population s'appauvrir perpétuellement, le Niger a adopté en février une politique volontariste qui vise à inverser une courbe démographique en perpétuelle ascension, en fait la plus forte du monde à 3,3% par an, soit 7,1 enfants en moyenne par femme.
Ce pays parmi les plus pauvres du monde détient aussi le record du plus faible taux de contraception avec 5%, en raison notamment du refus des hommes de laisser à leurs épouses la liberté d'espacer les naissances.
Conséquence de ce "baby boom": la population nigérienne a bondi de 3 millions en 1980 à 13 millions en 2006, et elle atteindrait 56 millions en 2050, selon des projections officielles.
"Le nombre d'enfants est tellement impressionnant dans certains quartiers que nous les avions surnommés +China town+ ou +Ghetto+", s'amuse Abdou Issa, un chauffeur de taxi de Niamey.
Plus gravement, un démographe-économiste du ministère de la population, Bassirou Garba, explique que l'objectif de la nouvelle politique de population est de réduire d'ici 2015 l'indice de fécondité à 5 enfants par femme, par une hausse du taux de contraception de 5% à 11%.
Obstacle de taille sur la route d'un planning familial maîtrisé: les mariages précoces qui représentent 59% des unions célébrées au Niger selon M. Garba. L'objectif, loin d'être gagné en zones rurales, est de ramener ces mariages précoces à 11%.
Ensemble, toutes ces mesures devraient permettre selon lui de faire tomber la croissance démographique annuelle à 2,2%.
Mais pour gagner le pari, les autorités doivent s'attaquer résolument aux préjugés véhiculés par des islamistes sur les contraceptifs ainsi qu'à la tradition des mariages précoces, soulignent les Nations unies.
Avec le soutien financier de la Banque mondiale et des Nations unies, des missions conjointes de chefs coutumiers, de religieux, de démographes, d'économistes et de dirigeantes d'associations féminines parcourent le pays pour tenter de sensibiliser les habitants sur le danger de cette "bombe démographique".
Dans les villes et villages, les habitants sont conviés à des réunions pour les inciter à "changer de mentalité et de comportements" en matière de natalité.
Parallèlement, des spots radiotélévisés et des affiches invitent les populations à planifier les naissances.
Tout cela est très nouveau dans ce pays, musulman à quasi 100%, où des religieux radicaux livrent une campagne de sape contre les programmes officiels de contraception, les assimilant à "une oeuvre satanique de l'Occident".
Pour combattre la pauvreté au Niger, il ne sert à rien de financer des projets à coût de milliards, mais il faut avant tout établir "une adéquation" entre la courbe démographique et la croissance économique qui est en moyenne 3,1% par an, souligne un expert des Nations unies.
Source: TV5
(M)