Présentation du CARTE
Le Centre Africain de Recherches sur les Traites et les Esclavages (CARTE) est né de l’expérience de coopération régionale et internationale qui a réuni pendant trois années, de 2008 à 2010, diverses institutions universitaires dans le Pôle d’Excellence Régionale (PER) « Esclavages et Traites : communautés, frontières et identités ». Le PER a regroupé cinq équipes d’une vingtaine d’enseignants-chercheurs, historiens en majorité, juristes, sociologues et anthropologues de :
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal ;
L’Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger ;
L’Université de Ouagadougou, Burkina Faso ;
L’Université de Yaoundé 1, l’Université de Ngaoundéré au Cameroun ;
L’Université d’Etat d’Haïti.
Une cinquantaine d’étudiants sont inscrits sous la direction scientifique de ces enseignants-chercheurs en maîtrise, DEA ou doctorat d’université.
Ces différentes équipes ont, ensemble, conduit des recherches et formé des étudiants autour d’un projet intitulé : « Statuts et représentations du captif et de l’esclave : Afrique, Caraïbes et Europe (XVIe-XXIe siècles). Le projet partait de l’idée qu’il était de moins en moins pertinent de penser l’esclavage en suivant les aires culturelles qui organisent traditionnellement la réflexion en sciences sociales. Le programme de recherche visait à mettre en relation et en connexion les différents systèmes de traite qui ont existé sur le continent africain, dans les Caraïbes et en Europe tout comme les différents systèmes de captivité, de mise en esclavage et les représentations qui en sont issues. Il a aussi questionné l’origine de ces systèmes, inscrits pour la période considérée dans la mondialisation, et leurs héritages contemporains lesquels utilisent pour communiquer les réseaux de circulation les plus modernes, comme Internet. La production scientifique (composée de mémoires de maîtrise et DEA, d’articles de chercheurs, de communications à des rencontres scientifiques) au cours de ces trois années a porté sur les genèses de ces systèmes, leurs avatars temporels et géographiques et leurs aboutissements dans le monde contemporain.
En inscrivant le projet sur ces visions larges, temporelle et spatiale, il s’agissait de bien mettre en évidence la construction des frontières géographiques et conceptuelles, pour mieux définir les notions de « statuts », de « conditions serviles », de « communautés » et « d’identité » en jeu.
Notre objectif principal était d’organiser une recherche et de délivrer un enseignement en donnant au terme de « régional » une définition originale puisqu’il part de l’Afrique de l’Ouest jusqu’à Haïti, sans exclure des comparaisons avec d’autres aires en dehors de cette « région ». Deux axes ont été envisagés :
Mémoire de l’esclavage et patrimoine
Règles de droit coutumier et écrit : pratique et utilisation de la justice d’autre part.
Le programme du projet a été mis en œuvre à travers diverses manifestations scientifiques, la mise en place d’outils de communication et d’espaces virtuels d’accès à la documentation ainsi que la diffusion des savoirs produits dans des ouvrages et des revues spécialisées. Les enseignements se sont principalement focalisés sur la direction des travaux des étudiants et la formation des enseignants du secondaire et du primaire. Les universités d’été ont été les espaces privilégiés d’exposition des résultats de la recherche et de conduite de la formation. Chemin faisant, le PER a construit un solide réseau de coopération scientifique internationale avec la participation au projet européen (7è PCRD) EURESCL et en co-organisant des manifestations scientifiques internationales avec des institutions à l’expertise avérée sur son objet d’étude : la Chaire Canada en Histoire comparée de la Mémoire de l’université de Laval, le Centre de Recherches Internationales sur les Esclavages, acteurs, systèmes, représentations de l’EHESS, le Harriet Tubman Resource Centre on the African Diaspora de l’université de York à Toronto, le projet « Law in Slavery and Freedom » de l’Université du Michigan à Ann Arbor et l’Association Les Anneaux de la Mémoire de Nantes.
Aussi, le présent projet de Carte est-il le cheminement normal de la reconnaissance internationale que le PER a su capitaliser de cette coopération. Le Carte a de ce fait une vocation interuniversitaire de recherche et de formation.
Les ressources mobilisées, l’expérience scientifique acquise au cours de ces années de travail individuel et en équipe sur le thème de la captivité, de l’esclavage et des traites ont amené la direction scientifique du PER à envisager sa transformation en un centre de recherche et de formation sur les mêmes thématiques. L’importance de ces questions dans l’histoire, les mémoires et le contemporain des sociétés africaines n’a plus besoin d’être démontrée. Paradoxalement, il n’existe en Afrique, à notre connaissance, aucune institution académique dédiée à leurs études et enseignements. Nous ne nous posons pas comme un centre avec des programmes isolés sur un corpus de données ou des chercheurs agrégés pour une circonstance mais plutôt comme une institution de chercheurs porteurs de projets individuels ou d’équipes dont le projet intellectuel est mû par une problématique commune et des travaux s’inscrivant dans une dynamique d’ensemble faite de collaboration tant dans la définition des thématiques, la méthodologie, les approches théoriques et le traitement des données. Ils représentent autant de facteurs de sa cohésion interne, de son ancrage dans la communauté scientifique et de ses rapports au milieu élargi.
Objectifs
La vocation de recherche et formation
Le Carte est avant tout un centre multidisciplinaire qui se consacre à la recherche de niveau avancé sur la captivité, les traites et les esclavages dans les sociétés africaines et leurs diasporas, à la formation en Master et doctorat et à l’encadrement de jeunes chercheurs (stagiaires postdoctoraux). Ses programmes s’inscrivent dans sa vocation interuniversitaire et favorisent la formation en master et doctorat en coopération. L’objectif à court et moyen terme est de Contribuer à la compétitivité internationale de la recherche et de l’offre de formation des universités participantes par la mise en place de parcours académiques complets et autonomes. Cela n’exclut pas la possibilité de co-diplomation à établir à partir de conventions inter-universitaires. En assurant par la mobilité des compétences régionales et internationales à travers des séjours de moyenne et longue durée des enseignants-chercheurs et des étudiants, le centre mutualise les ressources les plus efficientes pour l’atteinte de ses objectifs.
La dimension multidisciplinaire qui, dans l’expérience du PER, a associé historiens, juristes, sociologues et anthropologues, a montré tout son intérêt, est poursuivie par le CARTE. Elle sera renforcée avec l’ouverture à d’autres disciplines : géographie, littérature, linguistique, etc.
CENTRE AFRICAIN DE RECHERCHE SUR LES TRAITES ET LES ESCLAVAGES
Source: Abderrahmane Ngaide
Le Centre Africain de Recherches sur les Traites et les Esclavages (CARTE) est né de l’expérience de coopération régionale et internationale qui a réuni pendant trois années, de 2008 à 2010, diverses institutions universitaires dans le Pôle d’Excellence Régionale (PER) « Esclavages et Traites : communautés, frontières et identités ». Le PER a regroupé cinq équipes d’une vingtaine d’enseignants-chercheurs, historiens en majorité, juristes, sociologues et anthropologues de :
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal ;
L’Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger ;
L’Université de Ouagadougou, Burkina Faso ;
L’Université de Yaoundé 1, l’Université de Ngaoundéré au Cameroun ;
L’Université d’Etat d’Haïti.
Une cinquantaine d’étudiants sont inscrits sous la direction scientifique de ces enseignants-chercheurs en maîtrise, DEA ou doctorat d’université.
Ces différentes équipes ont, ensemble, conduit des recherches et formé des étudiants autour d’un projet intitulé : « Statuts et représentations du captif et de l’esclave : Afrique, Caraïbes et Europe (XVIe-XXIe siècles). Le projet partait de l’idée qu’il était de moins en moins pertinent de penser l’esclavage en suivant les aires culturelles qui organisent traditionnellement la réflexion en sciences sociales. Le programme de recherche visait à mettre en relation et en connexion les différents systèmes de traite qui ont existé sur le continent africain, dans les Caraïbes et en Europe tout comme les différents systèmes de captivité, de mise en esclavage et les représentations qui en sont issues. Il a aussi questionné l’origine de ces systèmes, inscrits pour la période considérée dans la mondialisation, et leurs héritages contemporains lesquels utilisent pour communiquer les réseaux de circulation les plus modernes, comme Internet. La production scientifique (composée de mémoires de maîtrise et DEA, d’articles de chercheurs, de communications à des rencontres scientifiques) au cours de ces trois années a porté sur les genèses de ces systèmes, leurs avatars temporels et géographiques et leurs aboutissements dans le monde contemporain.
En inscrivant le projet sur ces visions larges, temporelle et spatiale, il s’agissait de bien mettre en évidence la construction des frontières géographiques et conceptuelles, pour mieux définir les notions de « statuts », de « conditions serviles », de « communautés » et « d’identité » en jeu.
Notre objectif principal était d’organiser une recherche et de délivrer un enseignement en donnant au terme de « régional » une définition originale puisqu’il part de l’Afrique de l’Ouest jusqu’à Haïti, sans exclure des comparaisons avec d’autres aires en dehors de cette « région ». Deux axes ont été envisagés :
Mémoire de l’esclavage et patrimoine
Règles de droit coutumier et écrit : pratique et utilisation de la justice d’autre part.
Le programme du projet a été mis en œuvre à travers diverses manifestations scientifiques, la mise en place d’outils de communication et d’espaces virtuels d’accès à la documentation ainsi que la diffusion des savoirs produits dans des ouvrages et des revues spécialisées. Les enseignements se sont principalement focalisés sur la direction des travaux des étudiants et la formation des enseignants du secondaire et du primaire. Les universités d’été ont été les espaces privilégiés d’exposition des résultats de la recherche et de conduite de la formation. Chemin faisant, le PER a construit un solide réseau de coopération scientifique internationale avec la participation au projet européen (7è PCRD) EURESCL et en co-organisant des manifestations scientifiques internationales avec des institutions à l’expertise avérée sur son objet d’étude : la Chaire Canada en Histoire comparée de la Mémoire de l’université de Laval, le Centre de Recherches Internationales sur les Esclavages, acteurs, systèmes, représentations de l’EHESS, le Harriet Tubman Resource Centre on the African Diaspora de l’université de York à Toronto, le projet « Law in Slavery and Freedom » de l’Université du Michigan à Ann Arbor et l’Association Les Anneaux de la Mémoire de Nantes.
Aussi, le présent projet de Carte est-il le cheminement normal de la reconnaissance internationale que le PER a su capitaliser de cette coopération. Le Carte a de ce fait une vocation interuniversitaire de recherche et de formation.
Les ressources mobilisées, l’expérience scientifique acquise au cours de ces années de travail individuel et en équipe sur le thème de la captivité, de l’esclavage et des traites ont amené la direction scientifique du PER à envisager sa transformation en un centre de recherche et de formation sur les mêmes thématiques. L’importance de ces questions dans l’histoire, les mémoires et le contemporain des sociétés africaines n’a plus besoin d’être démontrée. Paradoxalement, il n’existe en Afrique, à notre connaissance, aucune institution académique dédiée à leurs études et enseignements. Nous ne nous posons pas comme un centre avec des programmes isolés sur un corpus de données ou des chercheurs agrégés pour une circonstance mais plutôt comme une institution de chercheurs porteurs de projets individuels ou d’équipes dont le projet intellectuel est mû par une problématique commune et des travaux s’inscrivant dans une dynamique d’ensemble faite de collaboration tant dans la définition des thématiques, la méthodologie, les approches théoriques et le traitement des données. Ils représentent autant de facteurs de sa cohésion interne, de son ancrage dans la communauté scientifique et de ses rapports au milieu élargi.
Objectifs
La vocation de recherche et formation
Le Carte est avant tout un centre multidisciplinaire qui se consacre à la recherche de niveau avancé sur la captivité, les traites et les esclavages dans les sociétés africaines et leurs diasporas, à la formation en Master et doctorat et à l’encadrement de jeunes chercheurs (stagiaires postdoctoraux). Ses programmes s’inscrivent dans sa vocation interuniversitaire et favorisent la formation en master et doctorat en coopération. L’objectif à court et moyen terme est de Contribuer à la compétitivité internationale de la recherche et de l’offre de formation des universités participantes par la mise en place de parcours académiques complets et autonomes. Cela n’exclut pas la possibilité de co-diplomation à établir à partir de conventions inter-universitaires. En assurant par la mobilité des compétences régionales et internationales à travers des séjours de moyenne et longue durée des enseignants-chercheurs et des étudiants, le centre mutualise les ressources les plus efficientes pour l’atteinte de ses objectifs.
La dimension multidisciplinaire qui, dans l’expérience du PER, a associé historiens, juristes, sociologues et anthropologues, a montré tout son intérêt, est poursuivie par le CARTE. Elle sera renforcée avec l’ouverture à d’autres disciplines : géographie, littérature, linguistique, etc.
CENTRE AFRICAIN DE RECHERCHE SUR LES TRAITES ET LES ESCLAVAGES
Source: Abderrahmane Ngaide