Depuis quelques mois, il y a une alerte sur la nature du déroulement du recensement en Mauritanie. L’opération pour faire le point sur le nombre d’habitants dans un pays s’est transformée en une technique de construction d’une majorité arithmétique des Maures sur les populations africaines noires mauritaniennes. Des réactions importantes ont été faites ; ainsi que des contributions de qualité ont été produites. Il est clair que l’enjeu de cette opération a été bien perçu. Il faut bien souligner que la contribution de Ciré Ba suivie de celle de mon ami Cheikh Tidiane Dia et à nouveau de Boubacar Diagana et de Ciré Ba ont donné véritablement le ton avec rigueur et clarté. Ces trois contributions avec les commentaires très engagés qu’elles ont suscités montrent bien que personne ne se trompe sur les ambitions de Ould Abdoul Aziz et du système dont il est l’héritier et le continuateur déterminé.
N’en déplaise aux spectateurs ou acteurs impatients, le travail des militants instruits et engagés est de produire une réflexion argumentée et critique sans ambiguïté sur ce qu’il faut bien appeler comme l’énoncent clairement Ciré, Biram et d’autres, un génocide. Il ne faut pas dire qu’il y a eu leurre. Depuis les indépendances, même l’élite noire résignée, fataliste, mise à contribution et à caution, hier comme aujourd’hui, n’est pas dupe quant à l’idéologie tribale et raciste qui a présidé à la constitution de l’Etat mauritanien. Depuis le premier président jusqu’à Ould Abdoul Aziz, c’est une même logique qui se déploie avec comme visée explicite l’exclusion et l’expulsion de la composante africaine noire de la Mauritanie. Il ne s’agit pas d’étrangers, mais de mauritaniens indésirables par rapport à la construction d’une identité nationale homogène.
Les différentes stratégies et méthodes utilisées depuis les indépendances par la gouvernance mauritanienne n’ont pas été perdues de vue, mais le rapport de forces a toujours été défavorable à la communauté noire dominée. Parce que la volonté politique qui est du côté de la communauté maure et de ses élites n’a pas été perturbée, ni inquiétée par rapport à la question de la constitution d’une communauté nationale fondée sur la reconnaissance de toutes les composantes du pays. La vocation de tous les hommes politiques mauritaniens qui ont gouverné le pays, y compris ceux qui sont considérés comme intègres (Ould Haïdalla) a été de construire un Etat maure, tribal, esclavagiste et raciste. L’élite dirigeante maure également, dans sa composante religieuse, idéologique, intellectuelle, économique et culturelle dans sa majorité écrasante, a fait le choix de faire de la Mauritanie, une terre où les noirs seraient des esclaves, des opprimés ou des accompagnateurs serviles et lâches du système. Les noirs n’ont pas le statut de collaborateurs, mais d’accompagnateurs immobiles et oisifs, seule condition pour l’occupation de quelques rares hautes fonctions pour entretenir l’illusion, la confusion en interne et la représentation en externe. « Ce qui est bien connu n’est jamais bien connu », disait Hegel !
D’où à chaque étape franchie, les membres victimes de la communauté dominée voient leurs espoirs se convertir en désespoir sans l’épreuve d’une durée raisonnable. Il faut bien l’admettre, on ne peut pas refuser à des êtres humains meurtris, blessés, opprimés, exclus de leur pays, de vivre sans perspective, ne serait-ce que, l’illusion d’un horizon qui s’éclaircit. Ce qui nous est demandé est très difficile. Une réalité étouffante, humiliante, marquée par la logique du déni et de la négation, d’une part, et un silence coupable du fait que cette situation ne fait que s’empirer, d’autre part. Non, il est temps de ne pas perdre de vue la longueur du chemin ; nous invitons, en conséquence, à adopter différentes formes de refus, d’indignation comme éléments constitutifs d’un processus de résistance. La logique de l’espoir-illusion est une forme de reconnaissance de l’impuissance des victimes jusqu’à l’épuisement des possibilités inhérentes à cette forme de résistance. Ce qui ne peut exclure l’exploration d’autres formes de lutte. Il doit être clair aussi que l’esclave comme l’opprimé ne resteront pas tranquilles tant qu’ils n’ont pas retrouvé leur dignité et leur liberté.
A propos du recensement, ce qu’il faut en retenir, c’est qu’après l’utilisation des techniques les plus violentes d’humiliation, de mise à mort, d’anéantissement, d’extermination, de marginalisation, de déportation et de réaffirmation du processus d’effacement de la communauté noire, voici la trouvaille la plus géniale de Ould Abdoul Aziz. Pourquoi ce recensement est une trouvaille géniale ?
Analysons froidement le non-dit qui plus que significatif est révélateur d’une technique idéologique et politique de domination. La question que la gouvernance de Ould Abdoul Aziz veut résoudre est la suivante :
Comment de manière statiquement fiable donner une majorité absolue et confortable à la communauté maure sur la composante noire de Mauritanie ?
Ce recensement permet d’apporter la réponse. En recensant 10 noirs sur 100, le problème est réglé arithmétiquement. Les Maures seraient majoritaires même à 70% contre les noirs confondus 30% ; sachant que tous les maures en âge de voter accompliront leur devoir de citoyen sans être soumis à aucun contrôle et que les noirs, même dans les meilleurs cas, votant à 80 %, les résultats seront incontestables.
En clair, c’est l’occasion d’en finir avec des contestations liées à l’organisation d’élections frauduleuses. Or, si ce recensement est validé, Ould Abdoul Aziz aurait l’occasion d’organiser les élections les plus transparentes de tout le continent avec la présence et la supervision des experts et les observateurs les plus avertis. Ainsi, de toute éternité, la majorité des voix fera la différence ; et comme ce sont les maures qui la détiennent, la leçon est entendue. Ainsi, de fait, et de manière institutionnelle, l’épineuse question nationale serait résolue !
Dire que Ould Abdoul Aziz avait promis de résoudre le problème politique de la Mauritanie, c’est rappeler un engagement qu’il a tenu. Mais la résolution est pour qui ? Il s’agit d’en tirer les conséquences et de comprendre, que le combat sera long parce que l’actuel président est décidé à poursuivre l’entreprise de construction d’une communauté nationale où les noirs mauritaniens auront le statut que les noirs ont dans le Maghreb et dans le monde arabe. Ould Abdoul Aziz est un missionnaire à qui il revient la charge de créer une majorité arithmétique pour que la communauté internationale lui apporte son soutien.
Le moment était venu, d’autant que Ould Abdoul Aziz a su convaincre la communauté occidentale, les européens en particulier, la France singulièrement, qu’il est prêt à combattre l’immigration clandestine et le terrorisme islamiste. La morale par provision du nomadisme surprend régulièrement par son pragmatisme redoutable, l’optimisme paresseux des sédentaires que sont les noirs. Le reflexe de survie du nomade qui est animé par la volonté idéologique et politique de construire un Etat maure tribal sans sa composante noire, sinon revue à la baisse, du moins réduite ainsi à sa portion incongrue, est plus guerrier que celui du noir sédentaire, consommateur atavique et chercheur d’un havre de paix à tout prix.
Réduire mathématiquement la composante noire par le recensement comme complément aux massacres, aux disparitions et aux déportations, semble plus « raisonnable », mais n’enlève en rien le cynisme constitutif du mode de gouvernance conçu pour opprimer et exclure la composante noire de façon durable. Ould Abdoul Aziz demeure convaincu que la seule façon de parachever l’entreprise de construction d’un Etat maure tribal passe par la réaffirmation agressive de l’arabité exclusive de la Mauritanie et d’usage de la technologie pour fabriquer une démographie adaptée.
Devant cette situation, les opprimés et les défenseurs des idéaux démocratiques et des droits humains doivent combattre. Le combat des noirs de Mauritanie est inscrit à l’ordre du jour de l’Histoire de l’humanité du fait du génocide et de la tragédie qui, comme un destin fatal, accule la composante noire.
Un consensus tribal, clanique dont l’objectif est l’éradication de la présence visible et active de la composante noire est à l’œuvre dans le projet de recensement de Ould Abdoul Aziz. Il convient de le combattre, de résister et d’en informer la communauté internationale et de poursuivre le travail de sensibilisation et de mobilisation des membres de la composante cible.
Il faut également dénoncer la complicité de la communauté favorisée qui constitue la base naturelle de toute cette politique raciste confisquant le devenir de tout un peuple et soumettant de ce fait, sauvagement, à l’exploitation raciste et esclavagiste la majorité dominée et agenouillée. Mobilisons-nous par tous les moyens, jusqu’à la défaite de nos oppresseurs. Notre combat est un combat pour la défense de notre dignité, de notre humanité, à ce titre, il est un combat pour la vérité, la justice et la démocratie. Nous n’avons rien à gagner à cautionner une pratique politique dont le fondement est l’idéologie raciste et tribale dont Ould Abdoul Aziz est l’un des représentants les plus éminents.
Par la mise en place de ce projet de recensement des populations, le président mauritanien Ould Abdoul Aziz illustre parfaitement que, s’il n’est pas un des acteurs du génocide, il en est solidaire et n’a jamais désavoué son affiliation idéologique, politique et militaire à Ould Taya et aux génocidaires. Partant, il est notre adversaire qu’il faut prendre très au sérieux. Depuis son arrivée au pouvoir, il a pris des mesures extrémistes prouvant ainsi sa fidélité à la politique raciste du système, en adoptant des décisions radicales sur fond de stratégies de diversion. Tout indique qu’il peut aller plus loin que Ould Taya dans cette entreprise criminelle et inhumaine de vider la Mauritanie de sa communauté noire. Vigilance et résistance contre les organisateurs de notre présence dans notre pays, à leur tête le général président, ses amis et sympathisants !
Hamdou Rabby SY
Pour avomm.com
N’en déplaise aux spectateurs ou acteurs impatients, le travail des militants instruits et engagés est de produire une réflexion argumentée et critique sans ambiguïté sur ce qu’il faut bien appeler comme l’énoncent clairement Ciré, Biram et d’autres, un génocide. Il ne faut pas dire qu’il y a eu leurre. Depuis les indépendances, même l’élite noire résignée, fataliste, mise à contribution et à caution, hier comme aujourd’hui, n’est pas dupe quant à l’idéologie tribale et raciste qui a présidé à la constitution de l’Etat mauritanien. Depuis le premier président jusqu’à Ould Abdoul Aziz, c’est une même logique qui se déploie avec comme visée explicite l’exclusion et l’expulsion de la composante africaine noire de la Mauritanie. Il ne s’agit pas d’étrangers, mais de mauritaniens indésirables par rapport à la construction d’une identité nationale homogène.
Les différentes stratégies et méthodes utilisées depuis les indépendances par la gouvernance mauritanienne n’ont pas été perdues de vue, mais le rapport de forces a toujours été défavorable à la communauté noire dominée. Parce que la volonté politique qui est du côté de la communauté maure et de ses élites n’a pas été perturbée, ni inquiétée par rapport à la question de la constitution d’une communauté nationale fondée sur la reconnaissance de toutes les composantes du pays. La vocation de tous les hommes politiques mauritaniens qui ont gouverné le pays, y compris ceux qui sont considérés comme intègres (Ould Haïdalla) a été de construire un Etat maure, tribal, esclavagiste et raciste. L’élite dirigeante maure également, dans sa composante religieuse, idéologique, intellectuelle, économique et culturelle dans sa majorité écrasante, a fait le choix de faire de la Mauritanie, une terre où les noirs seraient des esclaves, des opprimés ou des accompagnateurs serviles et lâches du système. Les noirs n’ont pas le statut de collaborateurs, mais d’accompagnateurs immobiles et oisifs, seule condition pour l’occupation de quelques rares hautes fonctions pour entretenir l’illusion, la confusion en interne et la représentation en externe. « Ce qui est bien connu n’est jamais bien connu », disait Hegel !
D’où à chaque étape franchie, les membres victimes de la communauté dominée voient leurs espoirs se convertir en désespoir sans l’épreuve d’une durée raisonnable. Il faut bien l’admettre, on ne peut pas refuser à des êtres humains meurtris, blessés, opprimés, exclus de leur pays, de vivre sans perspective, ne serait-ce que, l’illusion d’un horizon qui s’éclaircit. Ce qui nous est demandé est très difficile. Une réalité étouffante, humiliante, marquée par la logique du déni et de la négation, d’une part, et un silence coupable du fait que cette situation ne fait que s’empirer, d’autre part. Non, il est temps de ne pas perdre de vue la longueur du chemin ; nous invitons, en conséquence, à adopter différentes formes de refus, d’indignation comme éléments constitutifs d’un processus de résistance. La logique de l’espoir-illusion est une forme de reconnaissance de l’impuissance des victimes jusqu’à l’épuisement des possibilités inhérentes à cette forme de résistance. Ce qui ne peut exclure l’exploration d’autres formes de lutte. Il doit être clair aussi que l’esclave comme l’opprimé ne resteront pas tranquilles tant qu’ils n’ont pas retrouvé leur dignité et leur liberté.
A propos du recensement, ce qu’il faut en retenir, c’est qu’après l’utilisation des techniques les plus violentes d’humiliation, de mise à mort, d’anéantissement, d’extermination, de marginalisation, de déportation et de réaffirmation du processus d’effacement de la communauté noire, voici la trouvaille la plus géniale de Ould Abdoul Aziz. Pourquoi ce recensement est une trouvaille géniale ?
Analysons froidement le non-dit qui plus que significatif est révélateur d’une technique idéologique et politique de domination. La question que la gouvernance de Ould Abdoul Aziz veut résoudre est la suivante :
Comment de manière statiquement fiable donner une majorité absolue et confortable à la communauté maure sur la composante noire de Mauritanie ?
Ce recensement permet d’apporter la réponse. En recensant 10 noirs sur 100, le problème est réglé arithmétiquement. Les Maures seraient majoritaires même à 70% contre les noirs confondus 30% ; sachant que tous les maures en âge de voter accompliront leur devoir de citoyen sans être soumis à aucun contrôle et que les noirs, même dans les meilleurs cas, votant à 80 %, les résultats seront incontestables.
En clair, c’est l’occasion d’en finir avec des contestations liées à l’organisation d’élections frauduleuses. Or, si ce recensement est validé, Ould Abdoul Aziz aurait l’occasion d’organiser les élections les plus transparentes de tout le continent avec la présence et la supervision des experts et les observateurs les plus avertis. Ainsi, de toute éternité, la majorité des voix fera la différence ; et comme ce sont les maures qui la détiennent, la leçon est entendue. Ainsi, de fait, et de manière institutionnelle, l’épineuse question nationale serait résolue !
Dire que Ould Abdoul Aziz avait promis de résoudre le problème politique de la Mauritanie, c’est rappeler un engagement qu’il a tenu. Mais la résolution est pour qui ? Il s’agit d’en tirer les conséquences et de comprendre, que le combat sera long parce que l’actuel président est décidé à poursuivre l’entreprise de construction d’une communauté nationale où les noirs mauritaniens auront le statut que les noirs ont dans le Maghreb et dans le monde arabe. Ould Abdoul Aziz est un missionnaire à qui il revient la charge de créer une majorité arithmétique pour que la communauté internationale lui apporte son soutien.
Le moment était venu, d’autant que Ould Abdoul Aziz a su convaincre la communauté occidentale, les européens en particulier, la France singulièrement, qu’il est prêt à combattre l’immigration clandestine et le terrorisme islamiste. La morale par provision du nomadisme surprend régulièrement par son pragmatisme redoutable, l’optimisme paresseux des sédentaires que sont les noirs. Le reflexe de survie du nomade qui est animé par la volonté idéologique et politique de construire un Etat maure tribal sans sa composante noire, sinon revue à la baisse, du moins réduite ainsi à sa portion incongrue, est plus guerrier que celui du noir sédentaire, consommateur atavique et chercheur d’un havre de paix à tout prix.
Réduire mathématiquement la composante noire par le recensement comme complément aux massacres, aux disparitions et aux déportations, semble plus « raisonnable », mais n’enlève en rien le cynisme constitutif du mode de gouvernance conçu pour opprimer et exclure la composante noire de façon durable. Ould Abdoul Aziz demeure convaincu que la seule façon de parachever l’entreprise de construction d’un Etat maure tribal passe par la réaffirmation agressive de l’arabité exclusive de la Mauritanie et d’usage de la technologie pour fabriquer une démographie adaptée.
Devant cette situation, les opprimés et les défenseurs des idéaux démocratiques et des droits humains doivent combattre. Le combat des noirs de Mauritanie est inscrit à l’ordre du jour de l’Histoire de l’humanité du fait du génocide et de la tragédie qui, comme un destin fatal, accule la composante noire.
Un consensus tribal, clanique dont l’objectif est l’éradication de la présence visible et active de la composante noire est à l’œuvre dans le projet de recensement de Ould Abdoul Aziz. Il convient de le combattre, de résister et d’en informer la communauté internationale et de poursuivre le travail de sensibilisation et de mobilisation des membres de la composante cible.
Il faut également dénoncer la complicité de la communauté favorisée qui constitue la base naturelle de toute cette politique raciste confisquant le devenir de tout un peuple et soumettant de ce fait, sauvagement, à l’exploitation raciste et esclavagiste la majorité dominée et agenouillée. Mobilisons-nous par tous les moyens, jusqu’à la défaite de nos oppresseurs. Notre combat est un combat pour la défense de notre dignité, de notre humanité, à ce titre, il est un combat pour la vérité, la justice et la démocratie. Nous n’avons rien à gagner à cautionner une pratique politique dont le fondement est l’idéologie raciste et tribale dont Ould Abdoul Aziz est l’un des représentants les plus éminents.
Par la mise en place de ce projet de recensement des populations, le président mauritanien Ould Abdoul Aziz illustre parfaitement que, s’il n’est pas un des acteurs du génocide, il en est solidaire et n’a jamais désavoué son affiliation idéologique, politique et militaire à Ould Taya et aux génocidaires. Partant, il est notre adversaire qu’il faut prendre très au sérieux. Depuis son arrivée au pouvoir, il a pris des mesures extrémistes prouvant ainsi sa fidélité à la politique raciste du système, en adoptant des décisions radicales sur fond de stratégies de diversion. Tout indique qu’il peut aller plus loin que Ould Taya dans cette entreprise criminelle et inhumaine de vider la Mauritanie de sa communauté noire. Vigilance et résistance contre les organisateurs de notre présence dans notre pays, à leur tête le général président, ses amis et sympathisants !
Hamdou Rabby SY
Pour avomm.com