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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

La nuit est triste sur Mogadiscio


La nuit est triste sur Mogadiscio
Une soirée tranquille à Mogadiscio. Il n'y a presque pas eu de coups de feu. Pour autant, ma nuit n'a pas été tranquille. Impossible de dormir. Impossible d'oublier.

Harnaché dans un gilet pare-balles, un casque plus grand que ma tête (faut quand même le faire!) et un convoi de la force africaine qui ne sécurise qu'une infime partie de la capitale somalienne, je me suis rendu à l'un des rares lieux de regroupement des suppliciés de la nouvelle crise de la faim en Afrique.

L'un des rares, car autrement, les milices islamistes, les Shebab, empêchent tout rassemblement. Pour eux, la famine n'existe pas. Ce n'est là qu'un prétexte, un subterfuge invoqué par les forces extérieures pour s'ingérer dans les affaires internes de ce pays qui n'en est plus un depuis longtemps.

J'ai eu mon lot de femmes m'offrant leurs enfants, me suppliant de les épargner, eux, de faire ce que n'importe quel père devrait faire. J'ai vu ces soldats africains (et Dieu sait pourtant qu'ils ne proviennent pas eux-mêmes de pays tranquilles) détourner la tête pour me cacher leurs larmes.

Aucun des enfants qu'on m'offrait n'aurait survécu. Pour eux, c'était trop tard.

Qu'importe l'effort désespéré de cette femme qui ira jusqu'à se dénuder, espérant ainsi me convaincre de faire l'impossible.

La nuit est triste à Mogadiscio, et je sais que la mission est dantesque. Pour autant, nous n'avons pas le droit de ne pas voir, de ne pas entendre.

Arrêtons de surestimer l'impossibilité somalienne. Si on peut braver le fantasque Kadhafi, on peut certainement ébranler les Shebab, on peut bousculer l'un de leurs rares parrains, le président érythréen, on peut aussi donner massivement aux organisations humanitaires, surtout à Médecins sans frontières, la seule qui soit encore autorisée ici.

Le pire de cette tragédie n'est pas ce que l'on a vu, mais ce qui nous a été occulté. Aucun journaliste, aucune photo, la fausse conviction que l'enfer est dans ces camps de réfugiés au Kenya.

L'horreur absolue est ici, auprès de ceux qui n'ont pas réussi à partir. Et l'inavouable détresse est celle qui nous ronge, d'avoir vu, et pourtant d'avoir un temps espéré une soirée tranquille à Mogadiscio.

***

François Bugingo - Journaliste et animateur, de passage à Mogadiscio en Somalie


Source: Le Devoir

Une famille somalienne devant son campement, dans le sud de Mogadiscio
Une famille somalienne devant son campement, dans le sud de Mogadiscio
Mercredi 3 Août 2011 - 16:02
Mercredi 3 Août 2011 - 16:21
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