La lumière sur le spectre d’une menace terroriste en Mauritanie

«L'idée d'obéissance sur laquelle ont été formés tout les groupes islamistes comporte une conception très grave dans la mesure où ces mêmes groupes peuvent se transformer en soldats armés qui reçoivent et exécutent les ordres de leurs donneurs d'ordres »

La conjoncture effrayante que vie la région du Maghreb arabe , nous conduit aujourd'hui à prospecter du côté des groupes terroristes et des secrets qui sont à l'origine de la naissance de leur mouvement qui a frappé partout dans le monde. A et effet , Le Pr Mohamed El Mehdi (notre photo) analyste spécialiste des mouvances islamistes dans le Maghreb Arabe nous livre dans une interview première du genre, ses impressions sur le terrorisme dans les pays du Maghreb Arabe.

POINTS CHAUDS : À la lumière de l'escalade de violence qui frappe les États du Maghreb Arabe, à commencer par la Tunisie , le Maroc et l'Algérie, pouvez-vous nous éclairer sur les causes et les origines de la violence islamiste ?

Mohamed El Mehdi : Cette nouvelle vague de violence qui sévit dans le Maghreb Arabe n'est pas nouvelle ni dans sa conception idéologique, non plus dans ses aspects pratiques. Elle est le fruit naturel de l'assemblage de plusieurs facteurs complexes reliés ....SUITE >>>>

entre eux qui au départ sont la conséquence d'une déviation théorique à partir d'une fausse interprétation des textes légaux à laquelle s'ajoute l'incapacité de créer une concordance entre ces textes et le vécu politique, culturel et social existant. Résultat : les jeunes ont commencé à vivre une période de tension psychologique et de crise idéologique à cause de ce dur quotidien et ses déboires par rapport à la loi islamique et ses enseignements. Tout cela a fini donc par compromettre les systèmes politiques gouvernants dans le Maghreb Arabe aux yeux des administrés, avant que la situation ne s'élargisse aux composantes de la société dont les Oulémas - doctrine du groupe de la Hijra et Tekfir-. Plus tard, l'altération idéologique s'est métamorphisée très rapidement en mouvement armé dont les explosions suicidaires qui ont touché le Maroc et l'Algérie ne seront pas les dernières.
Ces jeunes qui revendiquent " l'idéologie de la violence et de l'impie" sont victimes d'une incompréhension de l'Islam et d'une interprétation vicieuse des textes légaux. Entre ces jeunes d'une part et le régime politique d'autre part, ainsi que les érudits de la Cheria , la crise s'est considérablement agrandie. Et partant, ces jeunes n'agissent pas par respect de leur doctrine à partir d'un vide, mais puisent le sens de leurs actes de textes qu'ils ont assimilé conformément à l'idéologie qu'ils se sont fait sienne. Alors, ils ont commencé à faire le recours à la violence dans les limites de la logique de raisonner non par l'agression verbale d'autrui. Par ailleurs, les régimes politiques du monde arabe n'ont pas accordé beaucoup d'importance à cette dangereuse déviation idéologique croyant même qu'elle pourra en tirer des subsides pour que les conformistes des courants islamistes s'entredéchirent et pour occuper leurs disciples par des conflits doctrinaux loin de toute opposition politique avant que ce mouvement n'atteint le visage de violence et d'actes suicidaires qu'il présente aujourd'hui aux yeux d'un monde consterné.
Le germe de cette idéologie résidait dans le patrimoine islamique - Khawarijs- puis c'était le tour du grand écrivain Seid Kouteb - après 10 ans d'emprisonnement- d'écrire à partir de sa geôle son livre " Mealim Fi Tarigh " (littéralement " jalons sur la voie ") ; livre devenu la source scientifique de " l'idéologie de l'abjuration et de la violence ". Le livre a été très admiré par les jeunes et depuis la mécréance est devenue une arme qu'ils utilisent contre les régimes dans leurs guerres contre l'arme des emprisonnements et des procès intentés contre eux par les pouvoirs dirigeants.
Par la suite, l'arme de l'abjuration s'est développée pour devenir aujourd'hui l'arme de l'explosion et de la destruction avant de passer à l'acte kamikaze portant sur l'auto explosion pour la destruction de l'autre.
Cette idéologie a trouvé aussi un terrain propice à son épanouissement au Maghreb Arabe- surtout en Algérie et au Maroc- où elle s'est répandue depuis des années pour présenter aujourd'hui ses fruits naturels de massacres et de destruction dans ces deux pays et demain dans un autre ; comme elle l'a déjà fait auparavant. Ces jeunes n'abandonneront jamais cette idéologie tant qu'ils ne comprendront pas sa contradiction avec la religion. En effet, ces jeunes pratiquent la violence avec conviction qu'ils n'abandonneront que si la volonté qui la dicte change.

P C : Quelles sont donc les raisons de la violence islamique dans le Maghreb Arabe ?

M M : Permettez-moi d'abord de vous informer qu'il n'existe pas de violence islamique, mais plutôt une brutalité dont les auteurs sont des musulmans ou des islamistes. Toutefois, cela ne confère pas une connotation islamique dont les causes s'expliquent essentiellement par :
1.la crise idéologique que j'ai citée ci-dessus et ce qui s'en suit comme refus de ces jeunes pour se plier aux jugements textuels selon les règles définies par les Oulémas et leur déni de consulter les Oulémas de leur pays respectifs, sinon de se référer aux livres religieux portant sur l'explication des textes de la Cheria et se contentant de ce qu'ils comprennent sans médiation loin des règles d'interprétation des textes.
2.l'absence de références religieuses (Oulémas) dans certains pays du Maghreb Arabe comme l'Algérie ; ce qui a conduit les jeunes à s'accrocher à des références religieuses inventées par les médias et qui ignorent la Cheria islamique : Oussama Ben Laden, Abou Hamza El Misry et autres qui connaissent la Cheria mais ignorent la situation religieuse, culturelle et sociale dans les pays du Maghreb Arabe : Oulémas salafistes en Orient.
3.L'existence d'une crise de confiance entre les jeunes et les érudits religieux dans les autres pays du Maghreb Arabe comme le Maroc et la Mauritanie d'une manière ; ce qui a conduit les jeunes à refuser leurs Fetwa du fait qu'ils ne la prononcent pas suivant leurs jurisprudences religieuses, mais suivant les doléances des pouvoirs dirigeants.
4.- un discours islamique qui enflamme le sentiment religieux et qui intensifie la prise de conscience des maux des musulmans dans le monde ; mais ne protège pas ce sentiment de la dépravation car le discours islamique vise actuellement à transcender la diffusion du prêche islamique et la culture légale pour attirer les sympathisants aux fins de les militariser contre leurs adversaires,
5.. l'existence d'organisations terroristes dans la région du Maghreb Arabe qui fait la chasse aux très jeunes et aux individus ayant des niveaux intellectuels médiocres aux fins de les rééduquer suivant l'idéologie de la violence profitant de leur sentiment religieux et leur ignorance de la Cheria en plus du besoin matériel qu'elle satisfait avec l'appui donné,
6.. l'idée de l'obéissance naissante sur la base du suivisme des émirs de l'idéologie de la violence qui confère un statut légal et une forme religieuse. Et dont conduit à l'obligation du devoir d'obéissance à
ces émirs et l'interdiction de s'opposer à leur ordre comme un péché ; transformant ces jeunes en soldats utilisés par l'émir dans ses conflits personnels.
L'idée d'obéissance sur laquelle ont été formés tout les groupes islamistes comporte une conception très grave dans la mesure où ces mêmes groupes peuvent se transformer en soldats armés qui reçoivent et exécutent les ordres de leurs donneurs d'ordres.
7. Le statut de symbole islamique acquis par les détenteurs de l'idéologie de la violence comme Oussama Ben Laden, Eymen Thawahiri et Abou Mousab Zarqhaoui dont les jeunes prônent le discours, vantent les noms d'où cette disposition psychologique propice pour accueillir et adopter l'idéologie de la violence prônée par ces symboles.
8. L'existence d'un courant laïc opposé à l'Islam dans certains pays du Maghreb Arabe dans le prétexte de s'opposer à l'Islam politique surtout en Algérie, au Maroc et en Tunisie ;ce qui a rendu les jeunes islamistes plus extrémistes.
9. Le facteur exogène car certains commentateurs politiques pensent que certaines parties étrangères se dressent derrière l'intensification de la violence idéologique dans la région à but de matérialiser leurs stratégies hégémoniques sur la région en prétextant que le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat algérien Renommé désormais Al Quaida dans le Maghreb Islamique, utilise parfois des armes de fabrication israélienne.
Ces causes existent de manière distanciée dans les pays maghrébins. Par exemple au Maroc, le discours islamique est très fort et les mouvements islamiques puisent leurs ressources d'une mémoire collective qui se conserve honorablement au DJihad la lutte contre la colonisation et dont les groupes de violence veulent profiter pour transformer l'image de lutte contre les impérialistes en un combat contre le pouvoir musulman dirigeant avec l'accusation de mécréance de l'autorité. L'Algérie est le seul pays arabe qui a connu la plus longue colonisation et dont le peuple a livré d'intenses luttes contre l'occupant ; ce qui a fait que la mémoire algérienne reste conservatrice et fidèle de la pensée jihadiste non parce que c'est un devoir légitime dicté par la religion, mais parce que c'est une conduite de refus du monopole de la bravoure et de l'héroïsme.

P C : Compte tenu de ces éclaircissements, selon vous quels sont les pays maghrébins les plus exposés aux menaces terroristes ?

M M : Pour ce qui est des pays du Maghreb Arabe qui sont les plus exposés à la menace terroriste,c'est évidement les pays dans lesquels se répand la diffusion du discours islamique à une grande à échelle et où opère activement le mouvement islamique non parce qu'ils sont conservateurs d'une idéologie " extrémisme et terrorisme " mais parce que quand le discours islamique s'écarte de l'assimilation du texte légal et de son interprétation pour prendre un aspect superflu, il se transforme en discours extrémiste. La preuve est que les mouvements jihadistes sont sortis de la houlette des frères musulmans qui sont des groupes qui prônent l'idéologie de la mesure et de la modération. L'Algérie est donc le pays le plus exposé à la propagation du discours islamiste extrémiste et par conséquent au terrorisme suivi du Maroc, de la Libye , de la Tunisie et de la Mauritanie dans le dernier rang.

P C:Quelles sont les garanties qui considèrent la Mauritanie comme un pays à l'abri de cette vague terroriste, notamment si l'on sait que le porte-parole d'El Qaeda dans la région du Maghreb islamique l'avait cité par le nom ?

M M: Les garanties qui épargneront la Mauritanie dans le court terme d'une vague de violence sont :

- - l'existence des érudits religieux qui représentent des sources référentielles acceptées par la plupart des jeunes qui portent à leur appréciation leurs interrogations relatives à des fetwas ou des interprétations des textes. Des érudits religieux reconnus pour leur droiture, leur indépendance par rapport au pouvoir ; ce qui est considéré comme un facteur important pour l'immunisation du peuple mauritanien contre la diffusion de l'idéologie de la violence.
- - La structure tribale et ce qui en résulte de rapports tribaux qui font ressentir fortement aux individus leur appartenance à la société mauritanienne et qui constituent quelque fois aussi un contrôle de leurs agissements.
- - le nomadisme qui reste l'une des caractéristiques du peuple mauritanien et qui ne souffre pas encore des aspects sociaux de la vie des villes notamment le crime organisé avec ses réalités qui encouragent l'individu à se débarrasser de la mainmise et de la surveillance de la famille et de la tribu. Le terrorisme n'est qu'une nouvelle forme de la criminalité organisée à un cadre idéologique et se drapant de la religion.
- - l'inexistence d'une mémoire collective qui glorifie le djihad car les mauritaniens n'ont pas mené une forte résistance militaire contre les colons. Les mahadras mauritaniennes n'enseignaient pas aussi le djihad aux élèves ; ce qui signifie que la mémoire des mauritaniens ne se ressource pas de l'idéologie jihadiste. Plusieurs exemples populaires montrent cela " ne t'oppose pas à celui dont la vapeur peut cuire ton gigot ", " qui pénètre une forêt siffle comme ces oiseaux ", " qui ne fait pas d'hypocrisie, n'acquiesce pas "
- - l'éloignement des couches démunies et marginalisées du cercle de concentration des mouvements islamiques. En effet, le discours islamique se développe encore dans un espace social encadré par une culture légale pacifiste et administrée par des valeurs islamiques qui déconseillent le recours à la violence " société Zwaya ". Si ce discours a commencé à se répandre dans des parties de la société mauritanienne et pénétrer dans les couches opprimées et analphabètes pour affaiblir l'appartenance sociale, il finira par produire l'idéologie de la violence car ayant trouvé un environnement propice. Et quand ces couches réaliseront l'illégitimité du pouvoir en place, elles témoigneront davantage de la haine et seront donc plus enclines à faire de la violence leur arme.

P C: De vos propos, on comprend qu'étant à l'abri de tout danger, les mauritaniens peuvent dormir tranquillement ?

M M : Le terrorisme traverse les continents fort bien et il existe potentiellement en Mauritanie. Il se transformera un jour de son profil de menace virtuelle à un danger réel si ces causes ne sont pas éradiquées. Pour les raisons suivantes, la Mauritanie connaît le phénomène de la l'abjuration qui est à l'origine de l'idéologie de la violence au Maroc et en Algérie :
- Le Maghreb arabe est un ensemble géographiquement ouvert aux frontières très poreuses et dont les Etats membres ont des peuples socialement liés les uns aux autres. La Mauritanie dispose de vastes frontières avec l'Algérie qui sont exploitées par le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat pour perpétrer ces attaques comme celle sur la caserne mauritanienne de Lemgheity qui s'est soldée par un bilan de 18 morts parmi les soldats mauritaniens bien que l'idéologie n'a pas besoin d'un visa ou d'un moyen de transport en nos jours.
- La prolifération de l'Internet ce qui facilite la propagation du discours des groupes de violence car le site permet la diffusion de son discours sur de plus grandes échelles.
- - la perturbation des rapports sociaux en raison de l'accélération du rythme d'urbanisation en Mauritanie ; ce qui pourra aggraver la pauvreté, l'analphabétisme, la marginalisation et le sentiment de privation.
- - L'accroissement du nombre des jeunes de l'âge de scolarité moyenne. Cette frange est la plus séduite par le discours extrémiste et l'appartenance aux mouvements de violence politique.
- L'existence d'un discours islamiste qui empoisonne le sentiment islamique et crée l'écart entre les jeunes et leur société en l'absence d'une culture opposée à ce sentiment.
- La prolifération des groupes salafistes qui désavoue le régime mauritanien et même la majorité des composantes de la société. En Mauritanie, certains considèrent la démocratie comme une mécréance et que l'imploration des chefs religieux l'est aussi alors que la majorité des mauritaniens en sont des praticiens.
- - L'échec de l'État mauritanien dans la réalisation du projet de développement et le niveau minimal de justice sociale qui procure un train de vie digne dans ce pays ; car l'un des visages du terrorisme n'est autre que cette expression de vengeance contre l'Etat.
- - La volonté de plusieurs mouvements islamistes implantés en Mauritanie pour discréditer les références religieuses des mauritaniens notamment l'organisation croyante El Acheariya, du figh Malikiya , du comportement : soufisme qui ont protégé partiellement les mauritaniens pendant l'absence de l'État central et son remplacement par une nouvelle structure.
- - la considération des symboles de l'extrémisme et du terrorisme comme des héros islamistes tel que Oussama Ben Laden dont la renommée sans frontières en Mauritanie a conduit les familles à appeler leurs progénitures avec son nom ou l'affichage de sa photo dans les maisons. Ceci constitue une expression partielle de son idéologie et de son action jihadiste ou terroriste, en plus d'une acceptation de ses positions politique qui est un prélude à son incarnation future par l'adoption de l'idéologie de l'abjuration et de l'explosion en plus de la déclaration de guerre à tout ce qui symbolise l'Occident et sa civilisation.

P C:: Cela veut dire que la Mauritanie est exposée à la menace terroriste ?

M M : Elle est sous menace terroriste pour le moyen et le long termes quand cette idéologie sortira de la maîtrise des références religieuses et que l'environnement social traditionnel faiblit et que le discours islamiste atteigne des espaces sociaux réceptifs à l'idéologie de la violence et du terrorisme pour dévoiler un discours opposé à la religion islamique.
A ce niveau, je vous énumère des indicateurs qui peuvent vous aider à comprendre l'histoire des premiers germes du terrorisme en Mauritanie.
- diffusion des livres de Seid Koutb, et son frère Mohamed Koutb et livres d'Oulémas salafistes qui a commencé à la fin des années 80. Il s'agit de livres qui sous entendent l'abjuration des dirigeants et de la société
- les étudiants mauritaniens qui ont été influencés par ce discours au cour de leurs études en Orient.
- les étudiants algériens qui ont afflué en Mauritanie en 1992 jusqu'aujourd'hui et qui ont emporté avec eux l'idéologie de l'abjuration et du djihad et qui ont refusé d'être enseignés la foi par les grands Oulémas de ce pays qualifiant cette dernière d' incorrecte.
- L'Institut des Sciences Islamiques et Arabes affilié à l'Université de l'Imam Mohamed Ben Saoud qui était en Mauritanie dont les collaborateurs et les disciples, surtout les algériens et marocains ont contribué à la diffusion de l'idéologie de l'abjuration.

P C : Mais il existe dans le pays un courant centriste réformateur qui ne cache pas leur admiration pour Ben Laden ?

M M: C'est vrai et ce faisant, il faut dire qu'en ter
mes d'idéologie, de discours, d'orientation et d'action le courant islamiste en Mauritanie ne s'est pas encore suffisamment développé et vit une crise d'identification. Je pense que ce courant a pris naissance en 1990 et est dirigé par des jeunes ; ce qui voudrait dire un certain penchant aux sentiments de cette frange. Toutefois,le groupe des frères musulmans auquel appartient ce courant- du moins de manière doctrinale- refuse l'idéologie d'Oussama Ben Laden comme ce dernier s'oppose à la sienne contrairement à ce qui prévaut en Mauritanie où des militants du courant des réformateurs centristes sont de admirateurs inconditionnels d'Oussama Ben Laden. Une situation qui pourrait s'expliquer par le fait qu'en principe, l'idéologie islamiste glorifie le djihad ou que ce courant conserve le profil de la première copie des frères musulmans ; d'où son incapacité à intégrer les progrès réalisés par l'idéologie mère depuis les années 90 jusqu'à nos jours ou qu'ils détestent la civilisation occidentale et par conséquent admirent tous ceux qui lui témoignent ho

Propos recueilles par Moulay



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