Il y a quelque temps, l’appel de certains à changer l’hymne national a provoqué une levée de bouclier et une vive polémique, pour remporter la palme d’or, au moment où l’on commémorait le Cinquantenaire de l’indépendance de notre pays de la France.
Parmi les plus connu de ces personnalités appelant à un tel changement figurait l’ancien candidat à la présidence, Sarr Ibrahima Moctar, qui avait dit à l’époque, que « l’hymne national est pratiquement ignoré par le peuple mauritanien ». Pourtant, le président de l’AJD/MR et icône de la lutte des Négro-mauritaniens n’est pas le premier à avoir lancé un tel appel ! Du fait que cet hymne, écrit par le grand savant Baba Ould Cheikh Sidiya, décédé en 1925, n’a pas effleuré l’être des mauritaniens et leur sensibilité patriotique parce qu’il n’avait pas été écrit pour une telle vocation. L’attitude de Sarr Ibrahima n’a pas fait l’objet de la vague de protestations qui ont accueilli les déclarations du président du mouvement de la « Nouvelle Pensée », le sénateur Mohamed Ould Ghadde, lors d’un entretien avec une radio locale, quand il a demandé, lui aussi, à ce que cet hymne soit remplacé ! Parce que, en toute simplicité, il n’a compris ses mots que tardivement et s’est rendu compte qu’il n’est pas « patriotique », parce qu’il ne parle pas des racines. Voilà ce qu’a dit le sénateur mais est-ce que l’un d’entre nous a demandé aux enfants comment ils réagissent à l’écoute de cet hymne ?
En parlant ainsi, Ould Ghadde évoquait, en réalité ce que pensent des milliers de mauritaniens, qui ne récitent pas le texte de l’hymne, y compris même parmi ceux qui le défendent aujourd’hui !
Pas parce qu’ils ont un quelconque sens du patriotisme mais, dans la plupart des cas, expriment un flot de sentiments qui considèrent que s’en prendre à cet hymne, c’est rejeter en bloc les idées qu’il exprime.
La réalité est qu’aucun mauritanien ne refuse l’hymne qui appelle à la Vénération d’Allah et à porter haut le Message de Son Prophète Mohamed (PSL). C’est une réalité qui reste attachée à l’aspect religieux qui doit rester inhérent à l’hymne national, mais cela ne veut pas dire qu’on doit faire de lui un totem national, surtout qu’il n’a pas été écrit pour un tel but. Et tout pouvoir national doit penser à le remplacer parce qu’il ne véhicule pas les aspirations de tous les mauritaniens, et reflète certains aspects des retards dont on souffre aujourd’hui et qui nous font ressembler aux sociétés ante islamiques attachés à tout le legs de leurs ancêtres. Un regard furtif sur les autres peuples montre qu’ils cherchent toujours à changer pour adapter sa réalité à ses aspirations. Et pour ce, des pays comme le Burkina Faso ont changé de nom. Les Espagnols qui travaillent à l’écriture d’un nouvel hymne national, trouvent que les mots de celui qu’ils ont (vive l’Espagne) leur rappellent la dictature militaire de Franco qui a dirigé le pays de 1936 à 1975. Tout comme l’Irak a aussi changé d’hymne national et de drapeau avec la volonté de tourner la page des guerres et des conflits entre factions. L’Irak a ainsi changé son hymen national cinq fois depuis le premier écrit à l’époque du royaume, en 1924. Egalement, le parlement Autrichien, a approuvé le changement du texte e l’hymne national pour qu’il renferme une allusion aux femmes ! L’hymne national de ce pays le présentait comme celui des « Grands fils » mais après le changement, il devient le pays des « Grandes et Grands fils ».
Ainsi, les peuples de la terre changent leurs hymnes nationaux, pour une raison ou une autre, sans que l’on ne taxe ceux qui le réclament de traîtres ou d’ennemis de la Nation. Parce que, tout simplement, il s’agit d’action humaine, capable d’être changée. Et puisque nous avons changé les régimes et les Constitution plus d’une fois, pourquoi alors ne pas changé d’hymne national dont les refrains ne sont repris que par la musique militaire, forcée en cela parce qu’il ravive en elle, plus d’une fois, l’ardeur et le sens de la patrie ?
Néma Oumar
Elhourriya le 05/01/2013
Source : kassataya
Parmi les plus connu de ces personnalités appelant à un tel changement figurait l’ancien candidat à la présidence, Sarr Ibrahima Moctar, qui avait dit à l’époque, que « l’hymne national est pratiquement ignoré par le peuple mauritanien ». Pourtant, le président de l’AJD/MR et icône de la lutte des Négro-mauritaniens n’est pas le premier à avoir lancé un tel appel ! Du fait que cet hymne, écrit par le grand savant Baba Ould Cheikh Sidiya, décédé en 1925, n’a pas effleuré l’être des mauritaniens et leur sensibilité patriotique parce qu’il n’avait pas été écrit pour une telle vocation. L’attitude de Sarr Ibrahima n’a pas fait l’objet de la vague de protestations qui ont accueilli les déclarations du président du mouvement de la « Nouvelle Pensée », le sénateur Mohamed Ould Ghadde, lors d’un entretien avec une radio locale, quand il a demandé, lui aussi, à ce que cet hymne soit remplacé ! Parce que, en toute simplicité, il n’a compris ses mots que tardivement et s’est rendu compte qu’il n’est pas « patriotique », parce qu’il ne parle pas des racines. Voilà ce qu’a dit le sénateur mais est-ce que l’un d’entre nous a demandé aux enfants comment ils réagissent à l’écoute de cet hymne ?
En parlant ainsi, Ould Ghadde évoquait, en réalité ce que pensent des milliers de mauritaniens, qui ne récitent pas le texte de l’hymne, y compris même parmi ceux qui le défendent aujourd’hui !
Pas parce qu’ils ont un quelconque sens du patriotisme mais, dans la plupart des cas, expriment un flot de sentiments qui considèrent que s’en prendre à cet hymne, c’est rejeter en bloc les idées qu’il exprime.
La réalité est qu’aucun mauritanien ne refuse l’hymne qui appelle à la Vénération d’Allah et à porter haut le Message de Son Prophète Mohamed (PSL). C’est une réalité qui reste attachée à l’aspect religieux qui doit rester inhérent à l’hymne national, mais cela ne veut pas dire qu’on doit faire de lui un totem national, surtout qu’il n’a pas été écrit pour un tel but. Et tout pouvoir national doit penser à le remplacer parce qu’il ne véhicule pas les aspirations de tous les mauritaniens, et reflète certains aspects des retards dont on souffre aujourd’hui et qui nous font ressembler aux sociétés ante islamiques attachés à tout le legs de leurs ancêtres. Un regard furtif sur les autres peuples montre qu’ils cherchent toujours à changer pour adapter sa réalité à ses aspirations. Et pour ce, des pays comme le Burkina Faso ont changé de nom. Les Espagnols qui travaillent à l’écriture d’un nouvel hymne national, trouvent que les mots de celui qu’ils ont (vive l’Espagne) leur rappellent la dictature militaire de Franco qui a dirigé le pays de 1936 à 1975. Tout comme l’Irak a aussi changé d’hymne national et de drapeau avec la volonté de tourner la page des guerres et des conflits entre factions. L’Irak a ainsi changé son hymen national cinq fois depuis le premier écrit à l’époque du royaume, en 1924. Egalement, le parlement Autrichien, a approuvé le changement du texte e l’hymne national pour qu’il renferme une allusion aux femmes ! L’hymne national de ce pays le présentait comme celui des « Grands fils » mais après le changement, il devient le pays des « Grandes et Grands fils ».
Ainsi, les peuples de la terre changent leurs hymnes nationaux, pour une raison ou une autre, sans que l’on ne taxe ceux qui le réclament de traîtres ou d’ennemis de la Nation. Parce que, tout simplement, il s’agit d’action humaine, capable d’être changée. Et puisque nous avons changé les régimes et les Constitution plus d’une fois, pourquoi alors ne pas changé d’hymne national dont les refrains ne sont repris que par la musique militaire, forcée en cela parce qu’il ravive en elle, plus d’une fois, l’ardeur et le sens de la patrie ?
Néma Oumar
Elhourriya le 05/01/2013
Source : kassataya