L’auteur de ces propos, est loin de notre combat, il vivait à une autre époque, non moins tragique, dans un autre contexte politique, culturel et civilisationnel, une conjoncture marquée par les drames de la guerre. C’était, en 1919 ; un an après la fin de la première guerre mondiale (1914-1918). Mais ces propos peuvent nous inspirer dans l’ambiance actuelle et de toujours de notre situation d’opprimés, d'exclus, d’humiliés et de marginalisés.
Ce qui m’intéresse dans ce passage cité, c’est la conjonction du passé et de l’avenir pour définir la conscience et signifier l’ancrage dans le présent. La détermination d'une conscience, se conçoit dans sa dimension active et vigilante. L'activité vivante de la conscience se caractérise ainsi, par le respect de la mémoire et la capacité d’anticipation. Ces deux dimensions font l’être conscient et trouvent effectivité dans le choix. Pour rendre opérationnel le choix, il faut bien prendre des décisions. Le processus décisionnaire, se doit de procéder au bilan, c’est-à-dire, une évaluation critique des actions accomplies en termes de points forts et de points faibles. Concrètement ça veut dire quoi, pour nous opprimés, depuis plus de cinquante ans ?
Que faire avec la revitalisation actuelle de la logique du système raciste et esclavagiste à travers les offensives que le président mauritanien a lancées par l’octroi des terres de la vallée à des hommes d’affaires saoudiens et l’opération du recensement ? Faut-il se résigner à assister à de nouvelles péripéties dramatiques, après les deux décennies les plus tragiques pour les populations africaines noires qui ont subi la tyrannie de Ould Taya ayant conduit au génocide de 1989- 1991 ? Ould Abdoul Aziz est-il si insatisfait du bilan, déjà très lourd, pour les victimes des années de Terreur au point de vouloir nous faire payer un tribut qui serait encore plus significatif que celui que Taya nous a déjà fait payer? Que faut-il penser de son semblant de prière à Kaëdi et de ses déclarations de séduction à l'égard des populations noires de la vallée ?
En effet, le mépris avec lequel, le général usurpateur présente la situation mérite que nous puissions réfléchir à des méthodes de mobilisation et d’organisation pour en finir avec un système, dont les représentants au sommet de l’Etat, ont toujours poursuivi le même objectif : éliminer toute possibilité de participation de la composante noire à la gestion politique du pays, en définitive annuler sa présence dans le pays. Tous les moyens les plus cyniques ont été utilisés dans le sens de nous exclure des centres de décision et du pouvoir. Le pouvoir confisqué par les représentants de la minorité maure se crispe et se cristallise en organisant un noyau dur et clos, qui conçoit de manière régulièrement actualisée, l'idéologie de la négation de la communauté noire, rejetant ainsi toute opportunité démocratique, comme si, le cadre démocratique signifierait leur disparition.
Tout le monde pensait, qu’après les crimes contre l’humanité commis par Ould Taya, et la vive émotion suscitée par l'atrocité des méthodes d'extermination des civils et des militaires de la composante noire, il n’y aurait plus possibilité de poursuivre la politique raciste et criminelle, de façon aussi radicale et extrémiste. L'attente vague de l'espoir d'un tournant s'amorçait. Il n'en est rien; la folie du négationnisme se poursuit par d'autres stratégies et ruses, illustrant ainsi l'inépuisable imagination de nos bourreaux, dès lors qu'il est question de mettre en application le déni de notre appartenance à notre propre pays. Une cohérence idéologique sans retenue, ni remise en cause, se renforce de manière impitoyable.
Quel cynisme! Quelle preuve de manque de générosité et d'humanisme! Toujours plus dans le sens de nous humilier, de nous faire souffrir, de nous dégoûter de la vie. Des intentions haineuses, des esprits étroits, de la cruauté inqualifiable nourrissent cette politique extrémiste, raciste qui n'a comme seul projet, que de vider la Mauritanie de sa composante africaine noire.
En effet, Ould Abdoul Aziz, depuis son arrivée au pouvoir, par l’arbitraire de la force et de la puissance des armes, après quelques hésitations de putschiste en quête de légitimation, a vite tranché, en réinscrivant le système dans la continuité de sa négation de la communauté noire, avec une réactualisation agressive des fondamentaux : l’arabisation à outrance, l’unilatéralisme des décisions et l’arrogance méprisante qui caractérisent désormais le comportement de notre président. Le cauchemar continue avec le prolongement de la nuit déjà longue de l’enfermement dans un horizon sans issue. L'indignation, la protestation, la colère et la révolte ne peuvent rien y faire; l'escalade dans la provocation se poursuit de manière irréfléchie, avec une attitude ostentatoire dans sa démonstration dans la toute puissance.
Aziz joue sérieusement avec le feu et ne doute de rien. Il impose et s'impose comme ses prédécesseurs sans hésitation: je suis le maître absolu des lieux et le despote d'un royaume sans foi, ni loi. Le règne de l'arbitraire, de l'injustice et de l'impunité est sans limites. Les victimes et les opprimés n'ont rien d'autre à faire, que de se résigner et se soumettre, particulièrement s'ils sont noirs, leur avis ne compte pas et ne pèsera nullement sur la marche du pays, résolument décidé à se construire, sans ce fardeau insupportable de la présence de la composante noire. « Il n'y a pas d'esclavage en Mauritanie» martèle Ould Abdoul Aziz ! Rhétorique de la reconnaissance de la réalité incontestable de l'esclavage et du racisme par l'énonciation du déni et de la méconnaissance. Une façon la plus plausible pour un raciste et un esclavagiste de reconnaître négativement ces deux fléaux qui rongent la société qui les pratique en toute tranquillité.
Même l'Afrique du Sud, des années terribles de l'apartheid, niait le racisme en inventant « le développement séparé ». Ne soyons pas étonnés, Aziz ne fait qu'accomplir la mission qui lui est dévolue à ce moment précis de l'histoire de la Mauritanie et de l'évolution de l'Etat mauritanien dans le concert des vaillantes nations démocratiques! Quelle témérité, notre président a assumé les missions de médiateur dans le conflit ivoirien! Pour la paix dans le monde et en Afrique, contre le terrorisme, mais partisan de l'oppression et de l'exclusion des noirs dans son pays.
Encore une fois, les opprimés, dans leur écrasante majorité, avaient pris leur désir pour la réalité ! C’était sans compter avec le dogme de la cohérence et de la cohésion qui caractérise l’idéologie de la domination et de l’oppression. La seule condition de préservation des intérêts et de consolidation des acquis de la composante maure au nom de laquelle s’exerce la confiscation du pouvoir, est de ne jamais faillir, quel qu’en soit le prix à payer. Il s’agit d’un dogme intouchable et non négociable. Quelle que soit l’approche idéologique, politique, philosophique, culturelle ou religieuse que l’on peut avoir du système politique mauritanien, de Ould Daddah à Ould Abdoul Aziz, c’est le principe de la domination, de la marginalisation et de l’exclusion des populations noires, qui s’applique dans cette Mauritanie où règne la culture de la haine de l’autre et de sa négation au quotidien.
Que de larmes, que de souffrances, que de vies brisées, afin de maintenir une vision chauviniste et xénophobe de la composante à part entière du pays, du fait de la différence de culture, de civilisation et de couleur, en dépit de la pratique de la même religion !
Ce n’est pas un hasard, si malgré les protestations actuelles, la plupart des organisations politiques mauritaniennes, les dignitaires, les intellectuels, les hommes d’affaires, les oulémas ont gardé le silence. Mais ce silence n’est pas l’expression de la peur, ni de l’opportunisme, encore moins de la lâcheté, mais un silence d’adhésion, de complicité et de solidarité aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Au nom d’un pacte scellé entre les différentes tribus qui sont d’accord sur la condition de la survie de l’Etat mauritanien. Survie qui réside dans la pérennisation du racisme et de l’esclavage. Le code d’honneur du tribalisme, creuset de la constellation des tribus et des clans est de maintenir cette cohésion digne de la société close qui repose sur l’instinct de survie.
Mais comment moderniser cette structure qui, à terme, n’est pas viable et ne serait pas défendable à l’heure où le processus démocratique se mondialise par la révolte des peuples ? D’où la trouvaille de l’opération du recensement, invention qui se veut au top dans la logique des animateurs idéologiques du système dont Ould Abdoul Aziz est chargé de mettre en exécution. Ainsi à la structure organisationnelle et institutionnelle du racisme d’Etat s’ajoutent les méthodes les plus redoutables de la dictature et du conservatisme le plus archaïque.
Dire que le régime mauritanien est une dictature, c’est simplement le banaliser et occulter la réalité des crimes racistes et esclavagistes, parce qu’un système raciste cumule tous les méfaits de la dictature, il en constitue la forme la plus cynique et la plus barbare. Evoquer les souffrances et la pauvreté des Mauritaniens, c’est présenter le problème majeur, sous la forme de généralité qui est commune à tous les pays du tiers-monde. Nous n’entrons pas dans ce jeu de dilution et de diversion. Le fond du problème mauritanien, c’est la confiscation de l’initiative politique par le verrou du racisme et de l’esclavage, dont la sève nourricière du pouvoir politique mauritanien, est le tribalisme.
En conséquence, devant l’immobilisme et l’absence de perspectives, c’est la constitution d’un mouvement de résistance contre le racisme, l’esclavage et l’impunité qui s’impose. Afin d’engager une campagne de sensibilisation de la communauté internationale, le continent africain et le monde arabe, il faut inventer une organisation, dont le but est de présenter à la face du monde l’alliance des racistes et des esclavagistes qui dirigent notre pays. La domination, l’oppression et l’exclusion de la composante noire de son propre pays doivent être le contenu essentiel de notre communication.
Il ne s’agit pas de maintenir des pressions, mais de se débarrasser des carcans organisationnels que sont les organisations politiques mauritaniennes taillées sur mesure. En se donnant un cadre d’action, de réflexion, et de mobilisation dont l’objectif est de développer la liberté de pensée et de propositions, une nouvelle perspective de libération va s’offrir à nous. Après les années Taya, il nous faut un mouvement de libération contre le racisme et l’esclavage à vocation internationaliste pour la reconquête de notre dignité et de notre droit à vivre et à exister dignement dans notre pays. Là où, notre droit à la vie est nié et notre présence remise en cause de façon violente et cynique, les batailles pour des postes relèvent de la cécité et de la haine de soi. Quant la négation de la dignité humaine est en jeu, il n’y qu’une seule attitude qui ait du sens, c’est la résistance. D’où l’exigence aujourd’hui d’une union des opprimés dans le but de créer une organisation dont la vocation est d’éradiquer l’apartheid mauritanien. L’Etat mauritanien est le seul Etat raciste et esclavagiste existant actuellement dans le monde.
L’urgence est à la résistance et non à la diversion ; la parenthèse Aziz est déjà longue, elle ne donnera rien de bon, au contraire, il persévère dans la haine et le racisme à l’instar de ses prédécesseurs, dont le plus sanguinaire s’appelle Ould Taya dont il est l’héritier et le disciple exalté. L’heure de la mobilisation a sonné, mettons fin à des espoirs paresseux et lâches pour entrer dans l’agir éthique du combat.
Notre conscience doit se nourrir de notre douloureux passé dont la mémoire dramatique ne cesse d’être réactualisée par nos bourreaux, à leur tête aujourd’hui, Mohamed Ould Abdoul Aziz qui a oublié la mémoire d’un de ses compagnons tombé à la fleur de l’âge et comme d’autres sous les balles du racisme exalté de Ould Taya : le lieutenant Sarr Amadou. La tragédie est en train de pointer à l’horizon. A qui le tour ? Mais le glas risque de sonner pour Aziz, cette fois-ci !
Hamdou Rabby SY
Ce qui m’intéresse dans ce passage cité, c’est la conjonction du passé et de l’avenir pour définir la conscience et signifier l’ancrage dans le présent. La détermination d'une conscience, se conçoit dans sa dimension active et vigilante. L'activité vivante de la conscience se caractérise ainsi, par le respect de la mémoire et la capacité d’anticipation. Ces deux dimensions font l’être conscient et trouvent effectivité dans le choix. Pour rendre opérationnel le choix, il faut bien prendre des décisions. Le processus décisionnaire, se doit de procéder au bilan, c’est-à-dire, une évaluation critique des actions accomplies en termes de points forts et de points faibles. Concrètement ça veut dire quoi, pour nous opprimés, depuis plus de cinquante ans ?
Que faire avec la revitalisation actuelle de la logique du système raciste et esclavagiste à travers les offensives que le président mauritanien a lancées par l’octroi des terres de la vallée à des hommes d’affaires saoudiens et l’opération du recensement ? Faut-il se résigner à assister à de nouvelles péripéties dramatiques, après les deux décennies les plus tragiques pour les populations africaines noires qui ont subi la tyrannie de Ould Taya ayant conduit au génocide de 1989- 1991 ? Ould Abdoul Aziz est-il si insatisfait du bilan, déjà très lourd, pour les victimes des années de Terreur au point de vouloir nous faire payer un tribut qui serait encore plus significatif que celui que Taya nous a déjà fait payer? Que faut-il penser de son semblant de prière à Kaëdi et de ses déclarations de séduction à l'égard des populations noires de la vallée ?
En effet, le mépris avec lequel, le général usurpateur présente la situation mérite que nous puissions réfléchir à des méthodes de mobilisation et d’organisation pour en finir avec un système, dont les représentants au sommet de l’Etat, ont toujours poursuivi le même objectif : éliminer toute possibilité de participation de la composante noire à la gestion politique du pays, en définitive annuler sa présence dans le pays. Tous les moyens les plus cyniques ont été utilisés dans le sens de nous exclure des centres de décision et du pouvoir. Le pouvoir confisqué par les représentants de la minorité maure se crispe et se cristallise en organisant un noyau dur et clos, qui conçoit de manière régulièrement actualisée, l'idéologie de la négation de la communauté noire, rejetant ainsi toute opportunité démocratique, comme si, le cadre démocratique signifierait leur disparition.
Tout le monde pensait, qu’après les crimes contre l’humanité commis par Ould Taya, et la vive émotion suscitée par l'atrocité des méthodes d'extermination des civils et des militaires de la composante noire, il n’y aurait plus possibilité de poursuivre la politique raciste et criminelle, de façon aussi radicale et extrémiste. L'attente vague de l'espoir d'un tournant s'amorçait. Il n'en est rien; la folie du négationnisme se poursuit par d'autres stratégies et ruses, illustrant ainsi l'inépuisable imagination de nos bourreaux, dès lors qu'il est question de mettre en application le déni de notre appartenance à notre propre pays. Une cohérence idéologique sans retenue, ni remise en cause, se renforce de manière impitoyable.
Quel cynisme! Quelle preuve de manque de générosité et d'humanisme! Toujours plus dans le sens de nous humilier, de nous faire souffrir, de nous dégoûter de la vie. Des intentions haineuses, des esprits étroits, de la cruauté inqualifiable nourrissent cette politique extrémiste, raciste qui n'a comme seul projet, que de vider la Mauritanie de sa composante africaine noire.
En effet, Ould Abdoul Aziz, depuis son arrivée au pouvoir, par l’arbitraire de la force et de la puissance des armes, après quelques hésitations de putschiste en quête de légitimation, a vite tranché, en réinscrivant le système dans la continuité de sa négation de la communauté noire, avec une réactualisation agressive des fondamentaux : l’arabisation à outrance, l’unilatéralisme des décisions et l’arrogance méprisante qui caractérisent désormais le comportement de notre président. Le cauchemar continue avec le prolongement de la nuit déjà longue de l’enfermement dans un horizon sans issue. L'indignation, la protestation, la colère et la révolte ne peuvent rien y faire; l'escalade dans la provocation se poursuit de manière irréfléchie, avec une attitude ostentatoire dans sa démonstration dans la toute puissance.
Aziz joue sérieusement avec le feu et ne doute de rien. Il impose et s'impose comme ses prédécesseurs sans hésitation: je suis le maître absolu des lieux et le despote d'un royaume sans foi, ni loi. Le règne de l'arbitraire, de l'injustice et de l'impunité est sans limites. Les victimes et les opprimés n'ont rien d'autre à faire, que de se résigner et se soumettre, particulièrement s'ils sont noirs, leur avis ne compte pas et ne pèsera nullement sur la marche du pays, résolument décidé à se construire, sans ce fardeau insupportable de la présence de la composante noire. « Il n'y a pas d'esclavage en Mauritanie» martèle Ould Abdoul Aziz ! Rhétorique de la reconnaissance de la réalité incontestable de l'esclavage et du racisme par l'énonciation du déni et de la méconnaissance. Une façon la plus plausible pour un raciste et un esclavagiste de reconnaître négativement ces deux fléaux qui rongent la société qui les pratique en toute tranquillité.
Même l'Afrique du Sud, des années terribles de l'apartheid, niait le racisme en inventant « le développement séparé ». Ne soyons pas étonnés, Aziz ne fait qu'accomplir la mission qui lui est dévolue à ce moment précis de l'histoire de la Mauritanie et de l'évolution de l'Etat mauritanien dans le concert des vaillantes nations démocratiques! Quelle témérité, notre président a assumé les missions de médiateur dans le conflit ivoirien! Pour la paix dans le monde et en Afrique, contre le terrorisme, mais partisan de l'oppression et de l'exclusion des noirs dans son pays.
Encore une fois, les opprimés, dans leur écrasante majorité, avaient pris leur désir pour la réalité ! C’était sans compter avec le dogme de la cohérence et de la cohésion qui caractérise l’idéologie de la domination et de l’oppression. La seule condition de préservation des intérêts et de consolidation des acquis de la composante maure au nom de laquelle s’exerce la confiscation du pouvoir, est de ne jamais faillir, quel qu’en soit le prix à payer. Il s’agit d’un dogme intouchable et non négociable. Quelle que soit l’approche idéologique, politique, philosophique, culturelle ou religieuse que l’on peut avoir du système politique mauritanien, de Ould Daddah à Ould Abdoul Aziz, c’est le principe de la domination, de la marginalisation et de l’exclusion des populations noires, qui s’applique dans cette Mauritanie où règne la culture de la haine de l’autre et de sa négation au quotidien.
Que de larmes, que de souffrances, que de vies brisées, afin de maintenir une vision chauviniste et xénophobe de la composante à part entière du pays, du fait de la différence de culture, de civilisation et de couleur, en dépit de la pratique de la même religion !
Ce n’est pas un hasard, si malgré les protestations actuelles, la plupart des organisations politiques mauritaniennes, les dignitaires, les intellectuels, les hommes d’affaires, les oulémas ont gardé le silence. Mais ce silence n’est pas l’expression de la peur, ni de l’opportunisme, encore moins de la lâcheté, mais un silence d’adhésion, de complicité et de solidarité aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Au nom d’un pacte scellé entre les différentes tribus qui sont d’accord sur la condition de la survie de l’Etat mauritanien. Survie qui réside dans la pérennisation du racisme et de l’esclavage. Le code d’honneur du tribalisme, creuset de la constellation des tribus et des clans est de maintenir cette cohésion digne de la société close qui repose sur l’instinct de survie.
Mais comment moderniser cette structure qui, à terme, n’est pas viable et ne serait pas défendable à l’heure où le processus démocratique se mondialise par la révolte des peuples ? D’où la trouvaille de l’opération du recensement, invention qui se veut au top dans la logique des animateurs idéologiques du système dont Ould Abdoul Aziz est chargé de mettre en exécution. Ainsi à la structure organisationnelle et institutionnelle du racisme d’Etat s’ajoutent les méthodes les plus redoutables de la dictature et du conservatisme le plus archaïque.
Dire que le régime mauritanien est une dictature, c’est simplement le banaliser et occulter la réalité des crimes racistes et esclavagistes, parce qu’un système raciste cumule tous les méfaits de la dictature, il en constitue la forme la plus cynique et la plus barbare. Evoquer les souffrances et la pauvreté des Mauritaniens, c’est présenter le problème majeur, sous la forme de généralité qui est commune à tous les pays du tiers-monde. Nous n’entrons pas dans ce jeu de dilution et de diversion. Le fond du problème mauritanien, c’est la confiscation de l’initiative politique par le verrou du racisme et de l’esclavage, dont la sève nourricière du pouvoir politique mauritanien, est le tribalisme.
En conséquence, devant l’immobilisme et l’absence de perspectives, c’est la constitution d’un mouvement de résistance contre le racisme, l’esclavage et l’impunité qui s’impose. Afin d’engager une campagne de sensibilisation de la communauté internationale, le continent africain et le monde arabe, il faut inventer une organisation, dont le but est de présenter à la face du monde l’alliance des racistes et des esclavagistes qui dirigent notre pays. La domination, l’oppression et l’exclusion de la composante noire de son propre pays doivent être le contenu essentiel de notre communication.
Il ne s’agit pas de maintenir des pressions, mais de se débarrasser des carcans organisationnels que sont les organisations politiques mauritaniennes taillées sur mesure. En se donnant un cadre d’action, de réflexion, et de mobilisation dont l’objectif est de développer la liberté de pensée et de propositions, une nouvelle perspective de libération va s’offrir à nous. Après les années Taya, il nous faut un mouvement de libération contre le racisme et l’esclavage à vocation internationaliste pour la reconquête de notre dignité et de notre droit à vivre et à exister dignement dans notre pays. Là où, notre droit à la vie est nié et notre présence remise en cause de façon violente et cynique, les batailles pour des postes relèvent de la cécité et de la haine de soi. Quant la négation de la dignité humaine est en jeu, il n’y qu’une seule attitude qui ait du sens, c’est la résistance. D’où l’exigence aujourd’hui d’une union des opprimés dans le but de créer une organisation dont la vocation est d’éradiquer l’apartheid mauritanien. L’Etat mauritanien est le seul Etat raciste et esclavagiste existant actuellement dans le monde.
L’urgence est à la résistance et non à la diversion ; la parenthèse Aziz est déjà longue, elle ne donnera rien de bon, au contraire, il persévère dans la haine et le racisme à l’instar de ses prédécesseurs, dont le plus sanguinaire s’appelle Ould Taya dont il est l’héritier et le disciple exalté. L’heure de la mobilisation a sonné, mettons fin à des espoirs paresseux et lâches pour entrer dans l’agir éthique du combat.
Notre conscience doit se nourrir de notre douloureux passé dont la mémoire dramatique ne cesse d’être réactualisée par nos bourreaux, à leur tête aujourd’hui, Mohamed Ould Abdoul Aziz qui a oublié la mémoire d’un de ses compagnons tombé à la fleur de l’âge et comme d’autres sous les balles du racisme exalté de Ould Taya : le lieutenant Sarr Amadou. La tragédie est en train de pointer à l’horizon. A qui le tour ? Mais le glas risque de sonner pour Aziz, cette fois-ci !
Hamdou Rabby SY