L’apparence que le pouvoir offre n’est pas toujours celle qui correspond à la réalité interne de l’appareil d’Etat. L’image visible d’un président qui tient en main les affaires du pays cache parfois l’autre face de l’autorité réelle.
Mais au fil du temps, les contradictions, les complots et les désaccords mettent à nu les chaînes du système de commandement. Pendant son règne, Ould Taya se voulait l’incarnation de l’absolutisme du pouvoir. Il avait l’autorité suffisante pour s’entourer de ses fidèles et quand il sentait les relents de la conspiration contre sa personne, il se débarrassait de ses adversaires.
C’est ce qui s’est passé à chaque fois qu’il soupçonnait un complot. Malgré tout, le pouvoir lui échappait pendant quelques moments au point de menacer de crouler. L’usure causée par le mauvais entourage, les faux renseignements, les conflits d’intérêts a eu raison sur un pouvoir branlant qui s’effilocha comme un château de cartes.
Ceux qui croyaient que Taya était protégé par Ely Ould Mohamed Vall, ainsi qu’une poignée de fidèles lieutenants parmi lesquels son fils et un carré, constitué de commandants de régions militaires ont fini par changer de lunettes.
Le dernier bastion de sécurité dirigé par un homme qui s’est fait pendant longtemps discret était entre les mains du colonel Mohamed Ould Abdel Aziz. Mais le coup d’Etat dirigé contre le palais de Taya par Saleh Ould Hannena a révélé qu’en réalité, la sécurité présidentielle n’était nulle part. Car ce jour-là, la débandade était totale. Le mythe Taya a vite cédé sous l’ambition du chef de son bataillon de sécurité convaincu que le vieux lion fragilisé n’a pas plus les forces pour contrôler la situation. La suite est connue.
Mais s’il y a des secrets à trouver dans le pouvoir de Taya c’est surtout dans ses relations avec des lobbies politico-économiques qui travaillaient en synergie avec les milieux des renseignements qui infiltraient tous les corps : l’armée, la police. Le rôle des tribus a été aussi catastrophique tant dans la gestion de l’économie que dans la discipline au sein des forces armées et de sécurité.
Jamais l’image tribale ne s’est reflétée dans les rangs de la grande muette. L’armée était devenue un partage tribal où les plus proches étaient les mieux servis. En même que le maître du pays critiquait le tribalisme, il cultivait ce phénomène dans l’administration civile et militaire.
Au moment où le discours sur la corruption et le favoritisme alimentait ses déclarations, Taya encourageait ses partisans à construire de belles villas et à dilapider l’argent du peuple pour soutenir sa réélection. Cette stratégie du contraste était l’un des secrets de sa politique. Tous les anciens colonels ont été récompensés par des sociétés d’Etat qu’ils géraient comme des casernes sans rendre des comptes à qui que ce soit.
Il aurait encore continué à diriger ce pays avec une facilité permanente si le hasard de l’histoire n’avait pas contrarié un pouvoir pourtant moribond mais qui faisait encore peur à un entourage corrompu et clochardisé par le gout du matériel. On s’attendait que la chute de Taya soit provoquée par le cœur du commandement.
Il est venu par une aile. Aujourd’hui, avec un président qui évolua à l’ombre de son prédécesseur, et entouré de Généraux aux ordres, l’autorité démocratique aura-t- elle la force qu’il faut pour ne pas être l’otage d’un cercle militaire. Est-ce pour éviter la répétition de l’histoire qu’une loi criminalisant les coups d’Etat va entrer bientôt en vigueur ?
Cheikh Tidiane Dia
Source: le renovateur
Mais au fil du temps, les contradictions, les complots et les désaccords mettent à nu les chaînes du système de commandement. Pendant son règne, Ould Taya se voulait l’incarnation de l’absolutisme du pouvoir. Il avait l’autorité suffisante pour s’entourer de ses fidèles et quand il sentait les relents de la conspiration contre sa personne, il se débarrassait de ses adversaires.
C’est ce qui s’est passé à chaque fois qu’il soupçonnait un complot. Malgré tout, le pouvoir lui échappait pendant quelques moments au point de menacer de crouler. L’usure causée par le mauvais entourage, les faux renseignements, les conflits d’intérêts a eu raison sur un pouvoir branlant qui s’effilocha comme un château de cartes.
Ceux qui croyaient que Taya était protégé par Ely Ould Mohamed Vall, ainsi qu’une poignée de fidèles lieutenants parmi lesquels son fils et un carré, constitué de commandants de régions militaires ont fini par changer de lunettes.
Le dernier bastion de sécurité dirigé par un homme qui s’est fait pendant longtemps discret était entre les mains du colonel Mohamed Ould Abdel Aziz. Mais le coup d’Etat dirigé contre le palais de Taya par Saleh Ould Hannena a révélé qu’en réalité, la sécurité présidentielle n’était nulle part. Car ce jour-là, la débandade était totale. Le mythe Taya a vite cédé sous l’ambition du chef de son bataillon de sécurité convaincu que le vieux lion fragilisé n’a pas plus les forces pour contrôler la situation. La suite est connue.
Mais s’il y a des secrets à trouver dans le pouvoir de Taya c’est surtout dans ses relations avec des lobbies politico-économiques qui travaillaient en synergie avec les milieux des renseignements qui infiltraient tous les corps : l’armée, la police. Le rôle des tribus a été aussi catastrophique tant dans la gestion de l’économie que dans la discipline au sein des forces armées et de sécurité.
Jamais l’image tribale ne s’est reflétée dans les rangs de la grande muette. L’armée était devenue un partage tribal où les plus proches étaient les mieux servis. En même que le maître du pays critiquait le tribalisme, il cultivait ce phénomène dans l’administration civile et militaire.
Au moment où le discours sur la corruption et le favoritisme alimentait ses déclarations, Taya encourageait ses partisans à construire de belles villas et à dilapider l’argent du peuple pour soutenir sa réélection. Cette stratégie du contraste était l’un des secrets de sa politique. Tous les anciens colonels ont été récompensés par des sociétés d’Etat qu’ils géraient comme des casernes sans rendre des comptes à qui que ce soit.
Il aurait encore continué à diriger ce pays avec une facilité permanente si le hasard de l’histoire n’avait pas contrarié un pouvoir pourtant moribond mais qui faisait encore peur à un entourage corrompu et clochardisé par le gout du matériel. On s’attendait que la chute de Taya soit provoquée par le cœur du commandement.
Il est venu par une aile. Aujourd’hui, avec un président qui évolua à l’ombre de son prédécesseur, et entouré de Généraux aux ordres, l’autorité démocratique aura-t- elle la force qu’il faut pour ne pas être l’otage d’un cercle militaire. Est-ce pour éviter la répétition de l’histoire qu’une loi criminalisant les coups d’Etat va entrer bientôt en vigueur ?
Cheikh Tidiane Dia
Source: le renovateur