L’approvisionnement en eau de Nouakchott en cours d’amélioration

La situation de l’approvisionnement en eau potable des populations de Nouakchott, pour cette année sera meilleure que l’année précédente, a indiqué à APA le directeur général de la Société nationale d’eau (SNDE), Cheikh Abdellahi Ould Houeibib, se basant sur les mesures prises pour augmenter la production de l’eau pour alimentater la capitale mauritanienne.



"Nous avons introduit depuis septembre 2007 une augmentation de la production d’eau de l’ordre de 10.000 mètres cubes par jour, a précisé Ould Houeibib dans un entretien exclusif avec APA, à Nouakchott.

Pour lui, il s’agit d’un « apport significatif qui réduira le manque d’eau » dans cette ville abritant un million d’habitants, soit environ le tiers de la population mauritanienne.

Cette performance a été rendue possible grâce notamment à la réalisation de nouveaux forages pour augmenter la capacité de production et réduire l’effet des incidents techniques d’exploitation, a-t-il dit.

Il y a eu également, a expliqué Ould Houeibib, "le renforcement du système de distribution par la réalisation de nouveaux réservoirs, la réhabilitation de certains tronçons du réseau et l’amélioration de la configuration de celui-ci par la réalisation de nouveaux maillages afin de mieux répartir le débit et la pression disponibles".

La ville de Nouakchott dont les habitants connaissent des manques d’eau aigus, surtout pendant la saison sèche, est approvisionnée à partir de la nappe d’Idini, distante de 55 Km au sud.

Selon le patron de la SNDE, "il a été aussi jugé utile de lancer des campagnes de sensibilisation pour les populations sur la nécessité de l’économie de l’eau et sur les méfaits de la fraude".

Il assure qu’à l’heure actuelle, l’eau est disponible dans la plupart des quartiers de Nouakchott raccordés au réseau de distribution, exceptées certaines poches se trouvant en particulier à des points hauts ou sur des extrémités du réseau.

« Les actions se multiplient pour leur trouver des solutions », a-t-il ajouté, tout en reconnaissant ne pas avoir actuellement la capacité de satisfaire tous les besoins en eau de la ville en toute saison.

Ould Houeibib explique cette insuffisance par un « déficit structurel » de production d’eau par rapport aux « besoins grandissants » de la ville qui atteignaient 30%. Le déficit en eau se trouve aujourd’hui à sa plus faible valeur depuis plus de 20 ans à cause des augmentations de la production ces deux dernières années et de l’amélioration du système de distribution.

« L’accroissement démographique et l’évolution des niveaux de vie ont engendré une augmentation sensible des besoins en eau, en particulier pendant la période de chaleur qui va de mai à octobre de chaque année », a-t-il encore dit.

Toujours est il que le problème d’eau à Nouakchott ne sera définitivement réglé avec l’avènement du projet Aftout Essahili consistant à approvisionner la ville à partir du Fleuve Sénégal.

Les espoirs des populations de Nouakchott portés sur ce projet sont bien justifiés car leur approvisionnement en eau potable sera assuré régulièrement, a souligné le directeur général de la SNDE, annonçant que dans un premier temps, la production atteindra quelque 170.000 mètres cubes par jour.

Le démarrage officiel de ce gigantesque ouvrage a été lancé le 28 novembre 2007 dans la foulée des activités commémoratives du 47ème anniversaire de l’indépendance mauritanienne.

En 2020, la production est attendue aux alentours de 220.000 mètres cubes par jour, ajoute Ould Houeibib qui assure par ailleurs qu’à l’horizon de 2030, la totalité des besoins en eau potable de Nouakchott sera prise en charge par ce projet.

Il a précisé qu’avec le démarrage effectif de l’approvisionnement à partir du Fleuve Sénégal, l’adduction d’Idini servira d’appoint pour l’alimentation de la ville en eau.

Interrogé sur la position des autres riverains du Fleuve Sénégal par rapport au drainage des eaux du fleuve vers Nouakchott, le patron de la SNDE a affirmé qu’aucun de ces pays n’a formulé de réserves à ce sujet.

« Les quantités d’eau à soutirer sont minimes par rapport aux capacités de retenue du barrage de Diama », a-t-il relevé.


Source: APA
(M)