Au ministère des Relations internationales, c’est le branle-bas de combat. Le service du protocole, avec sa trentaine d’employés, devra veiller à l’accueil des 68 chefs de gouvernement invités au sommet d’octobre, sans compter les autres présidents, premiers ministres et ministres qui feront le détour par Québec pendant l’année, plusieurs à la faveur des multiples congrès et événements prévus. La présidente du Chili, Michelle Bachelet, pourrait notamment s’ajouter à la liste cet été.
Enfin, parce qu’ils ont, d’un point de vue protocolaire, le statut de ministre, chacun des quelque 50 cardinaux attendus au Congrès eucharistique international de juin aura droit aux petits soins protocolaires. «Ce qui fait qu’au total, à la fin de l’année, le nombre de visiteurs, dignitaires, chefs de gouvernement va être le plus élevé qu’on n’aura jamais eu», note le chef du protocole au MRI, Daniel Legault. «Je vais moins voyager à l’international, mais j’ai bien l’impression que je vais voyager beaucoup entre le bureau et l’aéroport pour accueillir ces gens», renchérit la ministre des Relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay.
Une première période intensive débutera à la mi-juin avec le Congrès eucharistique. En juillet, le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, Abdou Diouf, ouvrira à Québec l’Assemblée parlementaire de la Francophonie ainsi que le Congrès mondial des profs de français. Puis, dans les semaines précédant le Sommet, le protocole devra de nouveau mettre les bouchées doubles : conférence ministérielle de la francophonie, assemblée des maires francophones, etc. «En prévision du Sommet, on s’attend à ce que la presque totalité des délégations viennent en prévisite, en août principalement, explique M. Legault. Très souvent, ces délégations sont dirigées par le ministre responsable. On a là des défis opérationnels.»
Le travail du protocole, explique son chef, en est un de longue haleine. «Des mois et des mois de préparation pour une mission d’une semaine. Tous les petits détails doivent être réglés avant. Il faut qu’on fasse tous les parcours pour s’assurer que les angles de vue pour les journalistes sont corrects, que la poignée de main va se dérouler comme elle doit se dérouler. Parce que dans l’accueil que réserve le chef d’État à son visiteur, il y a déjà un message.»
Ce travail de minutie va parfois jusqu’à changer un «plan de table» parce que les éclaireurs de tel dignitaire vous apprendront qu’il est dur d’oreille. C’est aussi aller accueillir à l’aéroport le ministre indien de l’Industrie en y mettant une touche spéciale «pour qu’il sache qu’il n’était pas le troisième dans la liste des quatre que j’accueille cette semaine», dit Daniel Legault.
On peut aussi avoir des surprises. En vue d’une visite de Lucien Bouchard au Wisconsin, en 2000, le patron de l’aéroport de Milwaukee a demandé aux éclaireurs québécois combien de temps il devait fermer l’espace aérien pour accueillir le F-27 du premier ministre. «Il avait reçu deux semaines plus tôt Bill Clinton et tout l’espace aérien avait été fermé pour des raisons de sécurité.»
Il faut s’adapter aux façons de faire différentes. Comme lors de la visite en 2006 du roi de Suède, arrivé avec pas moins de trois responsables du protocole, soit ceux du roi, de la reine et du ministère des Affaires étrangères. «C’était très agréable, mais dans un mode très différent de lorsque le gouverneur du Vermont vient ici, laisse tomber M. Legault. C’est un peu plus direct.» Dans certains cas aussi, recevoir un chef d’État africain peut impliquer de tenir compte de SES épouses. À ceux qui ne voient dans le protocole que maniérisme et coutumes obsolètes, Daniel Legault répond qu’il s’agit d’une «langue». «C’est essentiel aux rouages entre les États. Et des gens de protocole qui travaillent très bien, ce sont des gens qu’on ne voit pas. C’est la discrétion. On sert à aplanir les difficultés, à codifier les choses avant que les chefs soient ensemble pour faire avancer tel ou tel dossier. On voit à ce que les gens parlent le même langage.»
Au fil des ans, le Québec, seule province canadienne dotée d’un ministère des Relations internationales, a trouvé son style, dit M. Legault. Quelque part entre les protocoles d’inspiration impériale de l’Angleterre et de la France — en visite officielle à l’Élysée, vous êtes accueillis par des personnages en livrée et gantés — et ceux des Américains, qui visent l’efficacité à tout prix. «On est un heureux amalgame des deux, je dirais, parce qu’on a une culture et une forte influence européenne dans notre façon de faire des relations internationales. Mais on est aussi en Amérique.»
Notre couleur américaine? «Une certaine simplicité.» Est-ce que notre couleur canadienne, l’éternelle guerre de drapeaux Ottawa-Québec, viendra pimenter cette année de grande visite? «On essaie d’éviter ça, répond la ministre Monique Gagnon-Tremblay. MM. Charest et Martin ont signé une entente, qui a été respectée par le gouvernement de M. Harper, pour qu’on puisse éviter ces guerres de drapeaux et en arriver à des ententes entre grandes personnes. Pour l’instant, ça va bien.»
Source: cyberpresse
(M)
Enfin, parce qu’ils ont, d’un point de vue protocolaire, le statut de ministre, chacun des quelque 50 cardinaux attendus au Congrès eucharistique international de juin aura droit aux petits soins protocolaires. «Ce qui fait qu’au total, à la fin de l’année, le nombre de visiteurs, dignitaires, chefs de gouvernement va être le plus élevé qu’on n’aura jamais eu», note le chef du protocole au MRI, Daniel Legault. «Je vais moins voyager à l’international, mais j’ai bien l’impression que je vais voyager beaucoup entre le bureau et l’aéroport pour accueillir ces gens», renchérit la ministre des Relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay.
Une première période intensive débutera à la mi-juin avec le Congrès eucharistique. En juillet, le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, Abdou Diouf, ouvrira à Québec l’Assemblée parlementaire de la Francophonie ainsi que le Congrès mondial des profs de français. Puis, dans les semaines précédant le Sommet, le protocole devra de nouveau mettre les bouchées doubles : conférence ministérielle de la francophonie, assemblée des maires francophones, etc. «En prévision du Sommet, on s’attend à ce que la presque totalité des délégations viennent en prévisite, en août principalement, explique M. Legault. Très souvent, ces délégations sont dirigées par le ministre responsable. On a là des défis opérationnels.»
Le travail du protocole, explique son chef, en est un de longue haleine. «Des mois et des mois de préparation pour une mission d’une semaine. Tous les petits détails doivent être réglés avant. Il faut qu’on fasse tous les parcours pour s’assurer que les angles de vue pour les journalistes sont corrects, que la poignée de main va se dérouler comme elle doit se dérouler. Parce que dans l’accueil que réserve le chef d’État à son visiteur, il y a déjà un message.»
Ce travail de minutie va parfois jusqu’à changer un «plan de table» parce que les éclaireurs de tel dignitaire vous apprendront qu’il est dur d’oreille. C’est aussi aller accueillir à l’aéroport le ministre indien de l’Industrie en y mettant une touche spéciale «pour qu’il sache qu’il n’était pas le troisième dans la liste des quatre que j’accueille cette semaine», dit Daniel Legault.
On peut aussi avoir des surprises. En vue d’une visite de Lucien Bouchard au Wisconsin, en 2000, le patron de l’aéroport de Milwaukee a demandé aux éclaireurs québécois combien de temps il devait fermer l’espace aérien pour accueillir le F-27 du premier ministre. «Il avait reçu deux semaines plus tôt Bill Clinton et tout l’espace aérien avait été fermé pour des raisons de sécurité.»
Il faut s’adapter aux façons de faire différentes. Comme lors de la visite en 2006 du roi de Suède, arrivé avec pas moins de trois responsables du protocole, soit ceux du roi, de la reine et du ministère des Affaires étrangères. «C’était très agréable, mais dans un mode très différent de lorsque le gouverneur du Vermont vient ici, laisse tomber M. Legault. C’est un peu plus direct.» Dans certains cas aussi, recevoir un chef d’État africain peut impliquer de tenir compte de SES épouses. À ceux qui ne voient dans le protocole que maniérisme et coutumes obsolètes, Daniel Legault répond qu’il s’agit d’une «langue». «C’est essentiel aux rouages entre les États. Et des gens de protocole qui travaillent très bien, ce sont des gens qu’on ne voit pas. C’est la discrétion. On sert à aplanir les difficultés, à codifier les choses avant que les chefs soient ensemble pour faire avancer tel ou tel dossier. On voit à ce que les gens parlent le même langage.»
Au fil des ans, le Québec, seule province canadienne dotée d’un ministère des Relations internationales, a trouvé son style, dit M. Legault. Quelque part entre les protocoles d’inspiration impériale de l’Angleterre et de la France — en visite officielle à l’Élysée, vous êtes accueillis par des personnages en livrée et gantés — et ceux des Américains, qui visent l’efficacité à tout prix. «On est un heureux amalgame des deux, je dirais, parce qu’on a une culture et une forte influence européenne dans notre façon de faire des relations internationales. Mais on est aussi en Amérique.»
Notre couleur américaine? «Une certaine simplicité.» Est-ce que notre couleur canadienne, l’éternelle guerre de drapeaux Ottawa-Québec, viendra pimenter cette année de grande visite? «On essaie d’éviter ça, répond la ministre Monique Gagnon-Tremblay. MM. Charest et Martin ont signé une entente, qui a été respectée par le gouvernement de M. Harper, pour qu’on puisse éviter ces guerres de drapeaux et en arriver à des ententes entre grandes personnes. Pour l’instant, ça va bien.»
Source: cyberpresse
(M)