L’Editorial : A mon ami Djibril Diallo.

Djibril Diallo, le journaliste-militant était encore interpellé. Il a été emprisonné pour la troisième fois en moins d’un mois à cause de son militantisme. Militant pour une Mauritanie juste et égalitaire. Cher ami, tu es pour une Mauritanie libérée du joug des mentalités bédouines et rétrogrades.

Une Mauritanie des Mauritaniens égaux en droits et en devoirs. Une Mauritanie repensée dans ses fondamentaux pour être en phase avec notre ère. Ere d’une Mauritanie insécable, une Mauritanie de la liberté, de la responsabilité et d’une société juste et équilibrée.

Cher ami, au moment où tu cherchais à te faire une place dans l’étroitesse de la pièce, comme un vulgaire délinquant avec tes codétenus, nous sirotions notre thé après un menu délicieux : honte à nous ! Sans comprendre, cher ami, nous ignorons que c’est nous qui sommes privés de liberté et qui sommes dans un trou obscur. Car nous ne comprenions pas le sens de votre captivité.

Une captivité voire une pédagogie pour servir ton pays, ta patrie : la Mauritanie. Un pays que tu aimes tant pour qui tu te bats et pour l’amour duquel tu es prêt à retourner en prison. Ton engagement, ton courage pour ton combat contre le déshonneur et la corruption des esprits de tes contemporains t’anime sans relâche.

Ton voeu pour des solutions nouvelles libératrices d’une Mauritanie juste et épanouie fait de toi un incompris pour ceux là mêmes contre lesquels tu te bats avec la force de ta plume, de ton verbe sans concession et ton militantisme sans répit sur le terrain. Pour ce voeu, le jour n’est plus lointain, c’est l’exigence même de notre époque.

Mon ami, tu donnes sens à ton existence. Mon ami, tu fais honneur et reste être l’un des rares digne fils de cette Mauritanie qui nous a tout donné. Sans honte et à tête haute, tu mérites, cette terre de tes ancêtres.

Quant à nous autres, impuissants sous le poids du fardeau de la peur de s’assumer devant l’histoire et pour la Mauritanie, on préfère le combat virtuel derrière les écrans de nos computers ; un autre exercice de distraction. Dans l’indignité, on attend avec impatience ta liberté pour te serrer la main après t’avoir croisé dans l’une des ruelles de notre capitale et te dire Bravo.

Car n’est pas Djibril Diallo qui veut… Ce courage qui gouverne tes actions nous renseigne sur ton identité mauritanienne, une identité loin de tout sectarisme et de tout chauvinisme et loin très loin de toi le racisme. En toi, cher ami, résident l’amour et la force de toutes les communautés de ce pays.

Djibril, c’est toi le Beydane du combat d’une Mauritanie juste

Djibril, c’est toi le Poular pour une Mauritanie égalitaire

Djibril, c’est toi le soninké du combat contre la corruption

Djibril, c’est toi le wolof du combat contre l’exclusion

Djbril, c’est toi le haratin du combat de la liberté

Toi le Mauritanien tout court de cette Mauritanie que nous recherchons et jamais celle des flagorneurs, autres menteurs et hypocrites qui ont toujours constitué des braises ardentes pour la Mauritanie et pour le prince qu’ils acclament…

Seydi Moussa Camara


Source : La Nouvelle Expression (Mauritanie) VIA CRIDEM