Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, le 6 juin 2011 à Nouakchott
Au delà d'une unanimité de façade pour privilégier une sortie de crise négociée, le front de l'Union africaine (UA) semble se lézarder sur la Libye, le chef de la médiation africaine estimant désormais que le départ du colonel Mouammar Kadhafi est devenu une "nécessité".
"Quoiqu'il arrive, il y aura une solution négociée, même avec le temps. Dans tous les cas, Kadhafi ne peut plus diriger la Libye", a déclaré mardi le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, dans un entretien à l'AFP à Nouakchott.
"Son départ devient une nécessité", a même estimé M. Ould Abdel Aziz, qui préside le comité de chefs d'Etat de l'UA chargé de trouver une solution politique négociée au conflit libyen.
Peu de temps après le début de la rébellion armée mi-février, l'Union africaine a mis au point et n'a cessé de défendre depuis une délicate "feuille de route" prévoyant un cessez-le-feu et l'instauration d'une période de transition. Un appel resté lettre morte sur le terrain où l'Otan a poursuivi sa campagne de bombardements contre l'armée du colonel Kadhafi.
Tripoli avait accepté ces propositions, mais le Conseil National de la Transition (CNT), au nom des rebelles, avait posé comme préalable un départ du colonel Kadhafi et de ses fils.
C'est la première fois qu'un chef d'Etat du continent impliqué dans cette médiation évoque dans des termes aussi directs le départ du dirigeant libyen, dont les soutiens internationaux ne cessent de se réduire depuis que l'Otan a pris les commandes de l'intervention internationale le 31 mars.
L'UA affirmait haut et fort jusqu'à présent l'impératif d'une solution négociée, s'opposant à l'intervention militaire des pays occidentaux au nom notamment de la "protection des civils" et d'une "résolution africaine" au conflit.
"Il y avait jusqu'à présent un discours de façade" de l'organisation continentale sur la Libye, où le départ de Kadhafi n'était jamais mentionné, explique une source diplomatique à l'UA.
"Mais dans les discussions directes avec Kadhafi, les chefs d'Etats (du panel sur la Libye) lui ont dit qu'il devait partir", souligne cette source.
C'est donc un "changement de position publique", constate ce diplomate, qui y voit "un revirement salutaire", car "si certains chefs d'Etats ont des liens privilégiés avec Kadhafi, une majorité d'entre eux sait qu'il n'y a pas d'autre alternative que son départ".
"Il est clair que de plus en plus de chefs d'Etat africains se sentent libres d'exprimer leur antipathie contre Kadhafi", dont la chute "n'est plus qu'une question de temps", constate Paul-Simon Handy, directeur des études de l'Institute for Security Studies (ISS), installé en Afrique du Sud.
"L'unité de façade que l'UA aime souvent présenter sur ses positions est en train de se fissurer", observe M. Handy, ceci sans doute parce que "l'UA se rend compte de la réalité sur le terrain".
Le sujet avait été déjà vivement débattu lors du mini-sommet extraordinaire de l'UA à Addis Abeba les 25 et 26 mai, consacré à la Libye.
Plusieurs délégations avaient alors demandé sans succès que figure par écrit dans la "feuille de route" le départ du colonel Kadhafi comme condition à la résolution de la crise.
Dans les coulisses du sommet, un haut responsable de l'UA avait une nouvelle fois défendu la "feuille de route" africaine comme le seul plan élaboré de sortie de crise pour l'après-Kadhafi.
Et cette même source cependant d'ajouter: personne ne doit être "dupe", les jours du colonel Kadhafi sont comptés, et nul n'en doute vraiment au sein de l'UA.
A ce jour, seuls deux pays africains, le Sénégal et la Gambie, ont franchi le pas et officiellement reconnu la rébellion du CNT comme "représentant légitime du peuple libyen".
Source: AFP
"Quoiqu'il arrive, il y aura une solution négociée, même avec le temps. Dans tous les cas, Kadhafi ne peut plus diriger la Libye", a déclaré mardi le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, dans un entretien à l'AFP à Nouakchott.
"Son départ devient une nécessité", a même estimé M. Ould Abdel Aziz, qui préside le comité de chefs d'Etat de l'UA chargé de trouver une solution politique négociée au conflit libyen.
Peu de temps après le début de la rébellion armée mi-février, l'Union africaine a mis au point et n'a cessé de défendre depuis une délicate "feuille de route" prévoyant un cessez-le-feu et l'instauration d'une période de transition. Un appel resté lettre morte sur le terrain où l'Otan a poursuivi sa campagne de bombardements contre l'armée du colonel Kadhafi.
Tripoli avait accepté ces propositions, mais le Conseil National de la Transition (CNT), au nom des rebelles, avait posé comme préalable un départ du colonel Kadhafi et de ses fils.
C'est la première fois qu'un chef d'Etat du continent impliqué dans cette médiation évoque dans des termes aussi directs le départ du dirigeant libyen, dont les soutiens internationaux ne cessent de se réduire depuis que l'Otan a pris les commandes de l'intervention internationale le 31 mars.
L'UA affirmait haut et fort jusqu'à présent l'impératif d'une solution négociée, s'opposant à l'intervention militaire des pays occidentaux au nom notamment de la "protection des civils" et d'une "résolution africaine" au conflit.
"Il y avait jusqu'à présent un discours de façade" de l'organisation continentale sur la Libye, où le départ de Kadhafi n'était jamais mentionné, explique une source diplomatique à l'UA.
"Mais dans les discussions directes avec Kadhafi, les chefs d'Etats (du panel sur la Libye) lui ont dit qu'il devait partir", souligne cette source.
C'est donc un "changement de position publique", constate ce diplomate, qui y voit "un revirement salutaire", car "si certains chefs d'Etats ont des liens privilégiés avec Kadhafi, une majorité d'entre eux sait qu'il n'y a pas d'autre alternative que son départ".
"Il est clair que de plus en plus de chefs d'Etat africains se sentent libres d'exprimer leur antipathie contre Kadhafi", dont la chute "n'est plus qu'une question de temps", constate Paul-Simon Handy, directeur des études de l'Institute for Security Studies (ISS), installé en Afrique du Sud.
"L'unité de façade que l'UA aime souvent présenter sur ses positions est en train de se fissurer", observe M. Handy, ceci sans doute parce que "l'UA se rend compte de la réalité sur le terrain".
Le sujet avait été déjà vivement débattu lors du mini-sommet extraordinaire de l'UA à Addis Abeba les 25 et 26 mai, consacré à la Libye.
Plusieurs délégations avaient alors demandé sans succès que figure par écrit dans la "feuille de route" le départ du colonel Kadhafi comme condition à la résolution de la crise.
Dans les coulisses du sommet, un haut responsable de l'UA avait une nouvelle fois défendu la "feuille de route" africaine comme le seul plan élaboré de sortie de crise pour l'après-Kadhafi.
Et cette même source cependant d'ajouter: personne ne doit être "dupe", les jours du colonel Kadhafi sont comptés, et nul n'en doute vraiment au sein de l'UA.
A ce jour, seuls deux pays africains, le Sénégal et la Gambie, ont franchi le pas et officiellement reconnu la rébellion du CNT comme "représentant légitime du peuple libyen".
Source: AFP