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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Je suis noir et mauritanien par Habiboullah KANE


Je suis noir et mauritanien par Habiboullah KANE
Les opérations d’enrôlement en cours en Mauritanie montre à quel point nos autorités sont capables de fouler au pied les règles élémentaires de droit et d’humilier une communauté toute entière : Au départ, on nous disait que le projet de réforme de l’état civil voté au parlement permettait : d’avoir un registre national unique de population attribuant un numéro d’identification national à tout mauritanien, de créer un guichet unique pour faciliter les démarches administratives, et de délivrer tous les documents (passeports, cartes d’identité, actes de naissances, etc.) par une seule administration. En théorie, ce dispositif était plus fiable que le RANVEC (Recensement Administratif national à vocation électorale) de 1997.

En 1999, un agent du RANVEC est venu nous recenser à la maison et nous a remis nos papiers d’état civil datés et signés (feuillets jaunes). Avec ces feuillets, on nous a établi nos cartes d’identité qu’on disait infalsifiables. Tout se passait bien. En 2011, 12 ans après, c’est nous-mêmes qui devons nous déplacer chez les agents recenseurs qui ne sont ni juges, ni procureurs et leur prouver que nous sommes mauritaniens. Ces agents peuvent, selon leur vouloir, déchoir un individu de sa nationalité et il devient du coup apatride sans aucun moyen de recours. Dans un pays de droit comme la France, « seul un décret, après avis conforme du conseil d’état peut déchoir un individu de la nationalité » et cette déchéance n’est appliquée que pour des actes qualifiés de crime. La déchéance n’est pas applicable s’il a pour résultat de rendre l’individu apatride (art 25 du code civil français). Le code civil mauritanien inspiré du code civil français enfreint ses propres règles et le citoyen n’a aucun moyen légal de faire valoir ce droit! Les agents recruteurs (qui n’ont aucune compétence en droit) se substituent aux juges et aux procureurs et ne se basent sur aucun critère objectif pour juger de la recevabilité ou non d’un dossier. Chaque centre de recensement a ses propres règles, ses propres critères. Tous les membres de la commission nationale de recensement (ils sont 19) sont issus de la composante maure sauf 1. Dans une émission télévisée, ce singleton a lui-même douté de sa nationalité mauritanienne à cause de son nom de famille et le Président de l’Agence nationale chargée des opérations d’enrôlement le lui a fait savoir.

A travers les différents témoignages, nous avons tous compris que le pouvoir mauritanien a déjà défini une feuille de route aux agents recenseurs : épurer le fichier de sa composante négro africaine, publier enfin les statistiques démographiques de la Mauritanie tant attendues depuis plus de 10 ans, montrer à la face du monde que la composante maure constitue l’ethnie majoritaire et, en prévision d’échéances électorales futures, manipuler le fichier électoral qui a déjà volé en éclat. Le Professeur Hamdou Rabby SY, Biram ould Abeid, Abderahmane Ngaidé dit Bassel, Ciré BA, Boubacar Diagana, Haimoud, Lo Gourmo, Abda Wone et d'autres que je ne pourrais pas tous citer nous ont bien sensibilisé sur le plan d'épuration ethnique qui se prépare. Ils sont ma source d'inspiration.

Les Beydanes, eux, ne sont soumis à aucun interrogatoire, aucune exigence pour prouver qu’ils sont mauritaniens: c’est déjà évident pour les agents recenseurs. Je les appelle Beydanes car les Haratines appartiennent à la communauté négro africaine. Ce qui bouleverse arithmétiquement le plan muri par le pouvoir. Même si les beydanes sont d’origine sahraoui, marocaine, algérienne ou arabe tout court, ils peuvent dormir sur leurs lauriers. C’est pourquoi ils ne bronchent pas, ils ne s’associent pas à nos marches, ils ne dénoncent pas car ils considèrent que ce n’est pas leur combat. Seuls quelques Beydanes comme Mohamed Ould Maouloud, Aminetou Mint Moctar et Ahmeddou Jiddou Aly, entres autres, se sont insurgé contre les opérations sectaires d’enrôlement. A aucun moment on a entendu d'autres leaders beydanes s’insurger contre ces opérations sectaires. Au contraire, ces leaders cherchent à dialoguer avec Aziz en vue des prochaines échéances électorales pour se repositionner. Le combat que nous menons actuellement est le cadet de leur souci. Les événements de 1989 sont là pour nous reveiller.

Donc personne ne combattra à notre place. C’est à nous société civile de prendre notre destin en main et d’opposer notre résistance à cette politique d’exclusion par tous les moyens : par des manifestations, par des campagnes de sensibilisation et de mobilisation, par des mots d'ordre, par des blocus des centres de recensement comme le préconisent certains de mes amis, etc.
Toutes ces actions doivent être coordonnées par un seul mouvement. Je lance un appel à tous mes compatriotes negro africains pour qu’on ne relâche pas la pression sur le pouvoir pour un arrêt définitif de ces opérations humiliantes. Il y va de notre survie. Joignons aussi l'acte à la parole: c'est bien de faire des déclarations, d'écrire des articles pour dénoncer, sensibiliser et mobiliser mais c'est encore mieux que nos intellectuels participent activement aux manifestations de grande envergure, aux blocus, etc. Seules les actions pratiques feront trembler les tenants du système.

J’en profite pour féliciter la jeunesse du mouvement « Touche pas à ma nationalité » qui regroupe tous les mauritaniens. Cette jeunesse (exemple MAPROM) a apporté du sang neuf à nos différentes actions.


Source: Habiboullah KANE


Membre du mouvement "Touche pas à ma nationalité"
Dimanche 14 Août 2011 - 18:47
Dimanche 14 Août 2011 - 18:46
INFOS AVOMM
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1.Posté par Ciré BA le 27/07/2011 15:31
Bravo et Félicitations Habiboullah.

2.Posté par foutanké le 27/07/2011 17:10
Bien dit et je suis entierement d'accord avec vous ,joignons les actes aux paroles.
svp coordonner et sensibiliser tous le monde en cas de sit in ou de mainf pour que ts soient mobilisés. resistons ,resistons "so neddo woumi woumti yo ando ko guité nafata" je m'execuse pour le proverbe.

3.Posté par Bassel le 27/07/2011 18:21

Merci de nous rappeler à l'ordre de cette manière
"Joignons aussi l'acte à la parole: c'est bien de faire des déclarations, d'écrire des articles pour dénoncer, sensibiliser et mobiliser mais c'est encore mieux que nos intellectuels participent activement aux manifestations de grande envergure, aux blocus, etc. Seules les actions pratiques feront trembler les tenants du système".
Nos intellectuels ne prennent que des initiatives privées, solitaires, inefficaces et douteuses. Mais il arrive des moements dans la vie d'un peuple que ceux qui pensent pouvoir être au-dessus de la mêlée de se concerter car toutes les diasporas du monde agisssent ainsi. Mais des "inimitiés" insensées, des désirs de visibilité incongrus gènent toute possibilité de taire les vanités individuelles pour un instant.
Oui les intellectuels doivent avoir un cadre d'expression parallèlement à leurs axtivités militantes afin non seulement de rentabiliser leur capital intellectuel mais aussi la surface sociale sur laquelle est bâtie cette dernière.
Cela devait aller de soit, mais bon Bassel veut prendre sa petite plume la tremper pour ne pas passer ridicule et la gratitude des autres viendra con,forter son égo. Finalement, il est satisfait car ayant joint sa petite voix inaudible et ayant renvoyé la honte il reprend sa vie "normale".
IL NOUS FAUT UN CADRE DANS LEQUEL NOUS DEVONS NOUS EXPRIMER LIBREMENT MALGRE LES RESERVES QU'IMPOSE LA LIGNE DE PARTI. JE PENSE QUE QUELQUES UNS COMPRENDRONT CE CRI ET JE PARLE LA DIRECTEMENT A MES AINES EN TOUT : HAMDOU, CIRE, BOUBA, TOKA et mes jeunes comme les BOCAR BA, ABDA WONE, MOULAYE DIOUM....... IL NOUS FAUT UN CADRE FORMEL CAR SANS VANITE LE CAPITAL QUE NOUS AVONS S'EN FOUT DES APPARTENANCES ET NOS RELATIONS DANS LE MONDE DOIVENT SIGNIFIER.
AUX AUTRES AUSSI D'ACCEPETER AVEC MODESTIE L'EXISTENCE DES "INTELLOS". PAS FACILE MAIS FAISABLE.

IL FAUT UNE COORDINATION DES INTELLECTUELS NEGROS-MAURITANIENS OUVERTE ET INTELLIGENTE, AGRSSIVE ET LOBBYISTE.....

Ciao

4.Posté par Moulaye Dioum le 28/07/2011 00:12
un texte de qualité. Merci habib

5.Posté par SALL MALICK le 28/07/2011 01:06
Merci Foutanké,merci Bassel joigons les actes aux paroles si vous prennez vos reponsabilités d'intellectuels négros mauritaniens nous seront à vos cotés.
L'heure d'agir est arrivée.Bon courage

6.Posté par oumar le 17/08/2011 01:20
lutter pour la justice , l'unité , l'égalité , il n'y a pas plus noble , bravo et bonne continuation

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