Israël a annoncé jeudi être entré quelques heures avec des chars dans la bande de Gaza, pour "préparer le champ de bataille" d'une offensive terrestre, au 20e jour de sa guerre contre le Hamas.
Cette probable opération, promise à maintes reprises depuis l'attaque meurtrière sans précédent du mouvement palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, inquiète une grande partie de la communauté internationale. "Durant la nuit, l'armée a mené un raid ciblé avec des chars dans le nord de la bande de Gaza, dans le cadre de ses préparatifs pour les prochaines étapes du combat", selon un communiqué du porte-parole militaire. Les soldats "ont quitté la zone" à la fin de l'opération, a-t-il assuré.
Selon des images en noir et blanc rendues publiques par l'armée israélienne, des véhicules blindés et des bulldozers passent au travers d'un grillage de protection, similaire à celui séparant Israël de la bande de Gaza. Selon l'armée israélienne, durant leur incursion nocturne, les soldats "ont localisé et frappé de nombreux terroristes, leurs infrastructures et des positions de lancement de roquettes antichars, et opéré pour préparer le champ de bataille".
Mercredi soir, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait confirmé la préparation d'une offensive terrestre contre le Hamas dans la bande de Gaza. "Quand, comment, combien, et les considérations que nous prenons en compte, je ne peux pas rentrer dans le détail", avait-il indiqué. Et en prélude à cette opération, l'armée israélienne bombarde sans relâche la bande de Gaza où s'entassent 2,4 millions de Palestiniens, soumis aussi à "un siège total" qui les prive d'eau, de nourriture et d'électricité.
"Erreur"
Une offensive terrestre s'annonce difficile dans ce territoire très densément peuplé, truffé de tunnels où le Hamas cache armes et combattants, et en présence de plus de 200 otages. Elle inquiète une grande partie de la communauté internationale.
Le président français Emmanuel Macron a jugé mercredi, au Caire, qu'une offensive terrestre "massive" dans la bande de Gaza serait une "erreur". Son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi a, lui, appelé à éviter une "invasion terrestre de Gaza".
Aux Etats-Unis, le président Joe Biden a affirmé mercredi qu'Israël avait "le droit" et "la responsabilité" de se défendre mais qu'il devait faire tout son possible "pour protéger les civils innocents". M. Biden a toutefois assuré ne pas avoir "exigé" auprès de M. Netanyahu qu'il retarde son éventuelle offensive jusqu'à la libération des otages aux mains du Hamas.
Quelque 220 otages ont été emmenés à Gaza par les combattants du mouvement islamiste palestinien, classé terroriste par les Etats-Unis, Israël et l'Union européenne, selon les chiffres des autorités israéliennes. Quatre femmes ont été libérées depuis vendredi soir.
"Nous sommes malades d'angoisse, malades d'angoisse", répète à Paris, en France, Moran Betzer Tayar, une femme de 54 ans dont le neveu et son épouse ont été pris en otages au kibboutz Nirim, exhortant le Hamas à "faire preuve d'humanité".
L'attaque du Hamas a fait plus de 1.400 personnes en Israël, principalement des civils, selon les autorités. Le Hamas, qui contrôle depuis 2007 la bande de Gaza, soumise depuis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime, a quant à lui annoncé mercredi un nouveau bilan de plus de 6.500 morts, majoritairement des civils, depuis le début le 7 octobre des bombardements israéliens.
"Pauses" humanitaires
Pour les Etats-Unis, un cessez-le-feu "à ce stade ne bénéficierait qu'au Hamas". La Maison Blanche a suggéré plutôt des "pauses" pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire. Réunis en sommet jeudi à Bruxelles, les 27 pays de l'Union européenne vont débattre de cet appel à une "pause humanitaire".
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait appelé mardi à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" et condamné les "violations claires du droit humanitaire" dans le territoire palestinien, provoquant la colère d'Israël.
Seuls quelques dizaines de camions chargés d'aide humanitaire sont arrivés à Gaza depuis le 21 octobre en provenance d'Egypte, alors qu'au moins cent camions par jour seraient nécessaires, estime l'ONU. Cette dernière réclame d'urgence la livraison de carburant pour faire fonctionner les générateurs dans les hôpitaux, pomper et purifier l'eau. Ce qu'Israël exclut, affirmant que cela profiterait au Hamas.
Selon Mohammed Abu Selmeya, le directeur de l'hôpital Shifa dans la ville de Gaza, le plus grand du territoire, "dix hôpitaux sont déjà hors service" et "plus de 90% des médicaments et des produits sont épuisés".
L'approvisionnement en eau au sud du marais de Wadi Gaza s'est temporairement amélioré, selon le dernier rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), grâce à de petites quantités de carburant prélevées dans les réserves de l'agence pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et de l'UNICEF. "Cependant, le carburant disponible dans ces installations sera épuisé d'ici le 26 octobre", a-t-il ajouté.
"Aucun endroit sûr"
Le 7 octobre, en plein shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas avaient infiltré Israël depuis la bande de Gaza, semant la terreur lors de cette attaque d'une violence et d'une ampleur sans précédent depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948. Le Premier ministre israélien a reconnu mercredi qu'il devra lui aussi "rendre des comptes", après cette attaque qui a sidéré le pays, mais "plus tard" après la guerre.
Depuis le 15 octobre, l'armée israélienne appelle la population du nord de la bande de Gaza, où les bombardements sont les plus intenses, à évacuer vers le sud, et au moins 1,4 million de Palestiniens ont fui leur foyer depuis le début de la guerre, selon l'ONU. Toutefois, les frappes continuent aussi de toucher le sud, où sont massés plusieurs centaines de milliers de civils. Mercredi, l'une d'entre elles a touché un supermarché de Rafah. L'ONU a affirmé jeudi qu'"aucun endroit n'était sûr à Gaza".
"J'ai survécu à cinq guerres et un million d'escalades", déclare Jawaher al-Aqraa, professeure d'anglais réfugiée chez son frère dans le camp de Deir el-Balah (centre). "Mais avec cette guerre, j'ai l'impression de ne faire qu'attendre mon tour pour mourir". Une frappe dans un autre camp de réfugiés du centre du territoire palestinien a tué la famille du principal correspondant à Gaza d'Al-Jazeera, Wael al-Dahdouh, a indiqué mercredi la chaîne qatarie.
Alors qu'une partie de la communauté internationale redoute un embrasement régional, l'armée israélienne a annoncé mercredi soir des frappes contre le Liban en réponse à un tir de missile sol-air. Plus tôt, elle avait dit avoir frappé des infrastructures militaires en Syrie après des tirs vers son territoire. La tension est très vive aussi en Cisjordanie occupée où plus de cent Palestiniens ont été tués dans des violences depuis le 7 octobre, selon le ministère palestinien de la Santé.
AFP
Source : VOA Afrique (USA)
Cette probable opération, promise à maintes reprises depuis l'attaque meurtrière sans précédent du mouvement palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, inquiète une grande partie de la communauté internationale. "Durant la nuit, l'armée a mené un raid ciblé avec des chars dans le nord de la bande de Gaza, dans le cadre de ses préparatifs pour les prochaines étapes du combat", selon un communiqué du porte-parole militaire. Les soldats "ont quitté la zone" à la fin de l'opération, a-t-il assuré.
Selon des images en noir et blanc rendues publiques par l'armée israélienne, des véhicules blindés et des bulldozers passent au travers d'un grillage de protection, similaire à celui séparant Israël de la bande de Gaza. Selon l'armée israélienne, durant leur incursion nocturne, les soldats "ont localisé et frappé de nombreux terroristes, leurs infrastructures et des positions de lancement de roquettes antichars, et opéré pour préparer le champ de bataille".
Mercredi soir, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait confirmé la préparation d'une offensive terrestre contre le Hamas dans la bande de Gaza. "Quand, comment, combien, et les considérations que nous prenons en compte, je ne peux pas rentrer dans le détail", avait-il indiqué. Et en prélude à cette opération, l'armée israélienne bombarde sans relâche la bande de Gaza où s'entassent 2,4 millions de Palestiniens, soumis aussi à "un siège total" qui les prive d'eau, de nourriture et d'électricité.
"Erreur"
Une offensive terrestre s'annonce difficile dans ce territoire très densément peuplé, truffé de tunnels où le Hamas cache armes et combattants, et en présence de plus de 200 otages. Elle inquiète une grande partie de la communauté internationale.
Le président français Emmanuel Macron a jugé mercredi, au Caire, qu'une offensive terrestre "massive" dans la bande de Gaza serait une "erreur". Son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi a, lui, appelé à éviter une "invasion terrestre de Gaza".
Aux Etats-Unis, le président Joe Biden a affirmé mercredi qu'Israël avait "le droit" et "la responsabilité" de se défendre mais qu'il devait faire tout son possible "pour protéger les civils innocents". M. Biden a toutefois assuré ne pas avoir "exigé" auprès de M. Netanyahu qu'il retarde son éventuelle offensive jusqu'à la libération des otages aux mains du Hamas.
Quelque 220 otages ont été emmenés à Gaza par les combattants du mouvement islamiste palestinien, classé terroriste par les Etats-Unis, Israël et l'Union européenne, selon les chiffres des autorités israéliennes. Quatre femmes ont été libérées depuis vendredi soir.
"Nous sommes malades d'angoisse, malades d'angoisse", répète à Paris, en France, Moran Betzer Tayar, une femme de 54 ans dont le neveu et son épouse ont été pris en otages au kibboutz Nirim, exhortant le Hamas à "faire preuve d'humanité".
L'attaque du Hamas a fait plus de 1.400 personnes en Israël, principalement des civils, selon les autorités. Le Hamas, qui contrôle depuis 2007 la bande de Gaza, soumise depuis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime, a quant à lui annoncé mercredi un nouveau bilan de plus de 6.500 morts, majoritairement des civils, depuis le début le 7 octobre des bombardements israéliens.
"Pauses" humanitaires
Pour les Etats-Unis, un cessez-le-feu "à ce stade ne bénéficierait qu'au Hamas". La Maison Blanche a suggéré plutôt des "pauses" pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire. Réunis en sommet jeudi à Bruxelles, les 27 pays de l'Union européenne vont débattre de cet appel à une "pause humanitaire".
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait appelé mardi à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" et condamné les "violations claires du droit humanitaire" dans le territoire palestinien, provoquant la colère d'Israël.
Seuls quelques dizaines de camions chargés d'aide humanitaire sont arrivés à Gaza depuis le 21 octobre en provenance d'Egypte, alors qu'au moins cent camions par jour seraient nécessaires, estime l'ONU. Cette dernière réclame d'urgence la livraison de carburant pour faire fonctionner les générateurs dans les hôpitaux, pomper et purifier l'eau. Ce qu'Israël exclut, affirmant que cela profiterait au Hamas.
Selon Mohammed Abu Selmeya, le directeur de l'hôpital Shifa dans la ville de Gaza, le plus grand du territoire, "dix hôpitaux sont déjà hors service" et "plus de 90% des médicaments et des produits sont épuisés".
L'approvisionnement en eau au sud du marais de Wadi Gaza s'est temporairement amélioré, selon le dernier rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), grâce à de petites quantités de carburant prélevées dans les réserves de l'agence pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et de l'UNICEF. "Cependant, le carburant disponible dans ces installations sera épuisé d'ici le 26 octobre", a-t-il ajouté.
"Aucun endroit sûr"
Le 7 octobre, en plein shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas avaient infiltré Israël depuis la bande de Gaza, semant la terreur lors de cette attaque d'une violence et d'une ampleur sans précédent depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948. Le Premier ministre israélien a reconnu mercredi qu'il devra lui aussi "rendre des comptes", après cette attaque qui a sidéré le pays, mais "plus tard" après la guerre.
Depuis le 15 octobre, l'armée israélienne appelle la population du nord de la bande de Gaza, où les bombardements sont les plus intenses, à évacuer vers le sud, et au moins 1,4 million de Palestiniens ont fui leur foyer depuis le début de la guerre, selon l'ONU. Toutefois, les frappes continuent aussi de toucher le sud, où sont massés plusieurs centaines de milliers de civils. Mercredi, l'une d'entre elles a touché un supermarché de Rafah. L'ONU a affirmé jeudi qu'"aucun endroit n'était sûr à Gaza".
"J'ai survécu à cinq guerres et un million d'escalades", déclare Jawaher al-Aqraa, professeure d'anglais réfugiée chez son frère dans le camp de Deir el-Balah (centre). "Mais avec cette guerre, j'ai l'impression de ne faire qu'attendre mon tour pour mourir". Une frappe dans un autre camp de réfugiés du centre du territoire palestinien a tué la famille du principal correspondant à Gaza d'Al-Jazeera, Wael al-Dahdouh, a indiqué mercredi la chaîne qatarie.
Alors qu'une partie de la communauté internationale redoute un embrasement régional, l'armée israélienne a annoncé mercredi soir des frappes contre le Liban en réponse à un tir de missile sol-air. Plus tôt, elle avait dit avoir frappé des infrastructures militaires en Syrie après des tirs vers son territoire. La tension est très vive aussi en Cisjordanie occupée où plus de cent Palestiniens ont été tués dans des violences depuis le 7 octobre, selon le ministère palestinien de la Santé.
AFP
Source : VOA Afrique (USA)