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Y' aurait-elle une guerre des chiffres entre les autorités étatiques et les dirigeants du COREMI (Collectif des rescapés militaires) ?Rien n’est moins sûr.Mais chacun assure d’ores et déjà sa défense.Les premiers n’ont retenu que 974 militaires radiés et publié pour l’instant la liste des 701 personnes, qui se partagent le pactole de 850. 351.527 millions d’UM.Les seconds soutiennent qu’ils ont envoyé la liste de 1468 personnes radiées à l’Etat via le COVIRE.Ce qui a poussé les responsables du COREMI à disqualifier la Commission de liquidation pour le manque de sérieux dans son travail.
Par ailleurs, l’Etat semble prendre faits et causes de la liste publiée par la Commission de liquidation. Car, des sources proches de l’Etat argument que les militaires «radiés», qui n’auraient pas vu leur nom sur la liste des 701, sont déserteurs de l’armée. Faudrait-il alors répondre à la question : «Pourquoi ces militaires ont-ils désertés des rangs de l’armée au moment des tueries ou des torturés?» Devraient-ils attendre qu’on leur fasse passer aux armes ? Comme disait le plus grand résistant africain : «Echapper son tueur par la fuite est aussi une manière de montrer son attachement à la vie». Ce n’est pas donc de la lâcheté.
Confidences émouvantes
Il y a très longtemps pour dire depuis plus d’une dizaine d’années, les militaires radiés des forces armées de la Défense et de la Sécurité de la Mauritanie tentaient tant bien que mal à fondre dans la masse de la population mauritanienne. Et ce, nonobstant les atrocités qu’ils ont subies des jours, des semaines, des mois voire des années dans les mains de leurs frères d’armes du moins de leurs bourreaux en armes dans les lieux de détention. Certains de ces militaires radiés portent encore des stigmates des brimades comme si c’était hier qu’ils ont été torturés. «J’ai été arrêté à Akjoujt durant les douloureux événements de 1989, torturé étant malade pour des faits que je n’ai pas commis et enfermé pendant 2mois et 7jours. Dans la prison, j’y ai passé des jours sans manger, ni boire. A cause des coups de poings et des pieds, j’ai perdu ma dentition (il a ouvert sa bouche pour montrer sa prothèse dentaire comme pour se justifier). Le jour de ma libération, mes bourreaux m’ont demandé d’écrire une demande de mon départ de l’armée nationale. Chose que j’ai faite sous la contrainte bien sur», se souvient le Caporal Ndiaye Amadou, matricule 85.293. Souvenir pour souvenir, adjudant Sall Abdoulaye, mécanicien de profession dans l’armée, a été arrêté en 1990, se confie : «Tous les problèmes ont commencé dans une localité sise à 30km de la ville d’Aleg. Là-bas, nous avons été injustement accusés de la préparation d’un coup de force. Certains avaient comme motif d’arrestation d’être des ressortissants sénégalais, d’autres des flamistes. Les accusations étaient évidemment sans aucun fondement. Pour parler personnellement de mon cas, ils m’ont ligoté et torturé pendant des jours. Je n’ai eu mon salut quand l’arrivée du colonel Cheikh Ould Mohamed Saleh, qui commandait notre zone militaire. Arrivé, il a dit à ceux qui m’ont ligoté : «Maintenant que vous avez ligoté Sall Abdoulaye, qui va désormais réparer vos voitures ? N’ayant pas donné de réponse à cette question, ils ont été contraints de me détacher, mais pas relâcher». Tout le monde n’a pas évidemment eu la même chance que l’adjudant Sall Abdoulaye. Plus loquace, ce dernier a parlé des signes avant-coureurs : «Les événements de 1989 ont tout d’abord commencé par la disparition surprise de certains citoyens. Plusieurs fois, nous avions découvert les corps sans vie de certaines personnes dans la brousse». Tout comme l’adjudant Sall Abdoulaye d’autres hommes de troupe de la 6ème région militaire ont été rayés des contrôles de l’armée le 28 mai 1991 pour motif de «mauvaise manière de servir» la partie mauritanienne. Ils sont au nombre de 13 personnes, entre autres, Caporal Micka Mamadou, matricule 78.105, Caporal Bâ Oumar Demba, matricule 77.833 ; Soldat 2ème classe Saw Amadou Mamadou, matricule 78.976 ; Soldat 1ère classe Niass Amadou matricule 70.405. En effet, tous ces hommes ont été radiés de l’effectif des forces armées mauritaniennes de la Défense et de la Sécurité, mais aussi ont en commun ne pas être retenus sur la liste des 701 personnes, qui bénéficieront sans aucun doute de l’indemnisation. Et continuent à s’interroger sur la motivation réelle des hommes et des femmes de la commission de liquidation qui composent la commission de liquidation du passif humanitaire.
«Quels sont les gens qui composent la commission de liquidation ?»
Ainsi s’interrogent les militaires radiés et les responsables du COREMI. Réunis pour une rencontre explicative, ces derniers, qui ont vu ou pas leurs patronymes sur la liste des 701 personnes, n’ont pas manqué de saluer non seulement la décision «courageuse» du président Mohamed Ould Abdel Aziz, mais aussi et surtout de déplorer un certain nombre de manquements notamment le règlement unilatéral du passif humanitaire, le refus d’implication des radiés au processus, le manque de transparence dans l’élaboration des listes. Ce qui aurait aujourd’hui laissé plusieurs personnes en rade. Si l’on en croit au président du COREMI, Capitaine Sy Aboubacry, son collectif compte présentement 1756 militaires radiés. Et les autorités militaires n’ont avancé que le nombre de 974 radiés, mais publié une liste de 701 personnes. Ceci étant fait, les uns et les autres, qui sont soit omis ou soit pas pris en compte, ne cessent de s’interroger sur la composition de la commission de liquidation du passif humanitaire. Pour cause, ils veulent désormais connaître les personnes qui la composent. Pis, ils l’ont disqualifiée pour motif du manque de sérieux dans son travail de l’élaboration des listes. Car, le COREMI dit d’avoir envoyé à l’Etat la liste de 1468 personnes via le COVIRE alors que la Commission n’a retenue que 974 militaires radiés et publié la liste de 701bénéficiaires.
Camara Mamady
Le -renovateur.com
Par ailleurs, l’Etat semble prendre faits et causes de la liste publiée par la Commission de liquidation. Car, des sources proches de l’Etat argument que les militaires «radiés», qui n’auraient pas vu leur nom sur la liste des 701, sont déserteurs de l’armée. Faudrait-il alors répondre à la question : «Pourquoi ces militaires ont-ils désertés des rangs de l’armée au moment des tueries ou des torturés?» Devraient-ils attendre qu’on leur fasse passer aux armes ? Comme disait le plus grand résistant africain : «Echapper son tueur par la fuite est aussi une manière de montrer son attachement à la vie». Ce n’est pas donc de la lâcheté.
Confidences émouvantes
Il y a très longtemps pour dire depuis plus d’une dizaine d’années, les militaires radiés des forces armées de la Défense et de la Sécurité de la Mauritanie tentaient tant bien que mal à fondre dans la masse de la population mauritanienne. Et ce, nonobstant les atrocités qu’ils ont subies des jours, des semaines, des mois voire des années dans les mains de leurs frères d’armes du moins de leurs bourreaux en armes dans les lieux de détention. Certains de ces militaires radiés portent encore des stigmates des brimades comme si c’était hier qu’ils ont été torturés. «J’ai été arrêté à Akjoujt durant les douloureux événements de 1989, torturé étant malade pour des faits que je n’ai pas commis et enfermé pendant 2mois et 7jours. Dans la prison, j’y ai passé des jours sans manger, ni boire. A cause des coups de poings et des pieds, j’ai perdu ma dentition (il a ouvert sa bouche pour montrer sa prothèse dentaire comme pour se justifier). Le jour de ma libération, mes bourreaux m’ont demandé d’écrire une demande de mon départ de l’armée nationale. Chose que j’ai faite sous la contrainte bien sur», se souvient le Caporal Ndiaye Amadou, matricule 85.293. Souvenir pour souvenir, adjudant Sall Abdoulaye, mécanicien de profession dans l’armée, a été arrêté en 1990, se confie : «Tous les problèmes ont commencé dans une localité sise à 30km de la ville d’Aleg. Là-bas, nous avons été injustement accusés de la préparation d’un coup de force. Certains avaient comme motif d’arrestation d’être des ressortissants sénégalais, d’autres des flamistes. Les accusations étaient évidemment sans aucun fondement. Pour parler personnellement de mon cas, ils m’ont ligoté et torturé pendant des jours. Je n’ai eu mon salut quand l’arrivée du colonel Cheikh Ould Mohamed Saleh, qui commandait notre zone militaire. Arrivé, il a dit à ceux qui m’ont ligoté : «Maintenant que vous avez ligoté Sall Abdoulaye, qui va désormais réparer vos voitures ? N’ayant pas donné de réponse à cette question, ils ont été contraints de me détacher, mais pas relâcher». Tout le monde n’a pas évidemment eu la même chance que l’adjudant Sall Abdoulaye. Plus loquace, ce dernier a parlé des signes avant-coureurs : «Les événements de 1989 ont tout d’abord commencé par la disparition surprise de certains citoyens. Plusieurs fois, nous avions découvert les corps sans vie de certaines personnes dans la brousse». Tout comme l’adjudant Sall Abdoulaye d’autres hommes de troupe de la 6ème région militaire ont été rayés des contrôles de l’armée le 28 mai 1991 pour motif de «mauvaise manière de servir» la partie mauritanienne. Ils sont au nombre de 13 personnes, entre autres, Caporal Micka Mamadou, matricule 78.105, Caporal Bâ Oumar Demba, matricule 77.833 ; Soldat 2ème classe Saw Amadou Mamadou, matricule 78.976 ; Soldat 1ère classe Niass Amadou matricule 70.405. En effet, tous ces hommes ont été radiés de l’effectif des forces armées mauritaniennes de la Défense et de la Sécurité, mais aussi ont en commun ne pas être retenus sur la liste des 701 personnes, qui bénéficieront sans aucun doute de l’indemnisation. Et continuent à s’interroger sur la motivation réelle des hommes et des femmes de la commission de liquidation qui composent la commission de liquidation du passif humanitaire.
«Quels sont les gens qui composent la commission de liquidation ?»
Ainsi s’interrogent les militaires radiés et les responsables du COREMI. Réunis pour une rencontre explicative, ces derniers, qui ont vu ou pas leurs patronymes sur la liste des 701 personnes, n’ont pas manqué de saluer non seulement la décision «courageuse» du président Mohamed Ould Abdel Aziz, mais aussi et surtout de déplorer un certain nombre de manquements notamment le règlement unilatéral du passif humanitaire, le refus d’implication des radiés au processus, le manque de transparence dans l’élaboration des listes. Ce qui aurait aujourd’hui laissé plusieurs personnes en rade. Si l’on en croit au président du COREMI, Capitaine Sy Aboubacry, son collectif compte présentement 1756 militaires radiés. Et les autorités militaires n’ont avancé que le nombre de 974 radiés, mais publié une liste de 701 personnes. Ceci étant fait, les uns et les autres, qui sont soit omis ou soit pas pris en compte, ne cessent de s’interroger sur la composition de la commission de liquidation du passif humanitaire. Pour cause, ils veulent désormais connaître les personnes qui la composent. Pis, ils l’ont disqualifiée pour motif du manque de sérieux dans son travail de l’élaboration des listes. Car, le COREMI dit d’avoir envoyé à l’Etat la liste de 1468 personnes via le COVIRE alors que la Commission n’a retenue que 974 militaires radiés et publié la liste de 701bénéficiaires.
Camara Mamady
Le -renovateur.com