L'arrière petite-fille de Gandhi disperse une partie des cendres de son corps au large de Bombay
L'Inde a marqué mercredi sans emphase le 60e anniversaire de l'assassinat du Mahatma Gandhi par un fanatique hindou, dans un pays qui reste marqué par cette icône de la non-violence et de l'anticolonialisme.
Des cendres du corps du père de l'indépendance de l'Inde ont été dispersées en mer au large de Bombay, au cours d'une cérémonie présidée par une de ses arrière petites-filles, Nilamben Parikh, aux côtés de dix autres membres de la famille.
Les Gandhi, réunis sur un bateau à un kilomètre en mer, ont ouvert une urne contenant des cendres de leur ancêtre, les ont mélangées à de l'eau avant de les déverser dans la mer d'Arabie qui borde la côte orientale de l'Inde.
"Aujourd'hui, nous devons profondément penser à lui", a déclaré Nilamben Parikh, âgée de 75 ans. La famille a entonné des hymnes, accompagnée par une fanfare de la police en présence du ministre de l'Intérieur Shivraj Patil.
L'urne avait été récupérée l'an dernier par un homme d'affaires de Bombay puis remise aux proches du Mahatma.
Après son assassinat à l'arme à feu à New Delhi le 30 janvier 1948 par l'extrémiste hindou Nathuram Godse, Gandhi avait été incinéré selon les rites hindous et ses cendres réparties dans bon nombre d'urnes disséminées dans tout le pays.
En 1997, avant le 50e anniversaire de sa mort, une urne avait été retrouvée dans un coffre-fort dans l'est de l'Inde et les cendres qu'elle contenait éparpillées.
"C'est un instant d'émotion pour la famille et pour moi et j'espère que d'autres cendres seront mises au jour", a déclaré Tushar Gandhi, un arrière petit-fils de Gandhi.
Au même moment, le Premier ministre Manmohan Singh présidait une cérémonie interreligieuse au mémorial de Gandhi à New Delhi.
Mais les célébrations sont restées plutôt discrètes en Inde, surtout comparées à celles du 60e anniversaire de l'indépendance, marqué avec faste le 15 août dernier, voire à celles du 150e anniversaire de la "première guerre d'indépendance" de mai 1857 contre la puissance coloniale britannique.
Mohandas Karamchand Gandhi, plus connu sous le nom de Mahatma ("grande âme") Gandhi, est l'artisan du mouvement de désobéissance civile qui allait aboutir à la Partition sanglante de l'Empire britannique des Indes et à l'indépendance de l'Inde et du Pakistan les 14 et 15 août 1947.
Né le 2 octobre 1869 dans nord-est de l'Inde, il avait lancé en 1906 son mouvement "Satyagraha", qui signifie "vérité et amour" et "fermeté". Il incarne la "résistance passive" depuis qu'il fut avocat en Afrique du Sud, luttant contre la ségrégation raciale et défendant les droits civiques de la communauté indienne, jusqu'à son retour en Inde en 1915 et ses trois décennies de lutte pour la libération de son pays.
Il y est toujours considéré comme une icône de la liberté et la plus grande conscience morale d'Inde, une figure de proue de l'anticorruption et du spiritualisme, dans un pays aujourd'hui en plein essor économique.
Gandhi a inspiré le dalaï lama, la Birmane Aung San Suu Kyi, le Sud-Africain Nelson Mandela ou l'Américain Martin Luther King, dont l'un des fidèles, le pasteur Jesse Jackson a affirmé mardi à New Delhi que le Mahatma avait "changé la face du monde tout au long de sa vie et même après sa mort".
Son anniversaire le 2 octobre a été proclamé par l'ONU en 2007 Journée internationale de la non-violence.
Mais ses timides détracteurs, comme des mouvements d'"Intouchables", lui reprochent de ne pas avoir dénoncé le système des castes, source, selon eux, de violences, ni d'avoir empêché les émeutes entre hindous et musulmans qui jalonnent 60 ans d'histoire du sous-continent.
Source: AFP
(M)
Des cendres du corps du père de l'indépendance de l'Inde ont été dispersées en mer au large de Bombay, au cours d'une cérémonie présidée par une de ses arrière petites-filles, Nilamben Parikh, aux côtés de dix autres membres de la famille.
Les Gandhi, réunis sur un bateau à un kilomètre en mer, ont ouvert une urne contenant des cendres de leur ancêtre, les ont mélangées à de l'eau avant de les déverser dans la mer d'Arabie qui borde la côte orientale de l'Inde.
"Aujourd'hui, nous devons profondément penser à lui", a déclaré Nilamben Parikh, âgée de 75 ans. La famille a entonné des hymnes, accompagnée par une fanfare de la police en présence du ministre de l'Intérieur Shivraj Patil.
L'urne avait été récupérée l'an dernier par un homme d'affaires de Bombay puis remise aux proches du Mahatma.
Après son assassinat à l'arme à feu à New Delhi le 30 janvier 1948 par l'extrémiste hindou Nathuram Godse, Gandhi avait été incinéré selon les rites hindous et ses cendres réparties dans bon nombre d'urnes disséminées dans tout le pays.
En 1997, avant le 50e anniversaire de sa mort, une urne avait été retrouvée dans un coffre-fort dans l'est de l'Inde et les cendres qu'elle contenait éparpillées.
"C'est un instant d'émotion pour la famille et pour moi et j'espère que d'autres cendres seront mises au jour", a déclaré Tushar Gandhi, un arrière petit-fils de Gandhi.
Au même moment, le Premier ministre Manmohan Singh présidait une cérémonie interreligieuse au mémorial de Gandhi à New Delhi.
Mais les célébrations sont restées plutôt discrètes en Inde, surtout comparées à celles du 60e anniversaire de l'indépendance, marqué avec faste le 15 août dernier, voire à celles du 150e anniversaire de la "première guerre d'indépendance" de mai 1857 contre la puissance coloniale britannique.
Mohandas Karamchand Gandhi, plus connu sous le nom de Mahatma ("grande âme") Gandhi, est l'artisan du mouvement de désobéissance civile qui allait aboutir à la Partition sanglante de l'Empire britannique des Indes et à l'indépendance de l'Inde et du Pakistan les 14 et 15 août 1947.
Né le 2 octobre 1869 dans nord-est de l'Inde, il avait lancé en 1906 son mouvement "Satyagraha", qui signifie "vérité et amour" et "fermeté". Il incarne la "résistance passive" depuis qu'il fut avocat en Afrique du Sud, luttant contre la ségrégation raciale et défendant les droits civiques de la communauté indienne, jusqu'à son retour en Inde en 1915 et ses trois décennies de lutte pour la libération de son pays.
Il y est toujours considéré comme une icône de la liberté et la plus grande conscience morale d'Inde, une figure de proue de l'anticorruption et du spiritualisme, dans un pays aujourd'hui en plein essor économique.
Gandhi a inspiré le dalaï lama, la Birmane Aung San Suu Kyi, le Sud-Africain Nelson Mandela ou l'Américain Martin Luther King, dont l'un des fidèles, le pasteur Jesse Jackson a affirmé mardi à New Delhi que le Mahatma avait "changé la face du monde tout au long de sa vie et même après sa mort".
Son anniversaire le 2 octobre a été proclamé par l'ONU en 2007 Journée internationale de la non-violence.
Mais ses timides détracteurs, comme des mouvements d'"Intouchables", lui reprochent de ne pas avoir dénoncé le système des castes, source, selon eux, de violences, ni d'avoir empêché les émeutes entre hindous et musulmans qui jalonnent 60 ans d'histoire du sous-continent.
Source: AFP
(M)