“Fatou” est le titre du premier album de Fatoumata Diawara, artiste malienne de 29 ans que le public parisien avait découverte en 2008 quand elle incarnait sur scène la sorcière Karaba, dans la comédie musicale “Kirikou et Karaba” tirée du dessin animé à succès “Kirikou et la sorcière” de Michel Ocelot. “Fatou” (World Circuit), est un premier album réussi, où l’auteur-comppositrice nous offre de douces mélodies mandingues pour mieux faire passer les paroles de rébellion de ses chansons.
Les femmes ont toujours été rebelles dans la chanson africaine, de Myriam Makeba à Oumou Sangaré en passant par Angélique Kidjo ou Malouma. Et traditionnellement les griots et griottes au Mali ne chantaient pas pour ne rien dire. C’est donc naturellement que Fatoumata Diawara s’est inscrite dans cette tradition de chansons que l’on pourrait appeler engagées, chansons à messages en tout cas.
Dans “Sowa”, elle s’élève contre la pratique de faire élever ses enfants par d’autres - une expérience vécue par elle-même et dont elle confiait dans une interview à Afrik que c’était là “la douleur de son enfance” :
“Ne donnez pas vos enfants
Regardez-les dans les yeux
Avant de les envoyer à la galère”
Dans “Alama”, elle dénonce la médisance et les ragots diffamants que peuvent colporter les voisins et même de parfaits inconnus dans les sociétés africaines, médisance surtout orientée vers les filles et les jeunes femmes, et que l’on retrouve aujourd’hui dans les “cités” et les quartiers à forte population immigrée en France. Là aussi c’est du vécu, comme elle l’explique dans le livret de l’album, où Fatou commente pour nous chacun de ses textes.
“Quoi qu’on te fasse, remets-en toi à Dieu
Depuis mon enfance
On m’a traitée de pute, de menteuse
On m’a traitée d’effrontée et de sorcière
On a même raconté que j’ai avorté plusieurs fois
Je ne sais pas pourquoi ces gens-là s’en prennent à moi
Quelle galère - quelle galère
Quelle souffrance - Quelle souffrance”
Dans “Boloko” elle s’en prend à l’excision :
“Ils ont coupé la fleur qui faisait de moi une femme
Ne coupez pas la fleur qui fait de moi une femme (...)
Nous devons revoir nos croyances ancestrales et les trier
Gardons ce qui est bon pour nous et rejetons tout ce qui nous nuit” Mais le plus important n’est pas là, il est dans la douceur de la musique mandingue, dans la musicalité de chansons qui apaisent le coeur, rien qu’avec la voix et la guitare de Fatoumata, comme dans “Mousso”.
De grands artistes tels que Tidiane Seck, Toumani Diabaté ou Herbie Hancock ont déjà salué le talent de Fatoumata Diawara, que l’on a pu entendre sur l’album “Imagine” de Herbie Hancock ou voir sur scène dans le spectacle Afrocubism à Paris l’hiver dernier, aux côtés d’artistes du Buena Vista Social Club et de Toumani Diabaté.
Mais laissons Fatoumata nous parler elle-même de sa passion pour la musique, et de sa vie :
“Quand cette fille était enfant, elle était très différente. Et cette différence ne fut ni comprise, ni acceptée. Des fois, on pouvait la traiter de sorcière, ou carrément de propre à rien. Tout simplement parce qu’elle était différente. Pourquoi la différence provoque-t-elle toujours chez l’homme le mépris ? Elle était seulement née avec une liberté qu’ils ne saisissaient pas (...). Cette enfant se cachait pour chanter, pour ne pas devenir méprisante comme les grands. Elle se confiait au feu, à l’eau qui devinrent ses amis. Elle chantait au vent qui souffle et qui parfois la caressait. Eux au moins la comprenaient. Ils sont restés fidèles jusqu’à présent”...
Acheter l’album Fatou
Source: afrik.com
Les femmes ont toujours été rebelles dans la chanson africaine, de Myriam Makeba à Oumou Sangaré en passant par Angélique Kidjo ou Malouma. Et traditionnellement les griots et griottes au Mali ne chantaient pas pour ne rien dire. C’est donc naturellement que Fatoumata Diawara s’est inscrite dans cette tradition de chansons que l’on pourrait appeler engagées, chansons à messages en tout cas.
Dans “Sowa”, elle s’élève contre la pratique de faire élever ses enfants par d’autres - une expérience vécue par elle-même et dont elle confiait dans une interview à Afrik que c’était là “la douleur de son enfance” :
“Ne donnez pas vos enfants
Regardez-les dans les yeux
Avant de les envoyer à la galère”
Dans “Alama”, elle dénonce la médisance et les ragots diffamants que peuvent colporter les voisins et même de parfaits inconnus dans les sociétés africaines, médisance surtout orientée vers les filles et les jeunes femmes, et que l’on retrouve aujourd’hui dans les “cités” et les quartiers à forte population immigrée en France. Là aussi c’est du vécu, comme elle l’explique dans le livret de l’album, où Fatou commente pour nous chacun de ses textes.
“Quoi qu’on te fasse, remets-en toi à Dieu
Depuis mon enfance
On m’a traitée de pute, de menteuse
On m’a traitée d’effrontée et de sorcière
On a même raconté que j’ai avorté plusieurs fois
Je ne sais pas pourquoi ces gens-là s’en prennent à moi
Quelle galère - quelle galère
Quelle souffrance - Quelle souffrance”
Dans “Boloko” elle s’en prend à l’excision :
“Ils ont coupé la fleur qui faisait de moi une femme
Ne coupez pas la fleur qui fait de moi une femme (...)
Nous devons revoir nos croyances ancestrales et les trier
Gardons ce qui est bon pour nous et rejetons tout ce qui nous nuit” Mais le plus important n’est pas là, il est dans la douceur de la musique mandingue, dans la musicalité de chansons qui apaisent le coeur, rien qu’avec la voix et la guitare de Fatoumata, comme dans “Mousso”.
De grands artistes tels que Tidiane Seck, Toumani Diabaté ou Herbie Hancock ont déjà salué le talent de Fatoumata Diawara, que l’on a pu entendre sur l’album “Imagine” de Herbie Hancock ou voir sur scène dans le spectacle Afrocubism à Paris l’hiver dernier, aux côtés d’artistes du Buena Vista Social Club et de Toumani Diabaté.
Mais laissons Fatoumata nous parler elle-même de sa passion pour la musique, et de sa vie :
“Quand cette fille était enfant, elle était très différente. Et cette différence ne fut ni comprise, ni acceptée. Des fois, on pouvait la traiter de sorcière, ou carrément de propre à rien. Tout simplement parce qu’elle était différente. Pourquoi la différence provoque-t-elle toujours chez l’homme le mépris ? Elle était seulement née avec une liberté qu’ils ne saisissaient pas (...). Cette enfant se cachait pour chanter, pour ne pas devenir méprisante comme les grands. Elle se confiait au feu, à l’eau qui devinrent ses amis. Elle chantait au vent qui souffle et qui parfois la caressait. Eux au moins la comprenaient. Ils sont restés fidèles jusqu’à présent”...
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