Lorsqu’une communauté est maîtrisée par un groupe d’individus, c’est visiblement parce qu’elle n’a pas le courage ou parce qu’elle a renoncé de se gouverner elle-même.
La Mauritanie, à l’instar de la quasi-totalité des pays africains issus de la colonisation, est un agrégat de communautés. L’ambition supra-communautaire était de fédérer celles-ci en une république. Pour se faire, elle aura à se référer à cinq principes fondamentaux d’une morale nourrit des droits de l’Homme : le primat de l’individu ; la confiance dans la représentation du suffrage universel et la prépondérance absolue du Parlement ; la laïcité de l’État et de l’École ; la promesse d’un progrès social inéluctable et graduel ; la jonction d’un pacifisme constitutif et de l’exaltation de la défense nationale.
Comme pour les préceptes religieux, les mauritaniens se seraient bien satisfaits d’un respect partiel de ces principes. Ceux-ci auraient garanti une cohésion et un juste équilibre entre les communautés. D’autant plus qu’ils s’étaient rendus à l’évidence que même le partage d’une religion commune ne préservait ni du racisme ni de la pratique de l’esclavage.
Aussi quand un groupe d’individus, appartenant tous à la même communauté, use par la confiscation et la transformation des apparats de l’Etat (armée, police et justice) en outils de domination, l’équilibre est rompu. L’objectif est désormais d’asseoir l’hégémonie politique et économique d’une seule entité au détriment des autres. La résultante procède d’abord par l’avènement de despotes avant de consacrer le règne des tyrans. Pendant tout ce temps, l’arbitraire et l’oppression sont érigés en règles de gouvernance. Ainsi les exclus du système ne le sont plus par le fait d’une inappétence ou par l’émergence d’une classe sociale entreprenante. Ils le sont par le renoncement et la trahison aux idéaux républicains au profit d’un racisme d’Etat confortable pour quelques-uns et destructeur pour l’immense majorité.
Si un mouvement d’opposition, comme les FLAM, dénonce et combat les régimes qui se sont succédé à la tête de ce pays devenu outrageusement anti-républicain, il est malveillant de crier à l’extrémisme ou de l’affabuler d’un quelconque nationalisme étroit. En attendant le sobriquet de terroriste, ces étiquettes délurées furent accolées dans d’autres circonstances à des mouvements comme l’ANC. Sans compter qu’ils ne prétendent ni à l’exercice exclusif du pouvoir ni à recourir aux déportations pour définir le contour d’un pays Etat-communauté .
La Mauritanie n’a pas encore expérimenté une proto-république et n’a pas non plus servi de champ de bataille de deux tendances (maures contre négro-africains) convoitant chacune le suprême pouvoir au profit de sa communauté. Si la première s’est laissée séduire par les sirènes de l’arabité et y a souscrit en masse en envoyant plusieurs de ses enfants dans une école dédiée à sa cause pour constater à la fin qu’elle a été victime d’une grande mystification. La seconde a été plutôt le témoin d’une usurpation de pouvoir par quelques factions tribales maures exhibant quelques cancrelats négro-mauritaniens très reconnaissants de sortir de l’ornière de l’anonymat et très heureux d’être invité au festin. Une prise de pouvoir qui nous impose une représentation inacceptable de la Mauritanie sur fond d’anti-républicanisme : à la place d’une primauté de l’individu nous assistons aux violations systématiques des droits individuels et en substitut à un progrès social graduel nous constatons une généralisation de la pauvreté pendant que vols et détournements de deniers publics s’en vont enrichir toujours les mêmes.
Il paraît bien commode de renvoyer dos à dos victimes et bourreaux. Les FLAM n’ont pas fréquenté les mouroirs de Oualata et les plus chanceux parmi-eux les déportations où l’exil pour que les négro-mauritaniens s’approprient exclusivement l’appareil d’Etat. Ils avaient fait le diagnostic d’une Mauritanie malade de l’ante républicanisme. Contrairement à d’autres, ils ne lui ont pas infligé les souffrances d’une mort programmée pour mieux la dépouiller, ils n’ont pas souhaité rester passifs ou se contenter de lui appliquer des soins palliatifs en attendant qu’elle devienne un espace d’affrontements généralisés où chaque communauté tirant à hue et à dia ! Ils ont juste entendu ses plaintes répétées exhortant ses enfants à la soigner et à la guérir.
Les FLAM feront toujours face tant qu’une horde de sauvageons sans foi ni loi ne renoncera à parasiter l’Etat mauritanien. Ils ont le courage d’assumer leur républicanisme et n’ont pas renoncé à gouverner pour que chaque fils de la Mauritanie puisse décliner son identité au pluriel.
La lutte continue !
Le 22 juillet 2007
Mamadou Sow
Rennes -France
http://flamnet. fr.fm/
La Mauritanie, à l’instar de la quasi-totalité des pays africains issus de la colonisation, est un agrégat de communautés. L’ambition supra-communautaire était de fédérer celles-ci en une république. Pour se faire, elle aura à se référer à cinq principes fondamentaux d’une morale nourrit des droits de l’Homme : le primat de l’individu ; la confiance dans la représentation du suffrage universel et la prépondérance absolue du Parlement ; la laïcité de l’État et de l’École ; la promesse d’un progrès social inéluctable et graduel ; la jonction d’un pacifisme constitutif et de l’exaltation de la défense nationale.
Comme pour les préceptes religieux, les mauritaniens se seraient bien satisfaits d’un respect partiel de ces principes. Ceux-ci auraient garanti une cohésion et un juste équilibre entre les communautés. D’autant plus qu’ils s’étaient rendus à l’évidence que même le partage d’une religion commune ne préservait ni du racisme ni de la pratique de l’esclavage.
Aussi quand un groupe d’individus, appartenant tous à la même communauté, use par la confiscation et la transformation des apparats de l’Etat (armée, police et justice) en outils de domination, l’équilibre est rompu. L’objectif est désormais d’asseoir l’hégémonie politique et économique d’une seule entité au détriment des autres. La résultante procède d’abord par l’avènement de despotes avant de consacrer le règne des tyrans. Pendant tout ce temps, l’arbitraire et l’oppression sont érigés en règles de gouvernance. Ainsi les exclus du système ne le sont plus par le fait d’une inappétence ou par l’émergence d’une classe sociale entreprenante. Ils le sont par le renoncement et la trahison aux idéaux républicains au profit d’un racisme d’Etat confortable pour quelques-uns et destructeur pour l’immense majorité.
Si un mouvement d’opposition, comme les FLAM, dénonce et combat les régimes qui se sont succédé à la tête de ce pays devenu outrageusement anti-républicain, il est malveillant de crier à l’extrémisme ou de l’affabuler d’un quelconque nationalisme étroit. En attendant le sobriquet de terroriste, ces étiquettes délurées furent accolées dans d’autres circonstances à des mouvements comme l’ANC. Sans compter qu’ils ne prétendent ni à l’exercice exclusif du pouvoir ni à recourir aux déportations pour définir le contour d’un pays Etat-communauté .
La Mauritanie n’a pas encore expérimenté une proto-république et n’a pas non plus servi de champ de bataille de deux tendances (maures contre négro-africains) convoitant chacune le suprême pouvoir au profit de sa communauté. Si la première s’est laissée séduire par les sirènes de l’arabité et y a souscrit en masse en envoyant plusieurs de ses enfants dans une école dédiée à sa cause pour constater à la fin qu’elle a été victime d’une grande mystification. La seconde a été plutôt le témoin d’une usurpation de pouvoir par quelques factions tribales maures exhibant quelques cancrelats négro-mauritaniens très reconnaissants de sortir de l’ornière de l’anonymat et très heureux d’être invité au festin. Une prise de pouvoir qui nous impose une représentation inacceptable de la Mauritanie sur fond d’anti-républicanisme : à la place d’une primauté de l’individu nous assistons aux violations systématiques des droits individuels et en substitut à un progrès social graduel nous constatons une généralisation de la pauvreté pendant que vols et détournements de deniers publics s’en vont enrichir toujours les mêmes.
Il paraît bien commode de renvoyer dos à dos victimes et bourreaux. Les FLAM n’ont pas fréquenté les mouroirs de Oualata et les plus chanceux parmi-eux les déportations où l’exil pour que les négro-mauritaniens s’approprient exclusivement l’appareil d’Etat. Ils avaient fait le diagnostic d’une Mauritanie malade de l’ante républicanisme. Contrairement à d’autres, ils ne lui ont pas infligé les souffrances d’une mort programmée pour mieux la dépouiller, ils n’ont pas souhaité rester passifs ou se contenter de lui appliquer des soins palliatifs en attendant qu’elle devienne un espace d’affrontements généralisés où chaque communauté tirant à hue et à dia ! Ils ont juste entendu ses plaintes répétées exhortant ses enfants à la soigner et à la guérir.
Les FLAM feront toujours face tant qu’une horde de sauvageons sans foi ni loi ne renoncera à parasiter l’Etat mauritanien. Ils ont le courage d’assumer leur républicanisme et n’ont pas renoncé à gouverner pour que chaque fils de la Mauritanie puisse décliner son identité au pluriel.
La lutte continue !
Le 22 juillet 2007
Mamadou Sow
Rennes -France
http://flamnet. fr.fm/