MrJan Egeland sgt adjoint de l' onu en viste à Beyrouth
Devant l'ampleur des destructions provoquées par les bombardements israéliens de la banlieue sud de Beyrouth, "immeuble après immeuble dans des zones résidentielles", devant "les tueries", notamment d'enfants, provoqués par ces raids, Jan Egeland, secrétaire général adjoint de l'ONU pour les questions humanitaires, a accusé, dimanche 23 juillet, Israël de "violation du droit humanitaire". M. Egeland venait de visiter les quartiers dévastés de la banlieue, où des immeubles entiers ont été réduits en poussière et où les bombes ont créé d'énormes cratères.
Lorsqu'elles n'ont pas été blessées ou tuées durant ces bombardements, les populations ont fui et vivent dans des conditions précaires. Bien pires sont les conditions de vie des habitants du Sud, principal théâtre de la guerre, coupés du reste du pays et qui manquent dramatiquement de tout. Les agences spécialisées de l'ONU devaient lancer lundi un appel urgent à l'aide pour les populations sinistrées du Liban.
Les enfants, selon l'Organisation des Nations unies pour l'enfance (Unicef), constituent près d'un tiers des victimes - morts et blessés - des bombardements. Ils représentent entre 45 % et 50 % des désormais plus de 500 000 personnes déplacées. "Ces enfants ont vécu des moments difficiles, ont vu des choses horribles, note Trish Hiddleston, conseillère régionale de l'Unicef pour la protection de l'enfance. Ils sont plus facilement excitables, plus émotifs ; ils pleurent plus facilement, sont parfois un peu plus violents, redeviennent incontinents, s'accrochent à leurs parents et sont affectés par le stress de ces derniers. Il faut à tout prix leur donner un soupçon de normalité", estime-t-elle.
Dans certains centres d'accueil, des associations et volontaires organisent des sessions de divertissement, qui permettent aux enfants d'échapper à leur vécu et d'exprimer, s'ils le souhaitent, leurs sentiments à l'égard de ce vécu. Plus ils seront amenés à le faire en temps de crise, moins grandes seront les séquelles ultérieures, précise Mme Hiddleston, qui prévoit que certains parmi ces enfants seront "cliniquement affectés" à long terme.
Plus généralement, "l'accompagnement et le soutien aux personnes déplacées, une fois que les armes se seront tues", seront une tâche non moins importante que l'aide qui leur est apportée aujourd'hui, note Nicolas Seris, coordinateur des missions d'urgence de l'organisation Médecins du monde (MDM). Une mission d'urgence de MDM se consacre, pour l'heure, à la satisfaction des besoins de santé de ces personnes, grâce à des équipes médicales mobiles.
A la date du 22 juillet, selon l'Unicef, 102 939 personnes déplacées étaient accueillies dans les établissements publics - écoles, mosquées, jardins - à Beyrouth, dans le Nord, le Sud, la montagne et la Bekaa. Ce chiffre doit sans doute être revu à la hausse, compte tenu du nombre de personnes qui, durant le week-end, se sont repliées de la région frontalière vers la ville de Saïda, chef-lieu du Liban sud, indique Soha Boustani, chargée de l'information de l'Unicef. Quelque 250 000 ont trouvé refuge chez des parents ou des amis, alors que 140 000 se sont réfugiées en Syrie, dont 30 000 accueillies dans des institutions publiques, précise-t-elle.
Le nombre élevé d'enfants s'explique par le taux de fécondité très élevé dans les familles, chiites dans leur écrasante majorité, qui ont fui la guerre. Dans les centres d'accueil, souligne de son côté Ayad Al-Mounzer, directeur de la communication à la Croix-Rouge libanaise (CRL), les hommes adultes sont une minorité.
Il y a là surtout des femmes, des enfants et adolescents et des hommes du troisième âge. "Les adultes sont peut-être restés sur place pour garder les biens", ajoute-t-il.
Les agences et associations humanitaires, les ONG nationales, des partis politiques, mais aussi de très nombreux volontaires, font de leur mieux pour subvenir aux besoins de ces populations. Mais l'accès au Liban de l'extérieur et entre les différentes régions libanaises relève désormais du parcours du combattant, du fait du blocus israélien et de la destruction des routes et des ponts par les raids.
L'Unicef fait acheminer dans des camionnettes - les poids lourds sont la cible de raids israéliens - des kits d'urgence, via Damas. Elle achète sur place ce qui peut l'être. Idem pour la CRL, qui a bénéficié, avant l'accentuation des attaques israéliennes, d'une aide en produits pharmaceutiques et de première nécessité du Croissant-Rouge koweïtien. Des aides similaires des Emirats arabes unis, du Maroc, de Syrie et d'Iran attendent en Syrie le rétablissement des voies d'accès pour parvenir aux destinataires.
Mouna Naïm
Lorsqu'elles n'ont pas été blessées ou tuées durant ces bombardements, les populations ont fui et vivent dans des conditions précaires. Bien pires sont les conditions de vie des habitants du Sud, principal théâtre de la guerre, coupés du reste du pays et qui manquent dramatiquement de tout. Les agences spécialisées de l'ONU devaient lancer lundi un appel urgent à l'aide pour les populations sinistrées du Liban.
Les enfants, selon l'Organisation des Nations unies pour l'enfance (Unicef), constituent près d'un tiers des victimes - morts et blessés - des bombardements. Ils représentent entre 45 % et 50 % des désormais plus de 500 000 personnes déplacées. "Ces enfants ont vécu des moments difficiles, ont vu des choses horribles, note Trish Hiddleston, conseillère régionale de l'Unicef pour la protection de l'enfance. Ils sont plus facilement excitables, plus émotifs ; ils pleurent plus facilement, sont parfois un peu plus violents, redeviennent incontinents, s'accrochent à leurs parents et sont affectés par le stress de ces derniers. Il faut à tout prix leur donner un soupçon de normalité", estime-t-elle.
Dans certains centres d'accueil, des associations et volontaires organisent des sessions de divertissement, qui permettent aux enfants d'échapper à leur vécu et d'exprimer, s'ils le souhaitent, leurs sentiments à l'égard de ce vécu. Plus ils seront amenés à le faire en temps de crise, moins grandes seront les séquelles ultérieures, précise Mme Hiddleston, qui prévoit que certains parmi ces enfants seront "cliniquement affectés" à long terme.
Plus généralement, "l'accompagnement et le soutien aux personnes déplacées, une fois que les armes se seront tues", seront une tâche non moins importante que l'aide qui leur est apportée aujourd'hui, note Nicolas Seris, coordinateur des missions d'urgence de l'organisation Médecins du monde (MDM). Une mission d'urgence de MDM se consacre, pour l'heure, à la satisfaction des besoins de santé de ces personnes, grâce à des équipes médicales mobiles.
A la date du 22 juillet, selon l'Unicef, 102 939 personnes déplacées étaient accueillies dans les établissements publics - écoles, mosquées, jardins - à Beyrouth, dans le Nord, le Sud, la montagne et la Bekaa. Ce chiffre doit sans doute être revu à la hausse, compte tenu du nombre de personnes qui, durant le week-end, se sont repliées de la région frontalière vers la ville de Saïda, chef-lieu du Liban sud, indique Soha Boustani, chargée de l'information de l'Unicef. Quelque 250 000 ont trouvé refuge chez des parents ou des amis, alors que 140 000 se sont réfugiées en Syrie, dont 30 000 accueillies dans des institutions publiques, précise-t-elle.
Le nombre élevé d'enfants s'explique par le taux de fécondité très élevé dans les familles, chiites dans leur écrasante majorité, qui ont fui la guerre. Dans les centres d'accueil, souligne de son côté Ayad Al-Mounzer, directeur de la communication à la Croix-Rouge libanaise (CRL), les hommes adultes sont une minorité.
Il y a là surtout des femmes, des enfants et adolescents et des hommes du troisième âge. "Les adultes sont peut-être restés sur place pour garder les biens", ajoute-t-il.
Les agences et associations humanitaires, les ONG nationales, des partis politiques, mais aussi de très nombreux volontaires, font de leur mieux pour subvenir aux besoins de ces populations. Mais l'accès au Liban de l'extérieur et entre les différentes régions libanaises relève désormais du parcours du combattant, du fait du blocus israélien et de la destruction des routes et des ponts par les raids.
L'Unicef fait acheminer dans des camionnettes - les poids lourds sont la cible de raids israéliens - des kits d'urgence, via Damas. Elle achète sur place ce qui peut l'être. Idem pour la CRL, qui a bénéficié, avant l'accentuation des attaques israéliennes, d'une aide en produits pharmaceutiques et de première nécessité du Croissant-Rouge koweïtien. Des aides similaires des Emirats arabes unis, du Maroc, de Syrie et d'Iran attendent en Syrie le rétablissement des voies d'accès pour parvenir aux destinataires.
Mouna Naïm