La raison du plus fort est-elle toujours la meilleure ? Le moins que l’on puisse dire c’est que c’est plus que discutable. Ou alors, faudra-t-il s’entendre sur le sens de « plus fort ». Depuis qu’il est au pouvoir, M. Mohamed Ould Abdel Aziz imprime une marche forcée à la Mauritanie justifiant son attitude par le besoin de rompre avec des pratiques qui ont maintenu le pays dans une situation de sous développement insupportable. Si nous nous abstenons d’émettre un avis sur la sincérité de l’intention –après tout pourquoi pas lui ?- nous ne pouvons nous empêcher de douter de l’efficacité de la méthode.
En faisant de la gestion politique un rapport de force permanent, M. Ould Abdel Aziz s’enferme dans une logique de confrontation qui lui coûte plus qu’elle ne lui rapporte. C’est paradoxalement un avatar du régime d’Ould Taya qu’il dit honnir. Sous le règne du dictateur renversé en 2005, discuter avec l’adversaire, avec l’opposition ou accéder aux revendications des manifestants et des grévistes c’était faire preuve de faiblesse. Un chef, un vrai, doit être un dur de chez dur. Un homme à poigne qui ne recule jamais. Parce qu’un chef ne peut pas se tromper. Puisqu’il est infaillible, pourquoi devrait-il renoncer à une décision qui est forcément la bonne alors que les peuples –toujours immatures- ignorent où se trouve leur intérêt ?
Sur le recensement/enrôlement, le pouvoir déclare maintenir le cap et ne rien changer aux choses alors que dans les faits tout a changé. Les témoignages qui nous parviennent du terrain concourent à établir que les conditions du recensement ont été considérablement assouplies. Victoire du Collectif Touche pas à ma Nationalité ? Assurément ! Ces jeunes ont fait preuve d’une maturité citoyenne en attirant l’attention des pouvoirs publics sur le caractère inaliénable de certains droits. Ils nous ont administré une belle leçon de démocratie directe et de citoyenneté active. Succès donc du mouvement mais pas seulement. Car, en revoyant sa copie, le pouvoir se montre souple et ac-cède à la demande de son peuple. Mais échec et mat parce que dans le même temps, il peine à admettre qu’il a changé le déroulement des opérations. Mais qu’y-a-t-il donc d’infamant à l’admettre ? Bien au contraire, le pouvoir n’avait-il pas tout à gagner à reconnaître qu’il a concédé quelques points dans une opération que personne ne rejette dans son principe ?
Concéder un point dans un dialogue est plus proche d’accéder à une demande que céder à une pression. L’actualité brulante nous en donne une belle démonstration. Les présidents Ben Ali, Moubarak et Kadhafi se sont cramponnés à leur pouvoir, menacé et fait tirer sur leur peuple. Tout- puissants qu’ils étaient, ils n’ont pas su entendre la clameur qui leur venait du peuple et qui revendiquait un peu plus d’oxygène. Acculés, Tunisiens, Egyptiens et Libyens ont offert leurs bustes pour mieux respirer…même après la mort. Tout près d’eux, le roi du Maroc a eu une posture plus souple et plus politique. Comme l’enseignent les arts martiaux, il a accompagné le mouvement du peuple et a fait siennes les revendications des Marocains. Il sauve l’essentiel et en sort grandi.
Non ! Ould Abdel Aziz ne perdrait pas la face s’il reconnaissait des droits aux Mauritaniens qui manifestent. Non ! Il ne perdrait pas la face s’il accédait aux demandes des Mauritaniens. Le management c’est aussi de la flexibilité et de la souplesse. C’est tout un art. Et c’est toute la différence entre la direction d’un bataillon et la gestion d’un pays. On s’y fait en passant de l’une à l’autre. On y survit surtout.
Abdoulaye Diagana
Source: kassataya
En faisant de la gestion politique un rapport de force permanent, M. Ould Abdel Aziz s’enferme dans une logique de confrontation qui lui coûte plus qu’elle ne lui rapporte. C’est paradoxalement un avatar du régime d’Ould Taya qu’il dit honnir. Sous le règne du dictateur renversé en 2005, discuter avec l’adversaire, avec l’opposition ou accéder aux revendications des manifestants et des grévistes c’était faire preuve de faiblesse. Un chef, un vrai, doit être un dur de chez dur. Un homme à poigne qui ne recule jamais. Parce qu’un chef ne peut pas se tromper. Puisqu’il est infaillible, pourquoi devrait-il renoncer à une décision qui est forcément la bonne alors que les peuples –toujours immatures- ignorent où se trouve leur intérêt ?
Sur le recensement/enrôlement, le pouvoir déclare maintenir le cap et ne rien changer aux choses alors que dans les faits tout a changé. Les témoignages qui nous parviennent du terrain concourent à établir que les conditions du recensement ont été considérablement assouplies. Victoire du Collectif Touche pas à ma Nationalité ? Assurément ! Ces jeunes ont fait preuve d’une maturité citoyenne en attirant l’attention des pouvoirs publics sur le caractère inaliénable de certains droits. Ils nous ont administré une belle leçon de démocratie directe et de citoyenneté active. Succès donc du mouvement mais pas seulement. Car, en revoyant sa copie, le pouvoir se montre souple et ac-cède à la demande de son peuple. Mais échec et mat parce que dans le même temps, il peine à admettre qu’il a changé le déroulement des opérations. Mais qu’y-a-t-il donc d’infamant à l’admettre ? Bien au contraire, le pouvoir n’avait-il pas tout à gagner à reconnaître qu’il a concédé quelques points dans une opération que personne ne rejette dans son principe ?
Concéder un point dans un dialogue est plus proche d’accéder à une demande que céder à une pression. L’actualité brulante nous en donne une belle démonstration. Les présidents Ben Ali, Moubarak et Kadhafi se sont cramponnés à leur pouvoir, menacé et fait tirer sur leur peuple. Tout- puissants qu’ils étaient, ils n’ont pas su entendre la clameur qui leur venait du peuple et qui revendiquait un peu plus d’oxygène. Acculés, Tunisiens, Egyptiens et Libyens ont offert leurs bustes pour mieux respirer…même après la mort. Tout près d’eux, le roi du Maroc a eu une posture plus souple et plus politique. Comme l’enseignent les arts martiaux, il a accompagné le mouvement du peuple et a fait siennes les revendications des Marocains. Il sauve l’essentiel et en sort grandi.
Non ! Ould Abdel Aziz ne perdrait pas la face s’il reconnaissait des droits aux Mauritaniens qui manifestent. Non ! Il ne perdrait pas la face s’il accédait aux demandes des Mauritaniens. Le management c’est aussi de la flexibilité et de la souplesse. C’est tout un art. Et c’est toute la différence entre la direction d’un bataillon et la gestion d’un pays. On s’y fait en passant de l’une à l’autre. On y survit surtout.
Abdoulaye Diagana
Source: kassataya