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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Eboueurs de la République

« Il nous fallait une guerre, parce qu’il nous fallait nos cartes d’identité. Sans carte d’identité, vous n’êtes rien dans ce pays » (Propos d’un rebelle des Forces nouvelles de Côte d’Ivoire, in Bronwen Manby, La nationalité en Afrique, Paris, Karthala/OPEN SOCIETY FOUNDATIONS, 2011, p. 17).


Eboueurs de la République
L’enrôlement de la population consiste à « inscrire sur les rôles de l’armée », faire « adhérer à un parti » ou bien « faire entrer dans un groupe ». Trois définitions possibles et qui ne répondent en aucune manière à ce que devrait être un recensement de la population dont l’un des objectif n’est point d’identifier pour une simple opération de police politique mais pour tracer la carte démographique d’un pays et du coup esquisser des plans de développement en connaissance de cause.

Déjà le terme « d’enrôlement » pose de sérieux problème pour notre appréhension des choses mais clarifie en même temps les intentions de ses initiateurs. Le déroulement ressemble étrangement à un enrôlement dans le vrai sens du terme. Mais à quelle fin ? Il est inconcevable qu’un « recensement » se déroule comme on est en train de le vivre en Mauritanie. Il n’y a pas pire situation. Même si quelques membres de la communauté nationale ne sont pas directement concernés par les vexations nées des questions et de cette volonté « d’épuration de l’état-civil », ils devraient se poser la question de savoir depuis quand un citoyen doit-il se déplacer pour se faire « recenser » ? J’ai eu à participer en 1988 au recensement national en tant qu’agent recenseur et j’ai eu la lourde tache de sillonner l’un des quartiers de Nouakchott : de l’école de justice à l’escadron de gendarmerie. J’étais enthousiaste car je pensais m’acquitter d’un « service nationale » sans être enrôlé. Je n’étais ni agent recruteur ni « éboueur ». Mais l’enthousiasme des éboueurs est d’un autre âge et doit être combattu avec la vigueur nécessaire afin de les rappeler à l’ordre.

Bon revenons sur les trois définitions pour épiloguer un peu sur la mentalité perverse des concepteurs de ce « recensement » d’un autre genre. C’est une invention mauritanienne dont les intentions n’échappent à personne. Ceci est clair dans nos têtes et le comportement quotidien des « éboueurs de la république » en témoignent à chaque coup de fil.

- Il est vrai qu’AQMI nous dérange, mais serait-il nécessaire d’enrôler l’ensemble des 3 millions de mauritaniens pour venir à bout des velléités guerrières des attaquants de Bassikinou ? Nous ne sommes point dans un état d’urgence qui demanderait à chaque mauritanien de prouver son amour pour la patrie en danger. Là le danger est bien interne. C’est l’Etat et ses tenants qui déclarent la guerre à une partie de sa population. Ou bien s’agit-il d’enrôler les « vrais » citoyens pour se préparer à la guerre contre ceux qui « souillent » l’état-civil mauritanien ?

Je prends l’attitude de l’absurde pour comprendre ce qui m’arrive et ce que les « éboueurs » se disent entre eux au moment de concocter leurs « insultes ». Il n’y a pas plus révoltant que les complaintes de ces vieilles personnes auxquelles on demande les sépultures des parents. Je pensais plutôt que l’identification des sépultures des morts de 1960 à nos jours devait servir au deuil national et non à encore exclure. Il n’y a pas pure mort que d’être étranger chez soi. Cette situation est inadmissible et ne peut que réveiller en nous la révolte, la permanence de la révolte. J’ai assisté il y a quelques jours (lundi 18/07/2011, croisement Boghé-Rosso après avoir longuement conversé avec l’un des organisateurs de la manifestation des jeunes de Boghé) à une scène que je n’avais plus revue il y a plus de 22 ans : un homme jurer, devant des policiers têtus, être le père de sa propre fille encore mineure. Comble de l’horreur !

- Alors, je me pose encore cette autre question en me basant sur la seconde définition. L’Etat et son président cherche-t-il à faire adhérer l’ensemble des mauritanien dans l’UPR (par dérision cela peut bien donner l’IMPUR) ? Je ne le pense pas. Je le lui concède par la négation lui qui me nie et me dénie ma nationalité, la seule chose privée qui doit me revenir en propre. Quand on me prive de cette « chose » mon monde s’effondre et ma volonté de paix et d’harmonie s’effiloche. Touche pas à ma nationalité ! (comme doivent le faire les jeunes de Boghé le 21/07/2011) Ai-je envie de crier tout haut. Une carte d’identité n’est pas comparable à une carte d’adhésion à un parti.

- Enfin, je ne pense pas que le gouvernement cherche à nous dissoudre dans un groupe car ayant réussi à le faire des Haratin. L’état mauritanien a toujours été producteur d’identités singulières. C’est à cette violence pratique ouverte qu’il faut opposer une violence méthodique. Je refuse cette dissolution et cette tentative de destruction morale. Je lui oppose ma force et ma liberté de dire : assez ! Assez ces vexations quotidiennes ! Assez cette scène infinie d’humiliations ! Assez de cette passivité devant ce despotisme d’éboueurs ! Assez de cet amalgame malsain ! Assez et assez… D’ailleurs je conteste la mauritanité de la Mauritanie.

A défaut d’un « printemps », il nous faut un hivernage mauritanien pour opposer notre dignité d’homme à cette volonté de nous rendre « impurs » et indignes de bénéficier de ce bout de papier qui nous permet d’être identifié. Il nous faut donc la guerre pour avoir notre carte d’identité comme le dit ce combattant des forces nouvelles. Mais chez nous même avec une carte d’identité on est rien. Il est impossible de rester immobile devant cette ultime bavure. Si 1989 a été une « surprise », 2011 est une réelle occasion pour que l’hivernage emporte avec lui tous les centres d’enrôlement et les éboueurs avec.

Nous ne pouvons pas accepter d’être traités comme des déchets de cette « république » et voir notre destinée laissée au bon vouloir de ces piètres éboueurs.


Abderrahmane NGAÏDÉ (Bassel)

Dakar, le 20/07/2011


Source: Abderrahmane NGAÏDÉ
Lundi 8 Août 2011 - 23:46
Lundi 8 Août 2011 - 23:46
INFOS AVOMM
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1.Posté par Moulaye dioum le 22/07/2011 10:35
La guerre est une autre méthode d'expression politique. Elle peut être légitime comme moyens de reconquérir sa dignité. Je suis persuadé que sans la guerre nous nous serions jamais en paix dans ce pays de malheur et de perpétuel découragement. Ce que les tunisiens et sénégalais ont réussi peut nous servir de laboratoire. Cette guerre doit commencer par la destruction des biens des cadres négro-africain de service. Aziz a compris que pour apaiser les nègres il faut jouer sur les émotions: prières des morts, condoléances à la famille de Mourtodo en pleine campagne électorale, jouer la concurrence entre AJD/MR et le MPR, nomination d'un petit nègres de service (Bâ abdoulaye) dans son cabinet et utiliser la lutte contre la corruption pour détourner le peuple de l'essentiel
Merci mon grand d'avoir accepté de théoriser la guerre en Mauritanie.

2.Posté par gaby le 22/07/2011 11:41
D'accord avec toi sur cette affirmation capitale : "... chez nous, même avec une carte d'identité, on (les négro-africains) est rien.".

3.Posté par posté par kane ibrahima rescaper militaire du 22 -07 -2011 le 22/07/2011 12:58
MERCI ABDARAHMANE RIEN A AJOUTER. IL FAUT PRENDRE LA PROCÉDURE DES FORCES NOUVELLES DE GUYAUME SORO DE LA COTE D IVOIRE .

4.Posté par Adama NGAIDE le 22/07/2011 16:02
Merci moulaye DIOUM. Personellement je pense que nous attendons cela. C'est un choix clair de ses autorites perverses, malades de leur propre monstruosite. Merci a Bassel pour cette contribution.

On en marre et il va falloir commencer vraiment au "carton rouge" de Cire BA mais nous devons, a mon sens, use de tous les moyens pour un changement radical en Mauritanie. Nous devons commencer par nos propres "eboueurs" qui de facon cynique sont en train de detruire les noirs de ce pays. Pays de leurs ancetres.

5.Posté par Ciré BA le 22/07/2011 16:13
Bravo et Félicitations Bassel.

6.Posté par Deh Hamadou le 22/07/2011 18:14 (depuis mobile)
Je m'inscris a cette proposition
La dignité ne s'obtient par la passivité
Pour obtenir le respect dans ce pays la seule alternative qu'on nous propose est la guerre
Pourquoi avoir peur. Nous mourrons un jour et il faut mourir libre et obtenir l 'honneur des siens
Inutile de tergiverser, allons y

7.Posté par wane almamy le 22/07/2011 23:10
le desordre social reste la seule alternative à cette humiliation que nous subissons depuis toujours : oui pour la guerre oui pour la reconquête de notre dignité perdue par la force

8.Posté par SALL EL HAJ le 23/07/2011 01:18
C'est avec beaucoup d'intéret que je viens de parcourir les contributions sur le recensement (Bocar,abda,hamdou et NGaidé).Il est claire pour tout le monde que ce recensement vise à gommer notre existence dans ce pays.De l'inquiètude de ceux qui étaient là en 1958 à Aleg,au désespoir des mauritaniens noirs refugiés dans leur proppre pays,nous avons tous soufferent pour donner vie à la mauritanie,mais au retour nous ne recevons que le mépris et l'humiliation au quatidien.Aujourd'hui je pense que les autres temps sont épuisés et il ne reste que celui de la confrontation.

9.Posté par Hady Anne le 23/07/2011 10:06
Pour une fois nous sommes tous d'accord que la confrontation est inevitable qu'attendons-nous apres toutes ces theories pour nous unir, la liberte a un prix et nous le connaissons tous !!!!!
Kodoye

10.Posté par negro le 23/07/2011 10:38
C'est avec une grande inquiétude que nous noirs de Mauritanie apprenons un "recensement" de population ayant pour objectif de nous bannir de notre territoire. Ce projet est le deuxième après celui des évènements de 1989 provoqués par les autorités cyniques de l'époque.Oui c'est un recensement injuste,indigne de ce siècle. Etant noir victime je le condamne vigoureusement. Il faut le stopper net. Mais comment?
Les différentes contributions m'ont apporté d'énormes idées et je ne peux pas rester sans réagir. J'avoue que je ne comprends en rien le comportement de plusieurs d'entre nous soi-disant des révoltes, des politiques, des défenseurs de la communauté noire, donnons l’appellation que nous voulons. Nous ne pouvons pas combattre en restant définitivement à l'étranger et écrire sur un espace devenu lieu de haine, l'internet. Si au moins nous avions un objectif même militaire(je veux dire seule alternative la violence) tant mieux. Nous n'avons pas encore des initiatives. Ce que fait la communauté maure(safalmé) est facilité par le comportement malsain de milliers de noirs. Nous ne réagissons pas si nos proches débarquent dans nos villes du sud pour insulter, diviser les familles. Le combat est d'abord entre nous après nous discuterons des stratégies pour faire face aux maures. La solution est bien sûre la violence. Violence contre nos proches au pouvoir qui ne servent à rien et continuent à venir dans leur ville natale pour jouer un sale boulot. Ils peuvent venir c'est chez eux mais sans perturber les pauvres habitants de ces villes. Et le combat est sur place mais pas à 5000 ou 10000 km. Dieu ne vient en aide que ceux qui combattent réellement sincèrement.

11.Posté par BA le 24/07/2011 21:09
Je ne me suis pas recensé. Une fois qu'une partie et majoritaire de surcroit (haratines et négroafricains) réfute les règles qui sont faites pour en faire des étrangers chez eux, alors pourquoi y participer.
Comme tjs, nous condamnons et nous nous soumettons après. Si la majorité des négro-africains et haratines refusent cette mascarade, que fera Aziz vous expulser, vers ou? Vous tuer, c'est déjà fait en partie, car vous n'avez plus d'existence car apatrides chez vous.
Alors boycottons, refusons de cuationnez cette merde.

12.Posté par DJIGO le 26/07/2011 12:44
cher petit frère BASSEL,
merci pour cette belle contribution. La situation dans laquelle ce régime plonge la communauté négro africaine dans son ensemble (BAMBARAS HRATINES, SONINKE,OUOLOFS,HAAL PUULARENS) est inconcevable. Je pense que la communauté négro africaine n'a plus d'autres choix que de s'affranchir par tous les moyens y compris par la violence pour arrêter cet esclavage des temps modernes.Après les massacres perpétrés par MAAOUYA, Ould ABDEL AZIZ veut nous donner le coup de grâce. Alors avant qu'il ne soit trop tard, il faut qu'on se ressaisisse afin de combattre ce système qui nous opprime depuis 51 ans; ceci par tous les moyens y compris par les armes s'il le faut. Nous n'avons plus le choix. La liberté est à ce prix. YEKFI KHLEINA.

13.Posté par abdoulaye djibril deh le 09/08/2011 12:22
Nous vous félicitons de votre sagesse et vous tenons informé que nous au PLEJ bien que nous sommes du parti politique, rien de plus plaisant pour nous,que d'unir nos forces pour pouvoir vaincre ce mal de système qui nous tant fait du mal. Et je suis partant pour ce Projet et d'ailleurs, nous y sommes entrain de projeter les bases aux ingrédients consensuels.
Donc retrouvons pour la même cause en laissant nos divergeances de coté
Et d'ailleurs, vous aurez en copier coller l'article que j'avais fait à cette occasion que vous auriez trouvé dans les sites: du PLEJ, Avomm et Cridem au moi de juin, que voici:"ATTENTION, AVIS DE PROTESTATION ET REFUS DE CAUTIONNER CE
LANCEMENT DE RECENSEMENT NATIONALE D’ETAT CIVIL MAURITANIEN!
Etant préoccupé de l’Unité nationale, craignant le manque de transparence dont les autorités mauritaniennes sont entrain de gérer ce recensement, proteste Energiquement et refuge catégoriquement de cautionner la validité de ces documents dès lors que toutes les parties prenantes ne soient pas associées à la conception des modalités de ce recensement et la répartition en fonction de communauté, les agents recenseurs afin que chaque communauté ne soit abusée de ses valeurs sociales, parce que connaissant mieux les prononciations des noms et noms de Famille.
Ceci dit, que si l’on ne veut pas encore entrainer une autre exclusion voilée qui ne dirait pas son nom, il faudrait que toutes les parties soient associées avec la sensibilisation à travers la radio et télévision, de comment faire le recensement, quelles sont les différentes conditions, dispositions et procédures à prendre afin que tous soient au même niveau d’information au lieu de camoufler jusqu’à la dernière munîtes ce qui ne permet pas, de se préparer pour se faire recenser.
En outre, il faudrait que ceux qui n’ont aucun papier, puissent se faire recenser par la procédure que l’on connaissait dans notre « Temps » à savoir, faire des enquêtes à coté des Chefs de villages, Imams de mosquées, Notables et entourages du milieu, (TEMOINS).
Il faudrait ainsi prendre considération des aléas suivants :
- De choisir la période où tous les citoyens sont stables à savoir la période la plus difficile à se déplacer (l’hivernage).
- A défaut de faire le recensement à l’Etranger, de faire appel à tous les mauritaniens de l’Etranger, de rentrer dans leur Pays, pour se faire recenser et ce, dans une période permettant à tout le monde d’y adhérer. Car, nous disposons de beaucoup de parents qui sont en aventure et même certains ne disposant pas de papiers mauritaniens du fait qu’à l’époque, ces papiers ne leur étant pas faciles à obtenir, se sont servis là, où il était plus facile d’en obtenir.
En conséquence de suite de tout ce qui a été dit ci-dessus, nous vous tenons responsables de tout aboutissement à une ségrégation raciale qui risquerait de compromettre l’existence même de la Mauritanie multiethnique ou multicommunautaire et ne le souhaitons pas.
Et en fin, je lance un appel à tous les mauritaniens soucieux de l’Unité Nationale en particulier les Négro-mauritaniens car, je vois que ce sont ceux seulement qui sembles se soucier de l’Unité de ce Pays, à être très vigilants vis-à-vis à cette situation et d’exiger avant de se recenser l’éclaircissement de cette situation à travers les Radios et Télévisions.
Je vous remercie de prendre la peine de lecture de cet article.


AVIS PERSONNEL DE ABDOULAYE DJIBRIL DEH.
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