Des témoignages horribles faits lors du procès en cours à La Haye contre l’ancien président libérien, Charles Taylor, relatant le traitement inhumain des prisonniers de guerre continuent de faire frissonner l’audience, a appris APA.
Un témoin à charge, Alex Tamba Teh, 47 ans et pasteur protestant résidant à Sandor, dans le district de Kono à l’Est de la Sierra Leone, a déclaré qu’en 1998, ils étaient dans la capitale régionale Koido lorsque des milices Kamajors progouvernementales s’y étaient rendues, les assurant vouloir les protéger contre les rebelles du Front Révolutionnaire Uni (RUF).
Le pasteur a expliqué qu’il figurait parmi environ 250 civils dont des enfants qui avaient été capturés dans la brousse de Tongoro par cinq personnes dont certains portaient des uniformes militaires.
Ils avaient alors été conduits vers un autre village appelé Kanya où ils avaient été reçus dans une mosquée de Sunna par d’autres hommes en armes et en treillis militaires portant des badges de la force militaires ouest africaine (ECOMOG).
« Ces hommes ont commencé à nous saluer comme des Nigérians et certains des captifs ont commencé à les saluer et remercier, en leur déclarant au passage qu’ils étaient contents parce que l’ECOMOG était venu les secourir des mains de ces « chiens », a déclaré le pasteur.
« Je n’avais rien dit car je n’avais pas confiance en ces soi-disant soldats de l’ECOMOG. Alors, j’ai fait sortir ma carte d’ordination que j’ai montrée au Commandant de Brigade qui se faisait appeler Rambo ».
« Alors Rambo a ordonné que les captifs soient transportés à l’« Igbaleh » (ou abattoir) à Kamachenda Street ».
« En cours de route j’ai compté plus de 50 cadavres, mais je n’étais plus d’humeur à continuer à les compter bien qu’il y en avait davantage », a-t-il souligné.
Alex Tamba Teh a indiqué qu’à leur arrivée à l’ « Igbaleh », il a rencontré le Major Rocky qui lui a dit que son vrai nom était Emmanuel Williams et qu’il était originaire du Liberia, de la tribu Bassa.
« Rocky a ordonné que les hommes soient séparés d’avec les femmes et les enfants et que puisque j’étais pasteur, je devais prier pour les civils. Rocky a alors fait sortir son pistolet et tué tous les hommes adultes ».
« Il a ensuite donné des ordres aux « jeunes garçons » (enfants soldats) de décapiter les hommes morts ».
Selon le témoignage, ils étaient retournés à la Mosquée de Sunna où Rocky a rapporté qu’il avait tué 101 hommes à l’exception du révérend.
Selon le pasteur, alors qu’ils étaient en captivité, les hommes étaient forcés d’aller chercher de la nourriture et les femmes forcées à entretenir des rapports sexuels avec les rebelles.
Le procès de Charles Taylor par la Cour Spécial de l’ONU pour la Sierra Léone pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité avait alors été ajourné trois fois de suite avant de reprendre le 6 janvier dernier à La Haye.
Source: APA
(M)
Un témoin à charge, Alex Tamba Teh, 47 ans et pasteur protestant résidant à Sandor, dans le district de Kono à l’Est de la Sierra Leone, a déclaré qu’en 1998, ils étaient dans la capitale régionale Koido lorsque des milices Kamajors progouvernementales s’y étaient rendues, les assurant vouloir les protéger contre les rebelles du Front Révolutionnaire Uni (RUF).
Le pasteur a expliqué qu’il figurait parmi environ 250 civils dont des enfants qui avaient été capturés dans la brousse de Tongoro par cinq personnes dont certains portaient des uniformes militaires.
Ils avaient alors été conduits vers un autre village appelé Kanya où ils avaient été reçus dans une mosquée de Sunna par d’autres hommes en armes et en treillis militaires portant des badges de la force militaires ouest africaine (ECOMOG).
« Ces hommes ont commencé à nous saluer comme des Nigérians et certains des captifs ont commencé à les saluer et remercier, en leur déclarant au passage qu’ils étaient contents parce que l’ECOMOG était venu les secourir des mains de ces « chiens », a déclaré le pasteur.
« Je n’avais rien dit car je n’avais pas confiance en ces soi-disant soldats de l’ECOMOG. Alors, j’ai fait sortir ma carte d’ordination que j’ai montrée au Commandant de Brigade qui se faisait appeler Rambo ».
« Alors Rambo a ordonné que les captifs soient transportés à l’« Igbaleh » (ou abattoir) à Kamachenda Street ».
« En cours de route j’ai compté plus de 50 cadavres, mais je n’étais plus d’humeur à continuer à les compter bien qu’il y en avait davantage », a-t-il souligné.
Alex Tamba Teh a indiqué qu’à leur arrivée à l’ « Igbaleh », il a rencontré le Major Rocky qui lui a dit que son vrai nom était Emmanuel Williams et qu’il était originaire du Liberia, de la tribu Bassa.
« Rocky a ordonné que les hommes soient séparés d’avec les femmes et les enfants et que puisque j’étais pasteur, je devais prier pour les civils. Rocky a alors fait sortir son pistolet et tué tous les hommes adultes ».
« Il a ensuite donné des ordres aux « jeunes garçons » (enfants soldats) de décapiter les hommes morts ».
Selon le témoignage, ils étaient retournés à la Mosquée de Sunna où Rocky a rapporté qu’il avait tué 101 hommes à l’exception du révérend.
Selon le pasteur, alors qu’ils étaient en captivité, les hommes étaient forcés d’aller chercher de la nourriture et les femmes forcées à entretenir des rapports sexuels avec les rebelles.
Le procès de Charles Taylor par la Cour Spécial de l’ONU pour la Sierra Léone pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité avait alors été ajourné trois fois de suite avant de reprendre le 6 janvier dernier à La Haye.
Source: APA
(M)