Des milliers de Palestiniens désespérés ont fui mercredi à pied le nord de la bande de Gaza, pendant qu'Israël resserre son "emprise" sur la ville de Gaza, afin d'écraser les combattants du Hamas, sans espoir de répit pour la population prise au piège.
Les mains vides ou portant de maigres affaires, des milliers de civils ont pris la direction du sud, fuyant les bombardements et les combats qui font rage dans les ruines de la ville de Gaza et aux alentours entre l'armée israélienne et le Hamas.
Israël a juré de "détruire le Hamas" en représailles à l'attaque sanglante menée sur son sol le 7 octobre par le mouvement islamiste, au pouvoir dans le territoire palestinien, qu'il pilonne depuis sans relâche malgré de multiples appels à une trêve.
Les soldats israéliens, engagés depuis le 27 octobre dans des combats au sol acharnés contre le Hamas, se trouvent désormais "au coeur" de la ville de Gaza, a déclaré mardi soir le ministre de la Défense Yoav Gallant.
Selon un journaliste de l'AFP dans la bande de Gaza, le rythme des civils fuyant le nord s'est encore accéléré mercredi.
"Des milliers d'habitants du nord de la bande de Gaza ont répondu aux appels de l'armée israélienne et se dirigent actuellement vers le sud", a déclaré un porte-parole de l'armée israélienne.
"Gaza est la plus grande base terroriste jamais construite", avait affirmé mardi M. Gallant, ajoutant que les soldats "resserraient leur emprise" autour de la ville de Gaza, la partie la plus densément peuplée du territoire où se trouve, selon Israël, le "centre" du Hamas retranché dans un réseau de tunnels.
"Des drapeaux blancs"
Des images diffusées mercredi par l'armée israélienne montrent des chars et des bulldozers progressant dans les ruines fumantes de la bande de Gaza.
Des soldats s'infiltrent dans les immeubles déchiquetés pendant que des explosions jaillissent du sol.
Les corps de Palestiniens tués par les frappes étaient transportés vers les hôpitaux, certains dans des charrettes tirées par des ânes, selon des témoins, d'autres chargés dans des bulldozers.
"C'était terrifiant", a raconté à l'AFP Ola al-Ghul, une femme qui a fui les combats mardi. "Nous levions les mains et nous marchions. Nous étions si nombreux, nous portions des drapeaux blancs".
Israël refuse toute trêve humanitaire tant que les plus de 240 otages aux mains du Hamas n'auront pas été libérés, malgré les appels pressants de l'ONU, d'ONG et de capitales étrangères à un cessez-le-feu ou à une pause qui permettrait d'acheminer de l'aide à la population privée d'eau, d'électricité, de nourriture et de médicaments.
Le Qatar négocie actuellement la libération de dix à 15 otages détenus par le Hamas en échange d'un cessez-le-feu, selon une source proche des discussions.
Du côté israélien, au moins 1.400 personnes sont mortes depuis le début de la guerre, selon les autorités, en majorité des civils tués le jour de l'attaque menée par des commandos du Hamas, d'une violence et d'une ampleur sans précédent depuis la création d'Israël en 1948.
Dans la bande de Gaza, 10.569 personnes, en majorité des civils incluant 4.324 enfants, ont été tuées par les bombardements israéliens, selon un bilan publié mercredi par le ministère de la Santé du Hamas.
La guerre a provoqué d'immenses destructions dans le petit territoire où 1,5 million de personnes, selon l'ONU, ont quitté leur foyer.
"Sauvez-nous"
"Nos demandes incessantes pour la mise en place d'un cessez-le-feu immédiat sont restées sans réponse", a déploré Médecins sans frontières, qui a annoncé la mort d'un de ses employés dans un bombardement contre le camp de réfugiés de Chati, dans la périphérie de la ville de Gaza.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé mardi qu'un de ses convois d'aide humanitaire vers l'hôpital al-Qods du Croissant-Rouge palestinien avait été ciblé par des tirs, dont il n'a pas précisé la provenance.
L'idée d'un cessez-le-feu est rejetée par les Etats-Unis, proches alliés d'Israël, qui préconisent plutôt des "pauses humanitaires".
Les ministres des Affaires étrangères des pays du G7, réunis mercredi à Tokyo, ont exprimé leur soutien à des "pauses et couloirs humanitaires" à Gaza.
Piégés dans leur territoire de 362 kilomètres carrés, sous les bombardements incessants, les 2,4 millions d'habitants de Gaza subissent depuis le 9 octobre un siège total imposé par Israël, qui a coupé les livraisons d'eau, d'électricité et de nourriture.
"Arrêtez cette machine à détruire. Sauvez-nous", a imploré mardi Hicham Koulab, un déplacé palestinien, rattrapé par les bombardements à Rafah, dans le sud du territoire.
Le territoire, miné par la pauvreté, était déjà soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.
Dans le nord, "de nombreuses personnes cherchant désespérément de la nourriture se sont introduites dans les trois dernières boulangeries où il restait des stocks de farine de blé", selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), qui a dénombré mardi 650 camions d'aide humanitaire entrés dans la bande de Gaza depuis le 21 octobre via l'Egypte.
Dans le sud, il faut "quatre à six heures d'attente en moyenne pour recevoir la moitié d'une portion de pain normale", a précisé l'Ocha, selon lequel quelque 600 personnes, détentrices de passeports étrangers, et 17 blessés ont été évacués mardi vers l'Egypte par le poste-frontière de Rafah.
Mercredi, l'Ukraine a annoncé que 43 de ses ressortissants avaient été évacués, ainsi que 36 citoyens moldaves, tandis que de nouvelles évacuations sont attendues.
Dans la bande de Gaza, de fait coupée en deux, l'armée israélienne multiplie les appels aux civils à quitter le nord, où les combats sont les plus intenses, pour se réfugier dans le sud où s'entassent des centaines de milliers de déplacés.
Pas d'"occupation"
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé que son pays prendrait après la guerre, "pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité" dans le territoire, d'où il s'est retiré en 2005, pour empêcher un retour du Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.
"Il ne s'agira pas d'une occupation", a souligné mardi le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer.
Pour aboutir à "une paix et une sécurité durables" dans la région, les Etats-Unis pensent qu'il faut bannir "les déplacements forcés de Palestiniens de Gaza", empêcher ce territoire "d'être utilisé comme une plateforme pour le terrorisme" tout en évitant de le "réoccuper" à la fin du conflit, a indiqué de son côté le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, à Tokyo.
La communauté internationale craint une extension du conflit, notamment à la frontière israélo-libanaise, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah, soutenu par l'Iran.
Le G7 a exhorté mercredi l'Iran à ne pas soutenir le Hamas et le Hezbollah, et à ne rien faire qui puisse "déstabiliser le Moyen-Orient".
Les violences se multiplient également en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de 150 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, d'après l'Autorité palestinienne.
Bande de Gaza (Territoires palestiniens) (AFP)
Source : Courrier international (France)
Les mains vides ou portant de maigres affaires, des milliers de civils ont pris la direction du sud, fuyant les bombardements et les combats qui font rage dans les ruines de la ville de Gaza et aux alentours entre l'armée israélienne et le Hamas.
Israël a juré de "détruire le Hamas" en représailles à l'attaque sanglante menée sur son sol le 7 octobre par le mouvement islamiste, au pouvoir dans le territoire palestinien, qu'il pilonne depuis sans relâche malgré de multiples appels à une trêve.
Les soldats israéliens, engagés depuis le 27 octobre dans des combats au sol acharnés contre le Hamas, se trouvent désormais "au coeur" de la ville de Gaza, a déclaré mardi soir le ministre de la Défense Yoav Gallant.
Selon un journaliste de l'AFP dans la bande de Gaza, le rythme des civils fuyant le nord s'est encore accéléré mercredi.
"Des milliers d'habitants du nord de la bande de Gaza ont répondu aux appels de l'armée israélienne et se dirigent actuellement vers le sud", a déclaré un porte-parole de l'armée israélienne.
"Gaza est la plus grande base terroriste jamais construite", avait affirmé mardi M. Gallant, ajoutant que les soldats "resserraient leur emprise" autour de la ville de Gaza, la partie la plus densément peuplée du territoire où se trouve, selon Israël, le "centre" du Hamas retranché dans un réseau de tunnels.
"Des drapeaux blancs"
Des images diffusées mercredi par l'armée israélienne montrent des chars et des bulldozers progressant dans les ruines fumantes de la bande de Gaza.
Des soldats s'infiltrent dans les immeubles déchiquetés pendant que des explosions jaillissent du sol.
Les corps de Palestiniens tués par les frappes étaient transportés vers les hôpitaux, certains dans des charrettes tirées par des ânes, selon des témoins, d'autres chargés dans des bulldozers.
"C'était terrifiant", a raconté à l'AFP Ola al-Ghul, une femme qui a fui les combats mardi. "Nous levions les mains et nous marchions. Nous étions si nombreux, nous portions des drapeaux blancs".
Israël refuse toute trêve humanitaire tant que les plus de 240 otages aux mains du Hamas n'auront pas été libérés, malgré les appels pressants de l'ONU, d'ONG et de capitales étrangères à un cessez-le-feu ou à une pause qui permettrait d'acheminer de l'aide à la population privée d'eau, d'électricité, de nourriture et de médicaments.
Le Qatar négocie actuellement la libération de dix à 15 otages détenus par le Hamas en échange d'un cessez-le-feu, selon une source proche des discussions.
Du côté israélien, au moins 1.400 personnes sont mortes depuis le début de la guerre, selon les autorités, en majorité des civils tués le jour de l'attaque menée par des commandos du Hamas, d'une violence et d'une ampleur sans précédent depuis la création d'Israël en 1948.
Dans la bande de Gaza, 10.569 personnes, en majorité des civils incluant 4.324 enfants, ont été tuées par les bombardements israéliens, selon un bilan publié mercredi par le ministère de la Santé du Hamas.
La guerre a provoqué d'immenses destructions dans le petit territoire où 1,5 million de personnes, selon l'ONU, ont quitté leur foyer.
"Sauvez-nous"
"Nos demandes incessantes pour la mise en place d'un cessez-le-feu immédiat sont restées sans réponse", a déploré Médecins sans frontières, qui a annoncé la mort d'un de ses employés dans un bombardement contre le camp de réfugiés de Chati, dans la périphérie de la ville de Gaza.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé mardi qu'un de ses convois d'aide humanitaire vers l'hôpital al-Qods du Croissant-Rouge palestinien avait été ciblé par des tirs, dont il n'a pas précisé la provenance.
L'idée d'un cessez-le-feu est rejetée par les Etats-Unis, proches alliés d'Israël, qui préconisent plutôt des "pauses humanitaires".
Les ministres des Affaires étrangères des pays du G7, réunis mercredi à Tokyo, ont exprimé leur soutien à des "pauses et couloirs humanitaires" à Gaza.
Piégés dans leur territoire de 362 kilomètres carrés, sous les bombardements incessants, les 2,4 millions d'habitants de Gaza subissent depuis le 9 octobre un siège total imposé par Israël, qui a coupé les livraisons d'eau, d'électricité et de nourriture.
"Arrêtez cette machine à détruire. Sauvez-nous", a imploré mardi Hicham Koulab, un déplacé palestinien, rattrapé par les bombardements à Rafah, dans le sud du territoire.
Le territoire, miné par la pauvreté, était déjà soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.
Dans le nord, "de nombreuses personnes cherchant désespérément de la nourriture se sont introduites dans les trois dernières boulangeries où il restait des stocks de farine de blé", selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), qui a dénombré mardi 650 camions d'aide humanitaire entrés dans la bande de Gaza depuis le 21 octobre via l'Egypte.
Dans le sud, il faut "quatre à six heures d'attente en moyenne pour recevoir la moitié d'une portion de pain normale", a précisé l'Ocha, selon lequel quelque 600 personnes, détentrices de passeports étrangers, et 17 blessés ont été évacués mardi vers l'Egypte par le poste-frontière de Rafah.
Mercredi, l'Ukraine a annoncé que 43 de ses ressortissants avaient été évacués, ainsi que 36 citoyens moldaves, tandis que de nouvelles évacuations sont attendues.
Dans la bande de Gaza, de fait coupée en deux, l'armée israélienne multiplie les appels aux civils à quitter le nord, où les combats sont les plus intenses, pour se réfugier dans le sud où s'entassent des centaines de milliers de déplacés.
Pas d'"occupation"
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé que son pays prendrait après la guerre, "pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité" dans le territoire, d'où il s'est retiré en 2005, pour empêcher un retour du Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.
"Il ne s'agira pas d'une occupation", a souligné mardi le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer.
Pour aboutir à "une paix et une sécurité durables" dans la région, les Etats-Unis pensent qu'il faut bannir "les déplacements forcés de Palestiniens de Gaza", empêcher ce territoire "d'être utilisé comme une plateforme pour le terrorisme" tout en évitant de le "réoccuper" à la fin du conflit, a indiqué de son côté le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, à Tokyo.
La communauté internationale craint une extension du conflit, notamment à la frontière israélo-libanaise, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah, soutenu par l'Iran.
Le G7 a exhorté mercredi l'Iran à ne pas soutenir le Hamas et le Hezbollah, et à ne rien faire qui puisse "déstabiliser le Moyen-Orient".
Les violences se multiplient également en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de 150 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, d'après l'Autorité palestinienne.
Bande de Gaza (Territoires palestiniens) (AFP)
Source : Courrier international (France)