Les téléspectateurs de TVM ont tous remarqué le grand banquet organisé, il y a trois jours, par le ministère des Affaires islamiques en collaboration avec l’Association des Ulémas et Imams de mosquée de Mauritanie.
Une réception faite au nom de la religion (on est en plein mois de Ramadan) mais qui cachait mal la volonté de ses organisateurs de s’en servir dans le cadre de la vaste campagne de sensibilisation orchestrée par le gouvernement du Premier ministre, Moulay Ould Mohamed Laghdaf, à la veille d’élections municipales et législatives jugées importantes pour le pouvoir, car devant confirmer qu’il continue toujours d’engranger les soutiens, dans la foulée des succès de la " Rectification " et de l’élection présidentielle de juillet 2009.
Le banquet offert il y a trois soirs aux érudits par l’association des ulémas de Mauritanie ne cesse pas de susciter des interrogations : d’où la " Rabita " (l’Association) des Ulémas, qui n’est qu’une organisation de la société civile, parmi des centaines d’autres, tient-elle tant de ressources ? Quelle filiation particulière a-t-elle avec le ministère des Affaires étrangères ? Mais, surtout, quels privilèges ce dernier lui accorde-t-il ?
Les déclarations de soutien indéfectible au pouvoir, étalées sur deux nuits par la TVM, cachent mal le rôle que la " Rabita ", dirigée par l’érudit Hamden Ould Tah, joue dans la soumission, plus que de raison, du religieux à la politique. Tous les intervenants de ce banquet des rois ont insisté sur ce que le gouvernement ne cesse de répéter : engagement (pour la première fois en Mauritanie) de 500 imams de mosquée, avec des salaires conséquents, édition d’un Mushaf (Coran) qui portera l’empreinte du bilad Chinguitt, construction prévue de la plus grande mosquée du pays, création d’une radio coranique (en fait, le recyclage tout court de la deuxième station de Radio Mauritanie). La finalité du banquet des ulémas, s’il n’ y avait pas un objectif de dépenser une partie du budget que lui consacre le ministère, se trouve dans cette énumération mécanique des réalisations du pouvoir dans le domaine religieux.
Mais cela n’a pas manqué, d’attirer l’attention sur les 300 millions d’ouguiyas que le ministère ne cesse de budgétiser, chaque année, au profit de la " Rabita ", et ce depuis le temps du président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya. Tenons-le pour dit, l’Association des Ulémas de Mauritanie n’est pas une institution organique du ministère. Elle doit sans doute faire des jaloux au sein des autres associations religieuses qui ne perçoivent aucun rond auprès du département. Et l’on se pose ici une autre question, importante qui est de savoir, pourquoi, l’IGE n’est pas passée par-là pour dire qu’il n’y aucune raison à ce qu’une ONG bénéficie, bon an, mal an, d’un tel pactole ? Si du temps de Taya, la pratique était courante, et faisait même partie de l’usage alors que la probité était l’exception, que dire MAINTENANT où le " président des pauvres ", Mohamed Ould Abdel Aziz, dit mener une guerre sans merci contre la gabegie ? Un site de la place qui a dû enquêter sur la question se demande s’il ne s’agit pas tout simplement d’une exploitation " officialisée " de la " Rabita " dans les circuits de propagande du gouvernement. Personne ne peut comprendre, sans cela que l’Association des Ulémas de Mauritanie bénéficie d’une telle dotation alors que la plupart des directions et services du ministère des Affaires étrangères (et même de l’Administration dans son ensemble) font face à des coupes drastiques dans leurs budgets de fonctionnement, depuis que le président Aziz a décidé de serrer les vices et d’orienter une bonne partie des ressources de l’Etat vers le budget d’investissement et les secteurs productifs.
Aucune activité connue.
A part la contribution à la propagande de l’Etat dans le domaine de la religion, la " Rabita " n’a pas de domaines d’activité connus. Du moins pas d’actions qui nécessite la budgétisation (sans référence légale claire) de quelque 300 millions d’UM.
Certes, à l’époque du CMJD (Conseil militaire pour la justice et la démocratie), l’IGE Ould Horma avait pointé du doigt cette situation incongrue mais les militaires qui cherchaient l’appui de toutes les franges sociales pour faire passer leur projet de réforme " démocratique " n’avaient pas suivi une procédure de contrôle qui aurait pourtant permis de mettre fin à un saccage qui dure depuis plusieurs années.
Au commencement de cette affaire aux relents de scandale aujourd’hui, la signature, du temps du ministre des Affaires islamiques, Mohamed Fadhel Ould Mohamed Lemine, d’un protocole d’accord avec la " Rabita " (en tant qu’organisation de la société civile) pour servir d’intervenant principal dans le programme de lutte contre l’analphabétisme de Maaouiya. Un projet qui devait durer deux ans et dont la principale conséquence a été, justement, la budgétisation jusqu’à aujourd’hui, de 294 millions d’ouguiyas pour la " Rabita " ! Avec un autre objectif, inavoué celui-là, d’arabiser par le biais des mahadras et structures d’alphabétisation similaires des populations dans des régions du sud, l’Association des Ulémas et Imams de mosquée de Mauritanie mettait en avant l’implantation de ses structures (de fait) sur toute l’étendue du territoire national. Taya est parti mais tous ceux qui ont été désignés pour diriger ce département ont tenu à conserver ce projet (générateur de revenus), laissant couler les liquidités vers la " Rabita ", malgré l’insignifiance de son action sur le terrain, notent certains observateurs, pour deux raisons essentielles : Le profit que certains responsables tirent de ce montage, en récupérant, probablement, une partie de la mise, et la contribution à la propagande de l’Etat, au niveau religieux, dans un pays musulman à cent pour cent.
Des appétits naissants.
Le pactole de la " Rabita " a poussé un groupe d’Ulémas et d’Imams à vouloir créer une autre association, à défaut de pouvoir investir celle de l’érudit Hamden Ould Tah. Mais des pressions auraient été exercées par des personnalités influentes du pouvoir actuel pour que le département des Affaires islamiques n’accepte pas une " Rabita " bis.
D’aucuns se demandent pourquoi la " Rabita" ", qui ne dispose pas de siège connu à Nouakchott, continue d’occuper les locaux de l’Institut Ibn Abass alors que ses " allocations " sont de la même importance que le budget annuel de l’Institut supérieur des études religieuses et islamiques (ISERI) et équivaut à 20 fois celui consacré à toutes les directions régionales du Département. lutte contre l’analphabétisme au ministère de l’Education nationale mais le budget qui lui est consacré est resté entre les mains de la " Rabita " dépendant des Affaires islamiques ! Quand une nouvelle fois les ministères ont été " retouchés ", en 2009, la " Rabita " retrouve sa raison d’être théorique mais cela ne change rien à la donne : la lutte contre l’analphabétisme qui se résume, entre autres activités de propagandes étatiques, à des campagnes menées dans la radio et la télévision.
La restructuration des ministères, en 2007, a fait passer le volet "
Certes, les ulémas ont une place de choix dans un pays musulman comme la Mauritanie, mais d’aucuns n’hésitent pas à dire que les " privilèges " accordés aujourd’hui à leur " rabita " par un pouvoir qui enfourche, à chaque occasion, le cheval de la lutte contre la gabegie ne vont pas dans le sens des réformes qu’entreprend le président Aziz. Surtout que le pactole accordé à l’Association des ulémas de Mauritanie dépasse de loin le budget de l’hôpital Cheikh Zayed (186 millions d’UM, en 2009), de celui de la capitale économique du pays (132 millions) et cinq fois celui de l’hôpital de Kiffa (68 millions d’UM).
MOMS
Source : Authentique VIA KASSATAYA
Une réception faite au nom de la religion (on est en plein mois de Ramadan) mais qui cachait mal la volonté de ses organisateurs de s’en servir dans le cadre de la vaste campagne de sensibilisation orchestrée par le gouvernement du Premier ministre, Moulay Ould Mohamed Laghdaf, à la veille d’élections municipales et législatives jugées importantes pour le pouvoir, car devant confirmer qu’il continue toujours d’engranger les soutiens, dans la foulée des succès de la " Rectification " et de l’élection présidentielle de juillet 2009.
Le banquet offert il y a trois soirs aux érudits par l’association des ulémas de Mauritanie ne cesse pas de susciter des interrogations : d’où la " Rabita " (l’Association) des Ulémas, qui n’est qu’une organisation de la société civile, parmi des centaines d’autres, tient-elle tant de ressources ? Quelle filiation particulière a-t-elle avec le ministère des Affaires étrangères ? Mais, surtout, quels privilèges ce dernier lui accorde-t-il ?
Les déclarations de soutien indéfectible au pouvoir, étalées sur deux nuits par la TVM, cachent mal le rôle que la " Rabita ", dirigée par l’érudit Hamden Ould Tah, joue dans la soumission, plus que de raison, du religieux à la politique. Tous les intervenants de ce banquet des rois ont insisté sur ce que le gouvernement ne cesse de répéter : engagement (pour la première fois en Mauritanie) de 500 imams de mosquée, avec des salaires conséquents, édition d’un Mushaf (Coran) qui portera l’empreinte du bilad Chinguitt, construction prévue de la plus grande mosquée du pays, création d’une radio coranique (en fait, le recyclage tout court de la deuxième station de Radio Mauritanie). La finalité du banquet des ulémas, s’il n’ y avait pas un objectif de dépenser une partie du budget que lui consacre le ministère, se trouve dans cette énumération mécanique des réalisations du pouvoir dans le domaine religieux.
Mais cela n’a pas manqué, d’attirer l’attention sur les 300 millions d’ouguiyas que le ministère ne cesse de budgétiser, chaque année, au profit de la " Rabita ", et ce depuis le temps du président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya. Tenons-le pour dit, l’Association des Ulémas de Mauritanie n’est pas une institution organique du ministère. Elle doit sans doute faire des jaloux au sein des autres associations religieuses qui ne perçoivent aucun rond auprès du département. Et l’on se pose ici une autre question, importante qui est de savoir, pourquoi, l’IGE n’est pas passée par-là pour dire qu’il n’y aucune raison à ce qu’une ONG bénéficie, bon an, mal an, d’un tel pactole ? Si du temps de Taya, la pratique était courante, et faisait même partie de l’usage alors que la probité était l’exception, que dire MAINTENANT où le " président des pauvres ", Mohamed Ould Abdel Aziz, dit mener une guerre sans merci contre la gabegie ? Un site de la place qui a dû enquêter sur la question se demande s’il ne s’agit pas tout simplement d’une exploitation " officialisée " de la " Rabita " dans les circuits de propagande du gouvernement. Personne ne peut comprendre, sans cela que l’Association des Ulémas de Mauritanie bénéficie d’une telle dotation alors que la plupart des directions et services du ministère des Affaires étrangères (et même de l’Administration dans son ensemble) font face à des coupes drastiques dans leurs budgets de fonctionnement, depuis que le président Aziz a décidé de serrer les vices et d’orienter une bonne partie des ressources de l’Etat vers le budget d’investissement et les secteurs productifs.
Aucune activité connue.
A part la contribution à la propagande de l’Etat dans le domaine de la religion, la " Rabita " n’a pas de domaines d’activité connus. Du moins pas d’actions qui nécessite la budgétisation (sans référence légale claire) de quelque 300 millions d’UM.
Certes, à l’époque du CMJD (Conseil militaire pour la justice et la démocratie), l’IGE Ould Horma avait pointé du doigt cette situation incongrue mais les militaires qui cherchaient l’appui de toutes les franges sociales pour faire passer leur projet de réforme " démocratique " n’avaient pas suivi une procédure de contrôle qui aurait pourtant permis de mettre fin à un saccage qui dure depuis plusieurs années.
Au commencement de cette affaire aux relents de scandale aujourd’hui, la signature, du temps du ministre des Affaires islamiques, Mohamed Fadhel Ould Mohamed Lemine, d’un protocole d’accord avec la " Rabita " (en tant qu’organisation de la société civile) pour servir d’intervenant principal dans le programme de lutte contre l’analphabétisme de Maaouiya. Un projet qui devait durer deux ans et dont la principale conséquence a été, justement, la budgétisation jusqu’à aujourd’hui, de 294 millions d’ouguiyas pour la " Rabita " ! Avec un autre objectif, inavoué celui-là, d’arabiser par le biais des mahadras et structures d’alphabétisation similaires des populations dans des régions du sud, l’Association des Ulémas et Imams de mosquée de Mauritanie mettait en avant l’implantation de ses structures (de fait) sur toute l’étendue du territoire national. Taya est parti mais tous ceux qui ont été désignés pour diriger ce département ont tenu à conserver ce projet (générateur de revenus), laissant couler les liquidités vers la " Rabita ", malgré l’insignifiance de son action sur le terrain, notent certains observateurs, pour deux raisons essentielles : Le profit que certains responsables tirent de ce montage, en récupérant, probablement, une partie de la mise, et la contribution à la propagande de l’Etat, au niveau religieux, dans un pays musulman à cent pour cent.
Des appétits naissants.
Le pactole de la " Rabita " a poussé un groupe d’Ulémas et d’Imams à vouloir créer une autre association, à défaut de pouvoir investir celle de l’érudit Hamden Ould Tah. Mais des pressions auraient été exercées par des personnalités influentes du pouvoir actuel pour que le département des Affaires islamiques n’accepte pas une " Rabita " bis.
D’aucuns se demandent pourquoi la " Rabita" ", qui ne dispose pas de siège connu à Nouakchott, continue d’occuper les locaux de l’Institut Ibn Abass alors que ses " allocations " sont de la même importance que le budget annuel de l’Institut supérieur des études religieuses et islamiques (ISERI) et équivaut à 20 fois celui consacré à toutes les directions régionales du Département. lutte contre l’analphabétisme au ministère de l’Education nationale mais le budget qui lui est consacré est resté entre les mains de la " Rabita " dépendant des Affaires islamiques ! Quand une nouvelle fois les ministères ont été " retouchés ", en 2009, la " Rabita " retrouve sa raison d’être théorique mais cela ne change rien à la donne : la lutte contre l’analphabétisme qui se résume, entre autres activités de propagandes étatiques, à des campagnes menées dans la radio et la télévision.
La restructuration des ministères, en 2007, a fait passer le volet "
Certes, les ulémas ont une place de choix dans un pays musulman comme la Mauritanie, mais d’aucuns n’hésitent pas à dire que les " privilèges " accordés aujourd’hui à leur " rabita " par un pouvoir qui enfourche, à chaque occasion, le cheval de la lutte contre la gabegie ne vont pas dans le sens des réformes qu’entreprend le président Aziz. Surtout que le pactole accordé à l’Association des ulémas de Mauritanie dépasse de loin le budget de l’hôpital Cheikh Zayed (186 millions d’UM, en 2009), de celui de la capitale économique du pays (132 millions) et cinq fois celui de l’hôpital de Kiffa (68 millions d’UM).
MOMS
Source : Authentique VIA KASSATAYA