Au cours de son intervention radio- télévisée du 5 août 2011, à l’occasion du troisième anniversaire de son coup d’Etat, le Président Ould Abdel Aziz a réitéré son refus des mesures préconisées par la COD comme prélude à l’ouverture d’un dialogue franc et transparent, seul susceptible de contribuer à sortir le pays de la crise et de lui éviter les dérapages qui menacent sa stabilité et son développement
Avant cette intervention, le Gouvernement avait unilatéralement annoncé la tenue d’élections municipales et parlementaires alors même que se pose avec acuité la question de savoir sil pouvait les organiser des les délais prévus par la loi, en l’absence des conditions de transparence et d’honnêteté requises, tout en rejetant clairement la requête de la COD relative à l’impératif de concertation et de recherche de consensus en matière d’organisations d’élections.
Après l’accueil positif réservé par la COD à ses propositions, et toutes les concessions que l’opposition a faites pour démarrer le dialogue, le Président Mohamed Ould Abdel Aziz tient donc à transformer le dialogue politique souhaité en une polémique sur les « conditions et les résultats » de ce dialogue.
Toute l’opinion publique nationale et internationale est témoin de son refus de prendre les dispositions susceptibles de créer un climat de confiance entre les différents acteurs ; ce qui dénote de la nature réelle du « dialogue » qu’il proclame et les conditions qu’il veut lui faire revêtir.
Quelles sont les conditions posées par l’opposition et que refuse de satisfaire le Général Aziz ? Ce que rejette le chef de l’Etat ce sont les mesures qu’exigent les lois du pays comme par exemple l’ouverture des medias publics en toute équité entre tous les acteurs, l’interdiction de toute répression des manifestations pacifiques, la non discrimination entre les citoyens et l’arrêt de la préparation d’élections frauduleuses.
L’opposition peut-elle avoir confiance en celui là qui refuse d’appliquer la loi, de respecter les accords qu’il a signés précédemment et qui ne prend aucune mesure prouvant sa bonne foi ? Quel est ce pouvoir qui conditionne l’application de la loi à l l’acceptation de l’opposition de renter en dialogue avec lui !
Par ailleurs, on disposait de suffisamment de temps pour la préparation de ces élections municipales et législatives- que le Président suggère subtilement de reporter- sur la base de l’Accord de Dakar. Mais le pouvoir l’a rejeté sans autre forme de procès !
A cela s’ajoute la destruction programmée de l’état-civil, la manipulation du fichier électoral au cours de la préparation de la fameuse mascarade des élections du 6/6 ainsi que le refus de tout dialogue sur le code électoral, l’absence de CENI etc.
De tout cela, il résulte que le pouvoir est incapable d’organiser une quelconque élection dans les conditions de la loi, avec un minimum de crédibilité. Aussi, toute déclaration des autorités relative à leur capacité d’organiser une quelconque élection démocratique n’est qu’une manière de camoufler leur plan de suppression de toute base démocratique et de toute velléité d’alternance pacifique au pouvoir !
Ce n’est pas seulement la démocratisation du pays qui est visée au cours de ces toutes premières années du pouvoir ! On a assisté à la destruction des bases de l’économie du pays et au pillage sans précédent des entreprises publiques, alors que la gabegie se revigorait durant cette même période.
A cette accentuation de la crise économique s’ajoute une crise sociale que montre l’accroissement du taux de pauvreté qui est passé de 46 à 50 % de la population, la hausse des prix des denrées de première nécessité qui a dépassé les 80 % , un taux de chômage au dessus des 32%.
En plus de tout cela, les ressources minières et halieutiques sont pillées, alors que notre armée nationale mène une guerre néocoloniale par procuration en dehors de nos frontières.
La déliquescence de l’administration –autre preuve de la destruction des fondements de l’Etat- se manifeste à travers l’exclusion de toutes les compétences et l’anéantissement de ses moyens. L’état-civil a été mis entre les mains d’une personne sans qualification ni expérience en la matière et qui s’est entourée d’une coterie avec comme mission de bloquer l’organisation de cette état-civil en s’érigeant en tuteur de la nationalité des citoyens de manière discriminatoire, l’attribuant et la refusant à qui elle veut !
Tout cela avec l’objectif d’élaborer un fichier électoral sur mesure devant servir à la fraude au cours des échéances électorales. En définitive, les mauritaniens sont aujourd’hui, le seul peuple au monde qui vit sans état-civil et de manière indéterminée dans le temps !Au cours de son intervention de propagande, le Président ne semblait nullement préoccupé par l’ampleur de tous ces défis auxquels le pays se trouve confronté.
Au contraire, il est apparu plus arrogant que jamais, distribuant les accusations et les humiliations sur les citoyens comme seule réponse à leurs revendications légitimes, refusant de leur accorder le moindre espoir concernant leurs préoccupations.
Même les revendications légitimes des éleveurs, dont le cheptel est menacé d’une catastrophe certaine n’ont trouvé chez lui qu’indifférence et ironie ou promesses intenables comme une hypothétique pluie d’hivernage, alors même qu’il déclarait que le Trésor Public était rempli à craquer de milliards d’ouguiyas !
Tout cela signifie une seule chose : la Mauritanie est prise en otage par une seule personne qui la mène de plus en plus vers la disparition, en déclarant la guerre à toutes les forces vives, y compris à la majorité qui le soutient . Tout cela pour la conservation de son pouvoir dictatorial et pour s’accaparer seul des richesses du pays.
L’UFP prend acte du refus du Président d’adopter les mesures préalables demandées par la COD et sa renonciation de prendre toutes ses responsabilités :
1°) l’UFP informe l’opinion publique qu’elle n’est pas disposée à entrer dans un « dialogue » avec le pouvoir tant qu’il n’a pas satisfait les demandes formulées par la COD et qui ne peuvent être considérées en aucun cas comme un cadeau offert ou refusé par le Président puisque ces demandes sont imposées par la constitution et protégées par les lois en vigueur.
2°) L’UFP informe de plus l’opinion publique que ce qu’elle demande ce n’est pas le report des élections mais la prise de mesures capables de rendre leur tenue conforme aux délais constitutionnels et dans les conditions légales garantissant leur honnêteté et leur transparence.
3°) L’UFP renouvelle sa demande pour l’arrêt immédiat de l’opération d’enrôlement en cours, suspecte dans ses buts et objectifs et dangereuse pour l’unité nationale et la paix civile ainsi que la révision complète des travaux effectués par le service d’état-vil depuis 2008, en vue d’apporter un éclairage sur tous les aspects de cette opération
4°)L’UFP invite tout le monde, opposition et majorité, pauvres et riches, femmes et hommes, à un sursaut national pour sauver le pays du régime dictatorial et pour s’entendre sur un régime consensuel garantissant l’alternance pacifique au pouvoir, la préservation de nos richesses et leur redistribution juste et équitable entre tous les citoyens et composantes du pays.
Nouakchott le 7/08/2011
Department Communication
Avant cette intervention, le Gouvernement avait unilatéralement annoncé la tenue d’élections municipales et parlementaires alors même que se pose avec acuité la question de savoir sil pouvait les organiser des les délais prévus par la loi, en l’absence des conditions de transparence et d’honnêteté requises, tout en rejetant clairement la requête de la COD relative à l’impératif de concertation et de recherche de consensus en matière d’organisations d’élections.
Après l’accueil positif réservé par la COD à ses propositions, et toutes les concessions que l’opposition a faites pour démarrer le dialogue, le Président Mohamed Ould Abdel Aziz tient donc à transformer le dialogue politique souhaité en une polémique sur les « conditions et les résultats » de ce dialogue.
Toute l’opinion publique nationale et internationale est témoin de son refus de prendre les dispositions susceptibles de créer un climat de confiance entre les différents acteurs ; ce qui dénote de la nature réelle du « dialogue » qu’il proclame et les conditions qu’il veut lui faire revêtir.
Quelles sont les conditions posées par l’opposition et que refuse de satisfaire le Général Aziz ? Ce que rejette le chef de l’Etat ce sont les mesures qu’exigent les lois du pays comme par exemple l’ouverture des medias publics en toute équité entre tous les acteurs, l’interdiction de toute répression des manifestations pacifiques, la non discrimination entre les citoyens et l’arrêt de la préparation d’élections frauduleuses.
L’opposition peut-elle avoir confiance en celui là qui refuse d’appliquer la loi, de respecter les accords qu’il a signés précédemment et qui ne prend aucune mesure prouvant sa bonne foi ? Quel est ce pouvoir qui conditionne l’application de la loi à l l’acceptation de l’opposition de renter en dialogue avec lui !
Par ailleurs, on disposait de suffisamment de temps pour la préparation de ces élections municipales et législatives- que le Président suggère subtilement de reporter- sur la base de l’Accord de Dakar. Mais le pouvoir l’a rejeté sans autre forme de procès !
A cela s’ajoute la destruction programmée de l’état-civil, la manipulation du fichier électoral au cours de la préparation de la fameuse mascarade des élections du 6/6 ainsi que le refus de tout dialogue sur le code électoral, l’absence de CENI etc.
De tout cela, il résulte que le pouvoir est incapable d’organiser une quelconque élection dans les conditions de la loi, avec un minimum de crédibilité. Aussi, toute déclaration des autorités relative à leur capacité d’organiser une quelconque élection démocratique n’est qu’une manière de camoufler leur plan de suppression de toute base démocratique et de toute velléité d’alternance pacifique au pouvoir !
Ce n’est pas seulement la démocratisation du pays qui est visée au cours de ces toutes premières années du pouvoir ! On a assisté à la destruction des bases de l’économie du pays et au pillage sans précédent des entreprises publiques, alors que la gabegie se revigorait durant cette même période.
A cette accentuation de la crise économique s’ajoute une crise sociale que montre l’accroissement du taux de pauvreté qui est passé de 46 à 50 % de la population, la hausse des prix des denrées de première nécessité qui a dépassé les 80 % , un taux de chômage au dessus des 32%.
En plus de tout cela, les ressources minières et halieutiques sont pillées, alors que notre armée nationale mène une guerre néocoloniale par procuration en dehors de nos frontières.
La déliquescence de l’administration –autre preuve de la destruction des fondements de l’Etat- se manifeste à travers l’exclusion de toutes les compétences et l’anéantissement de ses moyens. L’état-civil a été mis entre les mains d’une personne sans qualification ni expérience en la matière et qui s’est entourée d’une coterie avec comme mission de bloquer l’organisation de cette état-civil en s’érigeant en tuteur de la nationalité des citoyens de manière discriminatoire, l’attribuant et la refusant à qui elle veut !
Tout cela avec l’objectif d’élaborer un fichier électoral sur mesure devant servir à la fraude au cours des échéances électorales. En définitive, les mauritaniens sont aujourd’hui, le seul peuple au monde qui vit sans état-civil et de manière indéterminée dans le temps !Au cours de son intervention de propagande, le Président ne semblait nullement préoccupé par l’ampleur de tous ces défis auxquels le pays se trouve confronté.
Au contraire, il est apparu plus arrogant que jamais, distribuant les accusations et les humiliations sur les citoyens comme seule réponse à leurs revendications légitimes, refusant de leur accorder le moindre espoir concernant leurs préoccupations.
Même les revendications légitimes des éleveurs, dont le cheptel est menacé d’une catastrophe certaine n’ont trouvé chez lui qu’indifférence et ironie ou promesses intenables comme une hypothétique pluie d’hivernage, alors même qu’il déclarait que le Trésor Public était rempli à craquer de milliards d’ouguiyas !
Tout cela signifie une seule chose : la Mauritanie est prise en otage par une seule personne qui la mène de plus en plus vers la disparition, en déclarant la guerre à toutes les forces vives, y compris à la majorité qui le soutient . Tout cela pour la conservation de son pouvoir dictatorial et pour s’accaparer seul des richesses du pays.
L’UFP prend acte du refus du Président d’adopter les mesures préalables demandées par la COD et sa renonciation de prendre toutes ses responsabilités :
1°) l’UFP informe l’opinion publique qu’elle n’est pas disposée à entrer dans un « dialogue » avec le pouvoir tant qu’il n’a pas satisfait les demandes formulées par la COD et qui ne peuvent être considérées en aucun cas comme un cadeau offert ou refusé par le Président puisque ces demandes sont imposées par la constitution et protégées par les lois en vigueur.
2°) L’UFP informe de plus l’opinion publique que ce qu’elle demande ce n’est pas le report des élections mais la prise de mesures capables de rendre leur tenue conforme aux délais constitutionnels et dans les conditions légales garantissant leur honnêteté et leur transparence.
3°) L’UFP renouvelle sa demande pour l’arrêt immédiat de l’opération d’enrôlement en cours, suspecte dans ses buts et objectifs et dangereuse pour l’unité nationale et la paix civile ainsi que la révision complète des travaux effectués par le service d’état-vil depuis 2008, en vue d’apporter un éclairage sur tous les aspects de cette opération
4°)L’UFP invite tout le monde, opposition et majorité, pauvres et riches, femmes et hommes, à un sursaut national pour sauver le pays du régime dictatorial et pour s’entendre sur un régime consensuel garantissant l’alternance pacifique au pouvoir, la préservation de nos richesses et leur redistribution juste et équitable entre tous les citoyens et composantes du pays.
Nouakchott le 7/08/2011
Department Communication