LE POPULAIRE - Les problèmes entre les confréries sont l’œuvre des politiques, selon Serigne Mansour Sy « Djamil », qui a révélé hier à « Grand jury » que Alpha Oumar Konaré le lui avait dit. Mieux, il indique que le défunt président Senghor, quelques mois avant sa mort, lui avait fait transmettre un message expliquant que « le gouvernement actuel venait de toucher à une corde extrêmement sensible qu’est le tissu confessionnel et confrérique au Sénégal ».
Serigne Mansour Sy « Djamil » dédramatise la supposée animosité qu’on veut instaurer entre les familles religieuses : « Moi j’ai toujours considéré les confréries comme des cousins à plaisanterie. S’il s’agit de la hiérarchie mouride et de la hiérarchie tidiane, venant de la même grand-mère, il n’y a pas de crainte parce qu’ils sont de la même famille ». Le problème, selon le président de l’Union des dahiras tidianes du Sénégal, est du seul fait des politiques : « Nous avons de très bons rapports, mais Alpha Oumar Konaré m’avait dit un jour que tous les problèmes ethniques, les problèmes confrériques et confessionnelles ont été créés par les politiques. Ce sont les politiques qui instrumentalisent les confréries pour régler des problèmes politiques internes qu’ils ont au niveau de leurs partis ». Et il raconte une anecdote fort instructive qui s’est déroulée, indique-t-il, quelques mois après l’alternance.
« Les Tidianes sont majoritaires, quelle que soit la propagande, les milliards qui sont déversés, Dieu a déjà tranché »
« Je peux vous donner un exemple, surtout à propos de Senghor. Lorsqu’à l’avènement de l’alternance, ils ont décidé un jour de donner à Mame Diarra Bousso le nom de la Quinzaine nationale de la femme, beaucoup de gens ont protesté. Mais Mame Diarra mérite plus que cela. Mame Diarra Bousso a donné au Sénégal Serigne Touba. Et la mère de Serigne Touba mérite plus que cela. Donc il y a eu des protestations de part et d’autre. Et j’étais de passage à Paris et Senghor était en Normandie. Il y avait quelqu’un qui était toujours avec lui, M. Sall, il m’a invité à dîner et m’a dit : ‘Je suis le messager de Senghor pour te transmettre une chose, que le tissu confessionnel et confrérique au Sénégal est un tissu extrêmement fragile et que, durant son mandat, il a tout fait pour conserver ce tissu. C’est d’une très grande sensibilité et que le gouvernement actuel venait de toucher à une corde extrêmement sensible et qu’il faudrait presque une levée de boucliers pour qu’on ne s’oriente pas dans ce sens-là’ ». Brandissant le concept de « tidianophobie », Serigne Mansour Sy « Djamil » soutient, dans un propos plein de non-dits, que « c’est au moment où on dit que le tidianisme est dépassé que le tidianisme commence. Quelle que soit la propagande, quels que soient les milliards qui sont déversés, Dieu a déjà tranché », lâche-t-il, en précisant que le recensement qui a été fait en l’an 2002 au niveau de la Direction des statistiques montre qu’« il y a 49% de Tidianes, 31% de Mourides, 08% de Khadres, 0,6% de Layènes. Si on prend toutes les grandes villes du Sénégal, à l’exception de Diourbel où les Mourides sont à 76%, dans toutes les grandes villes, les Tidianes sont majoritaires ».
Auteur: Nettali
Serigne Mansour Sy « Djamil » dédramatise la supposée animosité qu’on veut instaurer entre les familles religieuses : « Moi j’ai toujours considéré les confréries comme des cousins à plaisanterie. S’il s’agit de la hiérarchie mouride et de la hiérarchie tidiane, venant de la même grand-mère, il n’y a pas de crainte parce qu’ils sont de la même famille ». Le problème, selon le président de l’Union des dahiras tidianes du Sénégal, est du seul fait des politiques : « Nous avons de très bons rapports, mais Alpha Oumar Konaré m’avait dit un jour que tous les problèmes ethniques, les problèmes confrériques et confessionnelles ont été créés par les politiques. Ce sont les politiques qui instrumentalisent les confréries pour régler des problèmes politiques internes qu’ils ont au niveau de leurs partis ». Et il raconte une anecdote fort instructive qui s’est déroulée, indique-t-il, quelques mois après l’alternance.
« Les Tidianes sont majoritaires, quelle que soit la propagande, les milliards qui sont déversés, Dieu a déjà tranché »
« Je peux vous donner un exemple, surtout à propos de Senghor. Lorsqu’à l’avènement de l’alternance, ils ont décidé un jour de donner à Mame Diarra Bousso le nom de la Quinzaine nationale de la femme, beaucoup de gens ont protesté. Mais Mame Diarra mérite plus que cela. Mame Diarra Bousso a donné au Sénégal Serigne Touba. Et la mère de Serigne Touba mérite plus que cela. Donc il y a eu des protestations de part et d’autre. Et j’étais de passage à Paris et Senghor était en Normandie. Il y avait quelqu’un qui était toujours avec lui, M. Sall, il m’a invité à dîner et m’a dit : ‘Je suis le messager de Senghor pour te transmettre une chose, que le tissu confessionnel et confrérique au Sénégal est un tissu extrêmement fragile et que, durant son mandat, il a tout fait pour conserver ce tissu. C’est d’une très grande sensibilité et que le gouvernement actuel venait de toucher à une corde extrêmement sensible et qu’il faudrait presque une levée de boucliers pour qu’on ne s’oriente pas dans ce sens-là’ ». Brandissant le concept de « tidianophobie », Serigne Mansour Sy « Djamil » soutient, dans un propos plein de non-dits, que « c’est au moment où on dit que le tidianisme est dépassé que le tidianisme commence. Quelle que soit la propagande, quels que soient les milliards qui sont déversés, Dieu a déjà tranché », lâche-t-il, en précisant que le recensement qui a été fait en l’an 2002 au niveau de la Direction des statistiques montre qu’« il y a 49% de Tidianes, 31% de Mourides, 08% de Khadres, 0,6% de Layènes. Si on prend toutes les grandes villes du Sénégal, à l’exception de Diourbel où les Mourides sont à 76%, dans toutes les grandes villes, les Tidianes sont majoritaires ».
Auteur: Nettali