Depuis plusieurs semaines, la nouvelle trouvaille en Mauritanie s’appelle la crise politique. Il paraît que le pays traverserait une situation politique difficile et complexe. Il y a comme par magie un consensus autour d’un appel au secours pour la défense de l’autorité de notre Président face à l’arrogance de jeunes colonels agités parce qu’ils se sont presque autoproclamés généraux de l’armée nationale.
Autorité déficiente, déficitaire, voire vacante et mise en mal par des politiciens et des militaires enragés par leurs ambitions personnelles. De quoi s’agit-il ?
Il s’agit de mettre en mouvement une stratégie de diversion pour occulter le vrai sens du combat politique contre le piétinement de notre système politique avec l’avènement du Président Sidi Mohamed Ould Cheich Abdellahi. Pourquoi le Président Sidi n’a pas pu exercer le pouvoir comme il se doit, pour un Président démocratiquement élu ? Pourquoi, il fait preuve d’un manque de courage politique, comme pour reculer devant les responsabilités qui lui sont conférées par une légitimité constitutionnelle? Ce sont ces questions qui méritent d’être posées.
Le candidat des chefs de la transition sait en âme et conscience que si le choix a été porté sur sa personne, c’est parce qu’il est incapable de jouer son vrai rôle de chef de l’Etat et de présider en conséquence, au destin des Mauritaniens. Tout le monde sait que le Colonel Ely Ould Mohamed Vall, un des grands artisans de la terreur et du régime tortionnaire sous l’ère Taya, dont il fût le sanguinaire Directeur de la Sûreté nationale, ne pouvait céder le pouvoir sans de réelles garanties d’immobilisme, d’action empêchée et de manque d’initiatives et de perspectives. Sidi est, donc, un Président qui ne légifère et ne gouverne pas. De ce fait son mandat est fictif, dénué d’autonomie. Comment les Mauritaniens ont-ils pu adhérer à cette farce incroyable de voir des militaires tortionnaires, être les organisateurs d’une transition qui a conduit aux élections démocratiques sans coup férir ? Y a-t-il véritablement des élections libres et démocratiques. Le doute s’avère nécessaire et le scepticisme doit être de rigueur.
Il est vrai que la tyrannie et la férocité de Taya a fait reculer le bon sens de nos compatriotes et étouffé le sens critique et le questionnement, il n’en demeure pas moins que la flagrance de cet événement, c’est-à-dire l’élection de Sidi, devrait susciter des suspicions. Nos compatriotes assoiffés d’une situation politique et sociale apaisée ont cru à cette farce qui n’a pas duré, faute d’ancrage réel. La vérité est entrain d’apparaître au grand jour après une année de tergiversations et de reculades. Sidi est le Président de la léthargie et de la régression.
Il faut reconnaître que Sidi n’a jamais rien demandé; il lui a été proposé de jouer le rôle de figurant. Sauf que la farce a été prise au sérieux. Ainsi, les exigences internationales et les attentes d’un peuple en souffrance et dont la composante la plus martyrisée a bien voulu adhérer au scénario. Comment des responsables coupables des crimes les plus odieux peuvent-ils être à l’origine de l’avènement d’un régime réellement démocratique ?
La situation actuelle ne reflète pas une crise politique, elle procède d’une diversion. On veut nous faire croire que le problème fondamental de la Mauritanie est une crise institutionnelle et politique. C’est faux. Le vrai problème de notre pays est cette recherche permanente de l’accession au pouvoir pour disposer des ressources économiques. Qu’il s’agisse des cadres civils, des militaires, d’une certaine partie de l’opposition, on provoque une contestation superficielle pour obtenir une place qui permet de tirer profit des possibilités de détournement des ressources financières et de bénéficier de la corruption, règle d’usage des pratiques politiques et culturelles du pays.
La prétendue crise est artificiellement entretenue pour faire oublier que :
- les rapatriés vivent dans des conditions aussi difficiles qu’inhumaines; exilés dans leur propre pays, ils ne peuvent pas retrouver leurs maisons et leurs terres
- des criminels se promènent dans le pays et font parler d’eux, alors qu’ils doivent répondre des massacres dont ils sont les auteurs
- des colonels qui doivent être dans les mains du Tribunal Pénal International font la parade, au lieu de se faire discrets
- les populations manquent de nourriture, de soins, de l’eau et du minimum vital
- l’école mauritanienne est en échec
- le clientélisme, le tribalisme et le racisme continuent de faire des ravages
Ce sont ces points qui constituent les vrais problèmes de la Mauritanie. Le règne de l’impunité, le choix des pratiques politiques clientélistes et discriminatoires, l’injustice, le détournement, la corruption, l’irresponsabilité au sommet de l’Etat, de l’Armée et de toutes les institutions, telle est la vraie configuration des obstacles à l’avènement d’un régime démocratique et d’un Etat de droit.
Une logique idéologique fondée sur une misère morale, intellectuelle et culturelle est la source de cette inculture du sens de la vraie politique. Celle qui se fonde sur la générosité, l’altruisme et le respect de son peuple. Cette politique de la responsabilité et des idéaux de justice, de solidarité, de la fraternité et de l’unité nationale, notre pays ne l’a jamais connue. La variante actuelle du système politique incarnée par Sidi est la conséquence des décennies de gestion désastreuse du pays.
Il est clair qu’il s’agit d’une diversion pour étourdir l’opinion nationale et tromper la communauté internationale afin d’obtenir de fonds importants que des privilégiés du système vont se partager entre eux. Instituer une ambiance confuse dont le seul enjeu est de détourner nos partenaires de la question actuelle des retours des déportés et leur accueil-insertion dans de meilleures conditions est une visée commune aux adversaires d’une Mauritanie civilisée et paisée. À cela s’ajoute la peur de la mobilisation en faveur de l’arrestation des colonels coupables de crime contre l’humanité dans le but de les traduire devant des tribunaux nationaux et internationaux. En décidant d’une crise, les autorités politiques comme militaires veulent déplacer le terrain du combat politique. La crise n’est pas là où on veut la situer.
En effet, la situation politique en Mauritanie fonctionne sur un dogme : l’irresponsabilité et le manque de sens de l’Etat et de la chose publique. Que des colonels de salon, tous peureux empêchent un Président d’exercer son mandat, est révélateur de l’ignorance et de l’inculture des uns et des autres. Après Taya, le Terrible, Ely, le Criminel, nous avons Sidi, l’Incapable, nous ne savons pas ce que nous réserve demain. La Mauritanie est très mal partie, elle payera cher la cruauté, la méchanceté et l’inhumanité du système de domination qui a prévalu depuis son indépendance et qui ne fait que s’accentuer en s’adaptant et en faisant peau neuve. La Mauritanie est un Royaume de la médiocrité, de l’ignorance et de l’obscurantisme. La chose la mieux partagée dans notre pays est la recherche effrénée du gain facile par tous les moyens. Le pays est depuis très longtemps dans l’impasse. Aux fausses impasses succèderont les vraies et, c’est en ce moment que la vraie crise va se déclencher et tous ces mondains agités et agitateurs iront se faire oublier quelque part dans le désert.
Au lieu de se soucier des populations qui souffrent et qui manquent des nécessités de base, des soins de santé, d’école et des moyens de culture, ceux qui ont notre destin en mains ne se préoccupent que de leurs intérêts personnels et mesquins. Quand les dirigeants ne sont pas lucides, c’est tout un peuple qui en est la grande victime. Le comble dans notre pays, c’est que le fatalisme est devenu un crédo et une sorte de logo que partagent tous les ambitieux et les opportunistes. Pauvre Mauritanie qui souffre d’être considérée comme un butin à partager ! La seule crise politique est celle de la médiocrité et de l’incompétence de l’élite politique et militaire dirigeante qui a insufflé une pratique injuste et inhumaine de la Chose publique.
Hamdou Rabby SY
Autorité déficiente, déficitaire, voire vacante et mise en mal par des politiciens et des militaires enragés par leurs ambitions personnelles. De quoi s’agit-il ?
Il s’agit de mettre en mouvement une stratégie de diversion pour occulter le vrai sens du combat politique contre le piétinement de notre système politique avec l’avènement du Président Sidi Mohamed Ould Cheich Abdellahi. Pourquoi le Président Sidi n’a pas pu exercer le pouvoir comme il se doit, pour un Président démocratiquement élu ? Pourquoi, il fait preuve d’un manque de courage politique, comme pour reculer devant les responsabilités qui lui sont conférées par une légitimité constitutionnelle? Ce sont ces questions qui méritent d’être posées.
Le candidat des chefs de la transition sait en âme et conscience que si le choix a été porté sur sa personne, c’est parce qu’il est incapable de jouer son vrai rôle de chef de l’Etat et de présider en conséquence, au destin des Mauritaniens. Tout le monde sait que le Colonel Ely Ould Mohamed Vall, un des grands artisans de la terreur et du régime tortionnaire sous l’ère Taya, dont il fût le sanguinaire Directeur de la Sûreté nationale, ne pouvait céder le pouvoir sans de réelles garanties d’immobilisme, d’action empêchée et de manque d’initiatives et de perspectives. Sidi est, donc, un Président qui ne légifère et ne gouverne pas. De ce fait son mandat est fictif, dénué d’autonomie. Comment les Mauritaniens ont-ils pu adhérer à cette farce incroyable de voir des militaires tortionnaires, être les organisateurs d’une transition qui a conduit aux élections démocratiques sans coup férir ? Y a-t-il véritablement des élections libres et démocratiques. Le doute s’avère nécessaire et le scepticisme doit être de rigueur.
Il est vrai que la tyrannie et la férocité de Taya a fait reculer le bon sens de nos compatriotes et étouffé le sens critique et le questionnement, il n’en demeure pas moins que la flagrance de cet événement, c’est-à-dire l’élection de Sidi, devrait susciter des suspicions. Nos compatriotes assoiffés d’une situation politique et sociale apaisée ont cru à cette farce qui n’a pas duré, faute d’ancrage réel. La vérité est entrain d’apparaître au grand jour après une année de tergiversations et de reculades. Sidi est le Président de la léthargie et de la régression.
Il faut reconnaître que Sidi n’a jamais rien demandé; il lui a été proposé de jouer le rôle de figurant. Sauf que la farce a été prise au sérieux. Ainsi, les exigences internationales et les attentes d’un peuple en souffrance et dont la composante la plus martyrisée a bien voulu adhérer au scénario. Comment des responsables coupables des crimes les plus odieux peuvent-ils être à l’origine de l’avènement d’un régime réellement démocratique ?
La situation actuelle ne reflète pas une crise politique, elle procède d’une diversion. On veut nous faire croire que le problème fondamental de la Mauritanie est une crise institutionnelle et politique. C’est faux. Le vrai problème de notre pays est cette recherche permanente de l’accession au pouvoir pour disposer des ressources économiques. Qu’il s’agisse des cadres civils, des militaires, d’une certaine partie de l’opposition, on provoque une contestation superficielle pour obtenir une place qui permet de tirer profit des possibilités de détournement des ressources financières et de bénéficier de la corruption, règle d’usage des pratiques politiques et culturelles du pays.
La prétendue crise est artificiellement entretenue pour faire oublier que :
- les rapatriés vivent dans des conditions aussi difficiles qu’inhumaines; exilés dans leur propre pays, ils ne peuvent pas retrouver leurs maisons et leurs terres
- des criminels se promènent dans le pays et font parler d’eux, alors qu’ils doivent répondre des massacres dont ils sont les auteurs
- des colonels qui doivent être dans les mains du Tribunal Pénal International font la parade, au lieu de se faire discrets
- les populations manquent de nourriture, de soins, de l’eau et du minimum vital
- l’école mauritanienne est en échec
- le clientélisme, le tribalisme et le racisme continuent de faire des ravages
Ce sont ces points qui constituent les vrais problèmes de la Mauritanie. Le règne de l’impunité, le choix des pratiques politiques clientélistes et discriminatoires, l’injustice, le détournement, la corruption, l’irresponsabilité au sommet de l’Etat, de l’Armée et de toutes les institutions, telle est la vraie configuration des obstacles à l’avènement d’un régime démocratique et d’un Etat de droit.
Une logique idéologique fondée sur une misère morale, intellectuelle et culturelle est la source de cette inculture du sens de la vraie politique. Celle qui se fonde sur la générosité, l’altruisme et le respect de son peuple. Cette politique de la responsabilité et des idéaux de justice, de solidarité, de la fraternité et de l’unité nationale, notre pays ne l’a jamais connue. La variante actuelle du système politique incarnée par Sidi est la conséquence des décennies de gestion désastreuse du pays.
Il est clair qu’il s’agit d’une diversion pour étourdir l’opinion nationale et tromper la communauté internationale afin d’obtenir de fonds importants que des privilégiés du système vont se partager entre eux. Instituer une ambiance confuse dont le seul enjeu est de détourner nos partenaires de la question actuelle des retours des déportés et leur accueil-insertion dans de meilleures conditions est une visée commune aux adversaires d’une Mauritanie civilisée et paisée. À cela s’ajoute la peur de la mobilisation en faveur de l’arrestation des colonels coupables de crime contre l’humanité dans le but de les traduire devant des tribunaux nationaux et internationaux. En décidant d’une crise, les autorités politiques comme militaires veulent déplacer le terrain du combat politique. La crise n’est pas là où on veut la situer.
En effet, la situation politique en Mauritanie fonctionne sur un dogme : l’irresponsabilité et le manque de sens de l’Etat et de la chose publique. Que des colonels de salon, tous peureux empêchent un Président d’exercer son mandat, est révélateur de l’ignorance et de l’inculture des uns et des autres. Après Taya, le Terrible, Ely, le Criminel, nous avons Sidi, l’Incapable, nous ne savons pas ce que nous réserve demain. La Mauritanie est très mal partie, elle payera cher la cruauté, la méchanceté et l’inhumanité du système de domination qui a prévalu depuis son indépendance et qui ne fait que s’accentuer en s’adaptant et en faisant peau neuve. La Mauritanie est un Royaume de la médiocrité, de l’ignorance et de l’obscurantisme. La chose la mieux partagée dans notre pays est la recherche effrénée du gain facile par tous les moyens. Le pays est depuis très longtemps dans l’impasse. Aux fausses impasses succèderont les vraies et, c’est en ce moment que la vraie crise va se déclencher et tous ces mondains agités et agitateurs iront se faire oublier quelque part dans le désert.
Au lieu de se soucier des populations qui souffrent et qui manquent des nécessités de base, des soins de santé, d’école et des moyens de culture, ceux qui ont notre destin en mains ne se préoccupent que de leurs intérêts personnels et mesquins. Quand les dirigeants ne sont pas lucides, c’est tout un peuple qui en est la grande victime. Le comble dans notre pays, c’est que le fatalisme est devenu un crédo et une sorte de logo que partagent tous les ambitieux et les opportunistes. Pauvre Mauritanie qui souffre d’être considérée comme un butin à partager ! La seule crise politique est celle de la médiocrité et de l’incompétence de l’élite politique et militaire dirigeante qui a insufflé une pratique injuste et inhumaine de la Chose publique.
Hamdou Rabby SY