L’Union européenne (UE) et la France ont annoncé samedi la suspension de leur aide financière au Niger, tandis que l’Union africaine a donné quinze jours aux militaires putschistes pour “retourner dans leurs casernes”. La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) doit se réunir dimanche pour décider d’éventuelles sanctions.
Les premières sanctions sont tombées sur le Niger, trois jours après le coup d’État du général Abdourahamane Tchiania. Samedi 29 juillet au matin, l’UE a suspendu “toute coopération en matière de sécurité” et annoncé qu’elle “ne fournirait plus de soutien financier” à Niamey, rapporte CNN.
“Le Niger, l’un des pays les plus pauvres du monde, reçoit des centaines de millions de dollars d’aide chaque année”, souligne la chaîne américaine. À elle seule, l’UE lui a alloué une enveloppe de 503 millions d’euros pour la période 2021-2024.
Lire aussi : Coup d'État. Abdourahamane Tchiani, “un homme de l’ombre” devenu le nouvel homme fort du Niger
“Cette attaque inacceptable contre l’intégrité des institutions républicaines du Niger ne restera pas sans conséquences pour le partenariat et la coopération entre l’UE et le Niger, dans tous ses aspects”, a expliqué Josep Borell, le chef de la diplomatie européenne. Il a réclamé une nouvelle fois “la libération inconditionnelle et immédiate” du président nigérien Mohamed Bazoum, toujours séquestré par les putschistes.
Sommet extraordinaire
Peu après l’annonce européenne, la France a demandé à son tour “le retour sans délai à l’ordre constitutionnel nigérien, autour du président Bazoum”, et décidé de suspendre “toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire”. En 2022, l’aide financière française au Niger avait atteint 120 millions d’euros.
Les États-Unis, autre allié essentiel du Niger, n’ont pas encore franchi le pas. Mais le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a réaffirmé son “soutien indéfectible” au président Bazoum et averti que les “centaines de millions de dollars” d’aide économique et militaire de Washington étaient “clairement en danger”, selon Politico.
Les partenaires africains du Niger ne sont pas en reste : la Cédéao se réunit en sommet extraordinaire ce dimanche pour “tenter de convaincre le général Tchiani de rendre le pouvoir à Bazoum” et, en cas d’échec, discuter d’éventuelles sanctions – “même si l’on ignore encore en quoi elles pourraient consister”, remarque Vox.
Le site estime qu’au final, “un front international uni et une action résolue de la part de la Cédéao, et en particulier du président nigérian Bola Ahmed Tinubu, pourraient faire la différence au Niger”. Car malgré le coup d’État, le président Bazoum, élu démocratiquement par les Nigériens, “a refusé de démissionner, et bénéficie d’un large soutien, non seulement en Occident mais aussi au sein de la Cédéao et de l’Union africaine (UA)”.
Ultimatum
De fait, l’UA a condamné le coup d’État “dans les termes les plus fermes” et lancé samedi un ultimatum aux putschistes, et leur donnant quinze jours pour “retourner dans leurs casernes et restaurer l’autorité constitutionnelle”, écrit la Deutsche Welle.
Mais si la junte venait à rester au pouvoir, les Occidentaux n’auraient d’autre choix que de s’en accommoder, en dépit des menaces et sanctions brandies ces derniers jours, estiment des experts interrogés par Al-Jazeera.
“Les troupes américaines, françaises et européennes sont très présentes dans le pays pour leurs opérations de ‘contre-insurrection’ – des opérations qu’elles détesteraient abandonner, même si cela implique faire ami-ami avec un régime militaire”, observe la chaîne qatarie.
“C’est vraiment compliqué pour les États-Unis”, qui possèdent une énorme base de drones dans la ville d’Agadez, remarque Ulf Laessing, responsable du programme Sahel à la Fondation Konrad Adenauer. “Je pense qu’ils feront tout leur possible pour trouver un moyen de travailler” avec la junte, ajoute-t-il. “Les États-Unis ont un bon nombre de bases dans des pays assez peu démocratiques”.
Source : Courrier international
Les premières sanctions sont tombées sur le Niger, trois jours après le coup d’État du général Abdourahamane Tchiania. Samedi 29 juillet au matin, l’UE a suspendu “toute coopération en matière de sécurité” et annoncé qu’elle “ne fournirait plus de soutien financier” à Niamey, rapporte CNN.
“Le Niger, l’un des pays les plus pauvres du monde, reçoit des centaines de millions de dollars d’aide chaque année”, souligne la chaîne américaine. À elle seule, l’UE lui a alloué une enveloppe de 503 millions d’euros pour la période 2021-2024.
Lire aussi : Coup d'État. Abdourahamane Tchiani, “un homme de l’ombre” devenu le nouvel homme fort du Niger
“Cette attaque inacceptable contre l’intégrité des institutions républicaines du Niger ne restera pas sans conséquences pour le partenariat et la coopération entre l’UE et le Niger, dans tous ses aspects”, a expliqué Josep Borell, le chef de la diplomatie européenne. Il a réclamé une nouvelle fois “la libération inconditionnelle et immédiate” du président nigérien Mohamed Bazoum, toujours séquestré par les putschistes.
Sommet extraordinaire
Peu après l’annonce européenne, la France a demandé à son tour “le retour sans délai à l’ordre constitutionnel nigérien, autour du président Bazoum”, et décidé de suspendre “toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire”. En 2022, l’aide financière française au Niger avait atteint 120 millions d’euros.
Les États-Unis, autre allié essentiel du Niger, n’ont pas encore franchi le pas. Mais le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a réaffirmé son “soutien indéfectible” au président Bazoum et averti que les “centaines de millions de dollars” d’aide économique et militaire de Washington étaient “clairement en danger”, selon Politico.
Les partenaires africains du Niger ne sont pas en reste : la Cédéao se réunit en sommet extraordinaire ce dimanche pour “tenter de convaincre le général Tchiani de rendre le pouvoir à Bazoum” et, en cas d’échec, discuter d’éventuelles sanctions – “même si l’on ignore encore en quoi elles pourraient consister”, remarque Vox.
Le site estime qu’au final, “un front international uni et une action résolue de la part de la Cédéao, et en particulier du président nigérian Bola Ahmed Tinubu, pourraient faire la différence au Niger”. Car malgré le coup d’État, le président Bazoum, élu démocratiquement par les Nigériens, “a refusé de démissionner, et bénéficie d’un large soutien, non seulement en Occident mais aussi au sein de la Cédéao et de l’Union africaine (UA)”.
Ultimatum
De fait, l’UA a condamné le coup d’État “dans les termes les plus fermes” et lancé samedi un ultimatum aux putschistes, et leur donnant quinze jours pour “retourner dans leurs casernes et restaurer l’autorité constitutionnelle”, écrit la Deutsche Welle.
Mais si la junte venait à rester au pouvoir, les Occidentaux n’auraient d’autre choix que de s’en accommoder, en dépit des menaces et sanctions brandies ces derniers jours, estiment des experts interrogés par Al-Jazeera.
“Les troupes américaines, françaises et européennes sont très présentes dans le pays pour leurs opérations de ‘contre-insurrection’ – des opérations qu’elles détesteraient abandonner, même si cela implique faire ami-ami avec un régime militaire”, observe la chaîne qatarie.
“C’est vraiment compliqué pour les États-Unis”, qui possèdent une énorme base de drones dans la ville d’Agadez, remarque Ulf Laessing, responsable du programme Sahel à la Fondation Konrad Adenauer. “Je pense qu’ils feront tout leur possible pour trouver un moyen de travailler” avec la junte, ajoute-t-il. “Les États-Unis ont un bon nombre de bases dans des pays assez peu démocratiques”.
Source : Courrier international