L’indignation cède petit à petit le pas à la colère.«Relatez la vérité, laisse le bidonnage de côté», lance l’un des sympathisants du mouvement abolitionniste, aux journalistes présents sur les lieux.«Que reste-t-il aux harratines devant tant de mépris ?El moouté (la mort) », entonne un autre.Un troisième, la trentaine à peine, se met quant à lui à haranguer la foule.«Rassemblez vous», dit-il aux hommes et femmes présents sur les lieux, «nous allons forcer l’entrée».Bientôt un cercle se forme autour de lui.
C’est vrai que les abolitionnistes ont autorisation de tenir une conférence dans la salle de la Nouvelle Maison des Jeunes, ce jeudi 28 juillet à partir de 16 heures. C’est vrai que la police, armée des matraques et des grenades, des boucliers a tort de leur barrer la route. Mais tout de même les ordres du raïs Biram sont formels. Rien ne doit être entrepris tant qu’il n’est pas sur place. Résigné, la mort dans l’âme, le jeune homme décide de respecter la consigne. Peu après la prière de l’asr, Biram fait enfin son apparition et marche jusqu’à la porte de la Nouvelle Maison des Jeunes. Là, face aux policiers postés devant l’entrée, et en présence des journalistes, il entonne : «Nous ne ferons usage ni de fusils, ni des couteaux, ni même des poings. La seule arme dont nous disposons est l’autorisation que voici », dit-il en brandissant le document signé par les officiels. «Et nous allons rentrer dans la salle et tenir notre conférence. Ceux d’entre vous qui prennent la fuite ne sont pas des nôtres », adresse-t-il aux militants abolitionnistes. «Mettez vous derrière, comme ça je recevrais la première balle» dit-il, après avoir fini son toast. Mais voilà tout le monde veut se mettre au premier rang. La foule alors franchit la muraille formée par les flics et envahit la salle. Les techniciens s’activent pour démarrer leur groupe électrogène pour rétablir l’électricité coupée sur ordre des officiels, et installer la sonorisation.
Déconstruire l’Etat raciste
Biram monte enfin sur scène sous un tonnerre d’applaudissements, remercie les sympathisants qui ont participé activement à l’organisation de la conférence. «Pour empêcher Biram d’accomplir un acte légal, juste, il faut avoir de la ressource Ould Abdel Aziz n’en a pas», lâche-t-il provocateur, avant de remercier «les policiers qui ont refusé de suivre les ordres fous et diaboliques de mâter les militants et sympathisants de l’IRA». «Dites à Aziz, que la tromperie appartient au passé. Dites lui que nous ne faisons pas partie de ceux qu’il a trompés par ces coups d’Etats, et ses élections. Dites-lui que nous ne faisons pas partie de ceux qu’il s’apprête à rouler dans la farine par le dialogue qu’il entend organiser. Un dialogue qui n’aborde pas les questions cruciales de l’esclavage et des crimes commis contre l’humanité dans le pas, n’est pas un dialogue», entonne Biram devant une foule en délire. «Notre but est de déconstruire l’Etat raciste source d’esclavage, et de génocide», enchaîne le président de l’IRA.
Combat sans répit
Ould Dah Abeïd promet en fait un combat sans répit contre les esclavagistes et les auteurs des crimes commis contre l’humanité. «Nous irons d’une porte à une autre, à Nouakchott, Nouadhibou, Koboni, Kiffa, Néma, Atar…pour faire libérer les esclaves. Les maîtres-esclavagistes qui veulent rester en paix doivent dès à présent libérer leurs captifs», déclare le militant des droits de l’homme. «Nous avons un pacte avec les veuves et orphelins des militaires tués, nous avons un pacte avec les morts. Nous irons à Oualata, Jreïda, Inal…pour inciter à ce qu’on fasse la lumière sur les exactions commises dans le pays. Nous allons traduire les auteurs des crimes devant les tribunaux internationaux ou internationaux», poursuit Ould Dah Abeid, complètement déchaîné. «Lors de mes entretiens à Bruxelles avec l’Union européenne, on m’a montre un rapport rédigé par le ministre aux Affaires islamique, Ould Nenni, qui soutient que les militaires morts en 91, ont été tués lors d’affrontements entre noirs et blancs au sein de l’armée. Et qu’il y a eu des morts de part et part. Cela est faux, nous allons faire éclater la vérité», laisse entendre le raïs Biram. Décidément le président de l’IRA, une organisation qui n’en finit plus de faire parler d’elle en bien, est plus que jamais décidé à porter son combat -contre l’esclavage le racisme et l’exclusion-, au sublime.
Samba Camara
Source: le rénovateur
C’est vrai que les abolitionnistes ont autorisation de tenir une conférence dans la salle de la Nouvelle Maison des Jeunes, ce jeudi 28 juillet à partir de 16 heures. C’est vrai que la police, armée des matraques et des grenades, des boucliers a tort de leur barrer la route. Mais tout de même les ordres du raïs Biram sont formels. Rien ne doit être entrepris tant qu’il n’est pas sur place. Résigné, la mort dans l’âme, le jeune homme décide de respecter la consigne. Peu après la prière de l’asr, Biram fait enfin son apparition et marche jusqu’à la porte de la Nouvelle Maison des Jeunes. Là, face aux policiers postés devant l’entrée, et en présence des journalistes, il entonne : «Nous ne ferons usage ni de fusils, ni des couteaux, ni même des poings. La seule arme dont nous disposons est l’autorisation que voici », dit-il en brandissant le document signé par les officiels. «Et nous allons rentrer dans la salle et tenir notre conférence. Ceux d’entre vous qui prennent la fuite ne sont pas des nôtres », adresse-t-il aux militants abolitionnistes. «Mettez vous derrière, comme ça je recevrais la première balle» dit-il, après avoir fini son toast. Mais voilà tout le monde veut se mettre au premier rang. La foule alors franchit la muraille formée par les flics et envahit la salle. Les techniciens s’activent pour démarrer leur groupe électrogène pour rétablir l’électricité coupée sur ordre des officiels, et installer la sonorisation.
Déconstruire l’Etat raciste
Biram monte enfin sur scène sous un tonnerre d’applaudissements, remercie les sympathisants qui ont participé activement à l’organisation de la conférence. «Pour empêcher Biram d’accomplir un acte légal, juste, il faut avoir de la ressource Ould Abdel Aziz n’en a pas», lâche-t-il provocateur, avant de remercier «les policiers qui ont refusé de suivre les ordres fous et diaboliques de mâter les militants et sympathisants de l’IRA». «Dites à Aziz, que la tromperie appartient au passé. Dites lui que nous ne faisons pas partie de ceux qu’il a trompés par ces coups d’Etats, et ses élections. Dites-lui que nous ne faisons pas partie de ceux qu’il s’apprête à rouler dans la farine par le dialogue qu’il entend organiser. Un dialogue qui n’aborde pas les questions cruciales de l’esclavage et des crimes commis contre l’humanité dans le pas, n’est pas un dialogue», entonne Biram devant une foule en délire. «Notre but est de déconstruire l’Etat raciste source d’esclavage, et de génocide», enchaîne le président de l’IRA.
Combat sans répit
Ould Dah Abeïd promet en fait un combat sans répit contre les esclavagistes et les auteurs des crimes commis contre l’humanité. «Nous irons d’une porte à une autre, à Nouakchott, Nouadhibou, Koboni, Kiffa, Néma, Atar…pour faire libérer les esclaves. Les maîtres-esclavagistes qui veulent rester en paix doivent dès à présent libérer leurs captifs», déclare le militant des droits de l’homme. «Nous avons un pacte avec les veuves et orphelins des militaires tués, nous avons un pacte avec les morts. Nous irons à Oualata, Jreïda, Inal…pour inciter à ce qu’on fasse la lumière sur les exactions commises dans le pays. Nous allons traduire les auteurs des crimes devant les tribunaux internationaux ou internationaux», poursuit Ould Dah Abeid, complètement déchaîné. «Lors de mes entretiens à Bruxelles avec l’Union européenne, on m’a montre un rapport rédigé par le ministre aux Affaires islamique, Ould Nenni, qui soutient que les militaires morts en 91, ont été tués lors d’affrontements entre noirs et blancs au sein de l’armée. Et qu’il y a eu des morts de part et part. Cela est faux, nous allons faire éclater la vérité», laisse entendre le raïs Biram. Décidément le président de l’IRA, une organisation qui n’en finit plus de faire parler d’elle en bien, est plus que jamais décidé à porter son combat -contre l’esclavage le racisme et l’exclusion-, au sublime.
Samba Camara
Source: le rénovateur